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Ecrit par Benedictaaurellia
Baguida.
Mireille.
Avant tout, permettez-moi de me présenter. Je m’appelle Mireille KOUAKOU. J’ai soixante-quinze (75) ans et je suis actuellement au chômage et sans enfants. Je n’ai pas de famille et je suis sans attache. Les seules relations que j’avais sont mes sœurs de la secte. A l’heure où je vous parle, la secte n’existe plus.
Je vous donnerai les détails que vous voulez sur la secte puisque je doute que vous vous posez des questions là-dessus mais auparavant, laissez-moi vous narrez mon histoire.
Je suis orpheline de père et de mère. J’ai longtemps vécu dans les foyers d’accueil. Ballotée de part et d’autres, de famille en famille, de foyer en foyers. J’étais une fille très ouverte et spontanée, je ne cherchais jamais d’histoires.
Plusieurs familles ont voulu m’adopter. Mais à chaque fois que j’intégrais une famille, au bout de quelque temps, les parents me ramenaient au centre sans raison valable. Je n’ai jamais compris pourquoi. J’ai ainsi fait le tour de plus d’une vingtaine de famille. Lasses de cette situation, les sœurs du dernier foyer où j’avais atterri ne voulurent plus me proposer à l’adoption.
Quand j’ai eu vingt-et-un an je pouvais partir de là en toute légalité. C’est sans regarder deux fois derrière moi que je suis partie ce jour-là.
Je me rappelle encore qu’il pleuvait des cordes. Mais, j’étais décidée à m’en aller. Je voulais faire ma vie loin de ce misérable bâtiment qui m’avait vu grandir ces dernières années. Je n’avais pas de travail, pas de logement, rien. Mais, j’avais foi en moi-même. Tout ne pouvait qu’aller mieux me répétais-je tout le temps.
Quand je suis sorti du centre, à peine avais-je marché dix (10) minutes, qu’une berline aux vitres teintée se gara à mon niveau. La vitre arrière descendit et je vis une dame dans la cinquantaine à l’intérieur. Elle me sourit et me dit.
La dame : Bonjour Mireille. Joyeux anniversaire.
Moi (surprise) : Bonjour Madame. Merci mais, d’où me connaissez-vous ?
La dame : Mireille, je te connais mieux que tu ne le penses. Surement mieux que toi-même.
Moi : j’en doute fort Madame. Et rien ne me dit que vous ne vous êtes pas renseigner au foyer.
La dame : Ce que tu désires par-dessus tout, c’est d’avoir une famille et de l’amour. Je suis prête à te le donner.
Moi : Vraiment ?
Elle acquiesce.
Moi : Qui me dis que ça ne cache pas autre chose ?
Elle : Si tu viens avec moi, tu seras à tout moment libre de partir. Je ne te retiendrai pas si tu exprimes ce besoin.
Moi : Je doute quand même de votre bonne foi. Un malheur est vite arrivé. Et je tiens à ma vie.
Elle (riant) : Je te reconnais bien là. (Elle me tend un papier) Tiens regarde.
Je lis et vois qu’il s’agit d’un rapport de police datant d’il y a une vingtaine d’années.
Moi : Je ne comprends pas. De quoi s’agit-il ?
Elle : c’est le rapport de police qui a été établi après la mort de tes parents.
Moi : Mes parents ? Vous connaissez mes parents ?
Elle (évasive) : Pas vraiment. Disons que j’ai pu obtenir ce rapport pour toi. Je sais que tu te demandes ce qui leur est arrivé. C’est pour te montrer que je ne te veux aucun mal.
Moi :…
Elle : Tu peux me faire confiance. Allez monte.
Là je ne me suis plus faite prié. Je suis montée avec elle.
Elle m’offrait une occasion en or de savoir enfin ce qui est arrivé à mes parents. Je m’étais toujours posé des questions là-dessus mais, je n’ai jamais obtenu de réponses.
Ce jour-là, sans le savoir, j’ai signé un pacte avec le diable.
La dame s’appelait Lucie SEHOU. Elle vivait seule et était sans attache. Elle était cependant immensément riche. Elle possédait de nombreuses boutiques de vêtements, accessoires et autres, elle investissait dans l’immobilier et j’en passe. Elle sillonnait tout le temps le monde pour trouver de nouveaux articles pour ses boutiques. Elle m’a adoptée et je vivais désormais avec elle. La vie avec elle était comme dans un rêve. J’étais traitée comme une princesse. J’avais droit à tout. Le luxe dans le lequel je vivais était insolent. Je ne me voyais plus désormais vivre dans la misère. Il va s’en dire que je l’accompagnais à chacun de ses voyages. Elle m’initiait ainsi peu à peu à son monde et m’appris à monter des affaires et tout. C’est comme ça que je commençai à monter aussi mes boutiques.
Une dizaine d’années plus tard, elle me confia qu’elle faisait partie d’une sororité et sa richesse provenait de là. C’est grâce à cette sororité que l’argent coulait à flot dans sa vie. Elle m’invita à y adhérer. J’étais déjà esclave du luxe dans lequel je vivais. Je ne voulais plus faire marche arrière donc, j’acceptai.
Un an plus tard, j’étais un membre confirmé de la Sister For Life sisterhood. (Sororité sœurs pour la vie).
C’était loin des clichés selon lesquels il fallait faire des sacrifices et tout. J’y suis entrée sans problèmes, sans sacrifices.
J’y ai découvert plusieurs femmes d’affaires qui s’entraidaient entre elles et se soutenaient. Du moins, c’est que je croyais à l’époque.
Avec le temps, j’ai compris que ce n’était qu’une façade qu’on présentait aux nouvelles, histoire de les mettre en confiance.
Avant sa mort, ma mère adoptive m’a avoué que chaque membre de la sororité y est membre de par sa naissance. N’adhérait pas, qui voulait.
Pour y entrer, il fallait avoir un lien de sang avec un des membres. Généralement, ce sont les membres qui déterminaient eux même lesquels de leurs descendants indirect feraient partie de la secte quand elles mourraient. Descendants indirects parce qu’aucune de nous n’avait le droit de procréer.
Moi, j’y avais atterri parce qu’une de mes tante l’a voulu. Dès l’adhésion de chacune, on nous retirait notre fécondité. C’est un des premiers sacrifices qu’on fait sans le savoir. Ce n’est que bien après que nous sommes informées.
Plus tard, j’ai aussi appris que l’accident dans lequel mes parents sont morts n’était pas fortuit. Il s’agissait encore d’un autre sacrifice de la secte. Tous les membres ont vu leurs parents être ainsi tués. Ça a aussi été le cas de l’accident des parents de Sabine et de vos grands parents.
Sabine, c’est moi qui me suis chargée de son adhésion. C’était une des conditions qu’on m’imposait, pour accéder à la suite de ma marraine, à la présidence de la sororité. Je l’ai observé depuis qu’elle était toute petite comme l’exigeait notre protocole. Je l’ai observé grandir avec toi Ruth. J’ai commencé à intervenir quand elle est devenue adolescente. Je vous voyais vous rapprocher et ça je ne pouvais pas le tolérer. La devise de la sororité c’est de n’avoir aucune attache. C’est pourquoi on devenait orpheline et on ne devait pas procréer.
La connaissant, je ne pouvais pas l’approcher directement. Ton père vous surveillait trop Ruth. Il m’aurait grillé. J’ai alors formé un groupe de jeunes délinquants qui à leur tour se sont chargés de l’intégrer à leur groupe. Au début, je leur fournissais de quoi satisfaire leurs lubies et autres, entre argent drogues et j’en passe.
Mais au bout d’un moment, j’ai arrêté. Ils étaient tous accro aux stupéfiants et comme je ne les fournissais plus, ils ont cherché des moyens de s’en procurer eux-mêmes. Ils sont ainsi devenus des délinquants. Certains volaient, d’autres dealaient, etc… cela ne leur permettait cependant pas de gagner grand-chose.
Je suis alors intervenue et j’ai proposé à Sabine d’intégrer ma secte. Je ne vous apprends rien en vous disant qu’elle a la folie des grandeurs. Elle a tout de suite accepté. Elle a rapidement gravi les échelons. Elle n’avait peur de rien. L’argent était sa seule motivation. Elle me faisait vraiment peur avec les décisions drastiques qu’elle pouvait prendre. Elle faisait des choses que même moi au niveau ou j’étais, je me refusais à faire. J’aimais certes l’argent et le pouvoir qui va avec mais, je gardais quand même une certaine part d’humanité.
Par exemple, un des premiers sacrifices qu’elle avait fait, c’est toi Ruth. C’est-elle qui avait organisé ton viol collectif.
PS: Un bonus pour m'excuser pour la coupure d'hier.
Bon dimanche à tous.
N'oublions pas, prions tous chez nous. Tous unis contre le COViD