21 ~ Personnalité du Cheveu ~ Petites Histoires à travers Mes Cheveux~ Le tapis de la "mort qui tue"
Ecrit par ngengeti
21 ~ Personnalité du Cheveu ~ PHMCx ~Le tapis de la "mort qui tue"~
En parlant d’écouter. Elle n’a pas été la seule concernée. L’histoire suivante en est la leçon.
~Le tapis « de la mort qui tue »~
Ce tapis, inoubliable: m’a fait perdre le sommeil...
Le tapis était comme son nom l’indique une œuvre d’art tissée. Mais bien entendu dans ce contexte, il est fait de tresses nattées, très serrées l’une à coté de l’autre, et très fines, sans véritable ligne de démarcation visible de loin (contrairement a l'image d'illustration qui montre les plaies; consequences des abus de l'etirement des cheveux). D’où le choix du nom désignant la coiffure.
La coiffeuse a exécuté le modèle sur mes cheveux naturels sans les passer au brushing ou lisser préalablement, comme elles en ont généralement l’habitude, afin de les assouplir et alléger. Résultat, elle tirait comme elle pouvait tout petit cheveu frisé récalcitrant qui osait vouloir vivre son indépendance sur ma tête. Conséquence, mon cuir chevelu en a payé le prix. Aucun espace pour s’étirer, se détendre, prendre ses aises et un peu d’air frais.
By ©Ngengeti~Alavolee-Onafly***
Pendant la soirée mon cuir chevelu était en état de choc. Il attendait patiemment que je réagisse enfin à cet état de fait en le libérant de son agonie latente.
Mais stoïque, en apparence du
moins, je ne lui accordais aucune importance, pensant à toute la période assise
à sentir son derrière devenir morne, et à
tout le calvaire et inconfort corporel et capillaire coltiné pour arriver à ce résultat.
Pensant également en périphérie de la peine, qu’un des baumes habituels
auxquels nous avons recours pour gérer et supporter la douleur, ferait
l’affaire : que ce soit avec de la pommade, du menthol, ou une serviette
chaude etc. Jusqu'à ce que le relâchement naturel se fasse et que les cheveux
se libèrent, poussent ou je ne sais ce qui se passe effectivement, qu’au bout
de quelques jours, la coiffure en devienne finalement très confortable et se
porte comme une seconde peau.
Mais généralement et malheureusement cela veut aussi dire qu’elle n’est ou ne parait plus aussi neuve et ne passerait pas à toutes les occasions mondaines sans retouche experte pour la rafraichir... Je digresse quelque peu.
Revenons-en donc au soir de la fameuse coiffure fraichement faite, au moment de me coucher et poser ma tête.
Tout le corps est détendu donc toute l’attention nerveuse est dirigée vers la tête. Cette dernière et plus particulièrement mon cuir chevelu me regarde incrédule, se tourne vers ses copains les cheveux, tous aussi sonnés. Se retourne vers moi, me regarde encore très bien, avec insistance, pour me donner le bénéfice du doute et s’assurer que je suis bien en train de penser faire ce que je fais, à savoir : vouloir poser ma tête.
N’en croyant pas son degré d’inconfort persistant et mon indifférence (apparente !) face à la situation, il décide de me faire réagir en envoyant des signaux de profondes détresses à mon cerveau qui est déjà au niveau 8/10 de souffrance. Mon cerveau réagit illico presto : il le matérialise et accentue immédiatement la douleur dès que le coté de ma tête effleure à peine, mon oreiller.
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« Oh, Hell No! Elle n’a pas fait cela ! » Toute ma tête (cuir et crinière) s'indigne, jette l’éponge et décide qu’elle est trop vieille pour ces foutaises et aberrations où nos jeunes « soi » subissent cette douleur, selon les règles sociales au nom de ce qui est considéré comme étant joli. Elle me rappelle bien une chose : je ne suis plus une « Jeune yéyé »!
Le nombre de tentatives que je fais ne change rien ; de même pour les retournements dans tous les sens d’une boussole détraquée. J’imagine très bien ma tête croisant ses bras et me regardant avec mépris et ironie, me toisant correctement en disant : « n’est ce pas tu as dit que tu peux ? Voilà toi. Peux maintenant ! »* (Chanson de l’artiste Douleur, bien nommé dans ce cas présent. J’aurais voulu, je n’aurais pas pu l’inventer.)
Impossible de rester stoïque plus longtemps et d’attendre les quelques jours pour que le ramollissement magique s’opère.
Le mal de tête initialement localisé ici et là est amplifié à tel point qu’il en devient officiellement une migraine généralisée. Les battements de mon cœur y sont clairement perçus et amplifiés comme sur moniteurs, mais sans aucun encéphalogramme ou électrocardiogramme branché.
Résignée, je me suis finalement pliée à la volonté suprême de ma couverture capillaire tapissée.
En pleine nuit, où tous les chats sont gris. Tandis que beaucoup dormaient bien profondément, ronflant allégrement, en prenant toutes les positions confortables possibles, moi je suis sortie du lit pour me rendre dans la salle de bain et précautionneusement, en plissant des yeux d’appréhension, tapoter la fameuse serviette humide et chaude sur mes tresses.
Sans succès.
Finalement, j’ai enfin compris et
fait ce que j’envisageais depuis mais voulais pourtant éviter.
J’ai pris pas moins d’une bonne heure pour défaire les nattes d’une grosse partie centrale du tapis « de la mort qui tue », me libérant ainsi partiellement le cuir chevelu tourmenté. Ensuite, avec les mèches défaites, j’ai tressé une grosse natte centrale très légère ou lâche qui donnait plus ou moins l’illusion d’un rendu préconçu. De toute façon cela m’importait bien moins que la décrue très marquée des aiguilles de marteaux piqueurs dans mon crâne.
Et sous l’approbation de mes cheveux et leur compagnon de galère, me demandant avec un demi sourire narquois, si « ce n’était pas mieux ainsi ? », je suis enfin, allé rejoindre mon oreiller redevenu mon ami.
Ouff !!! … Je n’ai jamais autant apprécié la capacité de repos que nous procure le fait de pouvoir poser sa tête calmement sur le lit. Je ne le prendrai plus pour acquis, promis !
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Imaginez un peu ce que ca aurait pu donner si je m’y étais prise autrement.
Lieu : établissement hospitalier.
Personnes en présence : docteur et internes en médecine et éventuellement la personne chargé de l’enquête et celle chargée de l’autopsie.
Dialogue ; « Clap » Action !
«Veuillez présentez le cas. »
«Bien, vous avez devant vous une femme, en parfaite santé physique générale, si ce n'est le systeme neuro-vasculaire. En possession de toutes ses facultés mentale… quoi que… »
« Oui ? Veuillez élaborer, je vous prie.»
« Vous comprendrez. J’y viens » s’en suit tout un jargon médical pour expliquer en détail les effets des tiraillements et autres symptômes qui auraient menés à cet état de fait.
« Bien. Cause des céphalées menant au décès ? «
« Hypertension causés par céphalées
et tiraillements d’Une dernière coiffure fatale…
(Pause dramatique pour effet)
... : le Tapis de la mort qui tue. »
« Ouhhhh ! » Cris et Grimace de douleur de toutes les personnes « connaisseuses » et savantes dans la salle et regards éberlués de toutes les autres néophytes présentes.
Non, non.
“Snap out of it!” Sortons de ce scenario.
Je ne peux aucunement être sujet à ce genre d’étude de cas. Non, merci.
Mais soyons sérieux :
arrêtons d’abuser de la capacité de notre corps à encaisser la douleur.
Nous ne verrons généralement pas venir le point de rupture. Surtout lorsqu’il s’agit d’hypertension. Alors tâchons d’écouter les revendications marquées de nos enveloppes corporelles et leurs habitants, y compris nos têtes, lorsqu’elles protestent avec raison et nous le savons pertinemment.
« A bon entendeur… » Conclue Crinière.
By ©Ngengeti~Alavolee-Onafly***