19- une mère, un tout

Ecrit par Loraine valérie

                     L’inconnue du restaurant

Chapitre 19

 

Oni

J’ai repris le boulot et à vrai dire tout se passe bien du moins la journée vu que la nuit mon ancienne vie me revient en cauchemar… pff. Mel et sa famille m’ont beaucoup aidé et ces temps-ci je dois remercier Daniel également. Il est tout le temps prêt à me faire rire avec ses blagues pourries, j’ignorais qu’il était ainsi. Le seul hic, c’est que Mel ne l’aime pas alors là pas du tout… j’ai essayé de la cuisiner un peu, elle m’a juste dit «  je déteste ceux qui pensent être le nombril du monde ». J’étais toujours dans mes pensées lorsque ma porte s’ouvrit en fracas, eh ben qui d’autre à part Mel ? Elle tenait des magnifiques roses en main :

-         On se cache des choses à présent ? c’est qui l’heureux élu ?

-         Ne m’énerve pas Oni, je venais même te les offrir et te demander de dire à ton ami de me laisser en paix

-         Calme toi Mel, reprend ton souffle et dis-moi tout. je ne te suis pas.

C’est comme que Mme se met sans aucune classe sur mon fauteuil, en attachant la bouche comme le foulard de sa maman…lol. J’élève la voix puis ordonne qu’elle me raconte tout. Elle allonge d’abord la bouche et se met à parler de Daniel, d’Angers où elle étudiait jusqu’aux roses que j’avais sur ma table. A la fin de son récit je n’ai rien trouvé à faire que rire… non mais c’est quoi ces enfantillages ?

-         Il y’a quoi de drôle dans tout ça Oni ?

-         Il n’y a pas une chose que tu aurais oublié de préciser dans ton histoire ?

-         Comme quoi ?

-         Qu’il te plait bien ?

-         Mais tu es malade ? un prétentieux comme ça ?

-         Alors s’il ne te plait pas, s’il n’a aucun effet sur toi, va à ce diner et mets lui les points sur les i

-        

-         A moins que tu ne bégayes devant lui…

-         Tu n’es pas possible toi, tu es devenue plus son ami que mon amie

-         Pas du tout, j’essaie juste de réunir mon ami et mon amie haha ha…

-         Tu es folle. Tu sais quoi j’irai à ce diner mettre les points sur les i de cet homme…

-         Voilà ma Mel

-         Oui c’est ça, traitre va… dit-elle en reprenant les fleurs pour s’avancer vers la porte

-         Mais tu n’étais pas censée m’offrir ces roses

-         Je viens de changer d’avis, ce sont mes préférés tu l’as oublié ?

-         Hahahaaaa… on va bien s’amuser…

-         Pfft va loin toi

 

Deborah

Ce séjour m’a vraiment fait du bien et cela dans tous les sens du terme. J’étais heureuse de faire tous ces découvertes. Au cas où vous voulez savoir, j’ai fini par accepter la proposition d’Arnold. Nous allons réessayer une fois de pus mais petit à petit, raison pour laquelle je n’ai pas voulu qu’il dorme ici aujourd’hui. Il est censé contacter un psychologue dans la semaine pour prendre rendez-vous. Nous verrons bien où cela nous mènera cette fois. Cependant une chose m’a vraiment intrigué aujourd’hui, le comportement de Rachel. C’est une fille bien éduquée alors qu’est-ce- qui a bien pu l’arriver à l’aéroport ? Il serait mieux que je l‘appelle pour que nous parlons un peu. Je cherchais mon portable dans mon sac lorsque le gardien m’annonça de la visite. C’est ainsi que je me retrouve avec Rachel et son père au salon.

-         Désolé de te déranger Déborah mais c’était urgent Rachel voulait te parler

-         Arrête-moi ça axel, jamais vous ne me dérangez et vous le savez très bien

-         Merci. Alors Rachel ?

-         Deborah, je tenais à m’excuser pour mon comportement à l’aéroport, j’ignore ce qui m’a pris… non plutôt je sais très bien ce qui m’a pris

-         Qu’est-ce que c’est alors ?

-         Justement c’est la raison pour laquelle je suis à Déborah, elle a promis nous le dire

-         Nous t’écoutons alors

-         Papa ne le prends pas mal mais depuis la mort de maman, tu as tout fait pour me mettre à l’aise, en confiance. Tu as joué le rôle de maman et papa pour moi et je t’en serai éternellement reconnaissante. Cela me suffisait largement jusqu’à ce que Deborah entre dans nos vies. C’est là que j’ai remarqué que j’avais toujours besoin d’une mère quel que soit mon âge, j’en aurais toujours besoin. Des fois lorsque nous devons nous retrouver ici pour manger, je pressais les pas depuis la fac parce que c’était une joie pour moi de rentrer de la voir derrière les fourneaux, la taquiner, pouvoir parler de tout avec elle, qui pouvait me conseiller, commenter ensemble… tout cela seule une mère ou une femme au grand cœur peut le faire alors en voyant Deborah, une femme belle intelligente indépendante avec laquelle tu t’entends à merveille, je me suis dit…que vous…

-         Que nous finirons ensemble ?

-         Oui, dit-elle timidement

Je n’en revenais pas. Elle avait fini en pleurant. Son père sans dire mot s’est levé pour aller vers la baie vitrée, il nous faisait dos. Je me suis levée à mon tour mais pour m’asseoir à coté de Rachel. Je pris ses deux mains dans les miennes puis en la forçant à me regarder, je commence par lui expliquer :

-         Dis-moi comment as-tu connu ton petit ami ?

-         En première année à la fac

-         A part lui, n’y avait-il pas d’autres qui te draguaient ? d’autres biens plus beaux et fortunés que lui ?

-         Oui

-         Et pourquoi tu l’as choisi lui ?

-         Parce qu’il me plaisait bien lui, je l’aimais beaucoup

-         Justement, ton cœur l’a choisi et c’est toujours ainsi. nul ne peut forcer le cœur. Ton père et moi on s’aime beaucoup mais comme des amis. Cependant cet homme que tu as vu à l’aéroport je l’aime comme tu ne peux imaginer, je ne peux te décrire ce qu’il réveille en moi. Ton père est un homme bien et il trouvera cette femme formidable comme lui qui saura te combler d’amour maternel

-         Donc toi tu vas nous oublier comme ça et faire ta vie avec ce monsieur…

-         Non ma chérie, je ne vais pas vous laisser, je t’ai dit que tu pouvais m’appeler maman et ce rôle c’est à vie que je compte l’assumer, je serai toujours là pour toi, on fera toujours nos shopping et soirée ensemble. Tu peux même venir rester ici certain weekend bien sur si ton père accepte

-         Merci beaucoup maman

-         Ne t’en fais pas ma fille. Alors j’attendais ton avis, entre filles tu le trouves comment Arnold

-         Il est vraiment beau et surtout très grand. Dix ans de plus et je te l’aurais piqué

-         Chipie va. Je compte sur toi pour être la grande sœur de nos enfants

-         Et comment ! j’ai hâte maman

-         A présent, va attendre dans le jardin, je vais discuter avec ton père

-         Ok

Je m’approche

L'INCONNUE DU RESTAU...