2ème Feuillet
Ecrit par Amaral Dongo
24h déjà
que mon père a été élu Président de la République, 24h sans sommeil à rester
près de lui, 24h sans voir Sophie. Face à ce miroir je me rends compte que j’ai
vraiment perdu du poids. La formation du nouveau gouvernement n’est déjà pas
chose facile, tellement il y a des tractations, les coups bas et les alliances.
L’ambiance était
lourde et les vas et viens à la maison était vraiment répétitif. Je ne voudrais
surtout pas que mon enfant naisse dans cet environnement et c’est unanimement que
Sophie et moi avons décidé de prendre une maison en plein centre-ville. Maos
pour mon père c’est non car il avait besoin de moi près de lui surtout avec ces
vautours autours comme il les appelait. Il avait besoin de mon avis ! C’est
pour ma première fois que je passais une nuit blanche de 72h ! Je ne
tenais plus sur mes jambes. Après la composition du gouvernement, je n’avais
pas de poste particulier au sein du gouvernement. Je restais toujours à la tête
des entreprises familiales mais en fait j’étais le négociateur officieux de mon
père pour les dossiers sensibles. Il promit de me guider !
J’avais
désormais deux grosses charges ; surtout il m’est interdit d’en parler à
Sophie et ma mère. Pour mon père si j’arrivais à garder ce secret ça m’aiderais
à me construire une vraie carapace d’homme infaillible comme lui.
Déjà investi,
le premier dossier à régler mais de façon discrète qu’il me confia était celui
de son adversaire politique depuis des années. Il avait la preuve qu’il était impliqué
dans des dossiers de malversations financières et il fallait le faire couler
par tous les moyens. Plusieurs fois que mon père avait essayé cela s’est soldé
par un échec parce que l’appareil judiciaire lui compliquait la tâche. Il me
mit au-devant des négociations et c’est ainsi que je proposai discrètement des
postes à pouvoir à certains de ces juges en me portant garant de mon père. Ce
fut un succès et ma première récompense en disait gros : une Mercedes
Class G personnalisé entièrement à mon gout d’une valeur de 130.000 euros payé par
virement dans les caisses de l’entreprise.
Je n’avais
pas eu le temps de souffler et de profiter de mon cadeau qu’un autre dossier me
tomba à la face. Je devais me rendre dans la région du Delta au Nigeria pour
négocier une affaire avec un partenaire afin de gagner un marché mais en fait
les consignes de mon père était claire je devais réceptionner et transférer des
fonds pour lui dans l’achat d’armes de mauvaises qualités. Pendant ce temps au
pays il y avait une nouvelle tractation afin de faire voter à l’Assemblé
Nationale un budget de près de 14 milliards de FCFA destiné à équiper nos
forces armées. Avec un peu de pression le projet est passé et l’appel d’offre
lancé. J’étais au Nigeria quand mon père en déplacement sur la France me mandat
de l’y rejoindre. Dès mon arrivée je devais m’occuper de la création d’une
entreprise Offshore et c’est d’ailleurs celle-ci qui gagna l’appel d’offre. Les
14 milliards sont revenus au cercle restreint de mon père. Encore là je fus
remercié gracieusement.
Les
Services de renseignements se sont occupés de faire planer une fausse rumeur d’attaque
terroriste afin de faire entrer les armes négocié au Nigeria.
Déjà
quelques mois passés à la tête du pays et certains mécontents faisait circuler
créait des psychoses.il fallait calmer cela avant que ça n’aille loin et
surtout convaincre l’opinion publique que les armes étaient de dernières générations.
Un service indépendant à celui du renseignement s’en occupa. Certains
prisonniers ont été libéré sous haute discrétion et avec quelques tuyaux ils
ont été motivé à vandaliser une agence de change où un butin avait été déposé. Résultat :
ils ont été juste abattus par les forces de l’ordre présent.