22 ~ Personnalité du Cheveu ~ Petites Histoires à travers Mes Cheveux~ Ma coupe afro, recadrée manu militari
Ecrit par ngengeti
22 ~ Personnalité du Cheveu ~ PHMCx ~ Ma coupe afro, recadrée manu militari~
Au fil du temps, depuis le nombre
d’années que je porte mes cheveux naturels, j’ai de plus en plus rarement eu de
personnes me demandant de, ou m’incitant à les défriser ou les mettre sous
« locks ou dreadlocks». Parallèlement, il es vrai, les femmes ne se laissaient
plus si facilement détériorer les cheveux sous le prétexte de paraître présentable
selon les critères d’autrui.
Faisant partie de ces ulcérées par notre propre
faiblesse face a la pression, depuis mon adolescence, je protestais donc toujours en argumentant sur
l’effet néfaste des produits défrisants et que ceux-la n’était les seules options
que nous ayons à notre disposition en temps que femme africaine.
C’était à
croire que beaucoup de femmes souffraient encore d’amnésie sélective ou d’acculturation
totale. Elles ignoraient tout de la qualité de cheveux avec lesquels elles
naissaient et aux multiples possibilités qui s’offrent à la maintenance de nos
cheveux.
La raison qu’elles donnaient surtout pour justifier cette paresse pour
certaines, est le temps que requiert cet entretien de nos cheveux.
Je le confirme : en effet, cela prend du temps comme toute chose qui vise l’excellence, ici bas.
Il en est pourtant de meme avec le plagiat, mais nous voyons toujours des paresseux immatures copier et coller le travaille d'autrui sans utiliser le talent qui dort - gaspillé, en eux.
Envier ne permet pas d'evoluer et s'epanouir soi-meme. A bon entendeur... fermons la parenthèse de la paresse.
Ce qui me surprend est que bon
nombre de femmes noires sont souvent vraiment, sincèrement étonnées de découvrir
que mes cheveux sont naturels lorsqu’elles m’approchent ou les touchent pour
les coiffer et se rendent compte de leur texture.
Celles là, souvent coiffeusess de professin, ont totalement perdus ou découvrent
complètement, ou à nouveau les habitudes,
les astuces pour les soigner et les coiffer naturellement sans pour autant
qu’ils soient tressés. Puisqu’au premier regard selon la coiffure que je
présente, leurs textures prêtent à confusion pour ceux qui n’ont pas le regard
averti. Des fois mes cheveux paraissent légers et fins. D’autre fois, ils sont
bien volumineux : « in your face (bien visibles)» qu’on ne peut les ignorer.
Mais lorsque je décide de porter un afro, bien qu’il existe aussi des perruques du genre, il n’y a généralement pas de confusion…
By ©Ngengeti~Alavolee-Onafly***
~ Ma coupe afro, recadrée manu militari~
Cette coupe afro maintenue d’un bandeau et superficiellement peignée et tassée, ne se présentait pas en mode d’une large boule de disco, stylisée. Elle a quand même été considéré CNG - coiffure non gratta- par ma collègue de bureau qui m’a sommé, manu militari de m’assoir pour qu’elle me tresse.
Cela, elle le fit oui, mais à ses dépends. « Aïe, mushkila ! (problème) »... elle devait s’en vouloir de s’être jetée ainsi sur cette tâche, sans en avoir calculé tous les paramètres dont le principal : mon cheveu coriace.
Dès que la pause a sonné à nos montres, elle avait aussitôt fermé les portes de notre bureau à clé et ordonné que je prenne position entre ses jambes, à ses pieds, sur une natte improvisée avec des feuilles de papier brouillon format A4 sous mes fesses, à même le sol. Elle avait du, en plus de considérer ma coiffure inappropriée selon ses critères de coquetterie, calculer que le trajet aller-retour sur un autre lieu plus adéquate, ainsi que la coiffure prendraient plus que notre heure de pause.
J’étais sidérée et en même temps,
bien amusée.
Me voila ordonnée de complaire, dans ce salon improvisé en plein dans notre lieu de travail. Qui l’eut cru !? Pas Ngengeti en tous cas.
Ma collègue était une soudanaise
de la région du Darfur avec un type de cheveu noir ondulés plus ou moins soyeux,
entretenu à coup d’huile d’olive, entre autres produits secrets des femmes de
la région.
Mon cheveu quant à lui était devenu bien sec et dur, comparé à ce qu’il avait été dans la matinée, à peine quelques heures plus tôt. La raison étant que nous étions dans la fraicheur absurde de climatisation avoisinant les vingt degrés depuis quelques heures, en raison de, et en contraste total avec l’environnement sec et désertique externe, marquant plus de quarante cinq degrés à l’ombre.
Ma chevelure, je ne la noyais pas dans l’huile et l’eau pour la garder hydratée comme celle de ma collègue. J’évitais, puisque ne portant pas de foulards ou voile, les accidents de parcours : suintement huileux due à la grande chaleur, sur mes vêtements. Ma chère touffe avait donc décidé de sauver ce qui pouvait l’être de son hydratation et de se mettre en mode préservation, tel un cactus ou un baobab, et s’était recroquevillée sur elle-même. Le plus près possible du cuir chevelu, lieu encore un peu humidifié par la chaleur corporelle et la perte naturelle d’eau. Se formait alors des frisures de plus en plus compactes telles de bons ressorts métalliques. Programme : mode de protection défense, activé !
La pauvre collègue avait commencé les tresses avec entrain. Mais, ne les ayant pas préalablement préparés, s’est retrouvée à ardemment désirer les terminer au plus vite. Il fallait la voir grimacer en secouant et claquant ses doigts endoloris à devoir tenir/sécuriser une partie de tresse, pour empêcher qu’elle se défasse, tout en défaisant plusieurs nœuds récalcitrants et sec, voir coupants de chaque mèche, tout en nattant.
Elle a enfin pu les finaliser grâce
à l’eau que j’ai aspergé sur le reste de la touffe avant qu’elle ne s’y
aventure.
J’en riais presque sous cape, mais me suis contentee d'un sourire en coin, pensant : « tu ne connais pas réellement l’animal à dompter, mais tu te lances sans la moindre préparation ou information préalable auprès du propriétaire de la crinière. Erreur ! Vraiment très risqué… »
Cet épisode et une autre occasion m’ont fait repenser
au « Crown Act » mentionné plus avant.
Ces deux situations montraient vraiment que nous sommes encore loin de tous nous considérer dignes de porter nos cheveux selon leur structure et texture originelle sans être jugées ou critiquées comme étant négligées.
Si ces personnes considéraient les heures de soins derrière cette « négligence » elles n’émettraient plus cette opinion biaisée offensant leur propre intelligence. Elles penseraient à faire la différence entre une préférence (la diversité des goûts et couleurs), le référentiel socio-culturel, versus une opinion donnée comme constat ou un fait certifié, objectivement vrai.
By ©Ngengeti~Alavolee-Onafly***