4- SONGE
Ecrit par Fidfidele
4-: SONGE
**ANTOU HAMILTON**
Mes enfants sont en train de prendre des voies qui me donnent des migraines, j'ai beau parlé, personne ne me prend au sérieux. Tous disent que j'exagère y compris mon mari. D'ailleurs lui je ne le reconnais plus, il passe son temps maintenant à courir derrière les petites filles du quartier. Quand on dit que l'argent change les gens, j'en ai la preuve maintenant sous mes yeux. Tout l'argent que notre beau fils Kenneth nous donne il utilise pour lui dans des futilités. Si ce n'est acheté des liqueurs qui coûte les yeux de la tête, c'est acheter des habits de marque pour aller draguer les petites jeunes filles du quartier. Je n'ai rien contre le fait qu'il veuille se faire plaisir, mais personne ne sait de quoi est fait demain. Nous pouvons encore nous retrouver sur la paille, quand je dis il ne comprend pas et, va jusqu'à dire que j'aime la pauvreté et c'est pour ça j'aime le mentionner dans mes phrases.
Je suis heureuse de notre situation financière actuelle, on n’est pas riche mais on ne se plaint plus du lendemain. Cet homme est une vraie bénédiction pour ma famille et moi. Kenneth nous avait créé un compte conjoint dans lequel il nous faisait des virements à la fin de chaque mois, mais l'allure que prenait les choses m'avait fait crée un autre compte uniquement en mon nom et dans une autre banque. Maintenant Chaque fois quand le virement arrive je pars prendre la moitié immédiatement et le dépose sur mon compte. Je laisse la part de jacques dans son compte et il peut faire tout ce qu'il veut avec. Il avait fait du tapage les deux premiers mois que je ne devrais pas prendre la moitié mais le quart vu que je suis la femme, je lui ai dit de bien rêver et l'avait menacé de parler à Kenneth d'arrêter les virements donc si c'est ce qu'il voulait de me dire que j'étais prête. Depuis il me laisse prendre la moitié et le reste il le gère comme il le veut.
Ce qui m'attriste dans tout ça est que lui-même sait que ces filles n'ont rien à faire de lui mais il continue dans ses bêtises. Jadis il ne m'avait jamais manqué de respect mais au jour d'aujourd'hui c'est sa tasse de thé. C'est mon petit commerce qui importe pour moi et mes enfants dorénavant. J’ai cessé d’espérer en lui pour un retour à la normal. Léon, les amis qui viennent le chercher ici à la maison ont des têtes qui ne me plaisent pas, il y en a qui ont des boucles d'oreilles, d'autres ont des dreadlocks sur la tête et certains même se comportement comme des femmes, n'en parlons pas des nombreux tatouages sur leurs corps. J’ai même oublié le terme qu'on emploie souvent pour qualifier ces hommes qui se comportent comme des femmes. J'espère que mon fils n'est pas... non non non....., je ne veux même pas imaginer ça un seul instant car ça me donne un haut le cœur. Léontine elle ne fait que sortir et rentrer tard dans la nuit, ce qui se passe dans cette maison est au-delà de ce que je pouvais imaginer. Dieu seul peut intervenir dans cette situation pour moi, pourtant je cache tout ce qui se passe à ma fille Amy, elle a déjà ses soucis de foyer avec ses fausses couches, il ne faut surtout pas qu'elle soit embêtée par ce qui se passe avec son papa et ses frères et sœurs. La nuit tombe très rapidement, je ferme ma boutique, prépare à manger et me douche pour me coucher.
*****
Je cours, cours et cours mais, j'ai l'impression de stagner à un même endroit, pire j'ai l'impression de ne même pas avancer, d'un coup je me retrouve dans un énorme fossé. Autour de moi il y avait toutes sortes d'animaux dangereux qui me dévorent du regard, j'ai des sueurs froides qui perlent sur mon front, Mon Dieu je fais comment pour me sortir de là. Je vois un tigre qui tenait un cadre entre les mains, je vois une hyène qui tenait une petite boîte en main dont je ne saurais décrire le contenu, je vois ensuite un serpent debout sur sa queue qui léchait une sorte de viandes crus. A part ces animaux je voyais d'autres reptiles et oiseaux dans le même trou mais eux ne tenaient rien en main. Chaque catégorie d'animaux avec ses semblables, Je criais mais personne ne m'entendais au vu de la profondeur du trou. J'étais tétanisée sur place et j'avais comme la bouche cousue car à un moment donné je ne pouvais plus l'ouvrir pour crier, je me sentais muette !
Blood of Jesus!
Me voici qui sursaute de mon lit ainsi, Seigneur Jésus-Christ je dis une fois encore. J'ai eu peur C'est quel rêve je viens de faire? Je saisis mon téléphone et regarde l'heure
Minuit 30minutes!
Dieu, pourquoi un rêve pareil à telle heure de la nuit ? Qu'est-ce que ça peut bien signifier ?
Je ne suis pas une fervente chrétienne je le reconnais mais, si aussi vrai que le nom de Jésus sauve comme dans les films nigérians, je ne perds rien à prononcer aussi ce nom. Ce rêve est d'une incompréhension totale, mais après tout ce n'est qu'un rêve, rien de bien grave. Je me rendors très rapidement car le lendemain je vais très tôt au marché acheter de la marchandise.
**ELINAM**
Je quitte le boulot comme à mon habitude et pars chercher mon fils chez ma mère.
-Ma fille tu maigris un peu, qu'est ce qui se passe ?
-Ah maman, les aléas de la vie, est ce qu'on peut y changer quelque chose ?
-Je ne suis plus toute jeune Eli. Ne soit pas pensive au point de me faire une crise cardiaque. Je n'ai plus la force nécessaire dans mes bras pour m'occuper de Vivien, avant tout pense d'abord à ton fils et à ton mari. Ils n'ont que toi comme je t'ai aussi tu m'écoutes ?
Mon mari ? Si je devrais plus penser à lui, il y a longtemps que je serai déjà bien allongé dans un cercueil. Il est la base de tout ce qui se passe dans ma vie, d'ailleurs c'est lui mon problème. Si seulement il n'avait pas changé. Tout était parfait pourtant.
-J'ai compris maman, on se dit à demain.
Je lui fais la bise et je rentre avec mon fils. C'est la fin du mois, j'ai eu mon salaire et donc j'ai fait le ravitaillement pour la maison. Ce soir je prépare un bon couscous à mon petit chéri avec du poulet bien braisé. L'être humain ne peut pas souffrir durant tout un mois et ne pas bien manger après avoir reçu son salaire. Au moins les premiers jours suivant le paiement des salaires, il faut quand même oublier les soucis quotidiens et se faire plaisir. Il est 20h et j'entends la voiture de mon mari klaxonner. C'est un miracle ? André à la maison à cette heure ? Ah louons le Seigneur !
Je me dépêche d'aller l'ouvrir et lui souhaite la bienvenue
-Merci !
C'est du bout des lèvres qu'il me répond. Au moins il a pris la peine de me répondre, vu comment on s'était séparé hier nuit.
-Papa, bonne arrivée. Tu m'as ramené des biscuits ?
-Plus que ça mon champion, il y a aussi des bonbons et du chocolat pour toi
-Merci papa !
Il se jette dans les bras de ce dernier qui est tout content de lui faire des câlins. Ce tableau c'est ce qui fait mon bonheur parfois au-delà de ce méli-mélo qu'est devenue ma vie.
-Tiens, je t'ai payé ça !
-Merci !
Il me tend un sachet que je réceptionne avec joie, qui sait si ce n'est le retour de l’André dont je suis tombé éperdument amoureuse ? C'est toute souriante que j'ouvre mon paquet avant de découvrir le contenu
-Puis je te parler s'il te plaît ?
-Il y a un souci ?
-J'aimerais juste te parler, et pas devant Vivien
-Ok !
Je me dirige vers la chambre pour pouvoir lui demander des explications. C'est au bout de dix minutes qu'il se ramène
-André, tu es sûr d'avoir pris la bonne taille pour moi ?
-Je fais du 28 et tu me prends du 32?
-Oh, je n'avais pas fait attention, pourtant j'avais bien dit 28!
-Ne me prend pas pour une idiote, n'insulte pas mon intelligence. Tu as toujours fait attention à ces détails quand tu voulais me faire un cadeau, d'aussi loin que je me rappelle, tu ne t'es jamais trompé !
-Tu insinues quoi par-là ?
-Que tu as échangé avec ta maîtresse sans le savoir !
Viam !
Une gifle atterrie sur ma joue gauche !
-Quelle idée absurde ? Mais d'où sors-tu que j'ai une maîtresse ? Tu vois comment je me tue à la tâche ? Je pars très tôt le matin au boulot et reviens très tard dans la nuit. Je fais tout ça pour vous assurer une meilleure mode de vie, et c'est ce que tu penses de moi ?
-Tu m'as giflé ?
-Oui, et je le ferai à chaque fois que tu me sortiras des bêtises de ce genre !
-Je ne sais pas pourquoi tu caches le fait que tu as une maîtresse, si toi-même tu fais tout pour que je sois au courant de son existence. Ce soir tu as osé lever la main sur moi ? Depuis toutes ces années passées ensemble, depuis cette crise que nous traversons au sein de notre couple, ce soir tu as décidé d'aller encore un peu plus loin ?
Plus les jours passent, plus la situation s'envenime avec mon mari. Je ne voulais pas l'admettre mais je pense que je suis en face d'une maîtresse qui veut me prendre mon mari. Elles ne sont pas plusieurs comme j'ai pu le penser à un moment, il y a une et une seule. Elle veut soit ma place, soit devenir ma rivale. Il faut que je réagisse dorénavant avec tact. Je dois d'abord la connaître sans qu'elle ne sache. Elle a voulu que je sois au courant de son existence, maintenant je le suis. J’ai deux options qui s'offrent à moi: Soit J'aimerais voir jusque où mon mari serait prêt à aller avec cette fille, soit je joue mes cartes pour l’évincer au plus vite. Jamais André n'aurait levé la main sur moi, je ne le croyais pas capable d'arriver à de telles extrémités
-Merci pour le cadeau, mais je n'en veux pas, tu peux le retourner à la boutique si c'est vraiment de là où provient l'erreur !
-Cette nuisette ne te ressemble même pas, je ne sais pas pourquoi je te l'ai acheté. C'est comme mettre un chien dans un magasin de chaussures ! Il ne pourrait rien faire mis à part aboyer. Il faut juste dire que cette nuisette est trop sexy pour ta personne !
En réalité, il sait où piquer pour que ça me fasse mal. C'est vrai que je ne suis pas porté sur la mode. Les nouvelles tendances ce n'est pas à tout que j'adhère. Il y en a qui ne me correspondent pas, comme cette nuisette avec pour seul dessous un string. Je n'ai jamais porté ce bout de fil de ma vie, je ne sais pas comment font les gens pour être à l'aise dedans. André le sait et il m'a toujours accepté comme ça. Pourquoi alors vouloir me blesser ? Il ressort de la chambre, je le suis pour pouvoir nous servir à manger car mon fils doit bientôt aller au lit. Une fois le repas servi, André mange tellement avec appétit, on ne dirait pas qu'il vient de lever la main sur moi et me traiter de chienne. Moi par contre le repas que j'ai préparé avec appétit, je n'arrive pas à le manger. Sans m'en rendre compte une larme s'échappe de mes yeux
-Maman tu pleures ?
-Non mon chéri !
Je fais vite de revenir à moi et de faire bonne figure
-Mais si maman, regarde la larme a coulée sur tes joues
-Oh, je ne savais pas, ça doit être un de mes cils qui m'est rentré dans les yeux
-Papa, pourquoi maman pleure ? C'est toi qui lui as fait de la peine ?
-Non champion, maman ne pleure pas, maintenant concentre toi sur ton repas.
*****
Une fois tout débarrassé, je prends ma douche et en sortant
Viam !
Je reçois une autre gifle sur la même joue, une gifle surprise qui me fait perdre l'équilibre et me fait glisser sur le carreau de la chambre puisque j'étais encore toute mouillée. Seigneur ma cheville !
-Écoute femme, ne joue pas à ce jeu avec moi, je te préviens que c'est toi qui sera la perdante, n'ose plus jamais mêler mon fils dans tes bêtises. Il te semble bon de pleurer? Va le faire ailleurs !
-Ma cheville, aide moi à me relever s'il te plaît. Au bord des larmes j'implore l'aide d'André mais il n'en fait rien, il sort et claque fortement la porte. Je fais comment pour me lever, j'ai l'impression d'avoir cassé mes os, petit à petit je me traîne au sol pour arriver à toucher le bord du lit. Une fois fait je m'appuie sur les bords et essaie de me lever quand de nouveau
BAM !
Je tombe encore, et aggrave encore plus l'état de ma cheville. Je ne peux plus me tenir debout !
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