30

Ecrit par Plénitudes by Zoé

Chapitre 30 :


Alors les amis, avant de commencer ce chapitre j’aimerais remercier chacun de vous du fond du cœur de me suivre tout le long de ce pari qu’est cette toute première chronique. Malgré les longues pauses, le rythme de parution complètement au gré du vent et j’en passe. Comme vous l’avez remarqué, je ne voulais pas raconter n’importe quelle histoire mais une qui édifierait et dont les personnages seraient des exemples (mais pas tous hein, la maison décline toute responsabilité si jamais vous vous faîtes engrosser pour retenir un homme comme Nadège ou vous mettez nues devant un homme mesdames), pour vous comme pour moi, dans la vie de tous les jours.

Nous avançons lentement mais sûrement vers la fin, encore un peu plus d’une dizaine de chapitres environ et je vais faire mon possible pour que nous puissions le finir avant la fin de l’année. Ça nous fera des vacances à tous. Bisous mes gens.


**** Marla ****


Cinq longs mois que je suis à Lomé et je n’ai trouvé qu’un stage bénévole d’un mois à l’institut national d’hygiène. Même si tout se passe bien, ça entraîne des frais assez lourds pour le déplacement, la nourriture et j’en passe. Le point positif c’est que mon église n’est pas trop loin et je peux y passer directement après le stage pour la formation 101 les mardis et les vendredis pour l’Atmosphère de Miracles, j’y suis même souvent bien avant l’heure ce qui me permet de me mettre dans le bain. Je me souviens qu’avant de trouver ce stage j’avais fait cette prière : « Seigneur, ta Parole dit en 2 Tessaloniciens 3 :10 SI quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus ; et en Proverbes 16 :3 Recommande à l’Eternel tes œuvres, et tes projets réussiront. C’est l’un de tes préceptes que de travailler pour manger Seigneur, je ne veux qu’une chose Père, ne pas rester dans l’inaction et mériter mon pain quotidien alors mon Père, ouvrez les portes du travail pour moi et que je trouve quelque chose à faire de mes dix doigts. Père, je te recommande ma recherche comme je te recommande toute chose de ma vie et te remercie car je suis sûre d’avoir été exaucée. A toi soient la gloire, l’honneur, la louange et l’adoration pour toujours et à jamais. Amen »


Ma solitude forcée avait fini par me coller à la peau mais dans cette église il y a une telle communauté entre frères et sœurs que je ne me sens plus seule. Je me suis faite quelques amies avec qui je traîne souvent après le culte et c’est juste extra. Le point négatif, c’était que voilà ce n’était encore qu’un stage et que ma situation familiale ne faisait qu’empirer. 


Ma mère m’en faisait voir de toutes les couleurs à tel point que je passe tout mon temps ou presque dans la prière pour que Dieu me donne la force de supporter cette situation et de ne jamais plus m’énerver après elle et hausser le ton, ni me sentir dans le droit de lui manquer de respect parce qu’elle me fait du mal. Dieu est le défenseur des innocents or quiconque rend le mal qui lui a été fait n’est plus innocent car il a fait lui-aussi le mal c’est ce que je crois. Alors chaque soir avant de me coucher, je demande au Seigneur de me laver de tous mes péchés et je plaide les mérites du sang de Jésus qui agissent sur mes projets, mon travail, ma famille et moi-même.


Il est étrange de constater que lorsque Dieu agit en toi, il ne change pas les circonstances (pas lorsqu’il travaille sur ta personnalité), mais il change ta manière d’appréhender et de réagir face à ces circonstances. Et dans ces cas-là tu es même le premier surpris. C’est étonnant à quel point on peut ressentir une paix inébranlable au beau milieu de la tempête. Que le Seigneur en soit loué !


**** Nadège ****


Je repousse mon ordinateur et tire ma chaise de bureau en arrière. Je m’extirpe lourdement du bureau et me dirige vers la salle de repos. J’y laisse toujours une boîte de biscuits chaque matin à mon arrivée et il y a mon nom dessus alors personne n’y touche. Et une brique de jus de fruits dans le réfrigérateur de la salle de repos. Je ne peux pas survivre à une journée sans mes en-cas. Je salive déjà d’avance quand j’entre dans la salle avant de stopper net.


Ruben est debout devant le réfrigérateur ouvert, (ce qui m’étonne parce qu’on ne le voit jamais à nôtre étage) une brique de jus de fruits dans la main qu’il porte à sa bouche pour boire directement au goulot. Mes yeux ne peuvent se détacher de ses lèvres fines et fermes d’où perle une goutte de jus lorsqu’il repose la brique dans le frigo. Je regarde sa silhouette élancée, sa chemise violette impeccable rentrée dans un pantalon gris anthracite bien repassé qui débouche sur des mocassins de couleur noire. Il était simplement à croquer. 


Il a dû sentir qu’on le regardait avec insistance parce qu’il s’est passé la main sur la nuque et s’est subitement retourné. Je n’ai pas eu le temps de détourner les yeux qu’il m’a lancé un sourire renversant. Mais c’est qu’il se sait beau le mec. Je fais celle qui n’a rien remarqué et m’avance droit devant moi en direction de ma boîte de biscuits. Je les saisis et me dirige vers le réfrigérateur, Ruben me cède la place, et quelle place ! Il s’est décalé d’à peine quelques centimètres de sorte que je l’effleure en me penchant pour chercher ma brique de jus. J’ai été un instant distraite par son parfum. Je me secoue intérieurement pour reprendre contenance et là le choc ! La brique de jus que ce type buvait tout à l’heure était la mienne.


Je me redresse immédiatement pour me tourner vers lui et se faisant je me retrouve nez à nez avec son coup. Je relève la tête et me précipite en arrière pour ne pas me retrouver emprisonnée par son parfum. 


Moi (me raclant la gorge) : Ce jus de fruit… était à moi.

Ruben : Bonjour Madame ?

Moi (immédiatement) : Mademoiselle, Nadège Traoré (lui serrant la main)

Ruben (retenant ma main dans la sienne) : Enchanté, Ruben TAL (Eh oui j’ai senti les majuscules dans son nom bref), pour vous servir.

Moi (me raclant la gorge) : Oui mais pour mon jus ?

Ruben (souriant) : Je m’en excuse Mlle, j’ignorais qu’il vous appartenait, j’étais venue apporter un document à M. Senghor et je me suis arrêté ici un instant pour boire un peu. Vous savez quoi ? Laissez-moi vous inviter à prendre un verre à la descente pour me faire pardonner.

Moi (sourire) : Je ne peux pas aujourd’hui, je dois passer récupérer mon fils chez son père avant de rentrer me reposer.


J’ai fait exprès de parler de mon fils et de ma situation complexe avec son père dans la même phrase. Carl est ma vie maintenant et je ne ferai pas défiler des hommes chaque fois devant lui. Alors Ruben doit savoir dans quoi il s’engage, si bien sûr il veut s’engager.


Ruben (sourire) : Il peut se joindre à nous lui aussi, je connais un coin sympa où ils ont des jeux pour enfants, nous pourrons nous poser et discuter un peu.

Moi (surprise) : Euh… D’accord. Rendez-vous à 18 heures au parking nord.

Ruben : Je ne le manquerais pour rien au monde.


Ah là c’est sûr, je fonds complètement. On en fait encore des hommes comme ça ? Ah ouais…


**** Ruben ****


Vous croyiez vraiment que c’était le hasard pour que Nadège et moi nous soyions rencontrés dans cette salle de repos au moment où il n’y avait personne ? Finalement la stalker ces derniers mois m’a bien servi. Je savais donc que tous les jours aux alentours de 11 heures, elle se rendait dans la salle de repos de son étage, mangeait des biscuits et buvait du cidre de pomme la plupart du temps mais parfois du jus d’orange.


Alors aujourd’hui, je me suis préparé en conséquence. Au lieu de demander à ma secrétaire de porter le document à M. Senghor, j’y suis allé moi-même juste avant 11 heures et ai attendu qu’elle sorte de son bureau pour aller me placer devant le réfrigérateur, sortir sa brique de jus et le boire directement au goulot. J’ai en plus apporté un soin tout particulier à ma tenue aujourd’hui et mélangé deux parfums Axe pour la faire succomber. Qu’est-ce qu’on ne ferait pas quand on est amoureux ? Même Colombo a menti.


En attendant, mission accomplie, j’ai un rendez-vous avec elle ce soir. Je suis tellement content que j’en suis tout content tout le reste de la journée. Et dire que j’ai failli abandonner, je ne l’ai pas fait uniquement parce que je l’ai entendu au téléphone avec M. Diop le lendemain du jour où je les ai vus au parking et j’ai compris qu’ils n’étaient plus ensemble. J’ai alors décidé de passer à l’action.


Il est 17h50 et je range tout pour être au parking avant Nadège. J’étais mort d’impatience tellement que depuis 16 heures je ne pouvais plus me concentrer mais il fallait que je me la joue cool et décontracté. J’arrive dix minutes avant elle et lui ouvre la portière de ma voiture à son arrivée. Je contourne ensuite la voiture et m’installe côté conducteur. On démarre ensuite et l’atmosphère est bon enfant dans la voiture. Discuter avec elle est un vrai plaisir, elle est très intelligente dis donc.


Nous récupérons le petit Carl chez son père et ce dernier m’a lancé un regard en mode « tu te tiens à carreau avec la mère de mon enfant » auquel j’ai répondu avec un signe de tête qui voulait dire « message reçu cinq sur cinq ». Je crois que c’est le début d’une belle histoire entre Nadège et moi.


**** Nathaniel ****


Je sors de la base, mon sac à l’épaule et mes lunettes sur le nez, je viens officiellement de poser ma démission et je dois dire que c’est un gros poids en moins sur mes épaules. Olivier m’attend dehors dans mon 4x4, je range mon sac à l’arrière et m’installe côté passager. J’en avais parlé à Sabine mais je ne lui ai pas dit que je comptais le faire si tôt. Elle va être drôlement surprise. Je ne veux pas qu’elle épouse un militaire mais un pompier alors j’aimerais finir ma formation avant le mariage. Elle sera tellement fière j’en suis sûr.


Olivier (sourire) : Yo

Moi (répondant à son sourire) : Yo frérot

Olivier : Qui est ton frère ? Les célibataires ne sont pas frères avec les hommes fiancés et pères de famille.

Moi (rire) : La jalousie ne te va pas du tout.

Olivier : Tchip

Moi (explosant de rire) : Tu tchip mais tu refuses d’être mon frère. Ah les Blancs…

Olivier (rire) : C’est ça moque-toi bien.

Moi : C’est ma faute si tu es hilarant ? C’est d’ailleurs un compliment.

Olivier : Silence on ne parle pas au chauffeur. Tu me distrais.

Moi (rire) : On aura tout entendu. Qui a commencé cette conversation ?

Olivier (changeant de sujet) : Comment va Sabine ?

Moi : On ne s’est pas beaucoup parlé dernièrement, j’étais plutôt occupé mais s’il y avait un souci elle me l’aurait dit donc je pense qu’elle va bien. Et Reine ?

Olivier (yeux ronds) : Quelle Reine ?

Moi (sourire en coin) : La seule et unique devant laquelle tu as eu tellement de mal à te retenir…

Olivier : Je savais que je n’aurais pas dû te parler de cette histoire, faux frère.

Moi (rire) : Plus sérieusement, tu n’as toujours pas de nouvelles concernant ta vision ?

Olivier (soupire) : Non aucune, et ça commence à faire long quand même.

Le Fardeau des Autre...