28: love your curves and all your angles

Ecrit par Gioia

Héloïse Silivi 


Non seulement le mois que je devais faire ici s’est transformé en deux mais le pire c’est que je viens encore de repousser mon départ. Je ne sais pas ce qui m’arrive mais toutes les fois que je vois la date de retour se rapprocher, une grosse boule se forme dans mon estomac. Mon humeur change. Mes épaules pèsent. J’évite strictement d’en parler dans mes conversations. Et Parker n’aide en rien. Pas qu’il dit quelque chose mais il te donne ce regard tristounet, enfin moi je l’interprète comme ça, et je vole telle une hirondelle changer la date. Ici tout le monde commence à rigoler avec. Les amis de Parker, mes collègues au travail, tout le monde dit que je suis tombée sous le charme de Marseille. Seule Ida sortie de nulle part pendant que je discutais avec sa mère a demandé si ce n’était pas mieux que je m’installe directement parce que je lui donne toujours une date de retour et je suis encore là. J’étais tellement embarrassée que j’ai cherché un coin où me cacher. Sa mère l’a réprimandé si durement qu’elle m’a présenté les excuses avec les larmes aux yeux. Quand je dis que je suis restée, c’est au point que j’ai même vu le fils de Madame, Farida plutôt, elle a dit de laisser le madame. Donc le petit Asad, le pitchoun de sa sœur me connaît bien tellement il m’a vu. Et faut voir comment j’ai des pincées au cœur quand la famille du petit veut le reprendre pour changer ses couches, le nourrir ou juste avoir un moment d’intimité avec leur bébé. On croirait que c’est mon enfant tellement j’y suis attachée. Je lutte même  avec Parker quand c’est lui qui le prend. Ida a dit que je ne la considère plus maintenant que Pitchoun est né parce que dès qu’elle se pointe chez Parker et je vois ses bras vides, mon sourire descend. Je précise qu’elle avait avoué faire dans l’exagération récemment donc prière de ne pas prendre au mot tout ce qui sort de sa bouche. Oh et aussi chez Parker c’est maintenant chez moi mais en même temps pas chez moi. Bref c’est compliqué donc commençons par le début.


Vu que mon séjour était supposé durer un mois, et que j’ai repoussé je n’allais pas non plus demander à Farida de me payer l’hôtel. J’ai donc commencé à m’en chercher un de moins cher parce que le Sofitel est classe c’est vrai et voir le vieux port tous les jours c’est chic mais ça vient avec un prix. Et ce n’est pas parce que je gagnais nettement mieux que j’allais commencer à claquer sur des chambres d’hôtel. J’ai donc pris le premier qui était disponible et raisonnable sans même chercher à connaître la distance entre les deux points. Une vraie erreur de débutant due au fait que depuis mon arrivée, c’est Parker qui m’emmène travailler au  local où se trouve Câlins de Laith, le nouveau nom de la compagnie, surnommée  affectueusement CDL par les clients quand ils laissent des avis. Je me retrouvais maintenant à une trentaine de minutes de bus et métro de CDL. Le détour étant exagéré pour Parker, je lui ai dit que j’allais me débrouiller. Un soir il est venu me chercher à la sortie et dans les discussions je lui ai dit que j’allais réserver une place à l’Ibis Budget, un bien plus proche de CDL et nettement avantageux en prix, comparé à ce que je paie maintenant. En une nuit remplie de galipettes il a réussi à me faire accepter l’idée de rester chez lui. Donc j’y suis depuis un mois et je ne sais plus combien de jours. J’ai perdu la notion du temps. Et nous nous disputons par contre depuis une semaine. Voilà exactement le pourquoi je ne concevais pas l’idée de vivre encore avec lui. On est qu’à trois mois de je ne sais pas ce qu’on est encore vu qu’on ne s’est jamais assis pour en parler mais on se dispute, parce que je ne veux plus dormir dans son lit. La raison à mon niveau étant que je dois changer ma coupe. Jamais je n’ai autant gardé un tissage de ma vie. Je l’avais justement prévu pour un mois et voilà que les jours passent, je lave certes mais il devient broussailleux sur les bouts. J’ai demandé à Farida des recommandations sauf qu’elle m’a dit ne pas en connaître parce qu’elle s’est toujours occupée de sa tête seule ainsi que celle d’Ida. Je suis tellement désespérée que j’étais à ça de lui demander si elle pouvait juste m’enlever le tissage pour que je puisse au moins me laver proprement la tête. Dieu merci pour la présence d’Asad qui m’a remis les pendules à l’heure. Donc je traîne depuis le nid là probablement rempli d’odeur et ce n’est pas Parker qui te laissera une seconde dans cette maison pour que tu aies ton intimité. Dès qu’il rentre, il commence à te chercher, vient te porter et c’est fini. Oublie l’idée même d’être loin enfermée quelque part pour peut-être te battre avec la lame et enlever toi même ta chose. Déjà que je ne suis pas confiante et j’ai peur de couper mes cheveux. C’est un miracle qu’il n’ouvre pas la porte de la salle de bain sur moi quand je suis au petit coin mais plus de vingt minutes dedans et le connaissant je suis sur qu’il viendra toquer pour savoir si tout va bien. 


Pourtant j’ai besoin de trois bonnes heures pour enlever, démêler et natter. En fait il faut rajouter une quatrième heure. Et je ne veux absolument pas qu’il me voit avant le résultat final. C’est pour l’effrayer ou pire qu’il sente vraiment mon âge avec mes joues creuses et ma poitrine sèche comme ça là. Non non non. Si j’étais avec un africain.....ça aussi non. Je ne veux pas penser comme ça.



Parker Boulder 


Je ne sais pas ce que j’ai bien pu faire pour qu’elle me traite comme une paria mais j’espère que ses fleurs pourront l’apaiser. Parce que c’est pénible pour moi de vivre dans la même maison qu’elle et ne pas pouvoir la toucher à ma guise. Je veux dire, je ne pense pas en faire trop. Je ne suis pas en elle toutes les nuits non plus mais j’aime sa présence. J’aime lever la tête et voir la sienne même si elle est loin. Ça me va de la voir. Je me sens heureux. Même si c’est un pied qu’elle a sur moi,  ça me suffit. J’aimerais bien lui dire tout ça mais tout est si incertain avec Héloïse. 


Un moment elle t’enlace comme si tu lui étais vital, elle te surprend en te préparant chaque matin une boîte à lunch juste parce que tu disais sur un coup de tête en avoir marre de manger la salade du resto d’à côté, elle plie ton linge quand elle le trouve dans la machine et le plus adorable, elle le fait en rangeant les chaussettes par couleur, et c’est la même hélo qui n’arrive pas à soutenir ton regard ou quitte un peu trop tôt tes bras, refuse de dormir avec toi et parle de s’en aller bientôt. Pas qu’elle n’a pas le droit de s’en aller mais c’est....c’est compliqué. Mes amis aussi me disent ça. Que c’est compliqué ce que je vis. Mon groupe en est carrément divisé. Certains me disent de laisser tomber parce qu’elle n’est pas prête pour moi et en plus les relations à distance n’en valent pas le coup. Et d’autres m’encouragent à tenir parce qu’ils disent qu’on est beau ensemble et probablement qu’elle a besoin de se sentir davantage en sécurité. Je n’ai ni le cœur de l’un ni l’autre. Je reste donc là à attendre et espérer qu’elle me donne un signe positif ou juste l’accord qu’elle ne prendra pas ses jambes à son cou si j’évoque la notion d’un nous. 


Je ne m’attendais pas à ce qu’une relation qui semblait si simple prenne cette tournure. Je suis tellement perdu que j’ai fait un bon dix minutes dans ma voiture avant d’en sortir. J’ouvre et une odeur alléchante me titille les sens. Je suis tellement habitué à ça maintenant qu’imaginer le perdre m’est difficile. En plus ces recettes semblent tellement difficiles à reproduire. Elle me parle toujours d’approximations quand je lui dis de m’apprendre. Aucune mesure claire. Elle m’a dit que les mamans africaines cuisinent à l’œil donc je dois juste la suivre. Mais elle fait des deux, trois heures en cuisine. Ce qui est inexplicable et incompréhensible pour moi même si le résultat en vaut chaque fois la peine. 


Je m’approche et lui présente d’abord le bouquet. 


Héloïse: il est magnifique. Félicitations doudou.


Parker: félicitations? Il est pour toi 


Héloïse: Oh, elle fait surprise. Je croyais que tu l’avais eu au bureau pour une promotion, elle répond ce qui m’amuse 


Parker: c’est pour la femme qui me fait perdre la tête dernièrement, je dis quand elle le prend. 


Elle me donne ce sourire mi timide mi joyeux qui autrefois me suffisait à croire qu’elle aimait ce qu’on vivait mais là j’en veux plus. Je sais ce que j’avais dit sur la patience et honnêtement j’étais sincère mais je ne m’attendais pas à ressentir autant de choses sur le coup. 


Héloïse: tu as un vase? Je vais les mettre dedans 


Parker: Le troisième compartiment de l’armoire du bas. 


Je me débarrasse de ma veste pendant qu’elle fouine en bas. Je lave mes mains, les nettoie et lui prend le vase pour y mettre de l’eau. Elle y met les fleurs qu’elle regarde avec joie. Je me penche vers elle pour avoir un baiser mais ça se produit encore. Elle m’en donne un furtif et se détache. 


Héloïse: je.....je vais finir....


Parker: je ne te plais plus? Je demande confus 


Héloïse: quoi? Elle réplique déconcertée 


Parker: pourquoi tu ne mets plus tes bras autour de moi? Pourquoi je ne peux plus te porter? 


Héloïse: mais tu m’as porté il y’a.....


Parker: justement tu ne te rappelles même plus! 


Héloïse: Parker enfin, elle dit après un rire gêné, je suis une adulte. Tu n’as pas besoin de me porter tous les jours non plus 


Parker: je n’ai pas besoin? Je......Ok 


Héloïse: tu vas où? Elle me demande quand je me dirige vers la porte 


Je ne réponds pas. Je sors parce que c’est bon. C’est incroyable. C’est elle qui sait maintenant ce dont j’ai besoin? En fait c’est elle qui n’a pas besoin de moi. C’est ma faute. Je me suis emballé c’est tout.  



Héloïse Silivi 


J’aurais dû faire ça depuis. En parler à ma fille parce que les jeunes savent mieux se débrouiller que les gens comme moi dans des villes étrangères. Elle m’a dit le truc comme si c’était une évidence, c’est à dire que je devais juste chercher des salons Afro sur internet. Elle le disait qu’elle le faisait déjà. J’ai donc rendez-vous demain en après-midi et pour le moment j’attends le retour de Parker. C’est hier qu’il est sorti de la maison sans me répondre. Je ne m’attendais tellement pas à ça de lui que j’ai dormi dans son lit oubliant ma gêne à cause de la potentielle odeur. Je me suis levée toute seule ce matin. Je ne sais même pas quand je me suis endormie mais mon premier réflexe fut de l’appeler. Les deux appels ont été redirigé directement vers la boîte vocale. Je m’apprêtais à appeler Farida pour savoir si peut-être il a passé la nuit chez eux parce que c’est inquiétant, mais un message est entré. 


Parker: Je suis au boulot. On peut se parler plus tard? 


Héloïse: se parler? Ok. Je réponds en colère 


Donc il va bien. Il décide juste de ne pas dormir chez lui et rejette mes appels. Je m’apprête aussi pour le travail. Déjà qu’il est 8h. Il est vrai que je n’ai pas d’heure de début, mais j’évite quand même de commencer après 9h. On ne vend rien en magasin. C’est plutôt un local que je partage avec trois personnes dont deux filles et deux hommes. Deux s’occupent des commandes, un autre fait la liaison avec le laboratoire, un est en charge de l’entretien du site ainsi que des messages à mettre pour la présentation de chaque produit et je fais la liaison entre l’atelier au pays et ici mais aussi la supervision du travail général ainsi que le personnel. 


J’ai de la chance d’avoir avancé un peu dans le travail en semaine donc je finis environ 90 minutes avant l’heure de mon rendez-vous au salon. Comme je n’ai rien mangé et j’ignore combien de temps ça prendra, je fais un stop dans un snack-bar pour me prendre une salade légère. 

Pendant que je passais commande, j’ai reconnu Sally, une amie et ancienne membre du groupe de Parker. Elle aussi me remarque et s’approche pour me saluer. Elle est lyonnaise mais vit ici avec son mari. 


Sally: Comment vas-tu? Elle demande en me faisant la bise. Chose à laquelle je ne m’habitue toujours pas vraiment malgré le temps qui passe mais bon je fais avec. 


Héloïse: à merveille et toi?


Sally: ça va, le petit bout a été gentil dernièrement, elle dit fièrement tout en caressant son ventre. Tu nous rejoins? Je suis avec Thomas (son mari). 


Héloïse: oh non merci. Je prenais un truc vite fait. J’ai un rendez-vous tout à l’heure 


Sally: ah d’accord. Faudrait quand même qu’on se voit bientôt. Ton départ arrive à grand pas 


Héloïse: Oh oui, je verrais avec Parker et on pourra se faire une soirée 


Sally: super. et juste entre nous ma belle, tu n’as pas du tout à t’en faire, elle me murmure. Les garçons ne sont peut-être pas de ton bord mais les filles oui. 


Héloïse: heu....je....ok? Je fais confuse 


Sally: On t’apprécie beaucoup dans le groupe donc tiens bon. Parker et toi vous êtes fait l’un pour l’autre et si c’est la peur de changer de pays, tu peux compter sur nous. Ce n’était pas facile pour moi de quitter Lyon aussi mais quand l’amour toque à ta porte tu n’as pas le choix. Et tout ira bien. J’ai confiance en Parker. Bon c’est pas tout ça mais je te laisse, n’oublie pas le coup de fil, elle dit avec un grand sourire puis s’en va.


C’est perplexe et un peu remontée que je prends ma salade, la mange puis me rends au salon de coiffure. Trois heures plus tard je sors avec des nattes. Je voulais normalement de nouvelles tresses mais juste le prix pour enlever et laver m’a choqué. Au pays tu ne paies même pas le quart de ça. Les nattes simples que j’ai même demandé m’ont coûté le prix de longs rasta à Lomé. 


Je ne suis pas très à l’aise avec cette coiffure. Tu sens vraiment mon âge surtout que j’ai les traits un peu fatigués dernièrement mais bon que puis-je. J’ai bel et bien 42 ans. Je peux essayer de le repousser autant que je veux mais tôt ou tard mon visage allait porter mon âge. La conversation avec Sally n’a pas non plus quitter mon esprit. Parker et moi avons à nous expliquer parce que si c’est ce que je pense, je suis mais alors vraiment pas contente.


J’entre et depuis le sous-sol j’entends de la musique. C’est normalement au sous-sol que Marley loge quand il est de passage. J’ôte ma veste, enlève mes sandales à talon moyens, me mire une dernière fois, soupire et descend. 

Il est de dos, les cheveux en bataille, sans t shirt, avec juste un jogging noir et bouge la tête au son de la musique. 


Je ne sais pas comment éteindre le son mais la musique n’est pas assourdissante donc je l’appelle. Il se retourne pendant que mon ventre se noue d’appréhension et a un léger mouvement de recul d’abord. 


Héloïse: c’est bien moi Héloïse. 


Parker: qu’est ce qui est arrivé à ta tête? 


Héloïse: je...j’avais envie de changer, je réponds parce que c’est plus facile à lui expliquer que les tissages 


Parker: ok 


Héloïse: tu as parlé de moi à tes amis? 


Parker: Oui? Tu les a aussi rencontré. Ou tu as oublié? 


Héloïse: je n’ai rien oublié. Je veux dire que tu as parlé de ma vie à tes amis sans me demander la permission?! C’est quoi cette attitude? Je demande remontée 


Parker: de quoi tu parles? 


Héloïse: je parle de Sally qui me dit que les hommes sont de ton côté et les femmes du mien. C’est donc ça que tu fais quand tu me dis que vous allez jouer pour vous détendre en souvenir du bon vieux temps? 


Parker: Excuse moi d’avoir eu besoin de me confier à des gens qui me comprenaient parce que j’en avais gros sur le cœur, il réplique révolté, ce qui provoque chez moi un fou rire rempli d’ironie


Héloïse: donc c’est toi qui raconte ma vie, quitte la maison sans me prévenir, me raccroche au nez et aussi toi qui est fâché? Merveilleux 


Parker: il y’a une intersection entre un pan de ta vie et la mienne Héloïse! Comment je peux me confier à mes proches si je ne leur parle pas de toi? Tu ne veux peut-être pas faire partie de ma vie ni utiliser des termes concrets mais on partage un quotidien. C’est du réel et si j’ai besoin de me confier parce qu’un aspect de ce qu’on vit me fait mal, comment je le fais sans te mentionner? Ou tu vas me refuser le droit de me confier? Tu n’as pas des gens à qui tu te confies toi? 


Héloïse: une partie de nous te fait du mal? Je demande étonnée et c’est à son tour de rire de dérision. 


Parker: Supposons que tu m’aimais, j’ai bien dit supposons donc ne prend pas tes jambes à ton cou, comment te sentirais-tu si je refusais successivement de dormir avec toi sans explication? Que je ne te faisais plus de câlins? Que je te tenais à une distance respectable comme si tu avais une maladie contagieuse? Tu te sentirais à ta place ou juste bien dans ta peau? 


Héloïse: Oh doudou mais tu ne m’as rien fait voyons, je réplique touchée  


Parker: non? Il continue révolté. Tu t’es levée un beau matin avec l’envie de me repousser c’est ça? Ou je t’ai dit que je ne pouvais pas supporter la vérité comme un grand si tu me disais qu’on allait trop vite? 


Héloïse: C’est ma faute, je suis désolée, je dis en me rapprochant de lui, c’est juste que....j’étais gênée tu sais.....enfin j’avais une vieille coupe de cheveux que je devais changer et l’odeur n’était pas du tout agréable. 


Parker: quoi? Il demande perdu 


Héloïse: en fait tu sais ce que j’avais avant sur la tête ce n’était pas ma vraie chevelure. 


Parker: je ne comprends pas 


Héloïse: j’avais un tiss.....des extensions. Elles sont posées différemment de ce que tu connais mais c’est le même principe, je clarifie. Tu te souviens qu’un jour j’avais enlevé ta main de ma tête quand tu avais essayé de la toucher? 


Parker: oui tu m’as dit qu’on ne touchait pas la tête des africaines mais je....je ne comprends pas hélo. C’est quoi le lien entre nous et tes cheveux? 


Héloïse: tu es très câlin Parker. Tu aimes m’agripper de partout, me coller à toi ou l’inverse. 


Parker: j’aime te sentir près de moi. 


Héloïse: oui je ne suis pas entrain de te le reprocher. Je ne m’attendais pas à aimer  autant qu’on me touche mais avec toi j’adore, c’est juste que.....que tu sais...je veux être bien pour toi tout le temps. Tu vois....je ne voulais pas te repousser avec l’odeur, ou que tu me dises.....je sais pas....je me sens si jolie, si sexy, si femme à cause de la façon dont tu me traites que....que je n’ai pas eu le cœur que tu  me vois autrement et peut-être change. Donc je cherchais un moyen pour enlever ma coiffure, bref.....je sais que je ressemble à une petite vieille actuellement mais....ce n’est pas du tout toi le souci d’accord. Tu ne m’as rien fait, je dis en essayant d’être le plus rassurant possible 


Il me soulève sans prévenir et je me retrouve dos collé au mur. Sa bouche écrase la mienne au point que je n’arrive plus à respirer. Le baiser est dur, possessif. Je me liquéfie à chaque introduction de sa langue. Nos souffles se mélangent comme si on luttait tous les deux. Il nous faut respirer mais il ne s’arrête pas et moi non plus. Mon minou s’enfle tellement d’excitation qu’il se met à avaler la ficelle de mon string. Ficelle que je le sens bouger durant le baiser vorace. 


Un doigt me pénètre et c’est là que nos bouches se séparent. 


Parker: Des cheveux! Il dit sur un ton colérique 


Héloïse: ouuuhhh, je gémis sous les assauts de son doigt 


Parker: des foutus cheveux?! Il répète sur le même ton tout en rajoutant un deuxième doigt 


Je me mords violemment la lèvre à l’image du plaisir brutal qu’il me donne. Il me pompe comme si je n’étais pas fait de chair sensible. 


Héloïse: Par....Pardon.....


Ses doigts sortent d’un coup. Un soupir de plainte sort de moi avant que je ne puisse le retenir. 


Parker: Contraception? 


Héloïse: prend moi. 


Il me pénètre d’une poussée, dure, solide, ma tête tombe vers l’avant sans aucune volonté sur son épaule. Le prochain coup me fait relever la tête et gémir si fort que j’ai l’impression d’entendre l’écho en moi. 

Il me ravage, encore et encore. Je tiens ses cheveux d’une main parce que ça m’excite. Je tire dessus et il est plus rude dans ses poussées. Je gonfle, serre son cou, encaisse, quémande dans mes gémissements, et il m’en donne. La musique ne m’empêche pas d’entendre les claquements que font nos deux corps à chaque rencontre. Son bassin pousse si violemment qu’il butte contre mon haricot qui s’érige encore et encore. Où est-ce qu’il trouve cette force malgré que mes cuisses reposent sur ses avant-bras? 


Héloïse: je vais jouirrr doudou! 


Parker: des cheveux Héloïse! Il me dit sur un ton impérieux 


Héloïse: Parker je......


Et je vibre, lâche ses cheveux, me contracte à avoir une crampe aux fesses et hurle d’une voix méconnaissable quand mon liquide se répand. Je sens les gouttelettes perler au niveau de mes fesses. Je n’ai plus rien comme force mais il joue à mon entrée, me torture et entre encore. Je relève la tête, prends la sienne et je l’embrasse avec toute l’émotion que je ressens. Je suce ses lèvres pendant qu’il gronde dans ma gorge et je continue malgré qu’il me mord, qu’il tire. Il se détache brusquement et enfouit sa tête dans mon cou quand il s’active 


Parker: putain de cheveux à la con pour lesquels tu m’as fait chier hélooooo! 



Parker Boulder 


Je n’aurais pas dû dire cette dernière phrase mais c’est sorti dans un moment de faiblesse. Elle a joui une seconde fois juste après moi et quand c’est comme ça elle n’a plus aucune énergie. Je l’ai posé sur le lit de Marley, le temps de nettoyer le sol, et ramener de quoi la nettoyer. Là tout de suite je n’ai qu’une envie. La ramener à l’étage et lui refaire l’amour plus lentement mais je ne sais pas si j’y arriverai. Je suis encore confus et remonté qu’elle ait envoyé mes pensées si loin juste pour des cheveux. 


Je me douche, lui laisse un message puis je me rends chez les Adamou. Tao est mon ami. Je suis le parrain de leur fils. Dans le passé j’avais évité de lui parler de mes inquiétudes parce que sa femme est après tout la patronne de ma compagne. Mais sur le coup ce n’est qu’à lui que j’ai pensé. 


Il était seul à mon arrivée. Les filles et le petit en balade. Je lui explique brièvement les raisons de ma visite. Il se met à me sourire comme s’il n’y avait aucun problème. 


Tao: tu vois comment certaines blanches sont gênées de dormir avec leurs compagnons au début des relations parce qu’elles ne veulent pas forcément être vues sans maquillage? 


Parker: oui? 


Tao: disons que c’est l’équivalent pour certaines africaines. 


Parker: Ok mais nous sommes adultes elle et moi. Si on avait vingt ans j’aurais compris mais quel andouille à mon âge changerait de regard sur sa compagne parce qu’elle porte des extensions? 


Tao: Je ne connais pas entièrement la vie d’Héloïse, juste des bribes de son passé et si je me fies à ça je me dis qu’elle n’a pas eu une belle expérience en matière de relations. Peut-être qu’avec toi ce qu’elle vit lui paraît si merveilleux qu’elle ne veut que se montrer sous son beau jour. Tu sais inconsciemment on a tendance à vouloir impressionner ceux qu’on aime 


Parker: elle ne m’aime pas. Nous n’en sommes pas encore là, je réplique et il me sourit encore 


Tao: chaque chose en son temps alors. Je pense que tu sais déjà dans quel temps tu te trouves toi. Tu sais ce qu’il te reste à faire. 


Parker: Je...Oui. Merci Tao. 


Tao: tu dis à tes anciens membres du band que je viens officiellement de gagner la place de parrain de votre marmot, il dit et m’arrache un rire 


Parker: je n’oublierais pas si jamais le moment se présente. 


Sur ça je retourne chez moi et la trouve déjà réveillée et cette fois dans son set de pyjama vert pomme, une chemise et une mini culotte. 


Héloïse: Parker ce n’est pas comme ça qu’on va régler les soucis. Je comprends que tu sois fâché mais t’en aller n’est pas la solution, elle me dit tendrement 


J’attendais des remontrances, des crises peut-être comme j’en ai eu dans mes relations passées mais pas ça. Je dépose mes clés sur le comptoir, prends sa main, éteins toutes les lumières et nous montons en chambre. Je prends ses mains et je les mets sur ma chemise 


Parker: Déshabille moi 


Elle s’exécute pendant que j’en fais autant pour sa chemise. Une fois que nous sommes tous les deux torses nus, j’enlève aussi sa culotte et demande qu’elle fasse pareil avec mon jean. J’éteins la lumière, baisse le volume de la télé et nous nous couchons. Avec elle assise sur moi. Je joue légèrement avec sa poitrine que je me relève pour embrasser avant de me recoucher. 


Parker: je n’étais pas parti la dernière fois. J’ai juste dormi au sous-sol. 


Héloïse: ok, on devait être nus? 


Parker: je ne voulais pas de barrière entre nous hélo. Je n’en veux plus. Si tu te trouves étrange avec ta tête, j’ai l’impression de ressembler à un chien des fois avec mes longs cheveux et ma barbe. 


Elle fait ce truc qui me fait sourire souvent. Piaffer. 


Héloïse: tu as vu quel chien te ressembler? Ne me fais pas parler hein 


Parker: et je n’ai vu aucune femme avec ta tête se dire qu’elle est étrange 


Héloïse: ce n’est pas que je suis étrange. C’est juste que ma tête est énorme pour mon corps, en plus je suis excessivement mince et....


Parker: et rien. Si tu n’acceptes pas le mien, je n’accepte pas le tien. Et je n’accepterai jamais le tien. Je....je ne suis plus à l’étape des cheveux Héloïse. Je suis fou de toi, de la tête aux pieds. 


Héloïse: Parker c’est....


Parker: je sais, tôt mais c’est comme ça. J’en ai marre de me retenir. Je veux que tu sois constamment à mes côtés. Je suis collant. C’est comme ça. Je ne vais pas m’excuser pour ça. Tu rends mes soirées meilleures et mes week-ends encore plus fantastiques. Même quand tu es occupée à arranger Dieu sait quoi dans cette maison déjà arrangée, je sais que tu es là quelque part et cette idée me calme, me réjouit et me donne envie de chanter. Et si tu permettais de te toucher la tête je l’aurais probablement déjà fait un milliard de fois. Donc je me sens en danger quand tu veux me retirer ce à quoi je me suis habitué. J’ai l’impression d’avoir déconné. 


Héloïse: c’est....c’est fou, elle me répond émue et craintive 


Parker: je sais. Je suis fou 


Héloïse: non c’est fou. Je me sens comme ça aussi, elle me dit si délicatement que je marque une pause avant de répondre 


Parker: je...je me sens bien comme je ne me suis pas senti avec une femme depuis un bon moment. J’aimerais que ça continue 


Héloïse: moi aussi, j’aimerais ça, elle me dit et m’embrasse si langoureusement que tout doute qui s’accrochait dans mon esprit s’envole. 


Sa bouche descend, parcoure mon corps, s’attarde sur mes pointes. Elle prend une de mes mains et la pose sur sa tête, pendant qu’elle continue sa descente jusqu’à mon entrejambe. Elle me branle, m’avale, me donne les fourmis dans les pieds en suçant avec lenteur et passion mon gland puis colle ses deux seins comme je lui ai montré et je me positionne mieux pour faire glisser mon membre au milieu. 


Parker: huh....doudou, je murmure quand elle sort sa langue pour agacer mon méat pendant que je pousse ma bite vers le haut. 


Elle arrête, me reprend en bouche et me masse le tronc. Je caresse avec insistance sa tête quand elle s’active. 


Parker: viens sur le côté. 


Elle se déplace, je soulève sa jambe et vais à sa source pour lui donner du plaisir. Je lui lèche les contours du clito et suce de temps en temps ses lèvres. Le mien me foudroie en premier tellement elle s’activait et me caressait simultanément les bourses.  Elle jouit sans liquide cette fois, mais je la sens vibrer quand même et ses parois étrangler mes doigts. Elle se couche sur moi et seuls nos respirations se mélangent au bruit de la télé. Je caresse son dos, ses fesses pendant que sa tête paisiblement posée sur mon torse. 


Parker: mon amour, j’ose et lui embrasse le crâne quand elle est profondément endormie. 



Héloïse Silivi 


Je n’ai fait que deux semaines à Lomé déjà et mes journées sont moroses. Je ne m’intéresse à rien. Le travail je le fais de façon mécanique mais je m’applique quand même. J’avais acheté quelques vêtements à Marseille en me disant que je sortirai une fois ici. J’essaierai d’appliquer le mantra de Parker. J’ai fait deux sorties et rien ne m’intéressait. Les hommes qui m’accostaient m’énervaient. Je n’ai connu que Lomé en majorité. C’est ma terre natale mais me voici dans mon pays avec l’impression de ne pas être à ma place. Rien que la pensée me fait honte. Ce n’est même pas une question de comparaison du genre Marseille est mieux que Lomé ou le contraire. C’est Parker. S’il était ici je me sentirai bien. S’il était au Tibet je me sentirai tout autant bien. Tant qu’il est là et qu’on peut avoir notre petite routine. Comme l’adage le dit, on se sent chez soi là où le cœur est. Sauf que ce n’est pas l’adage pour ma part. C’est une maladie, une obsession parce qu’on ne peut pas rationaliser le fait que j’ai pleuré pour quitter un homme que je ne connaissais même pas il y’a six mois de ça. J’ai tellement pleuré que j’en ai eu la migraine. Et dans tout ça il ne m’a pas accompagné à l’aéroport. Il a dit qu’il ne se sentait pas capable de me laisser monter dans l’avion s’il était là donc il m’a déposé dans un hôtel proche de l’aéroport la veille. Avant ça j’avais déjà pleuré pas mal aussi. En premier lieu au pot organisé  par mes collègues pour mon  départ. Des gens que j’ai connu en juste trois mois et qui sont sans prévenir devenus des figures importantes de mon quotidien. Puis il y’a eu Maman Michelle et Marley via Skype qui m’ont fait promettre de revenir l’année prochaine à la même période qu’eux. Le groupe de Parker qui m’a aussi fait une fête. Et les Adamou. Ida particulièrement n’a jamais connu la date de mon départ parce que sa mère a dit qu’elle essaierait de se faufiler à l’aéroport pour me suivre. J’ai l’impression d’avoir laissé un bout de mon cœur là-bas et c’est tout ça qui me rend fou. 


J’ai Belle ici comme amie. La personne à qui je peux parler mais je me sens un peu gênée parce qu’elle connaît les Adamou et je ne veux pas que ça remonte à Parker. Pas que je ne fais pas confiance à Belle mais je suis juste gênée de dire devant elle ce que je pense parce qu’elle a de la famille aux États Unis donc elle doit être plus habituée aux blancs que moi. 


Je vais donc voir le seul papa qu’il me reste. Je l’avais déjà visité pour lui remettre ses cadeaux ainsi que ceux de sa famille donc il paraissait bien surpris de me voir. 


Arnaud: c’est qui le bandit qui t’a mis enceinte? Il demande agacé 


Héloïse: toi aussi je ne suis pas enceinte, je réplique en rigolant 


Arnaud: ah, il fait plus détendu. Bon pourquoi cette mine sombre alors? 


Je lui raconte donc toute l’histoire entre Parker et moi avant de formuler mes inquiétudes. 


Arnaud: j’avais donc raison qu’un homme se cachait derrière l’histoire vu comment tu as prolongé ton séjour. Bon c’est quoi le problème? Il a une autre femme là-bas? 


Héloïse: non voyons. Je ne l’aurais même pas calculé s’il avait quelqu’un dans sa vie 


Arnaud: ah mais pourquoi tu me racontes l’histoire comme un problème alors? Parce que si je comprends bien tu as la possibilité de demander une autorisation de travail ou un visa. Tu n’es plus une enfant donc si tu ressens l’envie d’aller essayer là-bas avec lui personne ne va te retenir. En plus tu n’as pas d’enfants qui vit ici. Rien ne t’attache. 


Héloïse: mais grand si je pars et ça ne marche pas? Tu sais comment sont les blancs. Ils s’emballent pour te dire après  un beau matin qu’ils s’étaient trompés. Pourtant moi j’ai tout laissé ici pour le trouver 


Arnaud: ah bon? Moi je ne connais pas tous les blancs hein. Je n’en ai côtoyé qu’un qui fut mon patron. Le monsieur avait trente ans de mariage quand je l’ai connu. Il a pris sa retraite dix ans plus tard et il était toujours marié à sa femme. Et une confidence entre nous, c’est ce monsieur qui nous conseillait, jeunes que nous étions à l’époque. Moi aussi j’ai fait le bandit au début quand l’argent entrait dans mes poches. Je sortais avec les jeunes filles qui nous accostaient. C’est un soir en rentrant qu’il m’a pris et déconseillé de faire ça. Je me disais qu’un blanc ne pouvait pas comprendre nos réalités africaines et qu’eux sont trop mous. Il a fallu qu’un de nos collègues jadis mette enceinte une de ses copines, que sa femme en pique une crise et décède pour que je comprenne ce que le blanc là voulait dire. Depuis j’ai suivi ces conseils et même pour d’autres choses j’allais le voir. Tout ça pour te dire que ce que tu m’as raconté des blancs là c’est ce qu’on voit dans les films ici. Tout comme eux aussi on ne leur montrait avant rien que des documentaires sur la famine, la pauvreté et les savanes quand il s’agissait de l’Afrique. Pour chaque préjugé que tu auras sur un blanc il en aura un tout aussi valide sur toi. Et puis tu as connu un africain non? Il était bien africain à 100% et qu’est ce qu’il t’a fait? Il ne t’a pas traumatisé proprement? Tu t’en es relevée oui ou non? 


Héloïse: oui 


Arnaud: et alors? Si l’autre s’avère être un malhonnête, tu fais ton travail. Une fois ton visa échu, tu restes ou tu reviens si tu préfères. Qui va t’interdire de remettre pied dans cette ville? La vie ne s’est jamais arrêtée à une mauvaise expérience sauf si tu baisses les bras. Ma femme je lui ai dit le jour de notre rencontre que j’allais l’épouser. Je ne pensais même pas à l’amour.  J’avais juste entendu parler d’elle. Sa beauté ainsi que son attitude le jour là m’ont attiré.  La vie a permis que nous découvrions l’amour dans le mariage. Où est le problème si en quatre ou cinq mois un monsieur t’a donné envie de le côtoyer davantage? On a écrit quelque part que ce sont les gens qui s’aiment après un an qui seront les plus heureux? 


Héloïse: non 


Arnaud: voilà. En plus tu pars dans un pays ou un emploi t’attend. Tu n’es pas démunie pour dire que s’il te maltraite tu ne sauras pas te défendre. Ou je mens? Moi je n’ai jamais été chez les blancs hein donc confirme moi. 


Héloïse: tu dis vrai 


Arnaud: informe moi seulement de ta date de départ hein. Je veux quand même saluer le monsieur. Qu’il me connaisse comme ça il m’envoie un peu les pastis, il dit sur un ton blagueur ce qui me fait rire. 


De là je ne réfléchis plus avec la peur. J’agis comme quelqu’un qui construit son propre bonheur. Je demande d’abord à Parker de me chercher un appartement. 


Parker: pourquoi? Il me demande 


Héloïse: j’ai quelqu’un qui a en aura besoin, je réponds parce que je veux lui faire la surprise 


Parker: ok je vais t’envoyer des contacts d’agences tout à l’heure 


Héloïse: mais doudou tu ne peux pas le faire toi? J’ai promis à ma connaissance que tu t’en chargerais 


Parker: sauf que je n’ai pas envie de chercher un appartement pour une connaissance mais pour ma compagne. C’est elle que j’ai envie de voir. 


Héloïse: s’il te plaît Parker, je lui ai déjà dit oui 


Parker: dire oui sans me consulter c’est exagéré, il rouspète mais le ton résigné qu’il prend me confirme qu’il le fera. 


Je me ferais proprement pardonner à l’arrivée. Comme j’ai déjà mon contrat et mes fiches de paie, je lance mes procédures auprès du consulat. Ensuite je m’attaque à mon logement qui par chance est en vente parce que le bailleur veut s’en défaire urgemment. Je ne connais pas les raisons mais le prix de quatorze millions est equivalent au prix des terrains actuels dans ma zone après mes renseignements. Donc je suis gagnante si j’arrive à acheter cette maison. Même si je vais à Marseille je veux quand même avoir quelque chose dans mon pays. Un bien qui n’est qu’à moi. J’ai quand même une fille même si Innocent j’imagine lui en donne beaucoup. On ne connaît pas l’avenir et je reste responsable d’Océane. 


Je mets donc trois mois de loyer sur le côté à l’avance. J’ai fait une demande à la fucec pour avoir un prêt, en espérant que mon logement sera encore disponible pour l’achat. Je donne aux membres de ma famille une partie de mon mobilier et le reste à un orphelinat. Je fais pareil avec mes vêtements et les petits trucs qu’on utilise au quotidien mais que je ne sais pas dans quelle catégorie classer. 


Les jours passent et finalement j’ai mon autorisation de travail. J’avais déjà envoyé à Parker de quoi payer la caution de mon appartement. S’installer là-bas ne veut pas dire que je dois vivre avec lui. Je préfère que chacun ait son espace. C’est mieux pour l’autonomie. J’informe mon cercle restreint de mon départ. Il n’est composé que de Belle et sa famille de toute façon. Son amie Ciara m’aide à acheminer quelques effets à moi à Marseille par bateau. J’ai donné l’adresse de CDL avec l’autorisation de Farida. L’atelier au village je l’ai visité trois fois avant mon départ. Les filles sont toujours  organisées et cette fois aucune n’avait de plainte. Elles peuvent me rejoindre facilement par téléphone maintenant. 


Ce n’est qu’à quatre jours du voyage que je préviens Parker mais pour lui J’arrive à Marseille juste pour une urgence. J’ignorais que je retenais mon souffle jusqu’à ce que je fonce dans ses bras et qu’il me soulève quand il m’enlace. Juste pour cette sensation je ne regrette pas toute la paperasse que j’ai eu à faire ces derniers jours. 


J’attendais un commentaire quand il a vu mes deux valises ou une question sur la fameuse urgence mais rien. Il ne faisait que siffloter et prendre de temps en temps ma main pour la poser sur sa cuisse. Comme je n’ai aucune patience, je me suis lancée. 


Héloïse: tu te souviens du logement que je t’avais dit de chercher? 


Parker: hmm oui 


Héloïse: tu peux m’y conduire. C’est en fait mon appartement 


Parker: ah bon? 


Héloïse: lol je t’ai eu hein. 


Parker: et comment que tu m’as eu 


Dix minutes plus tard il se garait devant chez lui et sortait mes valises de son coffre 


Héloïse: tu es incorrigible Parker, tes cadeaux ne peuvent pas attendre que je rentre chez moi


Parker: mais tu es chez toi


Héloïse: lol je ne rigole pas 


Parker: qui a dit que je rigolais? Il demande de but en blanc 


Héloïse: je t’ai demandé de chercher un appartement. Tu m’as envoyé des photos et je t’ai transféré de l’argent pour une caution, je réplique effarée 


Parker: c’est bien, tu es bonne en chronologie. 


Je me mets à parler pendant qu’il entre chez lui avec les valises. Non mais ça ne va pas se passer comme ça. Je le suis tandis qu’il descend les valises au sous-sol. 


Héloïse: mais ça veut dire quoi? On ne peut pas te demander un service et tu vas le rendre? Tu comptais héberger ma connaissance ici? 


Parker: une connaissance arrive, il dit sur un ton moqueur 


Héloïse: mais.....mais......, je ne sais quoi dire tellement je suis ahurie 


Parker: Voilà. Tu es ici chez toi. J’ai empoché la caution. Je suis à l’étage. Si je te saoule et que tu ne veux plus voir ma tête, tu descends ici, je ne viendrai pas te déranger.  Tu me verseras le loyer. On garde le tout en famille, il rajoute avec le sourire le plus satisfait au monde. 


Je dois râler une bonne minute pour me rendre compte que je parle Mina. 


Héloïse: pfff envoie ta bouche là loin de ma joue, je dis en essayant de me défiler quand il essaie de me faire une bise 


C’est maintenant qu’il met ses deux mains sur mes fesses et me colle à lui. 


Parker: tu es revenue. Tu nous a choisi hélo. Je suis fier de toi, il me dit d’une voix vibrante 


Je me mets sur la pointe de mes talons et passe mes mains dans son dos. On discutera de l’appartement plus tard. On a besoin de ça maintenant. 



Mireille Sani 


Mais Héloïse on ne la voit plus dans la ville. Son voyage là aussi qu’elle a fait on ne sait pas ce qu’il en ressort. J’ai appelé sa ligne sans succès et je me suis rappelée de WhatsApp donc je vais la chercher pour tomber d’abord sur une photo de profil qui me fait éclater de rire. 


Donc elle est partie chercher blanc avec les longs cheveux maintenant. Vraiment ma sœur là même je ne sais pas ce qu’on va en faire. Je ris encore une fois avant de l’appeler. 


Héloïse: Allô Mireille? 


Mireille: ah bonsoir la grande. C’est comment? 


Héloïse: ça va et toi? Oh Parker, arrête je suis au téléphone, elle réplique en riant. 


Mireille: Ça va. C’est comment le voyage? Tu ne rentres plus? 


Héloïse: Je suis rentrée et repartie déjà. Une seconde s’il te plaît mimi. Doudou tu peux prendre la petite s’il te plaît? Je l’entends dire quand un bébé pleure.  


Parker: on vient voir papa? Oui, papa, il dit d’une voix de bébé 


Mireille: je dis oh Héloïse on a un problème? 


Héloïse: heu je ne sais pas, dis le moi si on en a un 


Mireille: non hein à toi de me dire! Comment tu rentres, tu ne m’informes pas et tu retournes? C’est pour te ramasser encore les démons là-bas pour qu’on vienne t’enfermer ici? Tu oublies vite hein. 


Héloïse: c’est quoi le but de cet appel? 


Mireille: pardon? Tu me demandes ça à moi? Tu oublies réellement vite! Quand je venais dans l’endroit dangereux où tu étais enfermée là tu as....


Héloïse: économise ta salive Mireille. Tu es venue une fois. On a jamais été proches. Je ne te devais rien et maintenant encore je ne te dois rien. Autre chose? 


Mireille: c’est le blanc au nez crochu qui fait que tu gonfles comme le beignet dans l’huile? Tu crois qu’ils en ont quelque chose à faire des femmes de quarante ans quand ils ont des jeunes sur les bras? Il te prend seulement pour assouvir ses fantasmes ma vieille. Tu vas revenir me trouver ici à Lomé et même mon portail tu chercheras pour le cogner sans le trouver. Même si Arnaud me supplie, moi Mireille, plus jamais.....


Héloïse: on se revoit à ce moment alors. Bonjour aux neveux et à Martin. Bye, elle dit puis raccroche.


Nom d’une pipe fumante! Les folles se permettent aussi de me raccrocher au nez! Tout ça pour un blanc à la peau de salamandre qui s’écaille en hiver? Puant et à la bite défraîchie? En tout cas je me calme. Je ne peux pas lui en vouloir. À son âge c’est vrai qu’on a plus grand choix donc le premier qu’on trouve on l’attache comme le boa autour de sa proie. Elle doit même lécher sa boîte à caca là-bas avec les choses qu’on entend à Lomé ici. Yeee mon pauvre papa se retournerait dans sa tombe. Une Silivi lèche le troufion! Mieux je lui écris de changer son nom de famille en vitesse. 


Tout ça c’est bien mais pourquoi elle a parlé de la petite? Et lui qui disait papa? Elle est maman? Martin ne va pas me laisser ici sans fille quand la folle là fera son enfant. Même son pouilleux de cousin Gaëtan a enceinté sa vieille Ama. Je vais chercher les dessous coquins pour éveiller le dormidor de Martin là. 



D’amour, D’amitié