23 ~ Personnalité du Cheveu ~ Petites Histoires à travers Mes Cheveux~ Le champoing sur table de massage
Ecrit par ngengeti
23 ~ Personnalité du Cheveu ~ Petites Histoires à travers Mes Cheveux~ Le champoing sur la table de massage : expérience unique
~Le champoing sur la table de massage : expérience unique~
Dans cette même ville, ou ma collègue a tenté de « civiliser » militairement ma couronne à ses dépends, je me suis rendu dans un salon à l’aventure.
« Encore ? » Vous dites ?
Oui encore...
Et, Non. Ce n’était pas la
même chose ! Je ne risquais pas de tomber sur la vengeresse une deuxième
fois. Parce que nous étions dans une autre ville et culture.
By ©Ngengeti~Alavolee-Onafly***
Comme j’avais envie de me faire pouponner les tifs, je m’étais laissé dire par une autre collègue, qu’une tresseuse ougandaise opérait dans un salon dans les parages. Je ne connaissais pas trop bien l’endroit et pensais me retrouver quand même selon les indications données. Je vois donc une devanture comme toutes les pancartes de salon de la région, avec une image de types de coiffures à la mode arabo-indienne. Nous sommes pourtant dans la région des « Nubian queens » ou les femmes ont presque toutes un teint d’ébène. Serait-ce l’endroit ? « Yo no se » (je ne sais).
Je me dis qu’elle doit être en collocation ou partenariat. Je rentre quand-même mais ne trouve pas cette dame dont on m’a parlé. Je demande tout de même le service qui pourrait m’être rendu par les femmes présentes et nous nous entendons sur un lavage et de grosses tresses rapides. Je me disais que cela me permettrait d’essayer leurs services. Ngengeti~Alavolee-Onafly
À mon grand étonnement, tout d’abord, dans cette vaste pièce, je ne vois pas les chaises de salon habituelles devant la vasque de lavage. De deux, on me conduit sur le coin lavage et me fait escalader un lit recouvert de coussins capitonnés de cuir marron, solides. De trois, étonnamment, le lavage est directement fait avec l’après-champoing : un traitement capillaire paradoxalement simple, mais efficacement assouplissant pour mes cheveux.
Pendant que je me vois être allongée
sur un lit de massage pour cet exercice de lavage de cheveux, je me
demande si c’est systématiquement le mode opératoire dans tous les salons du
coin et surtout : « Aurais-je également droit à un massage ? » Cela semble maintenant plus attrayant que mon lavage.
Le lavage en question se déroule donc, mais il me semble que le robinet n’est pas muni d’un pommeau et tuyau flexible de douche pour facilement atteindre toutes les parties de la tête. Pour la nuque: « y a pas dra (il n’y a aucun problème)». Mais « voila moi (me voici)» qui doit me faire laver la devanture et le sommet de ma tête d’œuf, au niveau du front.
La dame ne se gêne pas du tout pour y remédier en se procurant un petit récipient afin de verser l’eau tout en nettoyant le produit de lavage. « Non, non ! Qui va s’épuiser ?! » Elle me demande simplement de me tourner.
Ma tête qui digérait encore le
fait de se trouver allongée sur lit de massage fait : «
hmm ?!?! » avec toute la surprise qui sied à la situation incongrue.
Il faut noter que cette table de massage n’a pas cet espace creux rond, réservé pour y insérer le visage. La bonne dame, très indulgente face à mon incompréhension sûrement due à la différence d’accent et de langue, selon elle, et non à l’aberration de la demande, me réitère le plus naturellement du monde avec gestuelle à l’appui, sa directive : « tourne».
Me voila en train de faire une
négociation avec moi-même, en moins de trois secondes pendant lesquels la
dame devait se demander pourquoi je prenais tout ce temps à exécuter son ordre.
Je me suis mise à regarder mes priorités : je travaille dans les parages
et cela implique ne pas faire de vagues. Je ne suis pas dans mon pays : je
ne peux donc pas exprimer comme je le voudrais en ce moment, même
diplomatiquement. Certaines personnes sont susceptibles et on ne sait jamais
qui est qui dans ce contexte volatile, où tout peut facilement dégénérer. De plus,
j’ai les cheveux à moitié mouillés et je ne peux quitter le salon pour rentrer,
en me baladant sur la voie publique ainsi, n’ayant aucun accessoire pour faire
diversion, me camoufler ou passer incognito. Par-dessus tout : Je veux aussi
mes tresses après le lavage. Et... un massage ?
Verdict ? On va donc se la boucler et faire ce que la madame demande : je me tourne.
Mes cheveux qui pensent seulement à leur confort, sans s’encombrer de tous autres paramètres stratégico-politico-philosophico-esthétiques, approuvent.
Imaginez donc la contorsion effectuée couchée sur le lit de massage, avec mes cheveux à moitie trempés, dégoulinants, pour éviter de tout mouiller.
J’en riais jaune intérieurement. Quoiqu’un rictus
a également due apparaitre sur les lèvres.
J’ai du coller mon front sur la cuvette de lavage et écraser ma face sur le lit pendant que la shampouineuse assignée finissait la manœuvre, toute à son aise. Je n’ai aucune idée de ce qui pouvait passer par sa tête à elle ou les autres femmes présentes dans le salon, puisque ma vision était obstruée de part ma position allongée inconfortable et la langue locale, en dehors de quelques mots clés, comme un autre barrage inconfortable.
Une fois l’opération : gymnastique
semi relaxante achevée sur le lit, elle m’a conduit à une autre chaise en position
normale cette fois, avec une serviette recouvrant mes cheveux non essorés. Mes
cheveux sont restés humides pour le reste de la prestation.
J’ai pensé : enfin des gens qui ont tout compris ! Les tresses ont été faites en peignant les cheveux au fur et à mesure sans jamais les sécher, si ce n’est pour éviter la goutte qui suinte sur mon front ou visage.
Mais il est impossible d’ignorer
que la partie considération du confort de la clientèle était définitivement à
revoir.
Et dire que je n’ai même pas eu droit à mon massage…
By ©Ngengeti~Alavolee-Onafly***