32 - Le Dilemme

Ecrit par Owali

***Prince***


" Konzi, konzi! Où es-tu mon Prince?!? Reviens moi vite, tu n'as rien a faire là-bas" 

" Moninga, sors de là-bas type! C'est quoi? Tu comptes t'installer dans la forêt la ou quoi?!?"

" Mon Fils, cet endroit n'est pas bon pour toi, ouvre les yeux...si tu veux vraiment rester dans la foret, à ton retour on ira chez les pygmées"

" Ya Prince, c'est comment tu dures maintenant la bas? Dylan t'attends oh. Pardon, il faut sortir de la bas, tu as déjà trop duré."

Recroquevillé dans mon abri de fortune, les racines d'un arbre centenaire, j'entendais toutes ces voix familières et ça me faisait chaud au cœur. Surtout celle de ma Princesse...

Je ne savais pas trop comment j'avais atterris dans cet endroit et encore moins comment en sortir. J'avais complètement perdu la notion du temps dans cette foret dense où les rayons du soleil ne dépassaient jamais les premières branches d'arbres faisant plus d'une centaine de mètre.


Par je ne sais qu'elle miracle, j'avais réussi a échapper aux chiens de gardes qui s'étaient lancés à ma poursuite lorsque j'avais surpris la conversation de 5 femmes dans la cabane. D'ailleurs j'étais très intrigué car dans ma chute, j'avais cru reconnaitre le visage de Laure. 

S'agissait-il d'une de ces réunions secrètes auxquelles elle serait habituée? Non. Mon imagination devait me jouer des tours. A force d'entendre parler de phénomène paranormaux, j'avais du en faire une projection dans mon subconscient. 

Oui voila c'était ça! Tout ceci n'était que le fruit de mon imagination. J'allais probablement bientôt sortir de ce cauchemar...mais comment faire pour accélérer cette sortie?    

Ah oui je sais! 

Comme tout ceci n'était que le fruit de mon imagination, il me suffisait de m'imaginer ailleurs et ça devrait marcher normalement.

Je ferme mes yeux très forts. iiiichhh! Je me concentre, je visualise mon appartement en Suisse. Je suis au salon, j'aperçois MC de dos, elle est à la cuisine probablement en train de me confectionner un de ces jus de chaussette dont elle seule a le secret. Hihihi. 

Ca y est j'y suis la. 

Je m'approche d'elle à pas feutrés en retenant ma respiration pour faire le moins de bruit possible, je passe mes mains de parts et d'autres de sa taille, elle se retourne au même moment et je m'apprêtais à l'embrasser quand...

- Mokonzi na ngai, nazali koya... me fit en souriant une créature ayant un visage déformé de...Laure

AAAAHHHHHHHH!!!! 

Je sortie brusquement de ma visualisation pour me retrouver à nouveau dans mon rejuge. Pffff. C'est quoi ce délire?

Je décidais de me lever pour essayer de trouver un nouveau chemin. J'avais eu l'idée de marquer les chemins que j'empruntais en cassant les branches des arbustes que je croisais. C'est comme ça que j'avais déjà identifié 5 impasses sur les 7 pistes qui se dessinaient. Il ne m'en restait plus qu'une à tester étant donné que la dernière est celle qui m'avait mené à la cabane des femmes. Je ne tiens pas spécialement à y retourner et de toute façon même si je voulais je ne pourrais pas, car il y a comme une sorte de barrière qui était apparu je ne sais pas trop comment sur cette piste. 

C'est alors très confiant que je me lançai sur cette dernière route. Cet endroit était étrangement calme pour une forêt. J’entendais à peine les animaux et j'en croisais encore moins. Ce silence assourdissant en devenait presque inquiétant. 

Je ne suis pas peureux de nature, j'aime juste maitriser tous les paramètres et la, je ne comprenais absolument rien à ce qui m'arrivait. Au bout de longue minute de marche j'arrivais une fois de plus dans une impasse. 

Il y avait un grand ravin en face de moi. Je me penchai pour voir ce qu'il y avait en contre bas, une rivière des centaines de mètre plus bas. En faisant un calcul rapide, à cette hauteur, avec mon poids, la vitesse du vent, la gravité...hum hum. 

Mauvaise idée, très mauvaise idée. 

Autant se jeter du 40eme étage d'un immeuble, l'effet sera la même. Je rebroussai chemin et me rapprochait de mon refuge lorsque je senti que quelque chose ne tournait pas rond. Il faisait plus sombre que tout a l'heure et une fine brume s'était levée. 

J'aperçu une ombre s'approcher lentement au loin. Je plissais les yeux pour essayer de mieux distinguer.  La personne qui approchait avait une démarche de femme et bientôt j'aperçu trois autres derrière elle. 

Elles s’arrêtèrent à une centaine de mètres, se concertèrent puis l'une d'elle avança vers moi. 

On ne pouvait rien voir clairement à moins de cinq mètre, mais bizarrement je n'avais pas peur. En fait la silhouette qui s'approchait de moi était plus que familière ...je reconnaîtrais entre mille la démarche de ma mère. 

Enfin! Elle est venue me sortir de là! 

Je m'apprêtais à marcher vers elle quand j'entendis.

"Konzi fait attention bébé, elles viennent pour te tuer!"

HEIN?!? Qu'est-ce qu'elle raconte?

- Ce qu'elle dit est vrai, Fit une voix dans mon dos. Ne va pas vers elles.

Je me retournai pour tomber sur une vieille dame. 

- Mais? Qui êtes vous? Et puis d'abord d'où sortez-vous?

- Toutes ces questions n'ont pas beaucoup d'importance. Tu vas devoir me faire confiance et arrêter d'être têtu sinon tu ne sortiras vraiment plus d'ici.

- Mais...comment je vais vous faire confiance à vous plus tôt qu'à ma mère? Fis-je en me tournant vers cette dernière qui n'était plus qu'à une dizaine de mètre.


Pfff vieille folle. 

Je lui fis dos et avançait vers ma mère. Elle avait un visage triste et je cru lire de la peur dans son regard. Elle fronçait ses sourcils et plissait les yeux l'air de me dire de ne pas approcher, ce qui me stoppa net dans mon élan.

- Vient mon fils! Fit-elle en me tendant la main. On rentre à la maison.

Mais enfin à quoi joue t-elle?


- Il va falloir que tu te décides et vite! M'intima la vieille femme toujours dans mon dos. 

Je levai la tête pour voir au dessus de l'épaule de ma mère. Une ombre recouvrant l'horizon avançait à mesure que les autres femmes s'approchaient.

OH...OH...


Je commençais à reculer.

- Chérie, vient n'ait pas peur, me fit ma mère alors que la couleur de ses yeux étaient en train de virer au rouge et que son visage muait aussi.

- Mais c'est quoi ce...?!?

Je sentis une main me saisir par l'épaule. 

- Si tu veux avoir une chance de rentrer sain et sauf, tu ferais mieux de me suivre maintenant! Me lança la vieille dame avant d'emprunter la piste par laquelle je revenais. 

Non mais elle ne veut quand même pas me dire que la seule issue c'est ce ravin?!?  

Je lançai un coup d'œil vers la chose qui était à la place de ma mère...mon imagination est vraiment fertile! Quelle horreur! 

Mais bon, quitte à mourir dans mon rêve, je préfère encore que ce soit en héros!


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MOKONZI