30.

Ecrit par natacha

********************** Elliot Chabi ****************
J’ai la tête ailleurs et je n’arrive pas à me concentrer sur les documents que j’ai devant moi. L’appel de ma petite Gemma m’a bouleversé. Et je ne peux pas me permettre de voyager encore maintenant. Même si je fais confiance à Matthieu pour prendre soin d’elle j’aurai voulu être à ses côtés dans un moment pareil. Je l’ai sentie tellement désemparée au téléphone. Elle pensait qu'on lui en voulait mais pas du tout. Sa mère et moi avions compris qu'on devait lui laisser le temps de digérer et espérer qu’elle revienne vers nous d’elle-même. Dieu merci elle l’a fait même si j’aurai préféré que ce soit dans d’autres circonstances.

Les coups frappés à la porte de mon bureau me tirèrent de mes pensées.
Moi : Oui ?
Ma secrétaire : votre rendez-vous de 14h est là M. Chabi.
Moi : ok. Faites-le entrer.
Ma secrétaire : d’accord monsieur.
Quelques secondes plus tard Lionel fait son entrée dans mon bureau.
Lionel : bonjour Elliot.
Moi : bonjour Lionel. Prends place je t’en prie.
Lionel : merci.
Je le laisse s’installer avant de prendre la parole.
Moi : on ne va pas tourner autour du pot. Où est ce qu’on en est ?
Lionel : on peut déjà commencer à mettre ton plan à exécution.
Moi : ok. Demande à ce qu’on fasse des contrôles a titre officielle dans toutes les entreprises de Christophe et assure-toi qu’ils trouvent toutes les irrégularités que nous avons trouvé. Fais ressortir de l’ombre tous ses enfants non reconnus et dont son épouse n’est pas ou courant. Et fais-le surveiller. Il sera tellement occupé à régler ses problèmes qu’il ne verra pas venir le gros coup qui va le mettre KO. Il a voulu s’en prendre à Gemma. J’espère qu’il est prêt à assumer.
Lionel : ok ! Et voilà ce que tu m’as demandé sur Amanda.

Il me tend un gros dossier qui contenait toute la vie d’Amanda.
Avant de décider quoi que ce soit en ce qui la concerne je dois d’abord savoir où je mets les pieds.
Moi : Bien. Merci Lionel.
Lionel : je t’en prie. Je te dois bien ça.
Il se leva pour prendre congé.
Lionel : moi j’y vais alors.
Moi : ok. On s’appelle pour faire le point dans quelques jours.
Lionel : D’accord. Bonne journée Elliot.
Moi : merci. A toi pareillement Lionel.
On s’échangea une poignée de main et il s’en alla.
Lionel était un ami de longue date que j’avais aidé pendant un moment difficile qu’il traversait et que tout le monde lui avait tourné le dos. Ah les amis. Tu ne les reconnais que quand tu te trouves au fond d’un puits et que tu soulèves la tête pour voir qui te lance une corde pour t’aider à t’en sortir.
Je fis un effort pour me concentrer sur ces documents. Il faut bien que j’avance.

********************* Alan *****************

J’étais là à tourner comme un lion en cage malgré le regard que me lançait mes parents qui avaient décidé d’être là pour l’opération de Gemma. Et je ne saurai dire depuis combien de temps on attendait. J’avais l’impression d’avoir perdu la notion du temps.
Papa : tu me donnes le tournis.
Maman : laisse-le tranquille. Tu ne vois pas qu’il est inquiet ?
Papa : et nous on ne l’est pas ?
Moi : je vais prendre l’air.
Je me dirige vers la sortie afin d’avoir plus d’espace pour mes va et viens.
Je finis par me poser sur un banc à l’extérieur et je dirige mon regard vers le ciel.

Moi : Seigneur Dieu ne m’enlève pas cette femme merveilleuse que tu m’as donné la grâce de rencontrer. C’est vrai que j’ai déconné et je te demande pardon pour ne pas avoir su prendre soin de ce trésor que tu m’as donné. Mais tu connais mon cœur, et tu sais que je l’aime. Alors permet-moi de me rattraper et garde la en vie.
Je me sentis plus soulagé et plus confiant après cette petite prière et je retourne attendre, assis auprès de mes parents.
A peu près une heure plus tard je vois le docteur en charge de Gemma, s’approcher de nous.
Papa : Alors docteur ?
Docteur : l’opération s’est bien passée. Et on s’assurera qu’il n’y est aucun problème post-opératoire.
Papa : merci docteur.
Moi : quand pourra-t-on la voir ?
Docteur : dans quelques instants. Le temps qu’elle soit installée en salle de réveil.
Nous : merci docteur.
Docteur : je n’ai fait que mon travail.
Et il s’éloigna de nous.
Dieu merci !
Une trentaine de minutes plus tard on put se rendre à la chambre de Gemma.
Elle semblait pale. Mais j’étais maintenant certain qu’elle reprendra des couleurs bientôt.
Elle nous voit et sourit.
Je m’approche d’elle et lui prend la main avant de la fixer durant un long moment. Je n’avais pas besoin de parler. On se comprenait. J’étais heureux de retrouver ma femme. Car oui c’est ma femme.
C’est le raclement de gorge de papa qui nous fait sortir de notre bulle.
Papa : les amoureux ! vous nous avez oubliés ?
Maman : Alors gemma comment tu te sens ?
Gemma en chuchotant : Comme quelqu’un qu’on vient d’opérer.
Papa : c’est bon signe.
Les parents restèrent encore un moment avant de prendre congé. Sandrine avait dit qu’elle passerait l’après-midi. Papa avait eu la gentillesse de m’accorder le reste de la semaine.
Après le départ des parents Gemma s’était encore endormie je me suis contenté de lui tenir la main et de la regarder dormir.

******************** Gemma **************

Je venais de terminer ma conversation avec Jason qui prenait de mes nouvelles. Je prends ma tablette et me mets à jouer à candy crush en attendant la visite d’Alan.
Ma convalescence se passe bien. Tout le monde était aux petits soins et papa m’appelait tous les jours.

Mais je m’ennuie tellement. Je ne voyais les infirmières que quand il était l’heure de mon traitement.
J’étais impatiente de voir mon bébé.
Quelques instants plus tard de légers coups frappés à ma porte me font lever la tête.
Mon bébé est là. Il s’approche de moi et me fait un smack.
Moi : bonjour chou !
Alan : bonjour bébé ! tu vas mieux ?
Moi : oui ! si cet anévrisme ne m’a pas tué c’est l’ennui qui va le faire.
Alan : ravi que ton sens de l’humour soit au rendez-vous.
Je lui souris.
Moi : et ta journée ?
Alan : Elle était fatigante. Je dois rattraper mon retard.
Moi : ok chou.
Alan : Encore quelques jours et tu seras démis ! tu iras restée chez les parents ?
J’avais compris le sous-entendu derrière sa question. Je sais qu’il aurait voulu que je vienne plus tôt chez lui. Mais je n’y ai pas encore pensé.
Moi : je ne sais pas encore.
Alan : ok.
Il passe le reste du temps à me faire rigoler en me racontant des trucs tordus sur son adolescence.
Je finis même par m’endormir sans m’en rendre compte en sa présence.
Les jours se succédaient et se ressemblaient. J’avais déjà eu mon injection de la journée et on me libère dans 3 jours. Après je viendrai une fois par mois pour un contrôle.
Alan ne pouvait pas passer en soirée et il avait donc décidé de passer à sa pause à midi.
J’étais en train de somnoler les yeux entrouverts en attendant Alan quand je vis un infirmier se glisser discrètement dans ma chambre. Et sa manière de regarder autour de lui comme s’il surveillait quelque chose m’intriguait. Peut-être qu’il a cru que je dormais.
Il s’approche de moi tout en regardant toujours de lui et quand il fut proche de mon lit il sort une seringue de sa poche et essaye de l’injecter dans ma perfusion.
C’est à ce moment que je comprends que cet homme était louche.
Moi : mais qu’est-ce que vous faites ?
Il sursaute et baisse son regard vers moi.
Infirmier : votre injection.
Moi : elle est déjà faite.
Infirmier : euh… Nous avions oublié celle-là
Moi : Ah bon ?! Attendez j’appelle l’infirmière.
J’allongeais déjà ma main pour appuyer le bouton quand il s’en saisit et le bloqua !
Infirmier : NON !
Ooooooh ! il sort d’où celui-là ?
Il essaye de m’injecter directement son truc quand je me mis à crier.
Moi : AU SECOURS AU SECOURS !!
La porte s’ouvre à la volée sur Alan qui semblait perdu par la scène qui s’offrait à lui.
L’infirmier me relâche et s’enfuit en bousculant Alan.
Mais qu’est-ce qui vient de se passer là ??!

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