19-
Ecrit par Loraine valérie
Chapitre 19
Duran se
laisse choir sur le siège juste à côté la tête entre ses mains. La pièce était
devenue plus calme qu’un monastère. Duran était très loin dans ses pensées.
Tout lui revenait. Ce n’est pas possible, se répétait il… Pamela vint alors
prendre place à côté de lui et posa ses mains sur ses épaules.
-
Elle
est là, devant toi. Ce n’est pas un rêve, ta femme, ma sœur est vivante. Nous
pourrons à présent former cette famille que nous avons tant souhaitée.
-
Je
t’ai vu mourir Lydie. J’ai vu cette même chaine que tu as au cou sur ton corps
et je l’ai enlevé alors comment est-ce possible ?
-
Moi
non plus je ne comprends rien. Votre parfum me dit quelque chose, j’ai
l’impression de vous avoir toujours connu et là je n’ai qu’une envie vous serrez
dans mes bras. Mais rien absolument rien ne me vient à l’esprit, répond la
jeune femme en s’effondrant en larmes…
Duran se
leva puis s’avança vers elle. Il la serra fort dans ses bras puis lui
dit :
-
C’est
normal ton envie de me serrer dans tes bras. Tu as toujours aimé le faire car
selon toi je suis musclé et trop grand alors il fallait que cela te serve à
quelque chose
-
J Lydie fit un petit sourire à l’endroit de Duran
-
Je
peux voir ton avant-bras gauche?
-
Euh…
-
N’aie
pas peur, je voudrais juste confirmer ce que Pam me dit
Timidement,
elle fit remonter le pull qu’elle portait laissant voir une grande cicatrice
traversant un point noir sur son corps. Le jeune reçut la confirmation qu’il
craignait cependant. C’était elle, se dit-il face à l’évidence.
-
Sais-tu
comment tu as eu cela ?
-
Non,
je me suis dit que je ne devais pas être une fille calme
-
Ah
ça tu peux le dire, dit Duran les entrainant tous les deux dans un fou rire.
Pendant que
Duran s’évertuait à raconter l’avènement de cette cicatrice appuyée par les
témoignages de Pam, Anne s’était retirée sans dire au revoir et sans faire le
moindre bruit. Ella avait fait de même laissant la petite famille à ses
retrouvailles.
Alémia avec
la faim légendaire qui l’habitait ces derniers temps avait trouvé la force de
se rendre en cuisine pour se faire un bon plat assistée par sa petite fille.
Elle s’évertuait à remuer sa sauce de graine lorsque la porte de la cuisine
s’ouvrit sur sa mère qui avait la mine des mauvais jours.
-
Bonjour
maman. Tu vas bien ?
-
Éloigne-toi
de là, je vais terminer la sauce
-
Ne
t’en fais pas maman, je vais…
-
Alémia,
ne m’énerve pas. J’ai dit pousse toi de là
Sans dire
mot, elle laissa la place à sa mère pour s’asseoir sur l’une des tabourets de
la cuisine. Quelques minutes plus tard, sa mère avait fini la sauce avec la pâte
de mil dont elle raffolait, ce qui n’était pas pour la déplaire. Elles se
mettent à table rejoint quelques minutes plus tard par Ella. Le repas se
passait en silence et les rares fois où on parlait, c’était leur mère qui
s’adressait à la petite Mia qui la faisait rire. Une fois le repas fini et la
table dégagée, leur mère ordonna une réunion au salon.
-
Ecoutez-moi bien vous deux, j’en ai marre de
vos cachoteries. Quelles sont ces manières ? suis-je une si mauvaise mère
pour que vous me cachiez tout de votre vie ? Ella, tu sais au moins quelle
chance tu as d’avoir une sœur ? une chance que tu gâches en prenant seule
tes décisions avant de les lui annoncer ?
-
Exactement
maman, je lui ai…
-
Toi
aussi, tu la fermes Alémia. Tu avais l’intention de me parler quand de ta
grossesse ?
Alémia écarquille
les yeux regardant sa sœur et sa fille cherchant à savoir si elles auraient
vendu la mèche et de toute façon, Ella non plus n’était au courant. A part sa
fille, seule Anne était au courant… comme si sa mère lisait en elle, elle lui
dit :
-
Tu
pensais que quoi ? une grossesse ça ne se cache pas Alémia encore moins à
une mère qui en a porté trois. J’en ai
terminé. A présent, je vous laisse réfléchir, vous me direz ensuite si vous ne
voulez pas de moi dans votre vie.
-
Maman…
-
Ella,
tu as grandis je sais mais pas assez pour que je ne me soucis plus de toi. Tu
es toujours mon bébé à moi. J’ai besoin que tu te confies à moi, j’ai besoin de
t’épauler, de te donner des conseils mais à croire que ta sœur et toi avez
décidé de m’ôter ce privilège…
-
Ce
n’est pas ça maman…
-
Alors
pourquoi ne m’as-tu jamais dit que tu aimais faire de la moto
-
…
-
Pourquoi
baisses-tu la tête ma fille ? tu pensais que je ne le savais. Ton comportement
bizarre du samedi m’a intrigué alors je t’ai fait suivre par Freddy. J’aurais
certes refusé au début et ce serait normal, parce que je tiens à toi, à ta
sécurité. Le jeune homme qui te loue la moto te le dira. Tu as vraiment pensé
que tu pouvais louer une moto à ce prix ? je paie pour toi chaque mois
attendant qu’un jour tu me parles pour que je puisse t’en offrir une vraie.
J’ai épargné toutes ces années pour toi Ella
-
Pardonne
nous maman… dis Alémia pendant qu’Ella commençait déjà par couler des larmes
-
Vous
pardonner quoi mes filles ? c’est moi qui suis désolée d’avoir échoué à
vous unir. Les dimanches, il faut que je vous cours après pour le repas en
famille. Quand tu appelles Freddy, c’est juste pour demander comment vont les
études et de quoi il a besoin. Sa vie ne t’intéresse pas ? vous mes
enfants, je vous crois si éloigné les uns des autres. Je vous laisse vivre
votre vie d’adulte à présent mais je continuerai par prier pour vous, je serai
là à chaque fois que vous m’appellerai. Le plus triste, c’est que nous sommes
en Afrique ; à ma mort, vous essayerez de me faire de grandes funérailles dignes
de ce nom croyant me faire honneur. Mais non, c’est maintenant que j’ai besoin
de vous, avoir mes enfants autour de moi dans une joie sans nom, là se trouve
l’honneur de toute mère. Je vous laisse pour le moment à vos occupations
d’adulte
-
Maman,
stp ne t’en va pas
-
Oui
maman, ne t’en vas pas, ajoute Ella
-
Pourquoi
resterai-je ? pour qui ?
-
Pour
nous maman. Parce que nous avons besoin de notre maman, de pleurer sur ses
genoux, de nous faire tirer les oreilles pour la bêtise que nous avons fait en
tombant amoureuse, dit Anne en pénétrant dans la pièce
-
Anne ?
-
Oui
maman
-
Toi
aussi, je t’ai toujours dit que ma porte t’étais ouverte mais tu passes si
rarement, seulement pour accompagner tes sœurs…
-
Je
suis désolée maman, mais nous sommes tes enfants. Enlèverais-tu à l’aide d’un
couteau la partie de ton corps sur lequel nous avons fait nos besoins ?
-
Jamais
ma fille. Au contraire, je vous nettoierai avant de m’occuper de cette partie
de mon corps
-
Alors
nous avons besoin que tu nettoies encore une fois derrière nous comme quand
nous étions enfants, nous avons besoin de toi
Les trois filles vinrent chez leur mère puis genou
à terre, elles demandèrent pardon à cette dernière qui les releva aussitôt en
faisant des bises sur le front de chacun. En se retournant, elles virent la
petite Mia qui était là derrière les meubles, ses gros yeux brillants
fusillaient tout le monde.
-
Tu
fais quoi là ma puce ?
-
J’ai
entendu Mamie crier et j’ai eu peur de rester seule dans ma chambre.
-
Allez
viens là ma chérie, lui dit sa Mamie en ouvrant grand les bras
-
Tu
n’es plus fâchée Mamie ?, demanda-t-elle en se réfugiant dans les bras de
celle-ci
-
Non
ma chérie, je ne le suis plus et contre toi, je ne le suis pas du tout
-
Pourquoi ?
papa me disait à chaque fois après m’avoir crié dessus, que dans la colère des
parents envers leurs enfants, se cachait toujours tout l’amour de ces derniers
pour eux.
-
C’est
un sage ton père et il a raison sauf que toi tu n’as rien fait pour me mettre
en colère
-
Donc
c’est à maman et aux taties qu’on doit botter les fesses ? je l’aurais
fait pour toi mamie mais elles sont plus grandes et plus fortes que moi donc tu
leur donneras des fessées en plus de ma part, dis doucement la petite croyant
ainsi que les autres ne pouvaient l’entendre
-
Eh
bien, plus de chocolat pour toi, lui dit Anne
-
Et
plus de sortie les weekends, ajouta sa mère
-
Et
pour ma part, j’ai la dernière saison de Bones mais tu peux l’oublier jeune
fille, acheva Ella
-
Ceci
dit, mamie il est temps que je parte avec toi. Tu m’offriras tout ça avec
tonton Freddy, répond la concernée
Elles
partent tous dans un fou rire face à la conclusion de la petite demoiselle. Les
discussions aussi futiles soient elles ont commencé par naitre jusqu’à ce que
leur mère en voyant le visage d’Anna essayant de cacher quelque l’attire :
-
Anne,
c’est quoi le problème ?
-
…
-
La
femme de Duran qui était supposée être morte a réapparu, dit Ella
-
Non
mais arrête de plaisanter, hurla Alémia
-
Elle
dit vrai Mia, répondit tristement Anne
Ella se mit
à leur raconter toute la scène du supermarché à la maison de Duran jusqu’au
moment où Anne s’était éclipsée et elle l’avait suivi un moment.
-
Pourquoi es-tu parti ma fille ?
-
Je
me suis sentie de trop maman et le pire il ne l’a même pas remarqué. Je regarde
chaque seconde mon portable et même pas un appel. il doit être en train de
rattraper tout le temps…
-
Mets-toi
à sa place, il a besoin de temps. Ça doit être un choc pour lui
-
Je
sais maman
-
Va
t’allonger Anne, tu es assez secouée. Je te parlerai plus tard
-
Mais
j’ai faim d’abord
-
Hélas,
il y’en a qui mange pour tout Rome ici, mais heureusement elle nous en a laissé
un peu cette fois, je vais te servir même si ce n’est pas assez
-
Je
suis ici hein ?
-
Que
qui a peur de toi ?
-
Donc
je serai une deuxième fois tatie ? demande Ella
-
Ah
c’est bon, laissez-moi en paix
-
Freddy
a ramené une jolie fille à la maison avant-hier
-
Nonnnnnn !!!
s’écria toute la pièce
-
J’étais
aussi surprise que vous. Il m’a dit que ce n’était qu’une amie. Il l’a reçu au
salon, lui a fait à manger et ils ont regardé des films ensemble ?
-
Et
c’est tout ? demanda Ella
-
Oui
c’est tout et j’en remercie Dieu
-
Eh
maman, un grand garçon comme le tien ramène jolie fille…
-
Je
vais te taper sur la bouche Ella
-
Ah
je me tais
Les
discussions continuaient lorsqu’on entendit des coups à la porte du salon. La
petite Mia fut envoyée pour savoir qui s’est mais quelques minutes plus tard,
elle n’était toujours pas là. Tout le petit monde au salon se dirigea alors
vers la porte d’entrée pour trouver la petite Mia dans les bras de son père
Jason. Il lui faisait des bisous partout et coulait silencieusement des
larmes :
-
Décidément
cette journée est pourrie Anne, dis Alémia avant de s’éloigner dans sa chambre
-
Alémia,
dit Jason qui n’avait eu aucune réponse de cette dernière.
Alémia courut
dans sa chambre où elle laissa ses larmes couler telle une fontaine. Sa mère
fit son entrée dans la pièce et la prit dans ses bras.
-
C’est
lui le père de ton bébé je suppose ?
-
Oui,
répondit-elle d’une voix à peine audible
-
Tu
l’aimes n’est-ce pas ?
-
…
-
Au
contraire ton silence te trahit
-
Je
ne veux pas le voir maman, stp qu’il s’en aille
-
Mais
sa fille est ici…
-
C’est
lui qui l’a abandonné. Il me l’a donné comme une poupée sans se retourner
-
Calme-toi
et pour ta santé, je vais lui demander de partir mais il va falloir que vous parliez
à un moment
-
Mais
pas aujourd’hui
Elle se
relève et s’adosse contre son lit se promettant de ne plus pleurer. En posant la
main sur son ventre, elle promit à son bébé de faire de son maximum pour être
toujours de bonne humeur. Son petit rayon de soleil fit son entrée et se jeta
sur elle :
-
Tu
as quoi maman ? tu ne veux pas voir mon papa ? ou tu es triste que je
sois avec lui ?
-
Non
pas du tout ma puce. Bien sûr que je suis heureuse de te voir avec ton papa
-
Alors
je peux passer la nuit chez lui ?
-
C’est
ce que tu veux ?
-
Il
me l’a demandé mais je peux rester…
-
Non
mon bébé, viens on va parler à ton père
Elles
arrivent au salon main dans la main puis en le regardant, Alémia prit son air
le plus sérieux et le convoqua loin des autres :
-
Tu
as pris du poids ? tu es encore plus belle…
-
Stop.
Hurla la jeune femme. où vas-tu avec MA FILLE ?
-
Je
sais que tu es fâchée contre moi mais c’est ma fille et elle est en sécurité
avec moi
-
Ne
me fais pas rire. Je suis sa mère, sa seule parente alors j’exige de savoir où vas-tu
emmener ma famille. Je veux l’adresse, ton numéro…
-
Et
si tu venais avec nous ?
-
Je
veux qu’elle soit rentrée demain au plus tard à 10h. Dépassée cette heure, j’appelle
la police, dit-elle en ignorant sa question
Le jeune
homme s’avance vers lui tandis qu’elle faisait des efforts atroces pour ne pas
se laisser troubler par son souffle sur sa peau
-
Tu
es sérieuse ma tigresse ? ce rôle protecteur te rend si sexy.
-
Ecoute
je suis là pour te reconquérir Alémia JHONSON même si ça doit être la dernière
chose que je ferai ici-bas. Je t’aime et toi et notre fille êtes ce qui me
retient sur terre puis il retourna les talons vers le dehors laissant la femme
bouche ouverte.
Arrivé au
salon, la petite Mia qui semblait déjà prête vient enlacer sa mère puis lui fit
un gros bisou avant de lui souffler un je t’aime maman. Sa mère lui répondit et
la serra très fort. Cette scène fit émouvant pour le jeune homme qui saisit sa
petite, la posa sur ses épaules et prit le chemin de chez Daniella, où il vit
pour le moment.
Des heures
après son départ, Alémia n’arrivait toujours pas à trouver le sommeil. Elle s’était
habituée aux taquineries de sa fille avant d’aller au lit et à ses je t’aime de
toutes les nuits. Ses pensées s’envolèrent vers cet homme réapparut dans sa vie.
Son souffle, ses mots, il a perdu du poids mais demeure toujours beau. Pfffff,
s’écria la jeune femme pour chasser ces idées.
Alors qu’Alémia
se retourna sur le côté décidé à trouver ce sommeil, elle entendit sonner à la
porte puis en regardant à sa montre, il sonnait déjà 23h. Qui pourrait bien
venir voir les gens à cette heure. Elle se leva et en voyant par l’œil de Juda
de la porte de salon, elle fut surprise de voir sa fille sur les épaules de son
père. Elle ouvrit en fracas la porte :
-
Elle
a quoi ? elle a pris froid ? ses toux de nuit…
-
C’est
de moi n’est-ce pas ?
-
Pardon ?
-
Le
bébé que tu attends…
Elle tourna
les talons vers la chambre de sa fille où Jason la déposa sur le lit. Une fois
fait, elle ferma tout doucement la porte avec le jeune toujours sur ces pas. Elle
s’arrêta dans la cuisine et il en fit de même.
-
C’est
bien le mien Alémia, je le sais
-
Et
alors ? tu n’as aucun droit dessus. tu penses que venir ici la bouche en cœur
me dire que tu es de retour
-
Tais-toi
s’il te plait Alémia, arrête de parler
-
Eh
bien je suis dans ma maison. Pourquoi ne devrais-je pas parler ? tu n’as
pas le droit…
-
Pour
que je puisse te faire ceci.
Il l’attira
à lui et l’embrasse. Alémia luttait avec ses pensées pour finalement perdre
contre son cœur. Elle se laissa donc aller et ce baiser innocent devient plus
fougue, plus chaude. Bientôt, elle sentit la main de Jason sous sa nuisette qui
caressait son sein gauche. Il la souleva et la posa sur le plan de travail. Il posa
des petits baisers dans cou, son front et descendit vers ses seins auxquelles
il donna un traitement de plaisir. Alémia n’était plus que gémir et soupirs. Elle
caressait son torse à travers sa chemise. Il descendit les doigts à son minou
qu’il caressait pour laisser la jeune femme dans un état second. Le coup final
fut sa langue sur son bouton de plaisir. Quelques instants plus tard, Alémia
fut prise de spasmes, elle venait de jouir. Jason se releva et prit délicatement
Alémia et le reposa à terre.
-
Il
se fait tard je vais dormir sur le canapé et je m’en irai demain après qu’on
ait une discussion, une vraie
-
Prends-moi
Jason ou je ne te fais plus d’effet
-
Regarde
ce que tu me fais, dit-il en l’attirant contre lui. Alémia pouvait sentir ce membre
durcie au travers de ce pantalon. Tu me fais toujours de l’effet comme un fou,
comme un malade. Mais je ne compte pas te brusquer, on ira à ton rythme. Je te
connais et je refuse que tu te réveilles demain avec des regrets. Il posa un
baiser sur son front et avant de dire quoi que ce soit, Alémia frustré prit le
chemin vers sa chambre une bouche et une mine bien attachée.
C’était la
première et elle comptait en faire la dernière. Cet homme a toujours su me
désarmer mais cette fois, je suis décidée, je ne me laisserai plus faire. C’était
la dernière fois, se promit-elle, en tirant la couette sur sa tête.
A SUIVRE….