19 ~ Personnalité du Cheveu ~ Petites Histoires à travers Mes Cheveux~ La tresseuse vengeresse et La lame de la libération~

Ecrit par ngengeti

19 ~ Personnalité du Cheveu ~ PHMCx~  La tresseuse vengeresse et La lame de la libération~

 

~La tresseuse vengeresse et La lame de la libération~

Cette coiffeuse m’a fait ressortir les yeux en amande plus étirés que ceux de nos cousines asiatiques...

Me voilà rentrant dans un centre commercial près d’un carrefour très populeux, à la recherche d’un nouveau salon à essayer, sans recommandation aucune. Je pensais avoir autant de chance qu’avec celle de mon voisinage chez qui je me rendais à cette période, mais qui était souvent prise les weekends. Je voulais une alternative en vue de gagner en temps d’attente.

Mal m’en a pris. 

By ©Ngengeti~Alavolee-Onafly***

Je me balade entre les boutiques du centre commercial, qui n’est en fait qu’un hangar géant dans lequel s’alignent entre des allées centrales, des boites de sardines de quelques mètres carrés munis de rideaux métalliques, et je tombe sur un salon. Aux femmes présentes, je pose la même question devenue rituelle : « Savez-vous vous occuper de cheveux naturels ? » Comme toute bonne commerçante opportuniste qui se respecte et sait sur quelle ressource elle compte, une d’entre elles répond: « mais oui, bien sur ! »   

Après le champoing très bien exécuté, le cuir chevelu en était tout frais et fringant tellement il a été chatouillé, massé et tout le tintouin.

La phase séchage fut le début du commencement de la descente vers un désaccord certain.

Séchage à chaud au séchoir électrique, en désordre, sans peigner.

Voyant venir le désastre, et ne voulant pas en subir les conséquences, je ne pouvais qu’intervenir. Ce qui ne plu pas du tout à madame la coiffeuse-je-sais-tout et n’ai besoin d’aucune remarque, suggestion ou directive !!!  Toute son attitude criait : « Non mais !  C’est quoi ces clientes qui ne peuvent pas simplement rester assises et bouches cousues, sauf si on sollicite un bon kongossa (ragot) ? »

Une fois le prétendu séchage amelioré, finalisé, - je ne le voulais pas au niveau « silky silk », soyeux vaporeux, (cheveux assommés selon moi)-  elle me fait donc comprendre à  demi-mots, qu’elle en a fini avec moi et ma tête, du genre à me renvoyer de son salon. Tout ce qui manquait était qu’elle ajoute en mon endroit : « Aller, oust, du balai ! »

Crinière ajoute l’air pensive : « Il semblerait, hmmm… laissez-moi réfléchir, pas sûre… mais je crois que tu lui ressortais par les pores ».

Tignasse de rétorquer : «  Non ! tu crois ? »

Mais la téméraire que j’étais, n’en a pas tenu compte.

Je lui ai en retour simplement fait la remarque, intriguée de savoir si elle était vraiment d’avis de me laisser sortir de son salon avec cette tête inachevée. Insinuant qu’après tout, ce ne serait pas très flatteur pour son business… c’était à elle de voir… Elle a du abonder dans mon sens après réflexion, et me demande donc, avec toute l’exaspération très difficilement contenue, quelle coiffure j’aimerais. Je l’ai décrite.

Elle s’exécute donc, en s’assurant de par-fai-te-ment bien me tenir tous les plus petits cheveux de chaque mèches à la racine, sans-aucune-faute. L’étirement du cuir chevelu qui s’en est suivi était tel que plisser les partis du visage, sourire et pis encore, rire en était lit-té-ra-le-ment douloureux et dangereux pour mon bien-être et mes racines.   

Je suis sortie du salon après avoir payé la sadique vengeresse avec toute la maîtrise dont je pouvais faire preuve. Evoluant avec le regard aux yeux rétrécis en deux traits. De ceux qui, sortant d’un long moment dans l’obscurité, évitent l’impacte des rayons du soleil ; ou de ces héros de romans ou de films au regard indéchiffrable, presque invisible, ténébreux et mystérieux... 

En réalité, tout ce qu’il y avait de mystérieux était ma capacité de ne pas extérioriser ma douleur.

Quoi que pas si mystérieux que cela. En fait, extérioriser ma douleur aurait mobilisé les nerfs et les muscles déjà tendus, dans une autre ou plusieurs autres directions qui auraient accrues le mal-être général. Donc instinct de survie oblige : stoïcisme ; « Zenitude » ; position mentale du lotus :« Om… »

J’ai pris mon taxi pour rentrer et trouver solution au problème que je suis moi-même allé me ramasser et littéralement poser sur ma propre tête.

Et heureusement pour moi que ce n’était pas à plus de 30 minutes du centre. Une fois rentrée, la première chose que ma tante ait fait, après avoir écouté la petite aventure, une fois son étonnement passé, a été de trouver une lame de rasoir et de couper superficiellement les fils qui maintenaient chaque tresse, au niveau du cuir chevelu, sans les défaire complètement.

La libération salvatrice de chacune des mèches au fur et à mesure du passage de la lame, était traduite et suivi par un net repositionnement décontracté et bien visible, de la peau de mon visage et de mes yeux étirés, à leurs places respectives.

Nos sculpteurs de masques traditionnels et Picasso qui s’en est inspiré, se serraient retrouvés en terrain connu.

Faut tout de même reconnaitre que la coiffeuse avait tellement bien fait son travaille vengeur, de telle sorte que malgré le passage de la lame, aucune tresse ne s’est défaite toute seule. J’ai conservé la coiffure au moins une semaine ; elle a été amortie. Apres tout, j’avais déboursé un montant pour cela, fallait bien que ce soit pour quelque chose : un retour sur investissement passable.

Nul besoin de préciser que suite à cette tentative d’exploration on ne peut plus enrichissante, je n’ai pas remis les pieds dans ce salon. Si ?  

Je le précise mieux encore ?  Eh bien, je n’ai plus eu l’occasion de marcher sciemment vers ce centre commercial. Voilà comment tout un centre perd une bonne cliente potentielle faute de première impression mémorable en y entrant et aussi bien sure, suite au passage entre les mains de notre actrice principale dans le rôle de la vengeresse personnelle…

 

Mais toutes les coiffeuses ne sont pas disons… instables et néfastes pour leur propre business. Certaines ont le sens du marketing personnel et de l’image.

By ©Ngengeti~Alavolee-Onafly***

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