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Ecrit par Lilly Rose AGNOURET
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La nuit vient juste de tomber.
Nous sommes rentrés complètement, morts de fatigues. Dans la navette, je me
suis rendu compte que Pamela-Jo ne veut plus lâcher mon frère d'une semelle. Et
il ne sable plus allergique aux blanches !!!
Je suis dans la salle de
bains. Allongée dans la baignoire, j'ai les yeux fermés, comme pour mieux me
relaxer. La journée a été belle mais fort épuisante. Et là, les amis nous
attendent pour aller dîner. Ensuite, nous nous jetons dans un bus loué pour
l'occasion, et nous atterrissons en boite de nuit, chaperonnés par Carmella.
Je suis là en train de rêver
dans la baignoire, quand Miro rentre dans la salle de bains. Il s'assoit sur le
rebord de la baignoire et souris :
« Je m'étonne que tu ne te
caches pas sous l'eau à cet instant. »
« Pas la peine, je ne suis pas
aussi prude que ça. Et puis, tu m'as déjà vu toute nue, tu te souviens. »
« Ok ! Prière de ne pas me
rappeler se souvenir sinon, je ne pourrai plus me contrôler. C'est que tu es la
tentation même, mademoiselle Akendengue ! », fait-il en m'envoyant un baiser à
la volée.
« Ah ! Je suis amoureuse d'un
beau parleur. »
« Le beau parleur te fera
gémir comme un dingue. Et faudra pas venir te plaindre ; tu m’auras tellement
fait attendre, que je ne répondrais de rien une fois que sera mienne. »
« Mon Dieu, j'en tremble déjà
! », fais-je en le taquinant. « Merci pour tout Miro. J'ai passé la plus belle
des journées. »
« Tu le mérites, ma belle. Tu
le mérites. Et je t'aime. »
« Moi, dix fois plus. »
« C'est vrai ce mensonge ? »,
fait-il en me posant un baiser sur le front.
Il s'en va en m'annonçant
qu'il va régler quelques détails avec les garçons, qui sont deux étages plus
bas. Je reste là et continue de rêver dans mon bain. Je me demande comment
Pupuce a vécu cet anniversaire. Ça fait pas mal d'effet d'avoir 18 ans. C'est
bête, mais je me sens plus grande. J'ai l'impression que quelque chose dans mon
esprit a changé. C'est peut-être une impression. Là, je me demande ce que je
ressentirai le jour où j'aurai 25 ans ? J'aimerais avoir mon première enfant à
25 ans. Le second à 28 ans. Et éventuellement un 3ème à 30 ans. Bref, la vie
nous le dira.
Quand j'arrive dans la chambre
pour m'habiller, je me rends compte que mon téléphone vibre. De même pour celui
de Miro. Je me dirige directement vers le mien. Je me rends compte que c'est un
message de Pupuce. Joyeux anniversaire, me dit-elle. Je réponds par la même
sans plus m'attarder. Il faut que je m'habille, alors, je ne prends pas la
peine de consulter les autres messages. J'enfile ma robe et je me maquille
légèrement ; un peu de fond de teint et un peu de gloss. Je suis prête pour le
dîner. Je suis là à chercher mon eau de toilette lorsque Miro arrive.
« Moi qui pensais passer un
week-end tranquille ! C'est raté. »
« Que se passe t-il ? »,
fais-je.
« Heu...figure-toi que ton
amie Sharonna est dans tous ses états. Je viens de passer une demi-heure à la
calmer. »
« C'est quoi cette histoire ?
»
« Je l'ai trouvé dans
l'ascenseur en larmes. J'ai dû user de tout le vocabulaire que je connais pour
la calmer. »
« Et à quoi est dû cette crise
de larmes ? »
« Elle t'a envoyé une tonne de
sms en 10 minutes. Je savais que les filles étaient folles amoureuses de leur
téléphone, mais là, elle a réussi à m'impressionner. Sa vitesse de frappe est
terrible. »
Je m'empare rapidement de mon
téléphone et me rends compte qu'il y a 2 messages non lus venant de Pupuce et
une trentaine de messages de la part de Sharonna. C'est vraiment dingue !
J'en lis quelques-uns. Et je
finis par comprendre. Damm !
« Ne me dis pas que... »
« Et si ! C'est dingue, n'est-ce
pas ? »
« Et comment va t-elle ? Moi
je serais complètement effondrée à sa place. »
« Tes mots sont faibles, ma
chérie. Elle est terrassée. »
Ma copine Sharonna a surpris
sa mère dans les bras d'un autre homme que son père. Ils s'embrassaient dans le
hall de l’hôtel, comme s'ils ne pouvaient attendre d'être dans leur chambre.
« Et qui est cet homme ? »,
fais-je à Miro.
« Elle ne l'a pas vraiment
distingué. Elle a tellement été frappée de stupeur en reconnaissant sa mère,
qu'elle ne s'est plus intéressée au monsieur. Il a d'ailleurs très vite pris la
tangente. La mère n'a même pas trouvé un seul mot pour calmer sa fille. »
« Il y a quelque chose que je
ne comprends pas. Pourquoi sa mère est-elle descendue dans le même hôtel que
nous alors qu'elle savait que sa fille y passerait le week-end. »
« En fait, Sharonna s'est
trompée en demandant la permission à ses parents. Elle leur a dit que nous
descendions au Meridien. Donc, sa mère a dû pensé qu'elle ne risquait rien en
venant au Park'Inn. »
« C'est fou quand même ! Une femme
mariée qui embrasse son amant dans le hall d'un grand hôtel !!! »
« Il faut penser que ce type
la rend complètement bête, au point de faire preuve de légèreté. J'ai bien peur
que tu te retrouves toute seule avec moi pour le dîner. Les filles sont avec
elles en ce moment. Et j'ai bien l'impression qu'elles vont rester à l'hôtel et
se commander à manger par le room service. »
« Il en est hors de question.
Je vais les voir et je t'appelle. Tu peux te préparer. »
« A tout à l'heure ma puce. »
Quand j'arrive dans la chambre
de Sharonna et Jileska, je trouve les filles en conseil de guerre. L'attitude
que m'a décrite Miro, a complètement changée. J'entends Sharonna dire : je vais
faire la folle cette nuit, danser jusqu'au matin et descendre toute une bouteille
de Black jack et
« Tu ne feras rien de tout ça,
Sharonna. Personne ne va se saouler. On va faire la fête convenablement et
rentrer saines et sauves à Port-Gentil. »
« C'est facile à dire, Tania.
Ce n'est pas ta mère qui se fait bécoter par son amant dans le hall d'un hôtel
! »
« Je comprends, Sharonna. Mais
nous sommes venues ici pour nous amuser. Nous n'aurons peut-être plus
l'occasion avant longtemps de faire les folles toutes ensemble à Libreville. Le
bac, c'est bientôt ; ensuite, nous serons éparpillées ! Viens avec nous. Ne
reste pas dans ta chambre toute seule. Demain, nous aurons bien le temps de
réfléchir à la conduite à suivre avec ta mère. Ok ! »
« Non, je viens pas. Je sais
même pas comment je vais faire quand je me retrouverai devant mon père ! »
Nous restons là encore à
parlementer pendant un quart d'heure et c'est Marc-Elise qui trouve la parade
pour faire changer d'avis à Sharonna :
« On prend le téléphone, on
appelle ton père et on lui raconte tout. Comme ça, tu te sentiras plus légère
et ta mère se débrouillera avec son époux. »
« Jamais je ne ferai ce genre
de chose », s'insurge Sharonna.
« Alors, habille-toi et viens
avec nous sinon, je l'appelle. »
Mon amie consent alors à
s'habiller. Et nous rejoignons les autres au restaurant. Les parents de Miro
dînent avec nous. Ils ont été rejoints par un couple d'amis qui vit à la
capitale. Carmella prend son rôle de chaperon vraiment au sérieux. Elle nous
surveille de près.
Le dîner est tranquille. Comme
dessert, les serveurs apportent un immense gâteau au chocolat. Et nous avons
droit en lieu et place du champagne, à du cidre. Les parents de Miro veulent
être sûrs que personne ne se saoule sous leurs yeux. Il est 22h 30 quand nous
sortons de table. Juste le temps de faire un tour dans nos chambres pour nous
rafraîchir, et nous voilà dans le bus, près pour aller se trémousser sur la
piste de danse.
Le chauffeur du bus à pour
consigne de nous ramener à l’hôtel à 2 heures du matin.
Là, je danse dans les bras de
Miro. En fait, je devrais dire que nous somme collé-collé, pire que deux
chewing-gums. Nos bouches ne se quittent pas un instant. Les autres autours se
trémoussent. Chacun a pris possession de la piste comme il peut. Mon frère
Julien a les bras très occupés à caresser le fessier de Pamella-Jo. Marc-Elise
se l a joue experte en danse dans les bras d'Antoine. Chacune de mes copines a
trouvé avec qui faire la paire. Le plus important pour moi est de ne pas perdre
Miro dans cette boîte de nuit. J'ai bien trop peur qu'il atterrisse dans les
bras d'une autre.
À 2 heures du matin, nous
sommes complètement à plat lorsque Carmella nous somme de sortir de la boîte.
Direction l’hôtel.
Il est trois heures du matin
quand je tombe exténuée après la salle de bain, dans le lit. Miro est déjà
couché. Il n'a pas pris la peine d'enlever sa cravate tellement il est fatigué.
Je lui pose un baiser sur la joue et il ne réagit pas.
Alors que je veux me coucher,
mon téléphone vibre violemment. J'ai l'impression de l'avoir ignoré pendant
longtemps, car il y a près d'une quarantaine de messages. Mes frangin Mbeng
m'ont matraquée de messages. Il y en a 2 de Pupuce. Ma mère m'en a envoyé 3.
Ils sont courts : appelle.
Je ne prends pas le temps de
lire les autres messages. Je me demande alors ce qui se passe. Je suis loin de
me douter de ce qu'ils ont à m'annoncer.
« Tu en as mis du temps, me
lance maman. Je te signale que tes enfants sont nés à zéro heure 45 ce matin.
Par césarienne. Deux jolies filles. »
Mon cri de joie est tellement
strident que Miro se réveille en panique.
« Qu'y a t-il chérie ! »
« Je suis tata, Miro, je suis
tata. »