35 - Miraculée
Ecrit par Owali
***Marie-Claire***
Des éclats de voix me firent sortir de l’état d’inconscience dans lequel je m'étais plongé. J'ouvrais les yeux péniblement et réalisai assez rapidement que j'étais dans le coffre d'une voiture qui semblait rouler à vive allure.
BONG BOUM
"OH!!! Pardon faut pas faire on va mourir dans l'accident !!!" s'écriaient une femme dans l'habitacle de la voiture.
"Madame, je n'ai pas le choix, ils risquent de nous rattraper !"
J'étais secoué de gauche à droite. J'essayais de m'agripper tant bien que mal aux sangles que je trouvais la, mais rien n'y faisait, j'étais projeté dans tous les sens.
Ciel ! Mais qu'est-ce qu'il se passe?
" Francis ! Fait attention regarde le gros trou là !!! AAAHHH!!! "
CRIIIII KOUM KOUM KOUM
Je senti la voiture faire plusieurs tours sur elle-même et les vitres volèrent partout en éclat. Dans un ultime réflexe de survie, je me recroquevillai sur moi même et protégeais mon visage tout en m'accrochant à ce que je pouvais.
Lorsque que la voiture se stabilisa, je lâchais la poignée à laquelle je m’étais agrippé me laissant tomber comme une masse sur le plafond de la voiture qui s'était visiblement retrouvé les quatre roues en l'air. Je me relevais péniblement. J'avais mal à épaule droite et je senti du sang couler de ma tête.
En mettant ma main je réalisai que je m'étais légèrement ouverte sur le sommet de mon crâne.
Pfff il ne manquait plus que ça !
Je regardais derrière moi et il faisait sombre et j’y voyais pas grand-chose. Seules les phares de la voiture était encore en fonctionnement. Je vis le chauffeur du véhicule et une autre femme inconscients dans la voiture. Quelque chose attira mon regard vers l’extérieur côté passager, je plissais les yeux et m’approchait un peu pour...
- AAAAHHH !
Il y avait une femme, la femme de tout à l'heure, la mère de Laure je crois. En tout cas elle était habillée de la même manière que lorsque je l’avais aperçu quelques heures plus tôt à l’hôpital. Elle était passé à travers la fenêtre et sous son corps il y avait une marre de sang!
Je reportais mon attention vers l'intérieur de la voiture et mes yeux tombèrent sur...Laure elle était inconsciente. Je m'approchai prudemment d'elle pour prendre son pouls lorsqu'elle ouvrit subitement ses yeux ! Je sursautai et eu un mouvement vif de recul et au même moment les portières du coffre arrière de la voiture s'ouvrirent sur...
- Marie-Claire, ça va?!? Tu n'as rien de cassé ?
Spontanément mes larmes coulèrent de mon visage, des larmes de joie et de soulagement. J’étais passé si prêt de la mort, je n'aurai jamais cru pouvoir être aussi heureuse de le voir.
- Qu'est-ce qu'il y a? Tu as mal quelque part ? Me demanda t-il en se baissant pour me porter vers l'extérieur.
- Snif...Snif...j'ai vraiment cru que j'allais mourir Marcus, snif merci merci merci ! Fis-je en me blottissant contre lui de toutes mes forces.
- C'est fini MC, tout est finie. Calme-toi à présent. Me fit-il avec un regard plein de...tendresse avant de tourner sa tête pour regarder droit devant lui.
Je me sentis bizarre, il ne m'avait jamais regardé de la sorte.
Bref je dois me faire des idées.
-Où va-t-on ?
-Je t’emmène à la voiture, on doit s’éloigner d’ici au plus vite.
Pendant qu’il me portait, je remarquai qu'il y avait tout une agitation autour de nous. La police et les pompiers étaient sur les lieux pour porter secours aux accidentés.
- Monsieur, elle était dans la voiture qui a fait les tonneaux la ? L’interpela un des pompiers
-Oui pourquoi ?
-Vous ne pouvez pas l’emmener comme ça, nous devons d'abord l'examiner pour nous assurer qu'elle n'a pas de fracture ni d'hémorragie.
Il me regarda, puis celui qui s'adressait à lui avant de répondre:
- Je pense que les autres blessés sont dans un état plus critique que le sien. Occupez- vous plutôt d'eux, nous allons à l'hôpital de toute façon.
- Mais monsieur, vous ne pouvez pas...
Sans laisser le temps au monsieur de finir sa phrase, il me fit entrer dans sa voiture et démarra après s'être installé au volant. Il faisait déjà nuit noire. Je regardai l'heure qu'indiquai l'horloge de la voiture, il était 19h45.
Je jetai un œil à travers la vitre, nous étions au beau milieu de nulle part. La route bitumée depuis des lustres était en très mauvais état, il passait son temps à éviter les nids de poules.
- Mais...Ou sommes nous?!? Lui demandai-je
- Sur la nationale 1
- Quoi?!? Mais...mais...
- Je t'expliquerai tout plus tard si tu veux. Pour l'instant j'ai besoin de resté concentré sur la route pour te ramener saine et sauve auprès de Prince... Il s'est réveillé.
- NON! C'EST VRAI !!! M'exclamai-je avec un grand sourire.
- Oui...
- Et il va bien au moins, je veux dire, il n'a pas de séquelles particulières?
- Je n'ai pas eu le temps de le voir, trop préoccupé à te retrouver, fit-il en me lançant un regard plein de reproches. Mais il va bien, finit-il en refermant son visage et en contractant sa mâchoire à plusieurs reprise.
On l'aurait dit en colère... Ce serait bien la première fois que je le verrai dans cet état... Enfin bref, Konzi était enfin de retour, plus rien ne pouvais entacher ma joie. Même pas ce kindnapping avorté !
Je reportai mon regard vers l'extérieur. Ça ne faisait même pas une semaine que j'étais dans ce pays mais j'avais l'impression d'y avoir déjà passé plus d'un an. J'ai vécu trop de choses en si peu de temps. Evidement je m'attendais à ce que mon séjour soit éprouvant, mais à ce point. Depuis que j'avais appris son accident, je vivais en apnée. Je m'étais complètement oublié, négligé pour me concentrer sur sa guérison.
D'ailleurs pendant que j'y pense...
- Heu... Marcus, on pourrait faire un saut à l'hôtel avant d'aller à l'hôpital, il faut que...que je sois un peu plus présentable. Fit-je en regardant mes vêtements tout sales et déchirés par endroit.
Il me regarda brièvement en esquissant un sourire tout aussi bref avant de me dire:
- Ok, en hochant la tête.
Je m'adossai sur le dossier de la voiture pour m'installer un peu plus confortablement et m'apprêtais à m'assoupir lorsqu'il interrompit la voix lugubre qui annonçait le programme des obsèques à la radio pour mettre un cd.
"Sem Bo" de Cedric se mit à retentir dans l'habitacle de la voiture.- Mais... Mais...Ou est-ce que tu as eu ça?!? Lui demandais-je surprise d'entendre la voix de mon chanteur préféré.
- Ben je l'ai acheté. Tu aimes ?
- Et comment ?!? J'adore ! Fis-je en commençant à entonner la chanson et à esquisser des petits pas de danse assise.
« Un tenta ske se di bo,Mas tudo kien odja ta lembran di bo… »
Il éclata de rire !
- Ah ah ah ! Sacré MC! C'est toi qui vient d'avoir un accident il n'y a même pas 30 min et tu es la en train de danser comme si de rien n’ était ?!?
- Alors déjà il faut que je t'explique, la danse et moi c'est plus qu'une histoire d'amour. Je danse tout le temps et ce quelque soit mon état d'esprit. Que je sois heureuse, triste, anxieuse, mélancolique ect. Je danse tout le temps ! C'est la meilleure thérapie tu devrais essayer.
- Oh ne me néglige pas hein! Je suis né avec le gène de la danse dans le sang !
- Ah oui ?!? Maintenant que j'y pense, je ne t'ai jamais vu danser.
- Tu allais me voir où?! Toi et moi on ne fréquente pas les mêmes coins dans Paris ! Moi je suis dans les vraies groove alors que toi...
- Kiakiakia ! Fais-moi rire ! Si toi et moi ne nous sommes jamais croisés dans Paris c'est que tu dois traîner dans les quartiers ambigus de la capital, sinon c'est impossible !
- Quartiers ambigus ?!?
- Ouai, ouai!
- Kiakiakia! Bon je ne discute même plus beaucoup avec toi. Dès qu'on rentre sur Paris, je t'embarque et tu verras ce qu'est un vrai groove!
- Non non non, quand on rentre, c'est moi qui vais t'embarquer, il faut au moins que tu t'amuses une fois dans ta vie, krkrkr.
- Bon on va s'inviter dans ce cas, conclut-il en me faisant un clin d'œil.
Nous avions à présent rejoint la ville et quelques minutes plus tard il gara devant l’hôtel.
-Tu ne descends pas ?
- Non, non je dois passer quelques coups de fil. Et puis on n’a pas toute la soirée pour retourner à l’hôpital donc grouille toi.
- Ouai, ouai t’inquiète, fis-je en sortant rapidement.
***Marcus***
Je pris mon téléphone et appelai immédiatement tonton Bernard.
~ Tonton Bernard, c'est Marcus.
~ Ah oui! Alors c'est bon? Tu l'a récupéré? J'ai eu mon ami de la PJ tout à l'heure il m'a dit qu'ils vous a vu ensemble lorsqu'il est arrivé sur les lieux.
~ Oui, oui c'est bon, elle va bien. Ils ont fait un accident dans la course poursuite, mais grâce au ciel elle n'a rien eu...pfff j'ai eu si peur!
~ Et comment! Tu as vraiment été très courageux! Vraiment Prince a la chance d'avoir un frère comme toi.
~ Hum. Et sinon il t'a donné des nouvelles des autres qui étaient dans la voiture, je ne suis pas resté longtemps sur les lieux pour lui épargner plus de traumatisme qu'elle n'en a déjà subit?
~ Oui, oui. Bon euh, ils ne s'en sont pas sortie hein...seule Laure a survécu mais elle est dans un sale état, ils la conduisent aux urgences à l'heure où je te parle.
~ Ah... Okay! Bon rassure tout le monde la bas hein, on arrive.
~ D'accord, on fait comme ça.
Je raccrochais et posais ma tête contre la vitre. J'étais épuisé, quelle journée! Lorsque tonton Bernard m'avait appelé pour me prévenir de l'enlèvement de MC je lui avais demandé de se lancer à leur poursuite discrètement histoire de savoir quelle direction ils empruntaient. Ce qu'il fit en contactant ses amis de la PJ pour qu'ils soient également sur le coup. Manque de bol pour eux et chance pour nous, ils tombèrent dans les embouteillages de 18h, ce qui me permi de rejoindre assez rapidement tonton Bernard.
Devant récupérer Lionel à l'ambassade, il me laissa continuer à les filer avec la voiture banalisée de la police qui nous avait retrouvé également. Nous les suivîmes ainsi pendant quelques kilomètres. Ils s'arrêterent dans un village pour se soulager et nous nous arrêtâmes quelques mètres plus en amont, mais le chauffeur dut remarquer notre présence puisqu'il se mit à piler une fois qu'ils remontèrent dans la voiture. S'engagea alors une course poursuite folle qui se solda inévitablement par un accident...
- Voilà c'est bon! on peut y aller, fit MC en montant dans la voiture laissant son parfum envahir l'habitacle.
J'ouvris un peu la fenêtre pour aérer parce que depuis tout a l'heure des pensées par très catholique me traversent l'esprit. La fatigue sans doute.
- Oh mais! Tu baisses la vitre alors qu'il y a les moustiques dehors ?!? Mets la clim si tu as chaud!
Pfff elle ne peut pas se taire deux minutes.
- Non je préfère sentir le vent, à la vitesse à laquelle je roule il n'y a pas de moustique qui va rentrer.
- Bon okay comme tu veux.
Je me concentrai à nouveau sur ma conduite. Avec les taxi la on n'était jamais trop prudent, des chauffards qui roulaient à cercueil ouvert comme ca...
- Au fait! Je crois que j'ai perdu mon sac à l'hôpital pendant que je me battais avec l'autre sorcière la, d'ailleurs vous l'avez fait arrêter j'espère?!?
- De qui parles-tu?
- Ben de Rose! La nièce du docteur Lemami! Tu savais que c'est elle qui...
- Elle n'a rien à voir dans cette histoire, m'interrompis-je
- Hein?!? Comment ça?!
- Tu as été très imprudente de t'en prendre à elle alors que je t'avais expressément demandé de te faire discrète! M'emportai-je sans parvenir à me contrôler d'avantage car ça faisait déjà un moment que je ruminais ma colère. Tu imagines s'il t'était arrivé quelque chose de grave! Tu sais ce qu'ils comptaient faire de toi quand ils t'ont embarqué?!? Non, comme d'habitude madame n'en fait qu'a sa tête évidement!
- D'abord je ne te permets pas de me parler sur ce ton! Tu n'as aucune idée de comment ça c'est passé! J'étais caché mais c'est elle qui est venue vers moi et a commencé à me parler comme si nous étions de vielle copine alors que je n'avais jamais entendu parlé d'elle ni vu de ma vie! Qu'est-ce que tu voulais que je fasse? Quand elle m'a dit qu'elle s'appelait Lemami, j'ai tout de suite fait le lien. Tu m'as dit qu'il y avait cinq femmes qui en voulait à Prince, j'en avais déjà identifié 4, si ce n'était pas elle la cinquième qui, comme par hasard, était la pour transporter Prince dans cet hôpital de malheur, qui ça pouvait être d'autre ?
- Je ne sais pas, mais tout ce que je peux te dire, c'est que ce n'est pas elle. Toutes celles qui s'en sont pris à lui ont une cécité partielle à l'heure qu'il est et elle, elle voit parfaitement bien d'après ce qu'on m'a dit. Donc elle est clean...
- Mon Dieu! Donc il y a une personne qui se balade encore dans la nature et qui pourrait frapper à nouveau à n'importe qu'elle moment ?
- Pour l'instant ne te préoccupe plus de tout ça, fis-je en coupant le moteur car nous étions arrivés. Prince et toi êtes tirés d'affaire et c'est tout ce qui compte.
- Hum...fit-elle boudeuse.
On descendit de la voiture et ce n’est que lorsque nous rentrâmes dans l’hôpital, que je fis attention à la façon dont elle s’était habillé.
Wow ! Mais…mais…
-Qu’est-ce qu’il y a ? Me demanda t-elle remarquant que je ne marchais plus à côté d’elle.
-Heu…non, rien. Fis-je en me reprenant rapidement. J’étais en train de penser que tu devrais peut être te faire examiner par un médecin avant qu’on y aille non ?
-Quoi ?!? Tu n’y penses pas ! Je le ferais après, je suis trop pressé de le voir. Allez viens ! fit-elle en me tirant par le bras.
Nous nous dirigeâmes alors vers la chambre de Prince et je ne revenais toujours pas de sa transformation. Mise à part quelques égratignures qu’on arrivait encore à voir, on ne pouvait distinguer rien d’autre sous son léger et discret maquillage. En arrivant devant sa porte nous fumes surpris d’y trouver un vigile.
- Bonjour Monsieur, vous faites partie de la famille du malade?
- Heu oui...
- Ok vous pouvez rentrer, il y a déjà d'autres personnes à l'intérieur.
- Merci
MC poussa la porte de la chambre. S'arrêta un moment, avant de fondre sur lui, dévoilant au passage encore plus de centimètre de ses cuisses déjà dénudée. Rha! Je n'aime pas du tout ce qui est en train de se passer la...
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on kiff, on commente, je suite