25 - Menace invisible
Ecrit par Owali
Je venais de raccrocher avec Hassan et ce qu'il venait de m'annoncer ne présageait rien de bon. Mais toute cette histoire avait trop impactée ma vie pour que je puisse envisager faire marche arrière. J’appelais Marcus pour l’informer de mon départ prochain. Je gardais l’espoir secret qu’il réussisse à mettre la main sur Marie-Claire et qu’il puisse lui donner de mes nouvelles et surtout lui dire à quel point elle me manquait.
On était samedi et après mon footing hebdomadaire je décidais de m’asseoir sur un banc du parc dans lequel je courrais. J’étais en train de faire défiler les chansons sur mon ipod lorsque que je senti comme si un regard était posé sur moi. Je me redressai et regardait autour de moi mais ne vis personne. Je continuais alors ce que je faisais. Mais cette impression persistait à tel point que je du le lever et rentrer chez moi. Je passais le reste du week-end à bosser.
J’étais en passe de réaliser un nouveau miracle et de boucler cet audit en à peine un mois. C’est donc avec un grand plaisir je mis un point final à la dernière version de mon rapport le vendredi qui suivi et que je l’envoyai à mon boss pour qu’il l’intègre au document de synthèse d’audit global.
J’espère pour lui qu’il n’aura rien d’autre à redire. Mon document n’avait pas cessé de faire des allers-retours pour modification tout au long de la semaine écouler.
De toute façon, s’il trouve quelque chose à redire, il devra attendre mon retour. Je prenais mon vol pour Paris ce soir avant de continuer sur Libreville le lendemain.
=-=
-Ah ah ah ! Soit un peu sérieux Marcus ! Toi tu veux faire quoi ?
- Mais arrete de rire, je suis même plus que sérieux. D'ailleurs ça tombe bien que tu sois la, elle doit passer ce soir, tu me diras.
- Ah non hein! Demain je me lève tôt, je n'ai pas spécialement envie de passer une nuit blanche à cause de vos ébats.
- Quoi?!? Non, non ne t'inquiète pas pour ça. C'est une fille de Dieu je t'ai dis. Pas de fornication avant le mariage.
- Kiakiakia! En fait c'est pour ça que tu veux te convertir, pour mieux détourner les sœur en christ à l'église! Tu n'as même pas honte Marcus, tu as déjà finis avec toutes les filles qui font la vie?!?
- Ah la la! Tu es trop con toi! Je ne sais même pas pourquoi je discute avec toi. Je te dis que j'ai eu une revelation! J'ai révé que je me mariais avec cette fille, c'était claire comme un film en HD!
- Krkrkr! Okay, okay si tu le dis. Attendons et voyons si ton rêve était prémonitoire.
Marcus était venu me chercher à l'aéroport et nous venions d'arriver en bas de son immeuble.
- Mais sinon comment vont les affaires?
- Ah ne m'en parle pas! Emmerde sur emmerdes! Tu as même la chance de me trouver la, je reviens de Pointe Noire la. J'ai du aller mouiller des gorges et faire jouer quelques relations pour qu'il arrête de me bloquer les cargaisons. J’espère être tranquille pendant un moment. Mais vraiment! Travailler avec les africains c'est épuisant! Je n'ai aucun problème pour récupérer la marchandise ici. Tout est claire, il y a des procédures et tout est respecté. Mais chez nous la...arf.
- Hum...répondis-je en appuyant sur le bouton de l’ascenseur
- Mais dit moi, toi tu retournes même faire quoi la-bas ci tôt? A peine un mois après ton retour, c'est le mal du pays qui était trop fort??? Ou alors c'est à cause de Laure...c'est même quoi son nom?
- Okemba... Oui j'y vais pour elle, ou plutôt à cause d'elle. La ou tu me vois la, je suis en train de réfléchir au meilleur moyen de sortir de ses griffes
- Okemba?!? La fille du Générale?
- Elle même...tu l'as connais?
- Qui ne connais pas la famille Okemba au Congo?!?
- Ah! je ne savais pas qu'ils étaient connus.
- Oh Merde! Prince tu es mal barré la! Oh Merde! Oh...MERDE! Mais qu'est-ce que tu fous encore la?!?
Les portes de l'ascenseur venaient de s'ouvrir et j'eu du mal à la reconnaître tout de suite mais, c'était bien Marie qui était allongé à même le sol sur le palier de la porte. Deux gros sacs étaient à côté d'elle et n'avait vraiment pas l'air bien en point. Elle mit toutes les peines du monde à se redresser et c'est la que j'eu une vision d'horreur. Elle avait le visage complètement tuméfié et elle avait du sang sur elle.
Je jetai un regard vers Marcus, il avait serrait sa mâchoire et avait l'air de faire d'énorme effort pour contenir sa colère.
- Marcus? C'est toi qui lui a fait ça?!?
- Elle n'a eu que ce qu'elle mérite, fit-il en passant devant moi pour se précipiter vers elle.
Il la pris violemment par le bras et la dégagea de sa porte comme une mal propre.
- Mais enfin Marcus! Qu'est-ce qui te prends?!? Tu es malades ou quoi? Fis-je en me précipitant vers elle pour la secourir.
Sans prêter aucune attention à ce que je venais de dire, il mis un coup de pied sur les sacs qui bloquait son passage et ouvrit sa porte
- Tu peux t'occuper d'elle si tu veux mais elle ne mettra pas les pieds chez moi! Lança t-il avant de poursuivre sa route;
Marie était en pleure et s'agrippait à moi me suppliant de ne pas l'abandonner la. Elle n'avait plus nulle part ou aller et m'assurait que Marcus était bien le père de son enfant.J'étais complètement ahuri par ce que je venais de découvrir. Depuis quand Marcus était violent envers les femmes? Qui plus est enceinte???
Finalement, on ne connait jamais vraiment qui est qui ici bas ! Même ceux qu’on croit proche trouve le moyen de nous surprendre à mesure que le temps passe. Je me levai d'un bon et l'aidais à entrer dans l'appartement.
- Prince! Je pensais avoir été assez claire! Cette chienne ne met pas les pieds chez moi! Fit-elle en venant précipitamment à notre rencontre.
Je me plaçais devant elle pour faire barrage à Marcus.
- Quitte sur ma route Prince! cette histoire ne te concerne pas!
- Je suis la, donc bien évidement qu'elle me concerne! Non mais tu as perdu la tête ou quoi? Qu'est-ce qui ne va pas chez toi ? Elle est enceinte putain !
- Et alors?!? Qu'elle aille voir celui qui lui a collé ça! Ce n'est pas moi!
- Et si c'était le cas? Tu y a pensé?!? Si c'était toi le père de son enfant?
- Impossible! Cette fille est une manipulatrice. Je vois claire dans son jeu! Ca c'est le genre qui va pousser un enfant métisse et t'assurer que c'est le tien, je ne rentre pas dans ce jeu. Qu'elle dégage!
La situation était compliqué. J'essayais de ramener Marcus à de meilleurs sentiments mais il ne voulait rien entendre et l'autre idiote n'arrêtait pas de pleurer au lieu de défendre son cas. Au bout d'une demi-heure de négociation, je réussi à le convaincre de lui laisser au moins passer la nuit et qu'elle s'en irait le lendemain. Marie me remercia mais je n'étais pas du tout rassurer quant à la suite de leur histoire.
Finalement la petit ami de Marcus ne passa plus.
Le lendemain avant de partir, je lui remis 500€ pour qu'elle trouve un endroit où aller, même un hôtel le temps de trouver une solution. Sur le trajet je discutai encore avec Marcus pour essayé de lui faire entendre raison, mais il avait du mal à décolérer. En fait je pense que sa déception est à la mesure de l'amour qu'il éprouvait pour elle...quand l'orgueil d'un homme est atteint, il est difficile de recoller les morceaux...
- Je sais parfaitement ce que tu ressens, je suis passée par la. La seule différence entre toi et moi c'est que moi je suis passée à autre chose alors que toi...tu l'aimes encore.
- N'importe quoi!
- Tu peux continuer à te mentir si tu veux, mais j'espère que ne lèvera plus jamais la main sur elle, ce sont de attitude de lâche ça! Peut importe ce qu'elle t'a fait ce geste est tout sauf digne de la personne que tu es. Tu n'en a peut être rien à faire, mais sache que je suis profondément déçu par toi! Imagine une seule seconde qu'elle avait fait une hémorragie interne et rendu l'âme devant ta porte! Tu aurais fait quoi?!? Quand c'était pour coucher avec elle tu étais plus que présent, aujourd'hui que vous avez des problèmes tu veux qu'elle disparaisse de ta vie.
" Tin Din Din, les passagers du vol Air France..."
- Bon je ne vais pas t'accabler d'avantage mais s'il te plait agit en adulte responsable pour une fois. Il est probable qu'elle porte vraiment ton enfant...
Il resta bouche bée et avait l'air affecté par ce que je venais de lui dire. J'espère juste que ce n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd. On se fit l'accolade et je pris mon vol.
=-=
- Bonne arrivé mon fils! Tu as fais un bon vol?
- Merci tonton Bernard! Oui oui tout s'est bien passé merci beaucoup.
- Ah très bien. Tu as appelé tes parents pour les prévenir de ton arrivé? Me demanda tantine Hermine, sa femme
- Non, non. En fait je voulais leur faire directement la surprise, donc si vous pouviez ne pas leur en parler...
- Oh comme c'est mignon! Pas de soucis, je saurai garder le secret, rajouta t-elle en zippant sa bouche en passant son pouce et son index sur ses lèvres.
Il était 20h et je venais d'arriver chez le couple Loembe. L'ayant prévenu de mon arrivé tonton Bernard la veille, tonton Bernard avait envoyé son chauffeur me chercher. J'ai préféré ne pas prévenir mes parents de mon arrivé car je ne voulais pas que cette nouvelle arrive aux oreilles de qui vous savez. Pour évité d'éveiller les soupçons, j'avais laissé mon téléphone suisse allumé au cas où. Après le dîner, épuisé par le voyage, je suis allé me coucher directement.
Le lendemain tantine Hermine est venue me réveiller pour que je me prépare pour la messe. Ah la la! C'est le problème quand on descend chez les parents. Peut importe notre âge, ils continus à nous traiter comme si nous étions toujours des petits enfants. Bien que tonton Bernard ne soit pas vraiment un parent mais plutôt l'ami d'enfance de mon père, lorsque nous étions plus jeune, c'est chez lui que ma sœur et moi allions pendant les vacances, plutôt que chez la vraie famille de mon père à cause d'histoires de sorcellerie au village.
Bref, je me sentais donc parfaitement à l'aise avec eux et les considéraient comme ma propre famille.
Je finissais d'enfilé ma "tenue du dimanche" et les rejoignis au salon avec les bras chargés de cadeaux que je leur avais apporté cette fois. Ils étaient aux anges et me remercièrent un nombre incalculable de fois. Après la messe nous nous arrêtâmes à l'odika, un restaurant à la montée du quartier de Louis où je pu me délecter avec une grande joie des mets du pays. Bouillon de carpe, sanglier à l’odika, poulet fumée au nyemboué …tout y est passé ! Ah la la! J'ai été dans de grands restaurants, mais aucunes des saveurs n'égalent celle que l'on peut retrouver sous les tropiques.
Une sieste sans nom s'imposait après tout ça.
=-=
Toc toc
- Entrez!
Je poussai la porte de la porte qui faisait office de bureau dans la maison.
- Tonton, je peux te parler ?
- Oui, bien sur mon petit. Qu’est-ce qu’il y a ? Tu m’a l’air embarrassé la ?
- Ah tonton, si tu savais les problèmes qui sont venus me trouver ici lors de mon dernier voyage. C’est même pour ça que je n’ai pas pu vous appeler pour vous dire que je rentrais. J’ai du prendre l’avion en urgence .
Alors qu’il était en train de signer des documents, il se redressa, fronça les sourcils avant de s’adosser sur son fauteuil.
- Vas y parle, je t’écoute mon fils.
Je lui fis le récit des événements qui m’ont conduis aux présentations forcés avec la dénommé Laure Okemba. Fille du Général Okemba connus pour être un très proche du président de la république du Congo. Ce dernier était connus dans son pays pour avoir entre autre commandité de nombreux crimes dits rituel. On ne comptait plus le nombre des victimes connues ou inconnues, homme ou femme, jeune ou vieux que l’on avait retrouvé dépourvue de certaines parties de leur corps. Mais de par sa position, ce monsieur demeurait intouchable et poursuivait ses activités sans jamais être inquiété.
Qui pouvait même l' inquiéter ?
Les bruits couraient selon lesquelles tout ce qu’il faisait bénéficiait en grande partie à son chef alors… Pour revenir à la fille de cet homme. L’enquête menée par Hassan avait révélé qu’elle était sa fille préférée et désignée comme héritière légitime avant tous les autres garçons de la fratrie. Sa position d'héritière lui avait donné accès à certains cercles occultes. Et nul doute qu'elle n'était étrangère à toutes pratiques de son père. La jalousie avait crée tellement de tension que ses jours étant mis en danger, elle avait du s’exiler au Gabon. Grace à son nom, son argent et ses liens plus ou moins rapprochés avec le pouvoir Gabonais, elle avait réussi à se mettre la plus part des décideurs et autre notable de la province du Haut Ogoué dans la poche, jouissant ainsi d’une influence sans égale. En gros tout le monde lui mangeait dans la main. Sous ses airs de femmes docile et innocente, elle régnait pratiquement en reine de la région des plateaux.Et aujourd’hui elle menaçait de couler l’affaire de mes parents, leur rêve, le fruit de leur longues années de galère, mon héritage.
Oui j’avais accepté mon destin et commençait enfin à envisager de rentrer travailler au pays.
Je lui fis part de ce projet et demandais son aide pour a la fois trouver un moyen de contre carrer les plans de Laure et voir dans quelles mesures je pourrais envisager de trouver du boulot, peut être à Libreville et je rentrerai les week-end sur Franceville.
- Donc voilà tonton la situation est comme ça…c’est pour ça que je suis venu te voir... comme je sais que tu as des relations…
- Ah mon petit ! Oui j’ai des relations, mais le mieux c’est que toi-même tu t’en fasses, comme ça à l’avenir tu n’auras plus besoin de passer par moi.
- Ah oui bien sur ! Mais tonton c’est à toi de m’expliquer les circuits, tu sais que votre pays la…ca fait longtemps que je l’ai quitté donc heu…
- Oh ! Il n’y a pas de problème pour ça, c’est même très facile. Je vais juste de parrainer et te présenter à deux ou trois personnes et tu verras que les choses iront dans le sens que tu désires enfin, si tu es prêt à faire quelques sacrifices...
- Ah! Si c'est pour les sacrifices il n'y a pas de problème tonton, tu sais que moi je suis un bosseur, je ne compte pas mes heures!
- C'est bien mon fils, c'est bien. Mais tu sais, sous les tropiques, le travail seul ne suffit pas pour réussir, dit-il avec un sourire qui ne laisse rien présager de bon.
- Comment ça tonton, j'ai peur de ne pas être sur de bien te suivre...
- Ah mon petit! Tu comprendras, tu comprendras très vite, ne t'en fait pas pour ça...
Nous continuâmes à discuter encore un petit moment avant qu’il ne reçoive un coup de fil auquel je le laissai répondre en sortant de son bureau. J’allais rejoindre ma tante au salon et vit qu’ elle avait la visite d’une vielle femme avec qui elle discutait. Lorsque la femme me vit, elle s’arreta net de parler et fixa comme un point derrière moi.
- Ma Thérèse c'est comment? Lui demanda tantine Hermine.
Elle se retourna et me vit.
- Ah! C'est mon fils Prince, il vient de l'Europe! Viens Prince, je te présente Ma Thérèse c'est une voisine.
- Hum! S'écria t-elle en faisant une mou de dépit
- Oh mais ma Thérèse c'est comment?!?
- Il vient d'Europe hein?!? Donc même là-bas on colle les espions comme ça?!?
Les larmes se mirent à couler sur son visage.
- Oh ! Madame ?!? Pourquoi vous…
- Appelle ton oncle Prince, on prend la route immédiatement, on va chez les pygmées !
HEIN?!? Qu'est-ce qu'elles me racontent ?
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Bon, l'histoire va commencer ou bien? :D