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Ecrit par Lilly Rose AGNOURET

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A la fin du dîner, le père de Miro commande 5 coupes de champagne.

« Nous allons trinquer à votre bonheur, les jeunes. »

« Nous vous souhaitons de décrocher ce baccalauréat du premier coup », ajoute Cassandra.

Je me contente de me mouiller les lèvres, car je ne bois jamais d'alcool. Je n'ai pas envie d'avoir la tête qui tourne et de me retrouver en train de faire « des choses » dans le lit avec Miro.

Je suis heureuse d'être là avec ces gens. Les choses se passent mieux que ce que j'aurais imaginé.

Nous rentrons à l’hôtel après avoir longtemps bavardé. Carmella nous accompagne jusque dans notre chambre, alors que les parents de Miro sont à l'étage au-dessus. Elle nous souhaite bonne nuit. Je file dans la douche pendant que Miro répond à ses différents messages sur Facebook. Quand je sors de la salle de bains, vêtue de cette nuisette que madame ma mère m'a acheté, il est admiratif.

« On touche avec les yeux, uniquement. »

« Ça va être très difficile, ma chérie. »

Ça m'énerve ces seins sauvages qui ne peuvent pas rester en place !!!

Il sort à son tour de la douche vêtu d'un pyjama tout blanc. Il enlève le haut avant de se glisser dans le lit à mes côtés.

Là, dans ses bras de monsieur mon bel amoureux, je rêve à haute voix.

« Nous aurons deux enfants : une fille et un garçon. Nous voyagerons un peu en Afrique, un peu en Europe. Je conduirai une belle voiture. »

« Et on se marie à quel moment dans ton histoire ? »

« Après ma licence. Il me faut ce diplôme avant de perdre la tête et de te confier ma vie à jamais. »

A ce moment-là, monsieur sort du lit. Il se dirige vers son trolley et fouille un instant. Il me demande de fermer les yeux.

Il éteint la lumière et met les deux veilleuses de chevet en marche. Là, il prend ma main gauche et me glisse au doigt, ce qui semble être une bague.

« Tu peux ouvrir les yeux », me fait-il.

Quand je les ouvre, je me retrouve stupéfaite face à une bague sertie de diamant au doigt. Mon Dieu ! C'est tellement beau que je n'ai même plus de voix pour crier.

Les larmes se mettent alors à couler.

Vraiment Akendengue Tania ! Tout pour être la maboule de service !

« Eh, beauté, je ne te l'ai pas offerte pour te faire pleurer. »

« Je...je...Elle... »

Les mots meurent au seuil de ma bouche.

Il se met alors à genoux sur le lit, juste à côté de moi et me dit :

« Je t'aime princesse. Et j'espère que cette bague te plaît ? »

Les mots sont faibles ; alors je préfère rester silencieuse. Je m'avance vers lui et l'embrasse.

« Je t'aime Miro. J'ai l'impression de vivre un rêve éveillé. »

« Tu ne rêves pas, ma belle. »

Nous discutons encore et encore en nous embrassant, bien sûr. À tel point, que sans nous en rendre compte, minuit sonne au téléphone de Miro.

« Tu as officiellement 18 ans, mlle la voleuse de mon cœur. Joyeux anniversaire beauté. Je t'offre ton cadeau maintenant ou tu préfères attendre au dîner ce soir ? »

« Euh, mais tu me l'a déjà offert, Miro ! », fais-je en regardant la bague.

« Oh, ça ! C'est juste un outil pour bien dire à tous les garçons qui te tournent autour de passer leur chemin, car tu es déjà prise. »

Yo !!!! Voilà que je suis maintenant une propriété privée !

« Offre-moi ce que tu veux. Mais ne me donne pas de mauvaises habitudes, je pourrais m'habituer. »

« J'ai intérêt à devenir le meilleur des juristes pour satisfaire plus tard le moindre de tes désirs. »

« Je n'aurais besoin que de toi, mon cher. Je t'aime. »

« Moi, dix fois plus. Et si on appelait ta sœur ? Tu penses qu'elle dort. »

« Non, elle est sûrement en train de lire. Appelons-la. »

Nous appelons Pupuce. Elle décroche au bout de 3 sonneries. Miro met le haut-parleur et lui souhaite un joyeux anniversaire. Mademoiselle a le courage de fondre en larmes.

« Oh, beauté, je t'appelais juste pour t'envoyer des bisous pas pour te faire pleurer. Nous pensons fort à toi. »

Il raccroche après avoir encore souhaité beaucoup d bonheur à Pupuce.

Mon téléphone vibre. Des messages. De mon frère Julien. De ma mère. De ma folle de Jileska. De mon cher papa, qui pour une fois n'a pas oublié. Mes petits Mbeng ne m'ont pas oubliée. Ils ont envoyé un message commun : Joyeux anniversaire Ya Tania. Je suis comblée. Tant d'émotions me tire encore des larmes.

« On sèche ses larmes et on danse. Allez, viens. », me fait Miro.

Il prend son téléphone et met de la musique. Nous commençons par Photograph de Ed Sheeran, puis Primetime de Janelle Monae, pour poursuivre par El perdon, de Enrique Iglesias.

« T'as que de la musique de filles, mon chéri. »

« C'est pour faire plaisir à la plus belle, celle que je tiens dans mes bras à cet instant. »

Nous finissons par nous endormir, dans les bras l'un de l'autre. C'est la réception qui nous réveille à 7h.

Petit déjeuner royal au restaurant de l’hôtel. Il y a tellement de choses exposées là, que je me contente de ce que je connais : une assiette de fruit, un bol de corn flakes et 2 verres de jus d'orange.

Une heure plus tard, un chauffeur arrive pour nous emmener à Michel Marine pour prendre la vedette pour La Pointe Denis.

Quand on arrive à destination, je me rends bien vite compte que la journée sera vraiment belle. L'endroit est propice pour de belles photos. C'est la première fois que je viens ici pourtant, j'en ai beaucoup entendu parler. Je suis quand même émerveillée de voir les familles venues se relaxer pour la journée, à la plage.

Quand nous arrivons dans une salle, plutôt jolie et bien décorée, je ne m'attends pas à :

« Joyeux anniversaire Tania ! »

Tous mes amis sont là. Mon frère Julien aussi. Jileska, Sharonna, Gaëlle, et Marc-Elise. Yo ! Je suis que dépassée. Je me retourne vers Miro et lui lance :

« Tu as fait ça ! »

« Et oui ! Surprise mon cœur. Joyeux anniversaire. »

Il y a une dizaine d'amis de Miro. J'ai plus d'acquintence avec Cristale, une métisse franco-ivoirienne dont le père est géologue à Perenco Gabon. Elle me tire par le bras. Et me lance :

« Allez, vient par ici. Séance photos avec tout le monde. Ensuite, il y a les bougies à souffler et après, les cadeaux à ouvrir. »

Ils ont tout préparé sans que je ne me doute de rien. Je comprends maintenant pourquoi Jileska disait à Jacques qu'elle serait à Libreville pour le week-end. Les cachottières. Tout le monde passe à mes côtés pour les photos.Mes copines font la grimace lorsque le photographe crie : cheese !

C'est fou ce que le bonheur peut rendre bête. Je suis tellement heureuse que les selfies pleuvent avec ces fofolles qui m'accompagnent depuis la classe de 6ème.

« Vous avez le vampire, les filles ! Nous avons passé la semaine ensemble et à aucun moment, je ne me suis douté que vous me cachiez quelque chose. »

« Je n'ai pas envie de mourir jeune ! Alors quand Miro nous a demandé de garder le secret, je me suis tue. Il nous aurait tuées, sinon. », me fait Gaëlle.

« Trop cool de vous avoir ici ! »

« Pardon, la go ! Moi, je suis trop contente de dormir dans des draps aussi soyeux ! Yo, j'ai cru que j'étais au paradis quand je me suis glissée dans mon lit ! », lance Jileska.

« Et moi, alors ! » lance Marc-Elise. « La baignoire dans notre chambre est tellement immense, que je pourrais dormir dedans. Ah, vraiment, ma copine, tu as trouvé là, un vrai gars. Qui donc allait me « gaspiller » le Park'Inn.

« Huummmm ! Fais semblant, toi aussi ! », lui lance Jileska. « En tout cas, quand on me voit me balader là dans l’hôtel, je fais comme si j'ai l'habitude de prendre l'ascenseur tous les jours, oooh ! Les gens n'ont pas besoin de savoir que la go de POG que je suis n'a jamais voyager dans un avion et n'a jamais dormi dans un hôtel ! »

« Tu ne changeras jamais ! », fais-je à Jileska en riant.

La musique est enivrante. Personne ne se fait prier pour danser. Même ma belle-mère se trémousser sur la piste au rythme du Tcham de J-Rio. Faut voir les amis du lycée Victor Hugo ! Ils dansent là, comme s'il s'agissait de casser le corps. Moi, je ne lâche pas Miro d'un pouce. Je joue à ton pied mon pied, parce que la connasse de Pamella-Jo, qui aimerait être à ma place, est là. Elle est sortie avec Miro il y a deux ans. Il l'a laissé tomber. Madame jure qu'elle va me le piquer. Comme je n'ai pas envie de bastonner quelqu'un le jour de mon anniversaire, je préfère protéger mon cœur.

Mais, cette blanche-là est tellement sans gêne qu'elle arrive vers nous et m'arrache Miro des bras ! Yo !

J'ai envie de la tirer par les cheveux et aller la jeter dans l'eau, mais je me retiens. Depuis le jour où je l'ai surpris, à l'anniversaire de Miro, en novembre dernier, lui faire un strip-tease, alors qu'il se préparait dans sa chambre, j'ai des envies de meurtre quand je la vois. Nous étions ensemble dans la chambre. Il se préparait pour aller saluer ses invités. Il m'avait juste envoyé lui chercher un verre d'eau. Quand je reviens quelques minutes après, je trouve la fille seins nus, en train de se battre pour enlever son pantalon en skaï. Je ne me suis pas occupé d'elle. J'ai simplement tiré Miro par le bras et nous sommes sortis de la chambre.

Comme j'en ai marre de voir cette fille se serrer tout contre mon mec, je demande de l'aide à mon frère.

« S'il te plaît, Julien, est-ce que tu peux t’occuper de cette fille-là ! Tu vois, celle qui danse avec Miro. Essaie de l’occuper toute la journée, histoire qu'elle oublie un peu mon chéri. Elle me sort par les oreilles ! »

« Huuummm ! Sister, elle est bien jolie. Mais tu sais que moi les blanches, c'est elle me donne de l'urticaire. Donc, je ne peut rien pour toi. »

« Eh, ben, mon cher, tu vas devoir oublier ton allergie pour les filles blanche et me rendre ce service. »

« Grande sœur, que les choses soient claires. Si la go me démarre, ce n'est pas moi qui vais freiner ! Faudra pas venir me tirer les oreilles si jamais nous grillons des feux rouges ! »

« Je te signale que tu n'as que 14 ans et que tu n'as pas encore le permis de conduire. Alors, contente-toi de prendre le taxi. Allez, ouste ! »

Julien réussit à séparer Miro de Pamella-Jo. Je récupère mon chéri, et nous évoluons tranquillement sur la piste de danse. A midi, l'on nous sert à manger, des grillades comme je les aime, et des salades. Jileska, qui est une mordue des beignets brochettes, se met dans un coin, histoire que personne ne l'embête pendant qu'elle descend toutes les broches de viande qu'elle a posées dans son assiette. Gaëlle fait la ligne et décide donc de ne manger que des salades, alors qu'elle a un corps de rêve. Marc-Elise est occupé à écouter les histoire d 'Antoine, un ami franco-Thailandais de Miro. C'est à peine si elle ne le mange pas des yeux.

Le repas terminé, des serveurs apporte une immense pièce montée, vanille-fraise; de 5 gâteaux en forme de cœur. Même dans mes rêves les plus fous...

« Tu es complètement fou, Miro ! », lui fais-je à l'oreille.

« Oui, fou de toi ! »

Nous nous embrassons et sommes interrompus par Cristale qui me demande d'approcher du gâteau. Ils entonnent tous un happy birthday et après, j'entends les copines qui crie : fais un vœu.

Mon vœu fait, je coupe une part de gâteau. Je vais la donner à Cassandra. Je réserve la deuxième à Rico. Puis la troisième à Miro. Ensuite, je tends le couteau à Cristale pour qu'elle continue le découpage.

Nous passons ensuite l'après-midi dans l'eau, sous l'objectif de Cristale qui compte bien en faire un film. 

PUPUCE- (tome 1)