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Ecrit par Benedictaaurellia

Baguida.

Ruth.

Quand j’entends cela, mon cœur fait un bond dans ma poitrine. On s’en était douté, papa, maman, et moi. Mais faute de preuves, on a préféré faire profil bas. Mais avoir la confirmation là maintenant, c’est tout autre chose. J’accuse silencieusement le choc. Paul prends la parole.

Paul : Mireille, il va s’en dire que ce que tu nous dis-nous laisse sans voix. Cependant, j’aimerais te remercier pour ta franchise. Ça nous fera une question de moins à laquelle trouver une réponse.

Mireille : C’est la moindre des choses. Je sais que tout ce que je dis n’est pas évident à entendre mais, j’ai besoin de tout déballer. Je n’en peux plus de garder tous ces secrets. Je sais que je suis proche de la mort et je préfère tout dévoiler avant de m’en aller.

Ruth : Merci Mireille. C’est vraiment louable de ta part. D’autres auraient préférés se taire et partir ainsi.

Mireille : Heureusement pour nous, ce n’est pas mon cas.

Edmund : Mireille, j’avoue que j’ai du mal à vous croire. Pas concernant les actes de Sabine. Non sur ça, je te crois sur parole. Nous savons tous qu’elle est coupable du pire. Ce dont je doute cependant, c’est de toi ta sincérité.

Mireille : Je te comprends. Les gens ont toujours du mal à faire confiance aux sectaires.

Edmund : Il y a de quoi. Mais ; ce que je ne comprends pas, c’est le fait que tu dises que les actes de Sabine t’effrayaient. C’est pour vous une habitude de faire des sacrifices, aussi répugnant que cela peut-être non ?

Mireille : En effet. Les sacrifices font partie intégrante de la secte. Mais, je tiens à souligner que les sacrifices sont proportionnels à ce que tu veux. Plus d’argent et de pouvoir tu veux, plus élevé doit être le sacrifice à faire. Dans notre sororité, les accidents de nos parents respectifs et notre fécondité nous garantissent, à nous toutes, un certain confort.

Edmund : Donc, si je comprends bien, si vous voulez, vous pouvez vous en tenir à ça ? Vous n’avez pas besoin de faire d’autres sacrifices ?

Mireille : Oui, c’est bien ça. C’est ce que moi j’ai fait. Après avoir appris, quelques années après mon adhésion, l’origine de l’accident de mes parents et ma stérilité, j’ai décidé d’en rester là. Presque toutes les autres membres ont fait pareil.

Edmund : Pourquoi Sabine avait donc choisi de faire du mal à Ruth ?

Mireille : C’est à cause de son ambition démesurée. Elle voulait encore et toujours plus de pouvoir et d’argent. Elle a des ambitions politiques aussi. Il va s’en dire que cela exige de grands sacrifices. Elle tire beaucoup de ficelles dans l’ombre. Actuellement, plusieurs politiciens lui doivent leur place.

 

C’est donc pour de l’argent que Sabine n’a pas hésité à me sacrifier ? J’aurai pu y laisser la vie.

Comme si elle lisait dans mes pensées, Mireille dit.

Mireille : C’est vraiment pour de l’argent qu’elle a fait tout ça. Je vous dis, j’avais vraiment peur d’elle. Ruth, je suis vraiment désolée pour ce qui t’est arrivé. Je ne souhaite ça à personne. Je n’ose même pas imaginer ce que tu as dû endurer. Je regrette vraiment d’avoir recruté Sabine. Sans cela, tu n’aurais rien eu de tout cela.

(Elle se jette à mes pieds en pleurs) Je te demande sincèrement pardon pour tout le mal qu’on t’a fait subir.

Ruth : Tu n’as pas à t’en vouloir pour ça. Nul ne sait ce qui se serait passé.

Quand elle parlait, je voyais combien elle était vraiment peinée par toute cette histoire. Son visage exprimait toute sa douleur. Elle avait l’air vraiment sincère.

Ruth : Merci pour ta sollicitude. Mais comme tu le vois, j’ai réussi à dépasser cela et je vis bien aujourd’hui. Ça ne sert à rien de culpabiliser pour ça. Je ne t’en veux pas et je te pardonne.

Je l’aide à se redresser et à reprendre place.

Tu es mon ainée tu ne dois pas te jeter à mes pieds comme ça.

 

Paul : Mireille, dis-moi est-ce que tu serais prête à raconter toute cette histoire à un officier de police ?

Mireille : ça ne me cause aucun problème.

Paul : Bien. Avec tout ce que Ruth avait subi, nous avions eu à lancer des enquêtes qui n’ont guère avancées depuis. Tes révélations pourraient nous permettre de lever les autres points d’ombre qui subsistent dans l’histoire.

Mireille : Je serai ravie d’aider.

Paul : J’ai un ami qui est sur le dossier. Je l’ai appelé avant qu’on prenne la route. Il passera dans l’après-midi.

Edmund : C’est de lui tu voulais me parler ?

Paul : Oui. Mais, nous le ferons plus tard.

 

Ainara qui était silencieuse depuis le début prends la parole et dit.

Ainara : Je propose donc que nous fassions une pause. Le temps de nous reposer, de nous restaurer aussi. Il est quasiment 13h.

Edmund : Je ne m’en étais même pas rendu compte.

Ruth : Nous étions tous concentrés sur la discussion.

Edmund : Donc, je lève la séance. Nous continuerons après.

 

Ainara.

Vous vous demandez surement pourquoi je ne suis pas intervenue durant l’écnahnge

En bonne maitresse de maison, je décide de prendre les choses en main après que mon homme ait levé la séance.

Je me rends tout d’abord à la cuisine ou maman me rejoint.

Elle : Comment te sens tu ?

Moi : ça va maman.

Elle m’aide à disposer des rafraichissements et des amuses gueules sur des plateaux et m’aide à les servir à la ronde.

C’est plutôt le calme plat quand nous finissons. Chacun se contente de boire sa boisson en silence.

Il faut dire que chacun accuse le coup des révélations.

C’est vrai que nous tous nous savons que Sabine est dangereuse mais, c’est toujours un choc d’entendre tout ce dont elle est capable.

Si je suis autant secouée, je n’ose pas imaginer dans quel état doit être Edmund à ce moment. Il a quand même grandit avec elle. Je parlerai avec lui plus tard. Je le laisse aux bons soins de Ruth. Ils se consolent l’un l’autre pour le moment. Le tableau qu’ils forment tous les trois me touche. Je les envierais presque si je n’avais pas une famille aussi attachante.

Je retourne à la cuisine pour chauffer les repas que j’ai préparés avant l’arrivée des parents. Je dresse ensuite la table dans la salle à manger et j’invite tout le monde à venir manger.

Nous déjeunons dans une ambiance plus conviviale. Les discussions vont bon train entre tout le monde. Même Mireille s’y prête. Elle s’est bien intégrée, je trouve.

Une fois le déjeuner terminé, nous formons deux groupes. Pendant que le premier groupe débarrasse, le deuxième fait la vaisselle. En un rien de temps, nous finissons et chacun va se reposer.

Je rejoins Edmund dans sa chambre.

Ma cousine, mon cauc...