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Ecrit par Lilly Rose AGNOURET

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Une semaine plus tard, je suis dans ma chambre, couchée sur le lit et je relis mes cours d'histoire-géo.

Maman arrive et s'assoit à mes côtés. Je me relève pour lui faire face.

"Tout va bien pour toi, ma fille? Et tes cours? ."

"Tranquille, maman. Tout va bien. Enfin, tu me connais."

"Oui, je te connais. Je sais que lorsque tu veux quelque chose, tu t'accroches pour l'avoir. Je suis tellement désolée de ne pas pouvoir t'offrir des études supérieures dignes de ce nom ! Avec ce salaire d'institutrice et les miettes que je me fait en donnant des cours particuliers, je peux à peine vivre décemment."

"Maman, le Prêtre a dit un jour : il faut rêver à la hauteur de ses moyens ; ça évite de commettre des pêchers. J'ai un rêve à la hauteur de mes moyens. Ne t'inquiète pas pour moi. L'essentiel est que je réussis et décroche mes diplômes."

"Dieu t'a vraiment bien faite, Tania Akendengué. Je suis heureuse d'avoir une fille pareille !"

"Et moi, je suis heureuse d'avoir une mère comme toi, tu peux pas savoir!"

Nous nous serrons dans les bras l'une de l'autre et ne nous rendons pas compte que Pupuce est entrée dans la chambre.

"Dis donc, arrêtez, vous allez me faire pleurer", fait Pupuce.

"Tu peux pleurer, Pupuce. Nous sommes habituées à tes larmes.", lui fais-je.

"Très drôle Tania Akendengué. Heureusement que tu est bien forte, car j'aurais besoin que tu me tienne la main en salle d’accouchement ! Je sais pas comment je vais faire pour expulser ce bébé!"

"Dans tes rêves, ma chère. Le seul accouchement auquel j'assisterai, c'est le mien. Il est hors de question que je sois traumatisée ; ça pourrait me bloquer toute envie d'avoir des enfants plus tard.", lui fais-je.

"Dis pas de bêtises Tania. J'ai besoin de toi! Tu ne peux pas me lâcher !", insiste Pupuce.

"Marjorie Akendengué, arrête de faire des plans dans mon dos. Je te dis que je ne vais pas rentrer dans cette salle d'accouchement et je n'y mettrai pas les pieds. Même à la télé, j'ai du mal à regarder ce genre de chose, et tu penses que je viendrais les vivre en live! C'est comment!!!!"

"Je te laisse le temps de te faire à l'idée. Je ne rentre pas dans cette salle d'accouchement si tu ne viens pas avec moi ! Tu t'imagines pas la trouille que j'ai rien que d'y penser."

"Mama, tes histoires des blancs là, c'est pas avec moi. Si toi tu as appris à l'école mixte, moi j'étais à l'école du parc, d'accord. Donc, c'est pas avec moi que tu vas venir faire tes chichi d'enfant gâtée, d'accord."

"Tu es une sacrée rabat-joie, Tania Akendengué. Tu verras comment tu seras paniquée quand ce sera ton tour."

Yoooooo! Pardon, je préfère aller me fourrer la tête dans mes livres !

Mon téléphone vibre à ce moment-là. Je le prends et m'éclipse pour aller répondre dans la douche.

"Comment va ma beauté ?"

"Oh! J'adore cette voix. Comment le plus beau garçon sur terre."

"Tu me manquais trop. Je suis à ton portail."

je me mire rapidement histoire d'être sûre que je suis dans mon élément et je cours vers le salon. Miro est déjà là, assis face à maman. Ils conversent comme de vieux potes.

"Hey beauté, je demandais à ta mère la permission de t'enlever le week-end."

"Mais, c'est mon anniversaire! Je ne peux pas bouger."

"Tiens donc ! Et pourquoi ça!", fait maman.

"Mais, je...j'ai l'habitude d'être avec toi le jour de mon anniversaire. Et là, c'est spécial. Nous allons avoir 18 ans!"

"Ben, raison de plus pour demander un peu de liberté. Ne t'inquiète pas pour moi; je boirai un verre de mousseux en trinquant à ta santé."

"Mais...mais..."

"Y a pas de mais qui tienne. Allez faire la fête ensemble. Ça te permettra de déstresser avant ton examen."

Yoooo! Ma mère me vend comme ça!

"Et où ira t-on?"

"Oh, nous allons passer le week-end à Libreville. Nous partons vendredi soir avec mes parents."

"Oh, d'accord. Je vois que tout est déjà ficelé!"

"Et oui! Ne t’inquiète de rien. Fais simplement tes bagages. J'enverrai Samba te cher à 17h, car nous devons être à l'aéroport à 17h 30,"

"D'accord. C'est noté! Mais comment suis-je sensée passer la semaine au calme en sachant que je vais à Libreville pour mon anniversaire !"

"On n'a pas tous les jours 18 ans, ma chérie!"

Sur ce, il m'embrasse sans se soucier de la présence de ma mère.

"J'aurais bien invité ta sœur à venir avec nous, mais tu sais qu'elle ne peut pas voyager dans son état."

ET QUI A DIT QUE J'AI ENVIE DE PASSER CE WEEKEND LA AVEC PUPUCE!!!???

Je me montre égoïste, cette année. Je veux un anniversaire, seul avec mon chéri. Pupuce n'a qu'à faire la fête avec son type. Voilà!

J'accompagne Miro jusqu'à la voiture où l'attend le chauffeur. Là, je lui demande:

"Tes parents ont accepté comme ça, de me payer un week-end à Libreville."

"Mon père sait que je suis fou de toi, bébé."

"Et ta mère?"

"Oh, elle a peur que tu la remplaces dans mon cœur."

"Oh! Compris. Je te promets d'être la plus douce de toutes les filles pendant ce week-end. Je ne répondrais à aucune de ses attaques."

"Oh! C'est vrai ce mensonge?! Je t'aime malgré tout. Reste-toi et tout ira bien. Elle s'habituera au fait que tu as volé mon cœur."

"Pince-moi, s'il te plaît. J'ai l'impression d'être en plein rêve."

"Et que diras-tu le jour où je t'emmènerai à New-York?"

"Commençons par aller à Libreville, mon chéri. Ensuite, on verra.

"N'oublie pas que je t'aime Tania Akendengué."

"Oh! Je ne risque pas de l'oublier ! ", fais-je en répondant à son baiser.

 

La voiture s'en va et je reviens dans le salon.

"Dis, maman, on fera comment le weekend prochain pour ne pas se retrouver dans le même lit, lui et moi."

"Oh, ça, ce n'est pas mon problème ma chérie. Tu es une grande fille, penses à prendre des préservatifs à la pharmacie avant de monter dans l'avion."

"Oh! Ça c'est qu'elle mère qui jette sa fille comme ça dans les bras d'un homme."

"Mademoiselle Akendengue, je préfère te savoir en week-end avec ce garçon bien élevé plutôt qu'en boîte de nuit avec je ne sais qui. Au moins, tu n'auras pas besoin de sortir par la fenêtre !"

"Sinon, dis la vérité maman. Il te plaît bien  ce Miro!"

"C'est à toi qu'il est sensé plaire. Je demande juste au ciel qu'il te traite bien et continue à te couvrir de tendresse."

"Ok, madame. Je te promets qu'on fera l'amour comme des bêtes, le week-end prochain."

Devant la mine ahurie de ma mère, je suis obligée de dire: "J'rigole!"

"Je préfère ça. Mais, je mettrai moi-même cette boite de préservatifs dans ton sac de voyage. Et viens avec moi dans la chambre."

 

Je la suis dans sa chambre. Arrivée là, elle fouille dans le tiroir au chevet de son lit et en sort deux billets de 10mille.

"Prend-les et achète toi une jolie robe pour le dîner de ton anniversaire. Faudrait pas que celle qui te sert de belle-mère trouve quelque chose à redire sur ton habillement."

"J'aurais beau être habillée en princesse qu'elle trouvera toujours quelque chose à dire."

"Dis-moi, est-elle la fille d'un ambassadeur ou d'un chef d'entreprise ? Où se sont-ils rencontrés ?"

"Oh, non. Ni diplomate ni chef d'entreprise. Elle faisait la vie dans les rues de Brazzaville. Il était en mission de longue durée là-bas. Elle s'est accrochée à lui. Il lui a payé des études à l'université de Nanterre, car elle avait au moins son baccalauréat. Voilà."

"Mais alors, pourquoi voit-elle d'un mauvais œil ta relation avec son fils? Pourquoi t'a t-elle traitée de croqueuse de diamants à ce dîner il y a deux mois."

"Oh! Elle a oublié d'où elle vient. Elle veut me faire croire qu'elle a toujours vécu dans le luxe et l'abondance. Elle m'a encore répété qu'elle espère que Miro me lâchera et sortira avec une fille de bonne famille."

"Ce garçon est tellement amoureux de toi que sa mère se fout les doigts dans les yeux si elle pense qu'il te laissera tomber. Continue d'être polie avec elle ; ne fait aucun esclandre."

"C'est ce que je compte faire, ne t'inquiète pas maman."

Je m'en vais dans la chambre heureuse d'avoir tenu ma langue. Il aurait fallu d'une seconde pour que je raconte tout à maman. Cassandra, la mère de miro, a osé me coincer un jour dans la cuisine, il y a 2 semaines pour me demander si j'ai envoûté son fils. Elle en est presque arrivée à m'étrangler en m'accusant d'avoir recours à des seaux et des mixtures pour "marabouter" son fils.

Je l'ai regardé avec des yeux innocents et lui ai répondu :

"c'est quoi le maraboutage, Cassandra?"

Là, elle a consenti à me lâcher et m'a dit :

"Oh, rien, c'est un truc dont les femmes parlent beaucoup en Afrique! C'est rien."

Et toute honteuse, elle est partie dans sa chambre et m'a foutu la paix.

       
PUPUCE- (tome 1)