36 - Entre inquiétude, peine, colère et joie
Ecrit par Owali
***Prince***
Je n'arrivais pas à croire que j'étais toujours vivant. J'avais sauté, j'avais sauté depuis le haut de cette falaise. Et même si je m'étais persuadé de vivre un rêve, il n'en demeurait pas moins que j'étais effrayé. Heureusement que cette chute me permis de revenir à moi.
A mon réveil, je me retrouvais dans une chambre d'hôpital. J'essayai de bouger mais quelque chose me gênait. Mon cou était immobilisé et mes jambes également visiblement. J'abandonnai et je fixai le plafond de ma chambre en pensant à tous ce que je venais de vivre, ou plutôt de rêver. C'était si étrange...
Sans me rendre compte je replongeais dans un sommeil mais sans rêve cette fois ci.
A mon réveil je sentis une présence. J'émis un petit gémissement en essayant de me redresser lorsque tonton Bernard apparu au-dessus de moi visiblement surpris.
- Prince! Ca y est! Tu es revenue à toi! Non, non ne bouge pas, je vais te chercher un médecin.
Il me recoucha avant de se précipiter vers la sortie. Quelques minutes plus tard un médecin fit son apparition et m'examina.
- Vous souvenez-vous de ce qui vous est arrivé?
Je fronçais les sourcils avant de hocher la tête de haut en bas en guise de réponse. Il prit mon dossier médical qui était accroché au pied de mon lit.
- Vous avez été victime d'un accident de la circulation et vous avez passé 5 jours dans le coma. Comment vous sentez-vous? Avez-vous mal quelque part?
Je répondis négativement de la tête.
- Ok, c'est une bonne chose les antalgiques font effet. Je vois là que Vous avez plusieurs fractures aux jambes ainsi qu'un léger traumatisme crânien, raison pour laquelle nous vous avons posé cette minerve.
- C'est grave docteur?! Demanda tonton Bernard. Je veux dire, est-ce qu'il aura des problème pour marcher?
- Heu...il n'y a rien de mentionner dans son dossier dans ce sens hein. Comme ce n'est pas mon patient, je ne peux rien vous affirmer. Mais il n'est pas rare que dans ce type d'accident les patients ne retrouvent pas l'usage de leur membre.
HEIN?!? Je vais être infirme ?
- Comment ça docteur, renchérit tonton Bernard comme s’il avait lu dans mes pensées. Expliquez-vous bien s'il vous plait.
- Je vous dit que c'est une éventualité. Dépendant de comment évoluera son traumatisme, nous verrons s'il retrouve toute sa motricité. Mais dans tous les cas il faudra vous attendre à une longue période de rééducation pour retrouver l'ensemble de vos facultés, fit-il en me regardant. Vous comprenez?
Je hochais la tête.
Pfff je sens que je ne suis pas sortie de l'auberge.
- Mais en tout cas, tout semble allez pour le mieux. Donc vous n'avez pas de raison de vous inquiétez. Tout ce que vous avez à faire pour l'instant c'est vous reposer. Je répondis avec la tête, n'ayant pas le cœur ni la force de répondre oralement. Une fois qu'il finit de mettre des annotations dans mon dossier, il prit congé de nous. Je soupirai profondément. Tonton Bernard revint vers moi après avoir raccompagné le médecin à la porte.
- Ne t'en fais pas pour ce qu'il raconte, tentait-il de me rassurer. Je suis sur que tout ira bien.
Je détournai le regard pour le fixer vers la fenêtre.
Cinq jours! J'ai passé cinq jours inconscients. Et mes parents qui me croient toujours en Suisse. Je me demande d'ailleurs s'ils ont été prévenu...
Je reporte mon regard sur tonton Bernard à nouveau et il me sourit.
- Tu nous as vraiment fait une peur bleue tu sais, tout le monde s'est mobilisé pour que tu t’en sortes. Vraiment quand Marie-Claire va te voir, elle ne va pas...
HEIN? Quoi? Qu'est-ce qu'il vient de dire?
- Ma...marie??? el..est...essayais-je de prononcer avec toutes les peines du monde.
- Oui oui elle est la! Elle est venue dès qu'elle a su pour ton accident. Hey mon petit! Ca c'est une femme que tu as trouvé hein! Elle est venue veiller à ton chevet tous les jours...
NON! Je n'en crois pas mes oreilles. Une joie sans nom s'empare de moi. il faut que...
- Je veux..la...la voir.
- Oui, oui bien sur! Attends, je vais aller la chercher. Elle ne doit pas être loin.
Il sortie et mon coeur se mis à battre à la chamade. Je n'y crois pas! Je n'avais plus de nouvelle d'elle depuis...depuis son accident et la elle était la. Mais quand était-elle sortie de l'hôpital? Et comment avait-elle su? Comment avait-elle fait pour se rendre ici à Libreville? Milles et une question se bousculaient dans ma tête et à mesure que le temps passait je devenais de plus en plus impatient.
Mais pourquoi mettait-il autant de temps ? Il avait dit qu'elle ne devait pas être loin non? Quelque chose ne tournait pas rond, il devait y avoir un problème. Mais qu'est ce que je pouvais bien faire de la où j'étais ?
'Toc toc'
Ah enfin!
Un sourire invisible illuminait déjà mon visage avant de s'évanouir lorsque je vis que la porte ne s'ouvrait que sur Elika, tantine Hermine et mon père. J'avais tout de même espéré voir MC les accompagner, mais cet espoir s'évanouie lorsqu'ils refermèrent la porte derrière eux.
- Eh bien! Cache ta joie de nous voir Ya Prince, me lança Elikia en venant me faire la bise. Ça fait toujours plaisir...
- Ah laisse le tranquille, fit tantine Hermine en venant m'embrasser à mon tour. Bravo mon fils, tu t'en es bien sorti.
Mon père restait à distance, les mains croisées dans son dos.
Heu...on a un problème lui et moi?
Je cherchais dans ma tête ce que j'avais bien pu faire de mal, bon mise à part le fait que j'avais hormis de prévenir de mon arrivé, il n'y avait rien qui pouvais justifier qu'il maintienne une telle distance. Elikia et tantine Hermine me parlaient mais je ne prêtais pas réellement attention à ce qu'elles me disaient.
- Femmes laissez nous, s'il vous plait. Lança t-il d'un ton sans appel.
Elles interrompirent leurs bavardages et sortirent. Il tira une chaise de s'assis à mon chevet.
- Tout d'abord fils, je tiens à te présenter mes plus sincères excuses parce que j'ai échoué dans mon rôle. En tant que chef de la famille, j'aurai du être plus alerte et voir venir de loin la menace qui planait au dessus de nous. Mais je me suis laissé aveugler. Involontairement ou pas, la n'est pas la question. Le fait est que j'ai manqué à tous mes devoirs et aujourd'hui j'en paie le lourd prix.
Je ne comprenais rien à tout ce qu'il me racontait, mais n'ayant d'autres choix que de l’écouter, je le laissais continuer.
- Ta mère...ta mère s'est fait piéger. Ce n'est pas une mauvaise personne à la base. Mais elle s'est laissé prendre dans un engrenage qui l'a conduit aujourd'hui à sa perte.
Je fronçai les sourcils.
- Elle a signé un pacte avec des entités maléfiques pour s'assurer succès et réussite dans toutes ses entreprises. Le problème avec ces accords c'est qu'il n'est pas stipuler clairement ce qu'on t'exigera en échange.
- Pa...pacte?
- Oui enfin, il ne s'agit pas d'un contrat signer de son sang comme ou pourrait l'imaginer. Dans les faits ça s'est matérialisé par son adhésion à son association d'entraide MOZIKI. Au départ tout se passait bien mais très vite j'ai remarqué qu'il y avait certains changements dans ses habitudes. Elle ne mangeait plus certains aliments, elle s’habillait avec des couleurs sombres et se laissait pousser les ongles qu'elle vernissait toujours en noire. Bref tout un tas de petites choses qui montraient que quelques choses ne tournaient plus rond. Mais dès que j'ai commencé à lui demandé de me rendre des comptes, mon état de santé à commencé à se détériorer et j'ai commencé à souffrir de céphalées. A l'hôpital les médecins ne voyaient rien alors elle m'a emmené chez quelqu'un qu'elle connaissait pour me soigner à l'indigénat. Et après ça je me suis senti mieux....
Il prit une pause pour souffler. Il avait l'air très affecté par la situation.
- Avec ce qui t'es arrivé, j'ai pu faire la lumière sur tout ce qui s'est passé. J'ai tout vu. Aussi je te demanderai de ne pas être trop dure avec ta mère, malgré tout ce qu'elle a pu te faire.
Je n'arrivai pas à comprendre ce qu'il me racontait. Qu'est-ce que ma mère m'avait fait et d'abord...
- El...ou elle est?
Je ne sais pas. Je voulais d'abord te parler avant d'aller la chercher. Elle a besoin de moi...
Je tournai la tête vers la fenêtre.
- Repose-toi bien. J'essaierai de repasser plus tard.
Je le sentis se lever et s'en aller.
Quelques minutes plus tard, tantine Hermine suivi d'Elikia firent leur entré à nouveau.
- Ya Prince...ca va? me demanda t-elle avec un regard inquiet en essuyant la larme qui m'avait échappé.
- Je sais que c'est dur mon fils, enchaina tantine Hermine. Mais il va falloir être fort pour surmonter ça.
Non, non, non...je refusais de comprendre ce qu’ils essayaient tous de me dire. Tout ce que j’entendais n’était qu’un tissu de mensonge, il ne pouvait en être autrement. Ma mère ne pouvait pas être complice de tout ce qui m’arrivait !
Je refuse.
Laure oui, je n'avais aucun doute sur sa capacité de nuisances mais ma mère ? Incompréhensible!
'Toc toc'
La porte s'ouvrit sur un homme en uniforme.
- Excusez moi de vous déranger mais il y a la, une femme au nom de Rose Lemami qui dit être une amie de Monsieur.
Elikia me regarda l'air de me demander si je voulais bien la recevoir.
J'acquiesçai.
Elle fit alors son entré avec un grand sourire. Ça me faisait bizarre de la voir. C'était la dernière personne avec qui j'avais parlé avant mon accident et l'espace de quelques secondes je la soupçonnai d'avoir joué un rôle dans ce qui m’était arrivé.
Le timing était trop concordant. Mais j'abandonnai vite cette idée quand elle m'expliqua que c'était elle qui m'avait transporté jusqu'à l'hôpital alors que celui qui m'avait percuté avait poursuivit sa route comme si de rien n'était. Celle la il ne l'emportera pas au paradis !
- Ah au fait, avant que je n'oublie, voilà le sac de ta copine fit-elle en posant un sac sur ma table de chevet.
- Le sac de qui? Demanda tantine Hermine. Marie-Claire ?
- Oui...Elle l'a laissé par terre... Répondit-elle gênée. Tout à l'heure.
Pourquoi l'était-elle? Et d'ailleurs ou était MC???
- Ah! Donc c'est même avec toi qu'elle s'est battu ?!? Lui lança Elikia. Rho! Il fallait commencer par la! Donc toi tu permets de la frapper et après sans gêne tu viens te pavaner ici?!? Tchip! D'abord sors d'ici tu n'es pas la bienvenue !
- Elikia doucement, lança tantine hermine voyant elikia s'approcher dangereusement de Rose.
- Doucement de quoi?!? Elle ose lever la main sur la pauvre fille, après tout ce qu'elle subit depuis qu'elle est ici! Et puis elle vient... Tchip ! Dehors.
- Tout ça n'est qu'un malheureux malentendu, se confondait en excuse Rose. C'est elle qui m'a attaqué...
- On s'en fout, la coupa Elikia en ouvrant la porte. Tout ce qu'on sait c'est que c'est de ta faute si...
- Elikia ! S'écria tantine Hermine. Ça suffit maintenant. Allez crier dehors si vous tenez tant à vous donner en spectacle. Mais ici ce n'est ni le lieu ni le moment pour ce genre de chose !
J'assistai à ce spectacle complètement impuissant. Mais pourquoi elles s'étaient battues ? Et où était MC bon sang !
Elikia bouillonnait de rage. On aurait dit qu'elle allait bondir sur Rose d'une minute à l'autre.
- Vous avez raison, je ferai peut être mieux d'y aller. Fit-elle en mettant son sac à l'épaule. Je repasserai plus tard. Prends soin de toi Prince.
J'hochai la tête.
- Tchiuuupppp ! Sors vite! Tu fais même la belle devant qui? Je te préviens hein, s'il lui arrive la moindre chose tu seras tenu pour responsable ! Lui lança Elikia avant de claquer la porte derrière elle.
- Elikia tu exagères, lui reprocha tantine hermine.
- Ah non non! Je ne suis pas la pour cautionner les conneries !
Elles se disputèrent encore pendant un moment. Je commençais à avoir mal à la tête à les entendre jacasser sans rien comprendre à leur conversation. Il fallut que tonton Bernard fasse irruption dans la chambre pour enfin pouvoir retrouver un peu de calme.
Il me rassura en me disant qu'elle était en route et qu'elle avait mis un peu plus de temps parce qu'elle était parti se changer à l'hôtel.
'Toc toc'
Mes poumons se gonflèrent d'air et mon je retins mon souffle au moment ou la porte s'ouvrit. Elle était la...enfin! J'avais l'impression d'être en plein rêve. La dernière fois que je l'avais vu c'était à l'aéroport de Zurich, elle s'éloignait de moi.
Je me souviens avoir eu l'impression de perdre une partie de moi. Et aujourd'hui elle était la, devant moi, aussi rayonnante que le soleil. Elle me fit un sourire et hésita à s'approcher. Dans un effort ultime je levai ma main dans sa direction et fit un sourire qui ressemblait plus à une grimace qu'autre chose mais c'est tout ce que je pouvais faire de mieux.
Sans perdre une seconde supplémentaire elle se rua sur moi et se mit à m'embrasser partout.
- Bon on va vous laisser seul un moment hein, fit tonton Bernard en se raclant la gorge levant. Les autres le suivirent dans la foulée.
Nous nous regardâmes dans les yeux un long moment sans se parler, ou du moins sans prononcer la moindre parole. A travers nos regards, le manque de l'autre et tout l'amour que nous nous portons se lisait aisément. Nous nous faisions mutuellement tout un tas de promesses silencieuses et plus rien d'autre que nous deux ne comptais à ce moment précis. Assise sur le rebord de mon lit, elle se pencha pour m'embrasser délicatement, je réussi à poser mes mains sur ses cuisses et me mis à les caresser du bout des doigts.
Le rythme de sa respiration s’accéléra et elle se pencha plus pour approfondir son baiser.
- Huummmm
- Oh excuse moi bébé je t'ai fais mal? fit-elle en se redressant.
Je lui fis un sourire. Elle était si mignonne dans sa robe fleuri mais je la trouvais un peu trop sexy pour se balader avec dans les rues de Libreville. Surtout si je ne suis pas à coté d'elle.
- Ta robe...
- Oui? Quoi elle ne te plait pas? Fit-elle inquiète.
- Si...tu es...belle...
Elle fit un large sourire.
Il faut qu'elle arrête de me rendre fou d'elle comme ça.
- Merci Konzi! Toi aussi tu n'es pas mal avec ta barbe d'une semaine
- Merci...j…je...
Les derniers mots s'évanouirent dans ma gorge avant que je ne puisse les sortirent.
- Ne force pas trop bébé, tu as besoin de te reposer. Ce que tu as à me dire pourra attendre un autre jour.
- Non! La coupais-je. Viens...
Elle se blotti contre moi et je plongeais mon nez dans ses cheveux afin de m'imprégner de chaque nuance de son doux parfum. Sa chaleur m'avait tellement manqué, je voudrai qu'elle ne parte plus...elle m'était devenue tellement vitale.
- Je t'aime princesse...
Elle se redressa et me regarda dans le blanc des yeux.
- Je t'aime prince...