2. CŒUR ESCLAVE
Ecrit par Femme, comme force
CONCUBINE TOME 2 (en cours de rédaction)
2. Cœur esclave
Au retour de Jean-Noël autour de midi, je lui présente ma situation de logement. Je lui sors une histoire similaire à celle que j’avais sortie à Ehud, mais à quelques différences près.
- Je vais contacter une agence qui te trouvera rapidement une maison, dit-il
Je suis déçue car je croyais qu’il dirait que je pouvais aménager dans cette maison même, vu que sa mère est décédée et que personne n’y habite.
- Et en attendant, je vis où, chéri ? Je t’ai dit que je squattais chez une amie depuis que j’ai quitté l’autre il y a quelques semaines. Et vivre là-bas, ce n’est vraiment pas la joie, boudé-je.
- L’agence est rapide. Il y a toujours des maisons disponibles. Tu ne tarderas donc pas à avoir un chez toi.
- Pourquoi je ne peux simplement pas venir m’installer ici ?
- Ma femme, mes filles et plusieurs membres de nos deux familles connaissent cette maison. Et d’ailleurs, la bonne qui vient faire le nettoyage ici, deux fois par semaine, travaille également chez moi à la maison.
- …
- Je n’aime pas quand les gens sont trop au courant de mes choses. L’agence te trouvera une maison. Cette discussion est close, fait-il le ton cassant et la mine attachée.
Ayant remarqué que je l’ai irrité, je me colle un peu plus étroitement à lui et caresse son bras.
- Ce n’est pas un problème, chéri. J’attendrai l’agence.
- J’aime quand quelqu’un écoute une fois.
- Je suis désolée. Je vais attendre.
Il récupère son iPad de la table basse et va sur un site qui je le comprends est celui de la fameuse agence. Il va cliquer sur les habitations disponibles et plusieurs maisons remplissent l’écran. Mon choix s’arrête sur une jolie maison peinte dans les tons brun et marron avec un joli petit jardin. Située dans la commune de Lemba, elle n’est pas très grande mais elle est vraiment belle et propre avec trois chambres, deux salles de bain, une cuisine et un salon. Devant moi, Jean-Noël appelle l’agence et demande quel jour nous pouvons passer voir la maison que j’ai choisie.
- Merci chéri, lui dis-je lorsqu’il raccroche.
- Je t’avais dit que je prendrai soin de toi, dit-il en regardant vers sa montre.
Il m’a l’air de vouloir être ailleurs alors que ça ne fait pas une heure qu’il est rentré. Ne passons nous pas encore la nuit ensemble ? Et moi qui envisageais déjà passer tout le reste de la semaine avec lui. J’ai encore tellement faims de sa présence… de son corps. À vrai dire, je n’ai plus aucune envie de retourner chez Ehud. Pas après ce que j’ai vécu dans les bras de celui que j’aime. Pourquoi ne me laisse-t-il pas simplement amener toutes mes affaires ici et y attendre d’aménager dans la nouvelle maison qu’il compte prendre pour moi.
- Il faut qu’on parte, m’annonce-t-il
- Oh, j’ai cru qu’on resterait un peu plus des jours. À ce que j’ai compris, ton épouse n’est pas dans la ville. Pourquoi ne passons-nous pas à nouveau la nuit ici ?
- Ma fille ainée est là. Elle est revenue ce matin. Je dois rentrer. J’ai aussi des gens à rencontrer. Et tu ne peux pas rester ici car la bonne passera nettoyer, annonce-t-il en prenant ses clés.
- …
- Viens, je te dépose, fait-il sur un ton sans appel.
Déçue et le visage amarré, je vais chercher mon sac avant de le rejoindre à l’extérieur. Après les moments de plaisir que nous avons partagés dans cette demeure, n’a-t-il pas la brûlante envie de repasser la nuit, voire plusieurs nuits d’affilée avec moi ? Il m’a dit que j’étais super et m’a regardée comme si j’étais la plus précieuse à ses yeux, alors pourquoi me traite-t-il ainsi ? Il parle de sa fille qui est revenue et de la bonne qui doit passer faire le ménage, il peut bien créer des excuses. Les mensonges, c’est pour les chiens ? Ne peut-il pas mentir à sa fille qu’il va en mission de quelques jours? Ou dire à la bonne de ne pas passer ici car c’est encore propre ? Je ne vaux donc pas qu’il mente à sa précieuse fille et à la boniche afin de passer plus de temps avec moi ? J’ai menti à Ehud pour passer du temps avec lui. Pourquoi ne peut-il pas faire pareil ? Il est là, occupé à prioriser tout, sauf moi.
- Je n’aime pas la tête que tu fais, me fait-il remarquer lorsque nous bordons le véhicule.
- Et moi je n’aime pas comment tu me traites, répliqué-je du tac au tac.
- Ashanti, j’ai trois filles dont les caprices je dois supporter à longueur de journée. Que ce soit en face ou au téléphone. Tu veux t’ajouter à la liste ? Je veux avoir une relation avec une jeune femme mature et non avec une fillette.
- …
- Je t’ai expliqué pourquoi nous ne pouvons pas passer une nuit de plus ensemble. J’ai d’autres engagements qui nécessitent ma présence.
- Est-ce un crime de vouloir passer plus de temps avec toi ?
- Ashanti, je n’aime pas ça, fait-il en mettant le moteur en marche. Tu m’arrêtes tes caprices tout de suite !
Pendant le trajet, aucun de nous ne parle. J’ai mal au cœur et une grosse envie de pleurer me tenaille. Je lui donne l’adresse d’Angélique car je lui ai menti que c’est chez elle que je squatte. Je ne veux surtout pas qu’il sache que je n’ai pas encore rompu avec qu’Ehud, que je lui ai assuré n’était plus personne pour moi. Lorsqu’après une assez longue conduite, il arrête le véhicule devant le portail d’Angélique, il me remet une somme et me dit qu’il va m’appeler. Je désembarque, le cœur en miettes.
Et s’il disparait à nouveau ?
Je trouve Angélique dans son salon en compagnie de ses cousines qui discutent avec elle de quel modèle de pagne elles porteront pour son mariage prévu pour bientôt.
- Ma chérie, d’où sors-tu comme ça ? me demande-t-elle après que je lui ai fait la bise. Et tu portes les mêmes vêtements que la veille. N’as-tu pas dormi chez toi ?
- Je vais te raconter plus tard, lui dis-je d’une voix lasse, ne voulant pas lui conter mes déboires en présence de ses cousines.
Lorsque ces dernières s’en vont deux bonnes heures plus tard, Angélique vient me secouer afin que je lui dise ce qui se passe.
- Hier, après avoir quitté ton domicile, je suis allé voir un pigeon à Joli parc.
- Eeeeh ! Et tu y as passé la nuit ?
- Oui.
- Quelle excuse as-tu sorti à Ehud ?
- Deuil de la famille auquel je devais me rendre urgemment.
- Et il t’a crue ?
- Oui. Il n’est pas le genre à soupçonner le mal quand il s’agit de moi.
- Ah, mais toi aussi ! À peine tu commences avec un pigeon, tu passes déjà la nuit chez lui. Ce n’est pas ce que je t’ai appris ! Tu l’as fait avec Ehud, ça a payé. Mais il ne faut pas que tu en fasses une habitude.
- Ce n’est pas un nouveau pigeon. Le titre pigeon n’est d’ailleurs plus approprié avec lui. C’est Jean-Noël.
- Jean-Noël, c’est encore qui ?
- Le gars dont je t’ai parlé l’autre fois. Le bienfaiteur.
- Hein ? Tu as continué avec ce dossier dans mon dos, malgré mes conseils ?
- Oui, avoué-je penaude.
Voulant me confier, je lui raconte comment j’ai laissé mon numéro au barman afin qu’il le passe au bienfaiteur, comment après quelques échanges sur WhatsApp, j’ai enfin découvert que le bienfaiteur était vraiment Jean-Noël. Je lui conte l’épisode de la voiture, sa disparition après, le croisement dans le restaurant où je m’étais rendu avec Ehud, notre échange, son indifférence pendant deux mois entiers, sa réapparition la veille et notre nuit de passion.
- Ashanti, je t’avais bien dit que cet homme n’est pas bien pour toi. Regarde comment il joue avec ton cœur.
- …
- Il sait que tu es très éprise de lui. Il te manipule à sa guise. Si je comprends bien, hier il ne t’a appelée que pour te piner correctement après deux mois passés à t’ignorer.
- …
- Je suis certaine qu’il va encore disparaître, pour ne réapparaitre que quand son pipi aura encore faim. Il claquera à nouveau ses doigts et tu rappliqueras comme un gentil matou. Il est temps que tu te réveilles.
- …
- Je te conseille de rester avec Ehud. Si tu continues avec l’autre sorcier, tu vas bien pleurer comme au Pakistan. Regarde comment il t’a donné l’AVC.
Elle a raison. Je dois me faire violence et essayer de sortir cet homme de mon système. Je l’aime déjà trop et il me rend des miettes. Il ne m’aime pas, je ne suis qu’un passe-temps pour lui.
- Il s’est dit qu’il a trouvé sa vraie pute facile à garer. Je suis même sûre que la fameuse maison qu’il a promis de prendre pour toi, tu ne l’auras pas, continue mon amie.
Pendant qu’Angélique parle, mon téléphone vibre dans mon sac. Je le sors sans grand enthousiasme et, malgré moi, mon cœur saute violemment dan ma poitrine lorsque je découvre un message de Jean-Noël.
>> Ashanti, bébé, j’ai passé un moment merveilleux avec toi. Je sais que tu n’as pas aimé que nous nous séparions si tôt. Je comprends car moi non plus, je ne voulais pas te quitter. Mais les circonstances m’ont forcé la main. Je promets de m’amender.
Ces mots réchauffent mon cœur, j’en oublie le sermon d’Angélique que je commencais peu à peu à considérer.
<< D’accord, envoyé-je en réponse
>> Mais tu dois vraiment apprendre à ne pas faire la difficile et faire simplement ce que je te dis. Je te veux mature. Je t’appelle demain.
Après ce dernier message, il n’est plus en ligne. Comme j’ai menti à Ehud que je suis au deuil à Kingabwa-village et que je ne reviendrai qu’après l’enterrement, je décide de passer la nuit chez Angélique. Si je rentre aujourd’hui, l’Israélien me trouvera suspecte. Avant d’aller au lit, je l’appelle et converse avec lui pendant d’assez longues minutes, le flattant et le caressant dans le sens du poil, comme j’en ai l’habitude. Il a toujours été très responsif à la flatterie, comme beaucoup d’hommes d’ailleurs. Il faut bien que je continue à soigner les choses entre nous, car il s’avère que je doive encore rester sous son toit, le temps que la maison promise par Jean-Noël devienne disponible. Et j’ignore combien de temps cela prendra.
Plusieurs fois pendant la nuit, je suis réveillée par la voix d’Angélique qui converse au téléphone avec François, son futur mari. Ils causent des heures durant, riant, se disant des douceurs. À un moment, par les sonorités que je perçois, je comprends qu’elle et son chéri qui est actuellement à Bujumbura pour affaires font du vidéo-sexe. Je me rappelle du passage de l’épouse de cet homme. Elle ne semblait pas bluffer lorsqu’elle a dit qu’elle était une fille-serpent de Mayi-ndombé et qu’elle ferait du mal à mon amie si elle s’entêtait. Et si en épousant François à la coutume, Angélique signait son arrêt de mort ? Je sens un frisson me parcourir. Je n’aimerais pas que malheur arrive à Angélique qui est plus qu’une amie pour moi.
**
***
Il fait grand jour dehors lorsque je me réveille le jour suivant. Je passe des longues minutes à fixer mon téléphone, me demandant si Jean-Noël qui a promis de m’appeler tiendra sa promesse. J’ai tellement peur qu’il re-disparaisse et donne raison à Angélique. Je récupère l’appareil de la table de chevet et vais sur WhatsApp. Il n’est pas en ligne. Sur le WhatsApp du numéro officiel, il a mis comme photo de profile ses trois filles qui regardent l’objectif, souriant grand. Elles sont vraiment belles. L’ainée ressemble beaucoup à Jean-Noël, teint et tout, tandis que les jumelles partagent plus de traits avec la mère, même si je vois un peu de Jean-Noël ici et là. Sur le WhatsApp du numéro officieux qui n’est connu que de moi, il n’y a pas de photo.
Dois-je l’appeler ?
Je peux appeler son numéro officiel vu que sa femme n’est pas présente. Mais je ne crois pas qu’il apprécierait. Il a dit qu’il appellerait, c’était une façon de me dire de ne pas l’appeler. Il vaut mieux que j’attende. Je me passe la main sur le visage, me demandant pourquoi cet homme m’a autant pris cœur et tête. Rien que penser à lui accélère mon rythme cardiaque, mon ventre se noue et j’ai chaud partout. Je serre mes cuisses l’une contre l’autre lorsque je repense à ses doigts sur mon intimité, son souffle dans mon cou, sa langue sur mes seins, ses lèvres sur les miennes, son odeur, ses râles, la sensation de son sexe en moi. Je tremble, mon souffle se fait court et une douleur agréable vient resserrer mon cœur tel un étau.
A-t-il amené ma photo chez un puissant marabout pour me rendre ainsi?
Je quitte le lit et vais prendre une douche avec lui plein la tête. N’ayant pas de vêtements de rechange, Angélique me prête une robe bustier fleurie que je porte sans dessous car j’ai lavé mon slip et il n’a pas encore séché. Elle me prête également l’un de ses tabliers d’infirmière que je porte par-dessus la robe.
Pendant que nous prenons le petit-déjeuner, j’appelle Ehud pour lui souhaiter une merveilleuse journée. Lorsque nous quittons l’enceinte à bord de la voiture d’Angélique pour nous rendre au cours, je prie de ne pas croiser Ehud par hasard. Je me suis d’ailleurs assurée de porter des grosses lunettes de soleil.
Pendant les cours, je m’efforce de rester concentrée, même si toute mon attention est tournée vers mon téléphone. À chaque fois qu’il vibre, mon cœur va dans tous les sens, mais je suis à chaque fois déçue de découvrir que ce n’est pas Jean-Noël qui appelle. À la pause, Angélique et moi achetons des beignets bien dodus et des jus et allons nous assoir dans sa voiture dont les portières nous laissons ouvertes pour manger et causer tranquillement. Quelques-uns de nos profs viennent un moment nous embrouiller et nous prennent nos jus. Ils ont intérêt à nous ajouter les points hein. Nous nous apprêtons déjà à regagner les salles de cours lorsque mon smartphone sonne. Je hurle presque de joie lorsque je vois le numéro de Jean-Noël affiché sur l’écran. Je décroche rapidement, craignant que ça coupe.
- Oui, allo ? dis-je, le cœur battant comme au pays des papous.
- Bébé, comment vas-tu aujourd’hui ? fait-il de sa belle voix gutturale.
- Je vais bien, chéri. Toi ?
- Je ne me plains pas. Peux-tu venir à Lemba maintenant ?
- Oui, dis-je, oubliant même que ce n’est pas encore la fin des cours.
Il me communique l’adresse qui je finis par le comprendre est celle de la maison que j’avais choisie sur le site de l’agence. Il me dit de prendre un taxi course afin de vite arriver.
- Angélique, je dois rapidement me rendre à Lemba, annoncé-je à mon amie en rangeant mon téléphone dans mon sac.
Je n’attends même pas sa réponse, je cours déjà me chercher un taxi, tellement j’ai hâte de voir mon homme.
LE TOME 2 COMPLET SERA DISPONIBLE DANS PEU. Kisses and hugs :*