3-Humeur
Ecrit par Fidfidele
3- HUMEUR!
**ELINAM**
Depuis une heure de temps que mon mari est parti, je n'ai toujours pas trouvé la force de me lever de mon fauteuil; ne serait-ce que pour aller fermer le portail et la porte principale à clé. Je n'en reviens toujours pas de ce qui se passe au sein de mon foyer. J'ai toujours eu confiance en mon mari et jusque-là j'espérais que les choses s'arrangeraient mais je pense que je suis en train de le perdre mon mari. L’homme que j'aime et qui autrefois m'aimait aussi. Qu'est ce qui a bien pu se passer ? Qu'est ce qu'il trouve dehors et il ne trouve plus chez moi ici à la maison ? Tant bien que mal je finis par me lever pour fermer les portes à clé, il a le double de chaque porte au cas où il changerait d'avis pour rentrer, chose dont je ne suis pas sûr. Je me glisse dans le lit de mon fils pour y passer la nuit, mon corps contre son petit être me réconforte énormément, pour lui j'aurais la force et le courage d'affronter tout ce qui se dressera contre son bonheur. C'est ma vie, mon sang et lui seul doit être ma priorité.
*****
Ce matin, je me réveille et prépare le petit déjeuner de mon fils, je lui ai pris du jambon et des saucissons hier en rentrant du boulot, je ne sais pas pourquoi mais j'ai quand même apprêté tout pour le petit déjeuner de mon mari, par contre je n'ai rien prévu pour moi au cas où il ne passerait pas à la maison j'emporterai son petit déjeuner comme le mien au boulot. Je souris en regardant mon fils s'enjailler devant son plat, le voir sourire est un pur régal pour mon cœur de mère. Comme je l'avais deviné André n'est même pas passé à la maison ce matin, je l'ai appelé deux fois de suite il n'a pas daigné répondre. Je sors ma moto après m'être apprêté pour déposer mon fils à l'école et me rendre ensuite à mon boulot. Il faut que je sache réellement ce qui se passe, mais je n'ai pas la force mentale qu'il faut maintenant pour avoir des réponses aux multiples questions que je me pose, je vais laisser André faire, dès qu'il sera fatigué il retrouvera la raison car je suis sûr que c'est juste une crise qu'il me fait, oui oui j'en suis convaincue même si la durée de ce qui se passe me sonne comme un déclic je reste convaincue que ça passera d'elle-même.
**ANDRÉ**
Je ne regrette pas d'être venu passer la nuit chez Edwige mais, l'évidence m'a vite frappée ce matin quand je n'ai rien trouvé à me mettre sous la dent avant de me rendre au boulot, d'ailleurs mes collègues sont surpris de me voir prendre un sandwich ce matin à mon arrivée.
-Man, c'est comment tu manges très tôt ce matin ? Ce n'est pourtant pas dans tes habitudes ?
Est-ce que je peux seulement lui dire que je n'ai pas dormi cette nuit à la maison, et que celle chez qui j'ai passé la nuit n'a pas eu le temps de me faire à manger très tôt le matin avant que je ne parte pour le boulot ? Je peux seulement dire ça ? Surtout que ce Koffi je suis sûr à les oreilles bien tendues et attend sagement ma réponse à Jean-Claude pour mettre son long bec dans mes histoires ?
-Disons que c'est une envie !
-Ah ok ! Sinon que je t'invite, j'ai du saucisson et des omelettes avec du bon thé dans mon sac. Celle avec qui j'ai passé la nuit a pris le temps de me faire un bon petit déjeuner avant que je ne quitte
- Toi Koffi, tu as encore chassé cette nuit ?
-Mais non, c'est une petite que je gère par moment, mais je ne sais pas ce qui se passe subitement elle devient plus attachante, plus câline avec moi, les choses de tendresse et d’attention. Tu vois le genre ?
-Ça c'est le mariage qu'elle recherche, il ne faut pas chercher midi à quatorze heures
-Je suis vraiment navré pour elle si c'est ce qui se cache derrière ces petites attentions, car moi je ne pense pas mariage maintenant, je n'ai que vingt-six ans et je veux encore profiter de ma vie.
-Profite tant que tu peux, rien ne presse et crois-moi que quand tu seras dans le foyer cette époque te manquera. Les moments où ça chauffe dans la maison, si tu n'es pas vraiment décidé et affermi dans ton esprit tu succomberas au dehors
-J'aime les tentations, quand ça va chauffer j'irai juste me consoler dans les bras d'une autre, le remède de la femme, c'est la femme !
Sa dernière remarque me fait éclater de rire, ce petit Koffi !
-Toi tu es vraiment un élément recherché. Nous devons étudier ton cas spécialement.
C'est vrai qu'il m'énerve souvent dans ce bureau surtout pour son franc parler comme lui-même il aime le dire, mais il a quand même raison sur son dernier point. Le remède de la femme c'est la femme et, j'ai clairement une idée de ça puisque pas plus tard que cette nuit cette théorie a encore été prouvée. Une femme m'a mis en colère, une autre m'a consolée, quoi de plus pour prouver sa dernière phrase !
**AMY**
Tellement je suis heureuse dans mon couple, mon mari est un ange envoyé par Dieu pour moi. Il devine mes moindres désirs et les comble. Malgré tout ce que nous traversons comme épreuve, il est toujours là et aussi attentionné comme à nos débuts. C'est vrai que je ne viens pas d'une famille aisée, contrairement à Kenneth que j'ai rencontré déjà bien assis financièrement. Il m'a beaucoup aidé surtout à la fin de mes études, car sans lui je ne savais pas si je pouvais encore aller jusqu'au master comme je le voulais. Je voyais les sacrifices de mes parents afin que je puisse continuer mais à la fin de mon parcours de licence je savais qu'ils ne pouvaient plus faire grand-chose, au risque de léser mes deux autres frères et sœurs qui venaient juste d'avoir le bac. Mes jumeaux Léon et Léontine. Je suis fier d'eux car aujourd'hui ils préparent leur futur en se donnant corps et âme aux études. Mes parents sont tellement fiers de nous. Mon mari a pu construire une nouvelle maison pour eux dans laquelle ils vivent tous. Je n'ai pas voulu de ça au début mais Kenneth l'a très mal pris, il est allé jusqu'à dire que je ne le considère pas comme un membre de ma famille sinon j'allais comprendre que mes parents sont comme les siens, et donc c'est de son devoir de prendre soin d'eux. Il m'a même boudé pour ça durant une semaine entière, Dieu seul sait que ce n'était en aucun cas dans ce sens que je voyais la chose. Mon père ne travaille plus, il perçoit juste ses indemnités de retraite à la fin de chaque mois, même si ce n'est pas grand-chose. Ma mère elle est dans la vente des ustensiles de cuisine, elle a une boutique pour ses marchandises juste devant la maison. Je sors les poissons du congélateur avant de partir me doucher, je compte faire une bonne soupe ce soir à mon homme avec des poissons bien frais que je suis parti payer très tôt ce matin au port de pêche avant de me rendre au boulot. Nous avons un évènement à célébrer, même si j'angoisse à l'idée, je sais que tout se passera bien cette fois ci.
*****Fidfidele
A ma sortie de douche, je m'apprête vite fait et me dirige vers la cuisine. Après une trentaine de minutes en cuisine j’entends soudain:
-Humm, ça sent très bon par ici chérie
-Hey chéri, sors de la cuisine tu risques de trop sentir l'odeur pour au final ne pas honorer mon plat comme il se doit. D'ailleurs depuis quand tu es rentré ? Ne me dit pas que tu as tellement faim et que c'est à cause de ça tu t'es dirigé ici avant d'aller te changer ?
-Ah madame me chasse de ma propre maison ? Fait-il l'air faussement énervé. Eh oui j'avais une faim de loup, mais maintenant que je te regarde, j'ai d'autres idées en tête, je veux te déguster. Tu es bien trop sexy ce soir avec ce short rouge, ça me donne des idées alléchantes.
Il dit le tout en se penchant sur moi, pour m'embrasser. Je me prête à son jeu un petit moment avec des petits jeux de regard de séduction, avant de le chasser de la cuisine pour ne pas être pris aussi vite à mon propre jeu car je sais que cette soirée sera oufissime.
-Eh oui, je te chasse vite fait, allez oust oust
Je me défile de ses bras et le pousse vers la porte de sortie de la cuisine
-Pas gentil du tout, qui a pris possession du corps de ma femme, dites à la personne que je veux retrouver ma chérie
J'éclate de rire devant son manège, il a continué par parler mais il est quand même sorti de la cuisine en boudant pour aller se changer et être en tenue décontractée
-Qu'est ce qu'on fête ce soir chérie, jusqu'à tu sors les champagnes ?
-On fête ça ! Je dis en prenant sa main pour la poser sur mon ventre
-Chérie, tu sais que.......
-Oui je sais et n'en dit pas plus, cette fois ci, ça sera la bonne. Regarde j'ai déjà dépassé les un mois, je suis à presque deux mois, tu sais que d'habitude ça ne passe pas le premier mois.
-Tu es sûr chérie ? Je ne veux pas qu'on se réjouisse très tôt
-Tout ira bien chéri, ne panique pas, profitons plutôt de chaque instant avec notre enfant en mon sein, tu souhaites avoir quoi déjà ? Une fille ? Un garçon ?
Je dis le tout rapidement pour changer de sujet, je refuse d'être triste ce soir. Je ne veux pas me remémorer ces souvenirs si atroces et douloureux pour moi.
-Une fille, une jolie petite princesse à son papa
-Désolé chéri, moi je souhaite un garçon, il va trop chouchouter sa petite maman quand il commencera par grandir
- Fais-toi déjà à l'idée que ce sera une fille
-Nous le saurons dans quelques mois j'ai foi.
J'aime tellement cet homme mon Dieu, mon souhait est qu'on reste ensemble jusqu'à la fin de nos vies. Ma vie sans lui serait tellement fade, rien qu’à l'imaginer j'ai la migraine. Toutes ces pensées négatives je les chasse rapidement de mon esprit, ce soir le Bonheur, l'optimisme, la joie, l'espoir d'un avenir meilleur et radieux sont les mots d'ordre. Le bonheur que je vis en ce moment je l'ai déjà vécu plusieurs fois de suite mais la finalité a été douloureuse. Cette fois j'y crois vraiment dur comme fer, s'il faille que je vende mon âme pour ça, je n'hésiterai pas une seule seconde. Ce bonheur je veux le vivre jusqu'au bout, ce rêve je veux le voir se réaliser qu'importe le prix à payer pour ! Quatre grossesses qui n'ont pas abouties, je ne passais même pas le cap du premier mois, à peine je prenais connaissance de la grossesse, en même temps mes draps sont déjà prêts à recueillir des larmes. Mon mari me faisait de la peine car à son âge il devrait quand même avoir un enfant qui puisse l'appeler papa. Il m'arrive de le voir le regard perdu ailleurs, mais devant moi il fait toujours le fort. Je lui dis qu'il n'a pas à jouer au dur devant moi. C'est une peine que nous partageons tous les deux. Cette situation nous le vivons ensemble. C'est notre peine à nous. Autant il me console, autant je dois faire de même. Il ne va pas être le seul à me consoler tout le temps.
*****
Agréable, tel est l'adjectif qui pourrait décrire au mieux cette nuit merveilleuse passée au bras de mon homme, passionnément monsieur ATCHADE mon mari a pris possession de chaque partie de mon corps, j'en ai tremblée de plaisir. Ce matin c'est avec une joie immense que je me rends au boulot, c'est vrai que j'ai toujours été de nature joyeuse, je suis de celles qui ne se laissent jamais abattre par les péripéties de la vie, je refuse qu'elle me terrasse, elles n'auront pas d'ascendant sur moi. Je suis une femme et les femmes en général sont fortes. Dieu nous a créés ainsi.
-Une fille a été vraiment secouée cette nuit. Tu rayonnes plus que d'habitude ce matin, mademoiselle AMOUZOU épouse ATCHADE.
-N'est-ce pas que j'en ai tous les droits possible pour le faire ? Ça, je lève ma main qui abrite mon alliance de mariage pour la remuer devant Eli en est la preuve ma chérie
- Fais toi plaisir chérie, tu es rayonnante ce matin, j'ose croire que tu as déjà été complimenté
-Et comment ? Monsieur mon mari s'en est chargé. Place au travail, j'ai des tonnes de bilans et des états de rapprochements à faire, la journée est chargée c'est la fin du mois, je dois finir mes états avant que mes supérieurs ne me passent un savon. J'ai toujours aimé les chiffres mais ces deux jours leur vue fait vriller mon cerveau, ça fait kr kr kr kr dans ma tête
-Je me demande comment j'arrive à te supporter
-Donc tu ne veux pas me supporter ? Qui va le faire à ta place ? Tu vas me supporter et bien même. Toi et moi c'est collé, même la col superglue me laisserait la suprématie et le monopôle du marché des colles.
Elinam éclate de rire, j'apprécie tellement cette fille, actuellement je sais que ça ne va pas, je la vois perdue dans ses pensées mais, elle me dit toujours que tout va bien. Je suis certaine que ça doit être un problème de foyer, je l'ai connue joyeuse mais il faut dire qu'elle perd de jour en jour un peu de sa joie de vivre c'est pour ça que j'essaie de la faire rire autant de fois que je peux dans la journée.
**EDWIGE**
Les choses ont commencé par bouger, André a passé cette nuit avec moi. C'était génial mais, je suis consciente qu'en ce moment il ne doit pas être très content de moi, vu que je n'ai pas voulu me lever tôt ce matin pour lui préparer son petit-déjeuner. Je ne suis pas du matin, je déteste quitter mon lit très tôt, mais je pense que je serai contrainte de le faire les jours où il passera ses nuits ici avec moi, histoire de le rassurer que je suis tout comme sa femme. Il pense que je ne rêve pas de la place de sa femme ? Moi aussi je désire être femme au foyer, mais je fais celle qui n'est aucunement intéressée par ce rôle,
Faux !
Je veux aussi cette place, je veux être appelée madame, je souhaite que la société me donne ce respect qu'elle a envers ces femmes qui ont la bague au doigt et qui sont dans des foyers. Elles ne sont pas mieux que moi. La société a fait au point où tu es célibataire à un âge, tu commences par faire pitié et on pense que ta vie est finie. Malheureusement, on peut beau être forte mentalement ; on craque souvent sous la pression. Sur ma montre, c'est marquée 8h30 quand je me lève du lit, je prends la direction de ma salle de bain qui est incorporée dans ma chambre pour me doucher. 9h je suis déjà prête pour me rendre à l'atelier.
*****
Mes apprentis me souhaitent la bienvenue une fois mes pieds posés dans cet espace qui représente toute ma vie. J'ai toujours aimé la couture, je ne voulais faire que ça, je pense que j'en rêvais tellement à un moment donné de ma vie que la concentration sur l'école a disparue expliquant ainsi mes échecs vers la fin de mes années scolaires. C'est un univers qui me passionne beaucoup. Je pose mon sac et sort le portable pour envoyer un message à André. Après un petit bip de sonnerie, mon portable me signale que mon message est bien envoyé. J’ai écrit un petit texte à André pour m'excuser de ce matin et lui dire que la prochaine fois ne sera pas comme ça. Bien sûr je n'ai pas dit que c'était à cause du sommeil mais je lui ai fait croire que la nuit m'avait tellement épuisée que j'ai même eu du mal à me lever à son départ pour le boulot. Il s'est plutôt confondu en excuses et m'a envoyé une petite somme pour que je puisse prendre des produits à la pharmacie pour me remettre en forme. Il faut savoir travailler ses méninges pour se sortir des situations, je le dis dans cette vie si tu n'as pas la richesse ait au moins l'intelligence car c'est un atout primordial qui te sortira de beaucoup de choses. L'intelligence débloque des situations incongrues. Je ne connais pas la femme d'André, je ne veux même pas la connaître, je n'ai pas besoin de la connaître pour l'évincer, je sais que petit à petit je me glisse dans le cœur de son mari et je finirai par avoir la totalité de ce cœur. Elle, il ne l'a pas conduit chez monsieur le maire, mais moi j'y serai. Je deviendrai Madame KRAKANI.
Parole d'Edwige, la go chic choc !