29. Boum!
Ecrit par SSS
………..dans la peau de Max SAZE……..
Il a fallu qu'elle prononce ce nom pour que je me rappelle de tout ses méfaits. Tout le bazar qu'elle a créé à cause de cet homme. Eugenio a baissé la tête. Hum le pauvre, il doit se sentir mal pour tout ça. Après tout, c'était lui l'amoureux commun de ces dames.
*****Sur l'écran******
Leila : Oui Eugenio. Le seul homme que j'ai vraiment aimé. Le seul homme que j’ai regardé sans ressentir le moindre mépris, le moindre dégoût. Le seul pour qui mes yeux ont brillé. On était étudiants. Je l'ai rencontré dans le jardin du campus. J'avais heurté mon pied contre une pierre pendant que je marchais et je suis tombé. Il est venu vers moi et m'a aidé à me relever. Je me souviens encore de l’instant où mes yeux se sont posés sur les siens….mon Dieu, je n'arrivait plus à parler. Il était tellement beau, il brillait presque. Et quand il m'a sourit, il était encore plus canon…je lui ai sourit bêtement en retour. C'est la première fois que ça m'arrivait, la toute première. J’avais pourtant connu des hommes plus beaux, plus classes mais jamais je n’avais été ATTIRÉE. Jamais un homme ne m’avais plu ; c’était déconcertant.
Je plaisait à quasiment tout les hommes et à la manière dont il m'a regardé, je pensais que c’était également le cas pour lui. J'ai commencé à venir exprès au jardin rien que pour le voir. On se croisait, on bavardait de tout et de rien. On a échangé nos contacts et parfois on s'écrivait. Cela a duré un mois mais jamais il ne m'a dragué ; il me parlait comme à une ami lambda mais rien de plus. Ça me désespérait. Un de ces jours, je suis retournée au jardin, mais cette fois-ci j'y étais allé avec Yani.
Ça a été une erreur grossière. J'ai revu Eugenio oui, mais j’ai regretté. Il a tout de suite flashé sur elle et ils ont discuté toute la soirée et ont m'ont oublié. Depuis ce jour, ils ont continué à communiquer sans que je ne le sache. Eugenio a commencé à m’ignorer de plus en plus. Et un mois plus tard, à mon plus grand détriment, elle m'a annoncé qu'ils sortaient ensemble. J'étais verte de rage !! Pourquoi elle et pas moi ? Je l’ai pourtant connu avant elle. Je suis pourtant plus belle, plus sexy, j'ai un corps de rêve, bref tout ce qu’un homme désire. Mais il a fallu que ça soit elle qu'il regarde.
À chaque fois que je les voyais ensemble, heureux et fous de joie, ça me rendait malade. Parfois je me sentait coupable de ressentir ça à l'égard de celle qui a été comme une sœur pour moi mais au fur et à mesure que le temps passait, j’aimais encore plus Eugenio et je détestait de plus en plus Yani malgré moi. Je sortais avec d’autres garçons pour essayer de noyer mes sentiments mais aucun d'eux n’arrivait à me faire oublier Eugenio. J’avais l’impression qu’on me volait encore une fois mon bonheur, exactement comme mon père l'avait fait ; elle me privait de la seule chose à laquelle mon cœur était attaché. Mais contrairement à ce qui s’est passé dans mon enfance, j’avais le moyen d'arranger les choses.
J’ai essayé de convaincre Yani de le quitter mais elle était déjà trop amoureuse. Ils se sont mariés pour mon grand malheur mais je n’ai pas abandonné. J’ai créé toute cette affaire de vidéo et de photos falsifiées pour les séparer. Eugenio a chassé Yani et je me suis arrangé pour tomber enceinte de lui. J’étais déterminée toute chose qui pourrait gâcher mon bonheur. Y compris la mère de Eugenio. J’ai provoqué son accident pour qu'elle sorte de nos vies mais malheureusement elle a survécu. J’ai donc été obligé de la supprimer par empoisonnement avec la complicité d'une pharmacienne. Il y a aussi le fils de Yani et Eugenio qui allait venir tout gâcher. Je me suis aussi débarrassé de lui par le biais de l’infirmière qui s'occupait de sa mère. J’ai fait tout ça pour l'amour, ou plutôt l’obsession que j’avais pour lui. Pourtant ce salopard m'a renvoyé à cause d’une simple erreur. Comment pouvais-je deviner que j’étais enceinte de Max ? Eugenio m'a tout pris, il a gâché ma vie. Je ne suis plus la même. Actuellement, il n'y a que ma fille qui compte et si je dois mourir pour la sauver, je le ferai. Mais pitié Grands esprits, j’ai besoin d'elle comme elle a besoin de moi. Je vous en supplie, pardonnez mes péchés et ramenez-la moi. Pitié !
- Kaya : (soupir profond) Hummm ma fille. Quelle histoire ! Mais ne t’inquiète pas, les esprits t'ont écouté. Et étant donné toute ta sincérité, ils feront ce qui est juste.
- Leila : Merci Féticheur. Merci beaucoup.
*Dans la chambre*
La chambre est en ébullition. Yani s'est évanoui dans mes bras. Eugenio a les mains qui tremblent, il est tout rouge de colère mais aussi très triste. Il est tellement en colère qu'il peine à parler. C’est l'une des rares fois où je vois des larmes sur le visage d'Eugenio.
- Eugenio : je vais la tuer ! C’est décidé, je vais en finir avec elle de mes propres mains !
- Moi : Eugenio calme toi s'il te plaît…
- Eugenio : Ne me touche pas Max ! Tu n’a pas entendu ?? Elle a tué ma mère bordel ! Elle a tué mon fils également ! Cette femme c’est le diable en personne ! Une personne aussi égoïste, aussi méchante capable de tuer un bébé innocent ! Et je suis sûr qu'elle voulait tuer la mère du bébé aussi. Franchement, pourquoi ? Ça n'a servi à rien puisque je ne l'ai jamais aimé. Max elle ne mérite pas de vivre !!!
- Moi : Occupons-nous d'abord de Yani, tu vois son état ??
- Eugenio : Oui, toutes mes excuses. Elle est sous le choc.
Je la secoue un peu, je couvre son visage mouillé par les larmes de petits baisers. Elle semble revenir à elle petit à petit.
- Yani : Ma…. Max…Max…mon bébé…elle a tué mon petit bébé.
- Max : Calme toi ma chérie, essaie de te calmer.
- Yani : Je ne…. Je ne peux pas me calmer. C’est un assassin ! Une folle doublée d'un assassin Max. Qu’est-ce que mon fils lui a fait ? Pourquoi tant de méchanceté à mon égard ? À cause d'un homme ??? On a mangé dans le même plat Max, dormi dans le même lit et même porté les mêmes vêtements. Max elle pouvait pas faire ça, pas à moi !
- Moi : je comprends….
- Yani : Non Max ! Tu ne comprends pas. Elle a bousillé mon mariage, et a tué mon fils ! Elle a même assassiné la mère de Eugenio ! Elle est folle, et méchante. Que veux-tu que je dise ? Elle a certes souffert mais elle n'avait pas le droit de faire payer les autres pour cela. Tu sais combien moi j’ai souffert ? La galère, la souffrance, les nuits passées dans la rue parce-que maman ne pouvait pas payer le loyer, les épisodes de famine ? Mon frère est mort parce que maman n'avait pas la ridicule somme nécessaire pour l'amener à l’hôpital. J'ai failli y passer moi aussi. J'ai souffert dans ma chair Max mais je ne suis pas devenue une calculatrice égoïste pour autant. J'ai mal de le dire mais elle doit payer. Trop c’est trop. Il faut qu’on l’arrête et qu'on la fasse soigner !
Je ne sais même pas quoi lui dire pour l'apaiser, elle n'est pas en état d'écouter quoi que ce soit. Je la prend juste dans mes bras et essaie de la rassurer un peu. De son côté, Eugenio chauffe comme une cocotte minute. Dans cet état, il a souvent tendance à faire des bêtises qu'il regrette amèrement après.
- Lui : Je vais descendre et elle va me sentir passer !
- Moi : Calme toi bon sang. Tu imagine si tu descend ? Elle va s'affoler et ça va gâcher tout le plan. Décidément tu n'as rien appris du passé ! Tu veux encore gâcher ta chance de réparer plus ou moins les choses. Essaie de garder la tête froide et de bien agir cette fois. J’envoie de suite cette vidéo d'aveu au commissariat et ils viendront l’arrêter avant même qu'elle ne quitte la maison. Il faut juste que je la retienne assez longtemps. Essaye de te calmer. Yani mon amour, calme toi s'il te plaît, tout ça va bientôt s'arrêter. Je te le promet.
Finissons-en. J’ai appelé le commissariat avec lequel Da Silva collabore sur cette affaire pour qu'il envoie de suite deux de leur agents à son domicile. Évidemment, comme c’est un homme important, ils aquiescent immédiatement. Je sélectionne ensuite la vidéo d'aveu que je leur envoie.
Je respire un grand coup et je sors de la chambre. Je descend dans la chambre de ma fille histoire de voir Leila mais à mon grand étonnement, elle n'y est pas. Il y a juste Kaya assis par terre qui somnole.
- Moi : Kaya !
- Lui : ( sursaute brusquement) oui patron…
- Moi : Où est passé la dame avec qui tu parlais ??
- Lui : Euh..elle m'a dit qu'elle sortait respirer un coup, qu'elle était envahie par les émotions.
- Moi : Depuis quand est-elle sortie ?
- Lui : Il y a pas longtemps hein, mais je sais plus, le sommeil voulait ma mort.
- Moi : Quoi ??? Comment dormir dans un moment pareil ?
Je sors de la chambre et je me met à la chercher dans toutes les pièces. J'appelle son nom plusieurs fois mais rien. Je sors au dehors mais rien non plus. Mais où a-t-elle pu bien passer ? C’est pas vrai. Et si elle avait quand même réussi à entendre des bribes de notre conversation ? Et si elle s'était enfuie ??? Si c'est le cas, on est cuits, Leila est une folle capable de tuer sans état d'âme.
J’essaie de la joindre sur son numéro plusieurs fois mais elle ne décroche pas. Là ça devient inquiétant. Et les fameux agents de police qui tarde à venir en plus. Bon, il faut que je garde la tête froide car ni Yani ni Eugenio ne sont en état d'agir posément.
Je remonte à l'étage pour voir les autres. Je suis dans les escaliers quand mon mon téléphone se met à sonner dans ma poche. Et surprise… C'est Leila.
- Moi : Allô ???
- Elle : Je sais tout. Je vous ai entendu toi et tes complices. Vous êtes vraiment des idiots de penser que vous pouvez m'avoir de façon si puérile. Je suis loin d'être bête. J’étais sortie de la chambre de ma fille juste pour prendre l'air et j’ai perçu vos voix. Vous n'étiez même pas discrets, quelle stupidité !
- Moi : Leila attend je….
- Leila : Attendez-vous aux représailles. Je vais vous faire regretter la seconde où vous avez pensé à me faire du mal. Vous allez… ( !!!brutal bruit d’explosion !!!)
- Moi : Leila ??? Leila !!!
Je viens d'entendre un bruit violent, comme une explosion de véhicule. Aurait-elle eu un accident ? Mon Dieu, c’est pas vrai. Je cours dans la chambre voir Yani et Eugenio. Chacun d'eux est dans son coin, l'air abattu.
- Moi : On est dans la merde, Leila nous a entendu et a pris la fuite. Elle m'a appelé pour nous menacer, comme quoi elle nous fera payer, mais d'un coup l'appel a été coupé par un certain bruit, comme un accident.
- Yani : C’est pas vrai ! On doit la retrouver coûte que coûte. On ne peut pas localiser l’endroit d’où l'appel a été passé ??
- Moi : Ça serait un peu compliqué là tout de suite. Il faut un logiciel spécialisé pour ça et..
- Eugenio : J'ai ce genre de logiciel au bureau. Tu peux aller au siège tout de suite, j’appelle ma secrétaire pour lui dire de t’apprêter ça.
- Moi : OK ça marche, merci. J'y vais tout de suite. Ne vous inquiétez pas, ça va s’arranger.
- Yani : Laisse moi t'accompagner Max.
- Moi : Non pas question, cette sorcière est dans la nature et ne veux qu'une chose : en finir avec chacun de nous. Il n'est pas question que tu sortes d'ici avant qu'on ne soit situés sur Leila. Eugenio, fait fermer toutes les issues de la maison. Personne n'entre et personne ne sort jusqu’à ce que je ne vous fasse signe.
- Yani : Mais Max…
- Moi : Max rien du tout. Je reviens.
Je cours prendre mon véhicule et je démarre en trombe. J'ai rarement eu le palpitant aussi fort. Je roule à une vitesse folle, comme si ma vie en dépendait et je grille même un feu rouge. J’arrive au dernier kilomètre mais sur le tronçon, il y a un gigantesque bouchon qui empêche la circulation. J’aperçois au loin une épaisse colonne de fumée, comme si un brasier venait de s'éteindre. À voir l’agitation des gens tout autour, des taxis motos et autres, je parie c’est un gros accident. Il ne manquait plus que ça. C’est pas le moment !
Je descend pour voir ce qui se passe. J'ai de la peine à circuler parmi toutes ces motos garées et la foule en effervescence. Quand je demande à un conducteur de taxi de quoi il s'agit, il me dit qu'un taxi transportant des gens a perdu le contrôle et est allé en percuter un autre. Les deux ont culbuté dans le ravin à côté et ont explosé. Apparemment, ils ont tous été carbonisés. Ça fait froid dans le dos.
Mais là, j'ai un tic : J'ai entendu un bruit d’explosion quand Leila m'a appelé puis un silence radio. Mon Dieu, et si elle faisait partie de ces gens ? Il faut que je vérifie, on ne sait jamais. Je me fraye un chemin jusqu’à la scène d'accident en question. Vision d’horreur, tout est en cendre, une fumée opaque envahit l'espace et ça sent la viande brûlée. Il y a même quelques lambeaux de chair grillés projetés un peu partout. Mais quelque chose attire mon attention : un grand sac en cuir projetée à une certaine distance de là. J'ai l'air de l’avoir déjà vue quelque part donc je me rapproche pour voir de plus près. Il s’est surement ouverte sous le choc et les affaires se sont répandues par terre. Je l'avais vu aujourd’hui chez Leila, je reconnais le petit ours en peluche qu'elle y a accroché. Oh non c'est pas vrai. À côté il y a un passeport vert tout tâché. Quand je l'ouvre, ma respiration : c’est bien écrit noir sur blanc Leilatou Auréole MADDO. Je ne veux pas y croire mais c'est évident, Leila était dans ce véhicule. Et si ça se trouve….. ELLE EST MORTE. BRÛLÉE PAR LE FEU.