- Vraiment, sœur Wali, ton cas est très préoccupant. Il faut qu'on lance rapidement un programme de veillée de prière. Laisse-moi organiser ça et je t'appelle dès qu'on pourra passer chez toi d'ici quelques jours.

- Chez moi? Heu... en fait comme je n'en n'ai pas encore parlé à mes parents je crains que ce ne soit pas possible à mon domicile.

- Ah mais si tu dis que la première fois que tu t'es retrouvé dans ce village c'était chez toi, c'est peut-être qu'il y a quelque chose la bas. On ne peut pas aller ailleurs.

- Mais peut-être qu'elle pourrait venir dormir à la maison cette nuit, comme ça si rien ne se passe c'est qu'effectivement il y a quelque chose chez elle. Proposa Alida

- Oui c'est plutôt une bonne idée, vous pouvez faire cela.

- Mais mais... Si je me retrouve à nouveau la bas et que je me retrouve coincé dans leur initiation, je fais comment ?!?

- Tu ne dois pas laisser place à la peur sœur Wali, le Seigneur est à tes côtés, en cas de danger il te suffit de l'invoquer. Si ça peut te rassurer, je vais te lister des passages de la bible que tu pourras lire pour renforcer ta foi avant de te coucher.

- D'accord...

- Très bien, nous allons prier alors

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- Pfff, j'ai oublié de prendre ma brosse à dent à la maison

- Ce n'est pas grave j'en ai de rechange. Tiens elles sont là.

- Ok merci.

Je suis à Mingara chez Alida. Elle vit avec sa mère, son beau père et ses deux petits frères de sept et dix dans une jolie petite maison de trois chambres. Après avoir passé un peu de temps avec sa mère, nous nous étions retirés dans sa chambre pour nous reposer.

- Ah, dès que j'en aurai les moyens, je me barrerai d'ici

- Oh ! Pourquoi ? Tu n'es pas bien ici ?

- Ah c'est compliqué. Je n'ai pas envie de causer les problèmes dans le couple d'autrui.

- Autrui comment ? Tu parles qui ? Ta mère et ton beau-père ?

- Hum... mais laisse tombé. Comme tu as fini, je vais à la douche la.

- Toi la, tu commence à faire un peu trop de cachotterie...ce n'est pas parce que j'ai mes problèmes que je ne peux pas t'écouter hein.

- Ça n'a rien à voir. Ne t'inquiète pas, on en parlera

Bip Bip

Ah mon téléphone ! Depuis ce matin je ne l'ai pas sortie de mon sac. Moi aussi hein...j'exagère.

5 messages non lus.

Oh ?!? Qui peut m'envoyer autant de message ? Depuis que j'ai changé de numéro, suite au harcèlement que j'ai subit après ma folle soirée, peu de personne pouvait me contacter.

13.42 [Ya Kinta] : Wali, tantine Shany m'a dit que ta copine voulait des produits. Appelez moi dès que vous êtes dispo.

Hum maman aussi, trop pointue !

15.01 [Andry] : Je viens d'avoir le retour de mes inscriptions. Je vais en Tunisie la semaine prochaine waliiiii !

Ah ! Trop bien. Andry venait d'avoir son bac C avec mention, et comme dans cette famille si on doit sortir du pays pour poursuivre nos études on ne quitte jamais l'Afrique, il avait du décliner toutes les inscriptions des grandes école en occident et attendait encore le retour des universités africaines. Bon je l'appellerai demain.

20.01 [Maman] : Tu as oublié ta brosse à dent maman, tu veux que je te l'apporte ?

RRhhho elle veut venir où ?

21.07 [Maman] : Je viens d'avoir la maman d'Alida, elle a dit qu'ils ont des brosses à dent la bas. Donc c'est bon, je ne viens plus.

Pfff, qui t'avait même demandé? J'adore ma mère mais... des fois elle abuse!

23.25 [Ize] : Coucou ma chérie, désolée pour le silence on a eu trop de galère en rentrant je t'expliquerai. J'ai vu tous tes appels, on va bien ne t'inquiète pas. Je t'appelle demain. Bisous.

Ah ok c'est top.

Pourquoi j'ai l'impression que j'oublie quelque chose ? Ah oui... il faut que je le lui donne mon nouveau numéro... après les derniers souvenir qui me sont revenu en mémoire, je dois avouer que je suis assez troublé par le personnage...

23.37 [Moi] : Hey ! Je ne sais pas si tu as essayé de me joindre mais comme j'ai changé de num, je te donne le nouveau...

23.40 [Lui] : Heu... c'est qui en fait ?

23.42 [Moi] : Aaliyah...

Dring Dring...

- Allo...

- Bonsoir toi, ca va ?

- Oui oui, et toi ?

- Pas vraiment, mais ce n'est pas grave, je m'en sortirais je suis un grand garçon.

- Qu'est-ce que tu as ?

- Pourquoi tu me demandes ?

- Ben je ne sais pas, peut être qu'en parler pourra te soulager...

- Merci docteur, mais étant donné qu'on ne se connait pas vraiment... je ne pense pas que me confier à toi soit un facteur déterminant dans la résolution de mes problèmes.

- O.K.A.Y ! Touchée...

- Ah ah ah, tu vois ce que ça fait maintenant !

- Hum . Je t'ai déjà dis que j'étais désolée. Dis-je d'une voix boudeuse

- Désolée pour quoi au juste ?

- Bah pour ma maladresse dans ma façon de parler.

- D' accord. Donc tu es désolée sur la forme et pas sur le fond c'est ça ?

- Heu...

- Ah ah ah, laisse tomber je te fais marcher. Alors, bien rentré dans ton village de Masuku ?

- Franceville n'est pas un village mais une ville Monsieur ! Et oui je suis bien rentrée.

- Zut, j'avais espéré secrètement que tu restes plus longtemps. Mais tu ne nous auras vraiment pas laissé plus de temps...

- Plus de temps pour... ?

- Pour nous connaitre davantage.

- Heureusement qu'on n'a pas besoin de se voir pour se parler.

- Oui mais ce n'est pas pareil...enfin, je n'ai pas d'autre choix de toute façon.

- Oui en effet, bon il se fait tard, je vais te laisser.

- Tu vas déjà dormir ?

- Oui, oui. Dis-je rapidement, en entendant le bruit de la porte de la douche, signe qu'Ali était de retour.

- Ok, bonne nuit Aaliyah

- Bonne nuit.

Clik

Alida ouvrait la porte de la chambre au même moment.

- Tu parlais avec qui ?

- Heu... maman.

Pourquoi je mens ? Je n'ai pas envie qu'elle m'embête avec cette histoire. Tout le monde a envie de me caser, mais si j'ai envie de rester seule est-ce un drame ? Tchiup

- Hum, au moins le bébé des autres oh !

- Oui, je suis le bébé de ma mère, il faut me laisser.

- Pardon oh ! Qui t'a attrapé ? Viens on va prier avant de se coucher.

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Cocoriccooo ! Cocoricoooo !

Les yeux fermés, mes autres sens sont en alerte.

L'ouïe... j'entends ce coq, des gouttes d'eau qui tombent à ma gauche et à ma droite les pas de personnes qui marchent à proximité de la où je suis ...allongée.

Le touché... J'ai mal au dos et j'ai froid. Je tâte autour de moi, punaise ! On dirait que je suis sur une natte au sol. Non, non, nooonnn !

L'odorat... l'air est humide, ca sens la pluie. Portant mes doigts à mon nez, je sens la terre.

Pfff mon dernier espoir de me trouvez ailleurs que ce à quoi je pensais viens de s'effondrer

Seigneur ! Regarde ton enfant ooohhhh !

Ouvrant les yeux, je me retrouve dans la case dans laquelle je m'étais couchée la veille.

Je crois que c'est acté, je vis une vie parallèle. Mais c'est quoi ce truc de fou ! Quand on rêve, on ne se retrouve pas deux fois au même endroit. Peut être que comme Alida dit, je sors en vampire sans savoir alors ?

- Bonjour Zurico !

- Je t'ai déjà dit que je m'appelle Wali.

- Hum. Lève toi, je vais t'aider à te préparer.

- Me préparer pour quoi?

- Je te l'ai déjà dit, nous devons t'initier...

- Ah non hein! Je ne veux pas entrer dans vos histoires de sorciers la hein. Je crois en Dieu, et je ne veux en aucun cas être mêlé à vos choses occultes. Je ne sais même pas comment ni pourquoi je me suis retrouvée ici alors, laissez moi tranquille!

- Ah ah ah. Je ne sais pas à quoi tu fais allusion mais, moi je te parle d'initiation aux uses et coutumes du village, vu que tu prétend venir de la ville, je pense que te rappeler les règles du village te sera bien utile.

- Ah... je pensais que... Enfin, j'ai cru que vous deviez faire une cérémonie, me faire manger des trucs bizarres ou je ne sais pas trop quoi.

- Hum, je ne sais pas où tu penses être tombé mais je te le répète, tu es ici chez toi, tu n'as rien à craindre de nous, bien au contraire. Vient, il a cessé de pleuvoir, on peut aller à la rivière puiser l'eau.

- Je me lève et arrange mon pagne qui s'était défait. En sortant de la case, je remarquai que tout le monde était affairé. Les femmes étaient aux champs, les hommes ramenait du bois pour le feu certainement, d'autres réparaient la toiture de case. D'ailleurs...

- J'ai entendu de l'eau couler dans ma case, tu penses que quelqu'un pourra venir réparer la fuite.

- Ne t'inquiète pas pour ça, ton promis s'en chargera à son retour.

Je stoppai net ma marche, elle a dit quoi la?!?

- Je te demande pardon, je n'ai pas bien compris ce que tu as dis.

- J'ai dit que ton futur mari va s'occuper de la fuite.

- Mon... mon.. quoi?!? C'est quoi encore ce délire? Qui... qui... a décidé que... de ça?!?

- Hum. Tu as encore beaucoup de choses à apprendre. Mais tu pourras en discuter directement avec lui. Ils sont allés à la chasse depuis 5 jours, ils ne devraient plus tarder.

Mais, mais, non mais je rêve la ! Aïe, non je ne rêve pas mais, mais pfff je préfère ne plus rien dire. Pitié Seigneur regarde ton enfant !

Je longeais un sentier au milieu de la forêt derrière... Heu... D'ailleurs comment elle s'appelle déjà ?!?

En tout cas, je marchais derrière mon guide du village, quand je vis apparaître à mes côtés le même papillon violet de la dernière fois.

Je ne pu m'empêcher d'esquisser un sourire en me souvenant de ce que mon guide spirituelle m'avait dit :"ne t'inquiète pas, nous sommes là".

Je me détendis, et décidai d'accepter mon sort en attendant de savoir comment je pourrais me sortir de la galère dans laquelle je mettais mise, à mon insu.

A notre retour de la rivière, on entendait des cris de joie et des tam-tam qui raisonnaient.

- Oh! Y a une fête?

- Apparemment, les hommes doivent être de retour.

Yiiiiiiiiiii Yiiiiiiiiiii

Nous nous frayions tant bien que mal un passage dans la foule et, arrivant à une hauteur suffisante pour pouvoir voir la raison de cette agitation, je n'en cru pas mes yeux. Il y avait une dizaine de gazelle et d'antilope étalés au milieu de la cour, la sous mes pieds, et les chasseurs, ces criminelles étaient en train de jubiler devant les congratulations de leur proches.

- Pffff c'est pathétique!

- De quoi tu parles ? Me demandait mon guide qui venait de me rejoindre

- Tous ces animaux morts... c'est triste.

- Triste peut être, mais encore un peu et c'est nous qui serions mort... de faim. Les fruits, légumes et feuilles c'est bon mais ça ne suffit pas.

- Hum... mais ils ne pouvaient pas en tuer un seul?

- Le village est grand, il faut nourrir tout le monde. Viens plutôt féliciter ton mari, au lieu de te plaindre, me dit-elle en me tirant par la main vert un des hommes.

- Shomari, quelqu'un veut te féliciter.

Le chasseur qui me faisait dos se retourna alors vers moi et... et... mon souffle se coupa.

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Ce n'est pas possible que ce soit lui!