31 - Epreuve de vérité
Ecrit par Owali
***Marcus***
Je me garais devant la maison de tonton Bernard lorsque je vis son gardien passer sa tête à travers la barrière, avant de repartir à l'intérieur certainement pour prévenir de notre présence. Nous sortîmes de la voiture et au moment où je voulu pousser le portail, il s'ouvrit sur tonton Bernard lui même.
- Soyez les bienvenues dans mon humble demeure! Fit-il à l'attention de l'invité. Si vous voulez bien me suivre.
Mr Okemba hocha sa tête et le suivi. J’eu le temps de remarquer que tonton Bernard boitait un peu, bizarre il me semblait qu’il marchait bien la dernier fois que je l’ai vu. Je fermais la marche en regardant autour de moi pour voir si tout était okay.
La première fois que je suis venu chez lui j'ai pu constater que c'était une véritable passoire. Toutes sortes d'entités circulaient librement dans sa concession, ce qui est très étonnant pour un homme de son rang, je l'aurai cru plus alerte. Mais il n'était visiblement pas bien accompagné...
Je du faire appel à un de mes amis pour qu'il vienne nettoyer la zone avant d'envisager un quelconque travail. Tout était clean à présent, je rentrais donc chez lui.
Tonton Marcel, le père de Prince ainsi que Jeff le neveu de tonton Bernard étaient déjà la l'intérieur. On fit les présentations et se salua en se cognant les têtes comme de vraies hommes. Je due d’ailleurs y aller un peu fort puisque Jeff se plaignit de douleur à la tête quand on se salua.
Après s’être installé, tonton Bernard, en bon maître de maison, prit la parole.
- Encore une fois merci d'avoir fait le déplacement de si loin mais bon à situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle. Si nous sommes ici c'est parce que la vie de notre enfant est en danger...
Tout le monde l'écoutait attentivement relater les faits qui précédèrent l'accident de Prince. Il finit en expliquant comment c'est une certaine Rose Lemami qui le prévint qu'elle l'avait embarqué dans sa voiture avec l'aide de quelques passants avant de le conduire à l'hôpital d'instructions des armées où elle était sur qu'il serait rapidement pris en charge car sa tante y travaillait.
- Hum, cette histoire est quand même bizarre, intervins-je. Que disent les agents en charge de l'affaire au niveau de la police?
- Leur enquête piétine. Ils ont recueillis plusieurs témoignages mais n'arrivent pas à avancer.
- Comment ça?!? M'offusquais-je
- En fait, la voiture qui l'aurait percuté aurait une plaque diplomatique.
- Ah! Et elle ne viendrait pas de l'ambassade de Congo par hasard? Demandais-je
Tonton Bernard se contenta de hocher la tête en regardant du coin de l'œil la personne qui m'accompagnait. Il n'avait vraiment pas l'air très à l'aise. Il devait être impressionné de recevoir chez lui une personne avec autant d’envergure qu'un ministre du gouvernement congolais.
- Très bien, repris-je. Ça ne fait que confirmer mes soupçons. Raison pour laquelle j'ai tenu à ce que vous soyez parmi nous Lionel. Comprenez nous ne pouvions pas traiter une affaire aussi grave sans qu'un membre de la famille du concerné ne soit présent.
- Tout à fait, je vous remercie d'ailleurs à mon tour d'avoir pensé à m'informer de la situation et je tiens à vous rassurer que j'ai été désigné comme représentant de la fratrie OKEMBA dans cette affaire. Ma sœur ayant quitter le pays du jour au lendemain sans donner signe de vie depuis, nous étions vraiment inquiets. Et quelle ne fut pas ma surprise d'apprendre qu'elle vivait ici, au Gabon, alors que nous avions à plusieurs reprises demandé à sa mère si elle ne l'avait pas vu. Cette dernière nous traitait de tous les noms en nous tenant pour responsable si malheur arrivait à sa fille...Alors qu'elle vivait avec elle!
Nous l'écoutions tous attentivement nous expliquer comment elle avait raconté à tout ce qui voulait bien l'entendre qu'elle ne se sentait pas en sécurité au sein de sa famille à cause d'une histoire d'héritage alors qu'il n'en était rien. Bien au contraire n'ayant jamais pu aller au bout de ses études, malgré tous les moyens qu'elle avait à sa disposition, son père lui avait tourné le dos et coupé les vivres pour lui apprendre la vie. C'est ainsi qu'elle avait commencé à avoir des fréquentations plus que douteuse. Etant une belle femme, elle arrivait facilement à séduire les hommes de pouvoir et leur soutirer des sommes astronomiques avec lesquelles elle s'octroyait toutes les folies possibles et imaginables.
Mais son succès auprès des hommes lui attira les foudres de leurs épouses et pour se prémunir des attaques qu’elle subissait, elle n’avait pas hésité pas à entrer dans des cercles obscures. Comme les scandales ne cessaient pas, son père lui avait intimé de se trouver un mari digne de ce nom pour devenir une femme respectable sous peine de la déshériter.
C’est suite à cet ultimatum qu’elle avait pris la décision de disparaître de la circulation sans prévenir.
- La santé de notre père déclinant de jour en jour. La nouvelle a due arriver à ses oreilles raison pour laquelle elle a jeté tout son dévolu sur votre fils, fit-il en lançant un regard vers tonton Marcel qui n'avait pas ouvert la bouche depuis que les discussions avait commencé.
Il avait les mains posées sur le haut de sa tête baissée.
- Tonton Marcel nous ne sommes pas la pour t'acculer mais est-ce que tu pourrais nous expliquer ce qui vous a poussé à forcer Prince à se rapprocher de Laure au point de faire des présentations en cachette puisque sa famille paternelle n'était même pas présente...
Il pris une profonde inspiration avant de se lancer.
- Qu'est-ce que je peux même vous dire? Moi même je n'arrive toujours pas à comprendre comment j'ai pu laisser faire une chose pareille. C'est ma femme qui m'a persuadé que ça devait être une bonne chose pour nous. Qu'une alliance avec cette grande famille nous permettrait de faire grandir plus rapidement l'entreprise. Vous savez que j'ai consacré toute ma vie à bâtir ce rêve. Sur le moment, je l'avoue j'ai été égoïste et n'ai pas pensé un seul instant que ce mariage pourrait avoir d'aussi grave conséquence. Aujourd'hui mon fils est sur un lit d'hôpital et ma fille ne m'adresse plus la parole, pour qui est-ce que je me bat en fin de compte? Tout cette histoire est allée beaucoup trop loin, j'aimerai pouvoir faire marche arrière mais je ne peux pas. Je n'ai plus qu'à m'en prendre à moi même...
- Tonton, il ne faut pas t'accabler comme ça, le réconforta Jeff. Ce n'est pas de ta faute.
- Bien sur que ce n'est pas de sa faute, il ne pouvait pas savoir puisqu'elles lui ont fermés les yeux...
Nous nous retournions tous vers la personne qui venait de parler. Ma Thérèse suivi de près par Tantine Hermine et une autre jeune fille.
Ah il ne manquait plus qu'elles pour qu'on puisse commencer.
- Désolée pour le retard, s'excusa tantine Hermine. La voiture a eu une panne sur la route, nous avons due prendre le taxi et chargées comme nous étions, on a eu du mal à en trouver un qui veuille bien nous prendre.
- Il n'y a pas de problème, repris-je. Nous en avons profité pour discuter un moment ce qui nous a permis de comprendre le contexte.
- Hum...c'est propre ici hein. Mon fils, tu as fais faire un bon travail, me lança Ma Thérèse en installant son matériel.
- Tu as vu ça hein, lui répondis-je avec un clin d'œil
- Même un aveugle verrait ça hein!
- Ah ça!
Elle finit d'installer tout le nécessaire pour effectuer le travail. Elle avait listée ce dont elle aurait besoin la veille et elles étaient allées effectuer les achats au marché tôt dans la matinée.
- Bon on va pouvoir commencer. Bibiche, va chercher les nattes derrières la bas.
La jeune fille s'exécuta et revint avec des nattes qu'elle disposa en cercle autour de Ma Thérèse après qu'on ait fait de la place en poussant les fauteuils du salon. Nous nous assîmes tous sur les nattes.
- Très bien, avant d'aller plus loin, chacun n'a qu'a se confesser, parce que après il n'y aura plus moyens de faire marche arrière.
Que celui qui sait qu'il n'est pas la pour le bien de l'enfant qu'on appelle Prince Tchikaya sorte maintenant. On s'observait tous. Qui allait se lever ? Personne ne bougea.
- Je répète. Que celui qui sait qu'il a un quelconque lien avec ce qui arrive à l'enfant qu'on appelle Prince Tchikaya parle maintenant.
Tonton Bernard se mit à tousser. Tous les regards se tournèrent vers lui.
- Quoi?!? On n'a plus le droit de tousser? Pourquoi vous me regardez, je n'ai rien à voir avec cette affaire la! S’énerva t-il
- Personne ne t'accuse Bernard, repris Ma Thérèse. Je répète pour la troisième et dernière fois. Que celui qui sait qu'il a quelque chose à se reprocher par rapport à ce qui arrive à celui qu'on appelle Prince Tchikaya se manifeste maintenant.
Rien.
Elle se leva et fit un point de kaolin entre les deux yeux de chacun d'entre nous avant de retourner s'asseoir à sa place. Elle pris un bol dans lequel elle mélangea une mixture blanchâtre en invoquant la présence des esprits avec qui elle travaille avant d'en avaler une bonne poignée.
- Hum...Tu les vois hein, me demanda t-elle
J'hochais simplement la tête. Il était au nombre de trois.
Une femme plutôt âgée et deux hommes plus jeune on aurait dit des jumeaux. Ils me regardèrent d'un air menaçant alors je détournai mon regard. Ma Thérèse se tourna vers moi.
- Tu ne t'occupe pas d'eux, c'est pour ça que ta situation amoureuse a du mal à se stabiliser.
- Eux? De qui tu parles? lui demandais-je
- Tes esprits protecteurs. Et pourtant tu sais ça, pourquoi tu ne fais pas ce qu'il faut.
- Le temps, le boulot...
- Hum. Continue de repousser. Tu vas voir ce qui va t'arriver.
Elle se tourna vers Lionel
- Tu as un bon cœur. Mais c'est ce qui te perdra.
- Heu...
- Ton environnement est malsain, pense à t'initier.
Elle se tourna vers tonton Marcel.
- Toi tu es initié mais tu vis comme quelqu'un qui a retiré ses yeux pour les confier à quelqu'un d'autre.
- Quelqu'un d'autre? Répéta t-il l'air de ne rien comprendre
- Toi même tu sais à qui tu as donné ça.
Elle se tourna vers tantine Hermine
- Félicitation
- Hein?!?
- Des jumeaux sont en route, la famille s'agrandit
- Mais?!? je ne peux pas être enceinte! Je suis ménopausée!
- Est-ce que j'ai dit que c'était toi?
Elle se tourna vers tonton Bernard.
- Qu'est-ce que tu as au pied?
- Heu...je ne sais pas je ressens des tiraillements à la cuisse depuis ce matin.
- Tu sais qui t'a fais ça?
- Qui m'a fait ça comment? Ça doit être une simple inflammation du muscle due a un faux mouvement, rien de plus.
- Donc tu veux dire que tu n'as pas reçu l'avertissement la?
- Hein?...Heu...comment ça?
- Hum.
Elle se tourna enfin vers Jeff. Je l'aime bien ce petit, il est très volontaire et nous a beaucoup aidé MC et moi depuis notre arrivé. On devait aller manger avec lui il y a quelques jours mais j'ai eu un imprévu de dernière minute.
Qu'à cela ne tienne, ce n'est que partie remise.
- Qu'elle est la partie que tu n'as pas compris quand je vous ai mis en garde tout à l'heure?
- Hein?!?
- Tu fais quoi ici? Elles t'ont envoyés?
- Oh! Ma Thérèse comment tu peux dire ça? Lança tantine Hermine. Jeff ne connait pas ces choses, je l'ai pratiquement élevé comme mon propre enfant.
- Qui est ton contact ? Vilain oiseau ! Tu as même eu la chance de ne pas mourir en te cognant sur la vitre tchip
- Je...je ne vois pas de quoi tu veux parler Ma Thérèse.
- Ah bon hein. Tu ne vois pas. D'accord.
Elle se leva et après avoir envoyé bibiche prendre quelque chose à son domicile, elle se dirigea vers la cuisine. Quelques minutes plus tard, elle en ressortie avec une marmite brûlante d'eau chaude qu'elle posa au centre du cercle que nous formions. Lorsque Bibiche revint elle lui tendit un sachet dont elle vida le contenu dans la marmite.
- Bon, on a assez plaisanté, déclara Ma Thérèse. Pendant que vous nous faites perdre du temps, nos ennemies progressent et l'enfant se fatigue. Bibiche vient ici!
Cette dernière s'approcha d'elle.
- Est-ce que tu connais Prince Tchikaya?
- Oui Mami, répondit-elle de sa voix fluette.
- Tu l'as vu où?
- La dernière fois quand il est venu à la maison avec tantine Hermine.
- Ok et avant ça?
- Non.
- Et après ça?
- Non
- As-tu quelque chose à voir avec ce qui lui arrive?
- Non Mami.
- Ok plonge ta main dans la marmite. La petite plongea sa main sans la moindre hésitation dans l'eau bouillante. On pouvait encore voir une épaisse fumée s'en échapper pourtant elle n'avait pas l'air de souffrir le martyr. Sa grand mère lui fit signe de retirer la main et elle retourna à sa place.
- Marcus à ton tour!
Elle me posa à peut prêt les mêmes questions avant de me demander de plonger à mon tour ma main. J'y allais prudemment mais lorsque les premiers centimètres de mes doigts touchèrent l'eau je fus surpris de ne ressentir aucune chaleur. C'est tout juste si elle n'était pas un peu froide.
Ayant réussi le test je retournais à ma place. Ce fut ensuite le tour de Lionel, tantine Hermine, tonton Marcel. Ils réussirent tous le test. Lorsque vint le tour de Jeff, celui ci refusa de se soumettre au test.
- Qu'as-tu a te reprocher Jeff? Lui demanda tantine Hermine
- Rien tantine, mais vos choses de la sorcellerie la je ne suis pas dedans. Comment je vais plonger ma main dans une eau bouillante comme ça.
- Tu ne te brûleras que si tu mens. Répondit Ma Thérèse. Si tu dis la vérité, il n'y aura rien.
Après quelques longues minutes de négociation, il finit par se décider à se lever. Au moment où nous pensions qu'il s'approchait vers la marmite, nous fûmes tous surpris de le voir prendre ses jambes à son cou pour sortir de la maison à la quatrième vitesse.
- OH! Nous nous écrièrent tous avant de nous lancer à sa poursuite tonton Marcel, Lionel et moi.
Mais à peine nous sortions de la concession qu'on ne le vit plus. Il vivait dans le quartier et pouvais avoir filer pour se cacher n'importe où alors on rebroussa chemin. A quoi bon se lancer à sa recherche? Il avait été démasqué de toute façon...quel dommage!
Nous retournâmes dans la maison et fumes frappés par la scène qui s'offrit à nous. Tonton Bernard était en larme à genoux devant la marmite.
- Je voulais le protéger snif, je savais qu'elle ne le laisserai pas s'en aller comme ça....snif
- Mais qu'est-ce que tu racontes ?!? Tu nous as empêché d'aller chez les pygmées et tu viens dire ici que tu l'as protégé?!? S'écriait tantine Hermine.
- Mets seulement ta main dans la marmite Bernard, nous n'allons pas y passer la journée, reprit Ma Thérèse.
- Non, non, c'est bon je vais parler. Je...je sais qui est dernière ça!
- PARLE ALORS ! Nous criâmes tous sur lui !
***Marie-Claire***
Samedi, 10h.
Marcus venait de me déposer à l'hôpital et je traversais le couloir qui menait à la chambre de konzi lorsqu'une conversation capta mon attention alors que je m'apprêtais à passer devant le bureau des infirmières.
Je m'arrêtai net et tendis mon oreille...
- Attend tu parles de qui? Le beau patient qu'on appelle Prince la?
- Oui gué! Il fallait voir comment sa femme nous a insulté ici hier. Qu'on doit changer les draps de son mari et nettoyer sa chambre tous les jours.
- Mais la dame de ménage la aussi hein...
- Justement on est allé l'appeler pour qu'elle s'explique et elle nous a dit que c'est sa sœur et sa deuxième femme la qui la chassait à chaque fois qu'elle voulait nettoyer.
- Mamooooo! En même temps la fille métisse la, quand tu la vois tu sens même que c'est une fille sale quoi! Regardez-moi une miséreuse comme ça! C'est sur qu'elle doit compter sur l'argent du pauvre monsieur pour vivre c'est pour ça qu'on la voit pointu pointu tous les jours ici!
- Ohhhh Solange ! Ce n'est pas ce que tu dis doucement la ! Si je te dis ce qu'on a découvert la bas en nettoyant popopo! Mais les filles la sont des sorcières ! Fétiches sur fétiches la chambre en était complètement envahie !
- Oh!
- Je te dis que la pauvre maman du gars était que dépassée. Elle sautait partout avec sa bible et son chapelet qu'on voulait tuer son fils mais qu'au puissant nom de Jésus, toutes les tentatives avaient échoués.
- Vraiment ! Ooohhh on aura tout vu ici hein ! Donc...
J'en avais assez entendu! Je me précipitais vers sa chambre et quelle ne fut pas ma surprise de constater qu'effectivement sa chambre avait été complètement nettoyé de fond en comble.
Sa mère, assise dans un coin de la chambre ne décolla pas ses yeux de sa bible quand je fis mon entrée. D'un pas hésitant je m'approchai de lui. Il avait l'air de dormir si paisiblement. Malgré sa barbe d'une semaine, il restait toujours le bel homme que j'ai connu.
" Konzi reviens moi s'il te plait " me disais-je dans mon cœur. "Hôte tous tes doutes et accepte de voir ce qu'on ne peut pas voir. Laisse la lumière entrer en toi et retrouve le chemin pour rentrer à la maison. Je t'attends, viens vite "
- Ne t'avise surtout pas de le toucher ! Me lança t-elle d'un air menaçant alors que je m'apprêtais à lui tenir la main. Votre plan a échoué ! Vous ne réussirez pas à me prendre mon fils. Aussi vrai que c'est moi qui l'ai mis au monde, vous ne l'aurez pas!
Je commençais à être habitué à ce qu'elle me cri dessus et n'eut été les mises en garde de Marcus, mère ou pas de konzi, ça ferait longtemps que je lui aurais sortie mes quatre vérités.
Non mais de qui se moquait-elle ?
Je pris une profonde expiration pour garder mon calme puis allai m'asseoir sur la chaise qui se situait prêt du chevet de son lit. Je sorti mon baladeur mp3 dans lequel j'avais chargé des musiques de relaxation qui m'aidait à être plus facilement en communion avec lui, j'appuyai sur Play après avoir mis mes écouteurs. Je fermai et yeux et emplit mon esprit de tout l'amour que lui portait.
Elle ne réussira pas à me faire sortir de mes gongs, il faut que je reste focalisé sur konzi. Il n'y a que ça qui compte.
=-=
'Toc Toc'
Je sursautai et me ressaisis en essuyant le filet de bave qui s'était échappé de ma bouche pendant ma sieste alors que l'infirmière faisait son entrée suivi de près par la mère de Konzi. Elle venait pour lui passer le gant alors j'en profitais pour sortir quelques minutes histoire de me dégourdir les jambes.
Une fois à l'extérieur, j'envoyai un message à Elikia pour savoir à quelle heure elle comptait passer puis me décidais à appelé Aude. Depuis mon arrivé je ne lui avais envoyé que des messages qui étaient tous restés sans réponse. Je composai son numéro et ce n'est qu'à la troisième sonnerie qu'elle décrocha.
~ Allo?
~ Bonjour Aude...
~ Oh mon DIEU!!! MC c'est toi?!? Ca va???
~ Heu oui ça va...et vous?
~ Comment ça va aller alors qu'on a pas de tes nouvelles depuis presque une semaine?!?
~ Mais comment ça? Je t'ai pourtant envoyé des messages?
~Ah bon?!? Oh la la! Malia ma jeté le téléphone violement au sol et mon écran s'est cassé. Je dois aller en acheter un autre tout à l'heure...mais enfin bref. Comment tu vas? et Prince? Tu rentres quand?
~ Je ne sais pas encore Aude. La situation est compliquée ici...il est toujours dans le coma et les médecins disent qu'ils ont tous fais et qu'il...snif snif...qu'il faut qu'on se prépare à une éventualité.
Je me mis à pleurer toutes les larmes de mon corps et Aude essayait de me réconforter du mieux qu'elle pouvait mais il fallait que ça sorte. Depuis que j'étais arrivée ici j'avais trop pris sur moi, je m'étais montrée forte pour lui, pour qu'il s'en sorte. La j'avais juste besoin de me libérer de toute la pression que j'avais emmagasiné en moi.
Quelques minutes plus tard je me calmai et on pu reprendre notre conversation.
~ Il n'y a pas moyen de l'évacuer? De le faire venir en France? Parce que tu ne pourras pas rester indéfiniment la-bas tu en es bien consciente j'espère...
~ J'ai pensé à ça mais, pour le faire il faudrait que ses conditions d'hospitalisation ne puisse plus être à même de garantir la stabilisation de ses signes vitaux. Et puis sa famille ne voudra jamais...
~ Tu vas faire quoi alors si son état ne s'améliore pas d'ici la semaine prochaine? Parce que je te rappel que tu es en arrêt maladie la, tu n'as pas quitté le stress de ton boulot pour en avoir un autre dont tu ne maîtrises absolument aucun paramètre.
~ Oui, oui je sais...pour l'instant je vis au jour le jour. Je ne veux pas me prendre la tête sur ces détails. Si je ne suis pas sur qu'il va bien, je ne vois pas avec qu'elle force je vais reprendre le chemin du boulot. Non, non, non...
~ Okay, okay, okay. Calme toi, ça va aller.
Je l'entendis gronder Malia, ça me fit sourire. Mine de rien ma vie tranquille de Paris me manquait...mon boulot, ma kiz...
Ah! D'ailleurs il fallait que je pense à appeler Kenzo. Notre festival était prévu pour dans un mois, mais parti comme c'était, je pense qu'on n'allait pas pouvoir y aller.
~ Bon excuse moi, je vais devoir aller m'occuper de la chippi! Tu peux envoyer ton numéro à Yves s'il te plait, on te rappellera dans la soirée.
~ Ça marche. Merci Aude de ne pas me juger...
~ J'ai été déçu que tu ne te confie pas à moi mais après j'ai compris. Peu de femme aurait eu le cran de faire ce que tu as fais par amour... je te souhaite beaucoup de courage ma puce!
~ Bisous Aude...je t'aime.
~ Mon aussi je t'aime.
Click
Alors qu’en parlant je m'étais un peu éloigné de l'entrée de l'hôpital où il y avait du monde, je décidai de passer un coup de fil à Marcus, lorsqu’une grosse voiture noir avec les vitres fumées se gara dans le parking, non loin de la où j’étais. Vu le nombre incalculable de grosses cylindrées que j'avais croisé dans les rues de Libreville depuis mon arrivé, je n'y prêtais pas plus d'attention.
Ce n’est qu'une fois l'appel lancé, qu’en me retournant, je vis les personnes qui en sortait.
Ciel ! Mais qu’est-ce que... ?!?
~ Allo ? Allo MC ?!?
~ Mar…Marcus…chuchotais-je en me cachant derrière un bosquet
~ Oui MC, qu’est-ce qu’il y a ? pourquoi tu chuchotes ?
~ Je ne sais pas mais je crois qu’il y a un problème. Il y a une grosse voiture noire qui vient de se garder et…
~ De quelle couleur est la plaque d’immatriculation ?
~ Je ne sais pas, verte je crois.
~ Merde !
~ Snif…j’ai peur Marcus, je crois que…il y a deux femmes qui viennent d’en sortir, elles sont toutes en noire et…et il y a un homme armé avec elle. Oh ciel !!! Marcus ils viennent pour le tuer ! Ils viennent pour Konzi! Marcus... ? Marcus ?
~…oui excuse moi, ne bouge surtout pas, reste caché, on arrive !
Click
Putain ! C’est quoi encore cette affaire?!? Les voix se rapprochaient de l’endroit où je me cachais et bientôt je pu entendre leur conversation.
- Vraiment! Quel idiot ce Jeff ! Vous n'êtes qu'une bande d'incapables! On vous confie une mission simple et vous n'êtes même pas foutu de la mener à bien correctement.
- Madame, elle a prit plus de précaution. On a du la mettre en garde, je n'ai pas pu l'approcher.
- Toi la ferme! Je ne veux même pas entendre tes explications!
- ...
- Maman, je ne veux pas qu'il meurt. snif, je suis sur qu'il y a un moyen de tout arranger!
- Il fallait y penser avant de le faire percuter au point qu'il soit plongé dans le coma. Maintenant il est trop tard, et il faut agir vite avant qu'il ne nous échappe complètement. Francis!
- Madame?
- Appelle moi le Docteur Lemami tout de suite, celle la aussi je ne sais pas à quoi elle joue depuis la!
- Très bien madame, fit-il en s'éloignant.
- Ce sont les choses qu'on a trouvé dans sa chambre hier qui l'empêchaient d'agir depuis la...
- Bande d'incapable!
Elles disparurent de mon champ d’audition.
J'en étais sur! C'est pour Konzi que Laure et...sa mère sont là ! Je ne peux pas rester là sans rien faire. Mais, que faire ?