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Ecrit par Gioia


Trente-sixième partie 


Belle Mally 


Amandine et moi visitons la maison de naissance Li aujourd’hui histoire que je vois ce qu’elle pense, aime et tout le reste. Pour le moment elle semble très emballée par le concept. Moi je l’ai acheté depuis même s’il y’a 10% de chances que j’arrive à accoucher ici. Grace au docteur Coleman je sais maintenant que le col de mon utérus est plus court que la norme. Du coup je suis considérée comme une patiente à haut risque parce que mes futures grossesses risquent de ne jamais aller à terme. Les patientes de ce genre ne sont pas acceptées dans les maisons de naissance parce qu’elles ne pratiquent pas d’accouchement par césarienne. Pour ma part Le docteur Coleman a déjà prévu me mettre sur progestérone durant la deuxième grossesse afin que je puisse arriver au moins à 36 ou au pire 34 semaines. Et même s’il doit passer par les soins intensifs mon deuxième, je ne m’inquiète pas parce qu’il sera entre les mains de son papa. La pensée ramène un sourire à mes lèvres. On avance doucement mais sûrement lui et moi. J’ai hâte que le reste de la probation passe et que je puisse expliquer à ma fille que nous allons vivre avec son papa Eli très bientôt. À mes heures perdues j’en rêvasse. J’imagine son excitation quand on la fera asseoir pour lui annoncer. Elle qui n’aime pas quand Eli dit qu’il rentre chez lui. Des fois maman doit la berner avec “un viens voir ce que j’ai trouvé dans la chambre” pour qu’Eli puisse s’en aller sans une crise de larmes. Ça marche très peu de fois. Les autres, mon chéri supporte tout simplement jusqu’à son coucher. Enfin moi je dis supporter. Lui dit de ne pas utiliser le mot là quand je parle de sa Xena. Le lien entre ma fille et moi est le socle de ma vie actuelle. Mais celui qui grandit entre Eli et elle m’inspire tellement. Des fois je les observe à la dérobée. Je m’invente des histoires que j’écris plus tard à la machine quand le sommeil ne veut pas me prendre. Je fais pareil quand je l’observe avec maman aussi. Deux personnes que je n’avais pas prévu côtoyer au quotidien il y’a quelques années. Mais les deux personnes qui m’aident à embellir le quotidien de ma fille. Il doit exister un mot au delà de la reconnaissance pour qualifier ce que je ressens pour ses deux personnes. Maman et Eli. Quand je le trouverai je leur dirai proprement. Nous finissons la visite et j’annonce enfin la nouvelle à Amandine 


Belle: je me suis dit que ça te ferait du bien d’être dans un environnement comme celui-ci après ce que tu m’as raconté pour les accouchements des garçons 


Amandine: eh ma belle je suis d’accord mais c’est l’argent qui parle ici hein. Je ne pense pas avoir les moyens pour une place comme ici. Le CHU au moins je peux et puis c’est ma dernière grossesse donc je vais seulement supporter 


Belle: je t’offre une des chambres. Bon pas la plus chère aussi hein. Normalement celle de 50.000 francs je peux. 


Amandine: c’est pas une blague? Elle demande étonnée 


Belle: est ce que ça serait une blague drôle d’abord?


Amandine: Yo Belle c’est.....c’est vraiment sérieux? 


Belle: comme ça tu es tranquille. ta grande sœur dont tu me parles souvent peut séjourner avec toi confortablement. Tu as vu les lits dans les chambres de toute façon 


Amandine: oh Merci merci merci. Mais c’est quoi? C’est noël pour moi ou bien tu as gagné la loterie? Elle demande émue 


Belle: lol disons que je retourne l’ascenseur à celle qui m’a aidé à obtenir mon poste au lycée français.


Amandine: je t’ai juste parlé de l’offre. 


Belle: me parler c’est déjà beaucoup sinon j’aurais su comment? 


Amandine: ton cœur est trop tendre. Merci encore Belle. Tu vas voir. mon fils sera un bon futur mari pour Elikiki. Je vais bien l’éduquer 


Belle: tu es à quel niveau de l’approbation chez papa Eli? Je demande moqueuse 


Amandine: laisse nous hein. On fait du chemin petit à petit. Ce qui est sûr Elikiki va entrer dans notre famille 


Belle: lol allons régler ce qui est présent. Je vous laisse avec vos plans du futur


Nous rencontrons la maman d’Eli qui nous explique les dernières modalités avant de compléter l’enregistrement. Comme elle est à 35 semaines, il lui reste quatre rendez-vous d’ici la date prévue pour l’accouchement. Elle me donne une estimation de combien sera le montant total. Amandine crie mais je la rassure. Je savais qu’on irait dans les 500.000 francs de toute façon 


Amandine: heuh pour les factures Belle on peut les mettre à mon nom même si tu paies? Comme ça l’assurance peut rembourser une partie Même si ce n’est pas beaucoup 


Belle: oui ça ne me dérange pas si c’est faisable Titi? 


Atia: oui bien sûr. Le nom au complet Amandine? 


Amandine Cica Folasadé. Cica avec c-i-c-a s’il vous plaît 


Atia: parfait 


Après le centre, nous nous arrêtons acheter un truc à manger avant de retourner à l’école. Je nous trouve un coin aéré et gare là avant qu’on attaque nos repas. 


Amandine: donc tu me dis que la sage femme en question c’est la maman de ton copain? Elle demande en plongeant sa main dans son sachet 


Belle: je n’ai jamais dit qu’Eli est mon copain hein. 


Amandine: ah laisse ça. Qui ne voit pas comment le gars a toujours la main sur ta hanche? 


Belle: en tout cas oui c’est elle.


Amandine: j’espère que tu es une gentille belle fille hein. Faut pas qu’elle vienne me pincer durant l’accouchement parce que tu l’as énervé quelque part 


Belle: lol tu la prends pour qui. C’est une dame très professionnelle. Et je te fais savoir qu’elle était une grande cardiologue avant de changer de vocation 


Amandine: ah ça. Le changement brusque là vient d’où? 


Belle: la crise de la cinquantaine elle m’avait dit en riant quand j’ai demandé aussi. Sinon c’est la sœur d’Eli qui avait eu l’idée du centre de naissance quand sa mère cherchait dans quoi se reconvertir. 


Amandine: donc maman est médecin. Garçon aussi. Papa lui fait quoi?


Belle: il était en économie mais je ne sais pas concrètement pour être honnête. Actuellement il est à la retraite. 


Amandine: et la grande sœur? 


Belle: tu es curieuse hein. Elle est physiothérapeute. 


Amandine: tout s’explique. Je comprends pourquoi tu es tout le temps entrain de gribouiller ou taper sur ton ordi. Quand on côtoie les gens qui connaissent papier ça déteint sur nous 


Belle: lol toi tu connais pas papier ou bien? 


Amandine: y’a papier dans papier hein. 


Belle: arrête la fausse modestie. La chimie que tu enseignes depuis des années moi je n’y comprends rien. 


Amandine: lol c’est pas compliqué je t’assure 


Belle: haa à chacun son papier. Moi je n’y comprends rien c’est sûr. Explique moi plutôt pourquoi ton cica ce n’est pas sika 


Amandine: ah c’est parce que je suis béninoise 


Belle: Et tu roules le mina comme ça? Je demande surprise 


Amandine: mes parents sont venus au Togo quand j’étais ado mais à la base mon nom de jeune fille c’est Anianou. Elle dit en riant 


Belle: c’est fou. On se connaît bientôt trois ans et c’est maintenant que je découvre ça 


Amandine: comme on dit y’a un début à toute chose 


Belle: ah décline tout en même temps comme ça je ne vais pas dire n’importe quoi dehors sur toi


Amandine: lol okay. Amandine Cica Anianou mariée à Tito Folasadé, maman de deux garçons, Chance cinq ans, Terence 3 ans, et petit fidèle dans le ventre. 28 ans et quoi d’autre hum? Elle demande en tapotant son nez avec son index tout en regardant le ciel comme si elle se demandait 


Belle: mange les arachides comme si c’était un repas vital et possède le corps le plus doux au monde. 


Amandine: lol si tu ne laisses pas mes seins maintenant, elle dit en poussant ma tête que je fais semblant de poser sur son buste 


Belle: en tout cas c’est noté. Je.....



Je vois Magnim passer sur une moto. Je sors et instinctivement je dis son nom. Il ne m’entend pas ce qui est normal. Mais je suis surprise de le voir. Il avait complètement disparu de la nature après qu’on l’ait ramené au domicile des Laré Aw. Amandine et moi retournons enfin à l’école. La journée suit son cours normal. J’appelle Farida à la sortie pour avoir des nouvelles de Magnim. Elle me confirme qu’il est de retour et vit avec eux. Le Lendemain je me permets d’aller le voir après avoir pris ma fille à l’école. Je prétexte venir voir Farida pour que le gardien me laisse passer. 


J’avance en tenant la main d’Elikem quand un “met les pieds par terre Elio” puis “un tonton au secours me parvient” 


Je bouge avec Elikem, évitant de justesse le petit garçon sur le vélo. Il tombe et je m’approche en même temps que Magnim qui arrive. 


Belle: ça va mon grand? 


Il pleure avec la bouche grande ouverte. Magnim s’accroupit aussi et le met sur son genou pendant qu’Elikem a la main sur mon épaule.


Magnim: oh c’est fini le chef. Y’a rien de cassé. Le casque et les genouillères t’ont bien protégé. 


Elio: mah mah moi j’ai mannlllll, il pleure plus fort 


Magnim: c’est ce petit vélo là qui se permet de faire mal à mon chef Tchaa? Tiens tonton Gabriel tu punis bien le vélo pour mon chef. On ne va même plus le faire sortir le vilain vélo. C’est fini Elio. Eh tu ouvres grandement la bouche devant les gentilles tatas? Elles vont tout voir hein. Il dit en lui couvrant la bouche. 


Le petit nous regarde puis lui par la suite. Ma fille choisit ce moment pour entrer dans la conversation 


Elikem: pourquoi lui pleure maman? Elle me chuchote à l’oreille 


Belle: parce qu’il est tombé. Tu l’as vu n’est ce pas? 


Elikem: oui 


Belle: et tu lui as dit quoi? 


Elikem: umm...toi tu fais tention. Pleure plus c’est fini, elle dit en se déplaçant pour prendre la main du garçon et souffler dessus. 


Geste auquel je ne m’attendais pas du tout. En général elle reste collée à moi quand elle est en présence d’inconnus. 


Magnim: Mais tu es chanceux bonhomme. On dit quoi alors? 


Elio: m...merci. Il dit en reniflant. 


Il descend en vitesse des genoux de Magnim quand le gardien prend le vélo. Pourtant tout à l’heure il pleurait comme si on l’avait méchamment frapper. Magnim revérifie ses protections avant de le mettre dessus et il reprend ses tours tout en criant Tonton tu me vois. 


Magnim nous conduit sur la terrasse. De là où nous sommes il peut voir le garçon faisant ses tours. Je me demande si c’est le sien parce qu’il lui ressemble pas mal. Il revient avec du jus d’ananas pour Elikem et de l’eau pour moi. 


Belle: ah je ne vais pas le voler toi aussi. Je dis quand ma fille s’accroche à mon bras parce que j’ai pris son jus de 200ml 


Elikem: moi je sais faire maman. Donne 


Belle: tu ne vas pas le verser sur ton habit. Je suis sérieuse 


Magnim: une grande dame comme ça? Pardon belle fais nous un peu confiance pas vrai la grande? Il dit avec un sourire qu’elle lui retourne quand finalement je lui donne son jus 


Je ris en même temps que Magnim puis je me sens détendue tout d’un coup 


Belle: tu as bonne mine, je dis en l’observant 


Magnim: c’est quelle drague du 20 ème siècle ça? 


Belle: tchip qui veut te draguer d’abord? 


Magnim: tu veux dire que les clavicules bien définies ici là ne te disent rien, il dit en relevant son cou 


Belle: à part une pomme d’Adam trop prononcée je ne vois qu’un cou bien plein hein. Je réponds amusée 


Magnim: pff ça sort avec un barbu et ça se permet de critiquer un beau gosse comme moi 


Belle: lol dit celui qui achetait les produits jadis pour favoriser la poussée de barbe. Je dis quand les souvenirs me reviennent 


Magnim: ca va? 


Belle: non. Je dis après un moment. 


Je constate que ma fille s’est éloignée aussi. Elle est partie s’asseoir sur les marches en bas de la terrasse et guide le petit garçon sur comment pédaler. Quelqu’un qui n’a même pas de vélo je précise. Je reviens à ma conversation avec Magnim.


Belle: je m’en veux beaucoup pour le passé. Je pourrais blâmer Harmonie mais la vérité en y repensant c’est que j’ai pensé à un truc que tu m’avais dit sur les bons menteurs et Antoine. Puis je me suis dit que tu pouvais très bien mentir comme lui. Je suis désolée de t’avoir laissé tomber quand tu étais au plus bas Magnim. 


Magnim: oui c’est dommage. J’aurais aimé qu’on me croit aussi mais bon Ciara est bien plus ton amie que moi je le suis donc je comprends 


J’accuse le coup et ne sait quoi répondre même si j’ai envie de me défendre. Il n’y a rien comme justification à donner dans ce cas honnêtement.


Belle: je sais que j’ai merdé mais je t’en prie, je suis là. Si tu as besoin de moi dis le sans hésiter. Je voudrais pouvoir t’aider. 


Magnim: okay. Je vais m’en souvenir.


Belle: merci. Je....je sais pas si ça te dérange d’en parler. Dis le moi si c’est le cas mais j’ai eu vraiment peur en te retrouvant dans cet état au bar 


Magnim: je suis retourné dans un programme de sobriété. 


Belle: Dieu merci. Tu vas t’en remettre. Tu es un homme fort avec un mental d’acier


Il me donne un petit sourire qui ne semble Pas du tout confiant donc je continue 


Belle: rappelle toi de tout ce que tu as déjà traversé. Juste finir l’école d’architecture ce n’était pas chose aisée. Tu t’es privé de beaucoup pour demeurer concentré. Les longues veillées qu’on faisait avec Tao pour étudier à Montpellier tu t’en souviens? 


Magnim: on insistait toujours pour le faire chez toi comme ça on en profitait pour vider ton frigo en douce. Je peux pas oublier Montpellier. C’était le meilleur moment de ma vie. Il dit avec un sourire plus chaleureux 


Belle: moi aussi. Je fatigue les oreilles d’Elikem avec même si elle ne comprend pas 


Magnim: donc Elikem hein? Te voilà maman d’une petite de quoi?


Belle: quatre ans et plus. 


Magnim: un peu comme Romelio alors 


Belle: il est très beau et totalement toi côté caractère avec sa façon dramatique de tomber du vélo là 


Magnim: lol tu sais ça comme toi et moi avons déjà fait du vélo non. C’est mon neveu, le fils de Hana. Mais il est comme mon fils. Tu as rencontré le beau gars mais qui n’est pas beau comme moi d’où? 


Je ris et lui raconte tout de ma rencontre avec Eli. Dans ses réactions j’ai l’impression de revoir mon ancien ami. D’autres fois non. Je sens qu’il force pour paraître enjoué. Mais quand il s’arrête pour parler à son neveu ou ma fille il semble lui même. Nous restons quand même longtemps avec eux puis décidons de rentrer quand il sonne 18h30. C’est là qu’Elikem rentre en bagarre avec quelqu’un pour sa chose.  Les deux tirent le vélo chacun de son bord. Je soulève ma fille. Magnim son neveu.


Elio: Elle voulait prendre pour moi tantan mani y’est pas gentille 


Elikem: pas vrai, j’ai dit sois gentil à lui maman mais lui veut pas me donner à moi.


Belle: donc c’est comme ça que je t’ai appris? 


Elikem: c’est lui il est égoizzz, il connaît pas le partager avec moi, elle dit en zozotant comme elle fait quand elle est fâchée 


Elio: et toi t’es vilaine, il lui répond avant de lui tirer la langue 


La façon dont ma fille bondit de mes bras par la suite pour toucher le garçon des gens ferait croire qu’elle est forte pourtant on se connait toutes les deux. Magnim au lieu de prendre la chose au sérieux ne fait que rire. Nous évitons une seconde bagarre. Je porte Elikem. Magnim garde Romelio à ses côtés. Les deux se font la tête. Mais ils nous raccompagnent jusqu’à à la voiture quand même. J’installe Elikem avant de m’assoir 


Magnim: Belle? Il dit quand je leur fais au revoir de la main avant d’entrer dans la voiture 


Belle: oui 


Magnim: merci de m’avoir sauvé le jour là. Merci sincèrement. 


Belle: Je suis là pour toi. N’hésite surtout pas. Je dis avant de prendre finalement place. 


Romelio continue de me faire bye de la main. Mes yeux tombent sur Elikem derrière. La fille elle continue de tirer la langue à Elio. Je crie hey. Elle porte ses deux mains à sa bouche pour se cacher. En démarrant je vois Elio qui lui renvoie aussi les grimaces. Moi je ne comprends toujours pas cette affaire. 


(....) 


Comme d’habitude, Eli passe le soir par ici avant d’aller chez lui. Nous sommes dans ma chambre. La sœur d’Eli est rentrée et je vais la rencontrer dans quelques jours. Eli a quand même ramené plein de sacs cadeaux ici que c’est de sa sœur pour Elikem. Tellement de sacs que je soulève les choses, la bouche ouverte à cause de la quantité. Elikem ne sait plus où donner de la tête. Elle fait la navette entre la chambre et le salon pour montrer ses cadeaux à grand maman.


Belle: tu lui as quand même dit de ne pas se déranger? Je demande suspicieuse 


Eli: genre tu me crois pas? 


Belle: avec ta manie de facilement t’emballer je vérifie que ce n’est pas toi qui a encouragé 


Eli: aucun respect pour ma personne. Je lui ai bien dit et je t’avais dit qu’elle n’allait pas m’écouter 


Je regarde à nouveau les sacs. Gap, Carter’s, H&M et d’autres marques que je ne connais pas. Les produits pour cheveux j’en parle plus. Maman revient même en chambre avec un masque en main que celui-ci Elikem lui a donné donc elle ne veut pas voir ma main dessus 


Belle: elle te donne parce que j’ai déjà autorisé? 


Gisèle: Eli il faut parler à Belle avec sa tendance à tout emmagasiner là. Nous on veut vivre, ou bien ma Kiki? 


Je ne m’insère pas dans ce débat. Ils font leur chose pendant que je finis de ranger. 

Elikem heureusement s’endort tôt aujourd’hui. Je sors faire un petit tour avec Eli. Nous ne sommes pas loin de la maison. À juste une dizaine de minutes. Il nous trouve un coin calme et peu bondé histoire qu’on puisse discuter. Il verrouille la portière. Nous sortons pour marcher bras dessus bras dessous. C’est un de mes moments favoris de la journée. 


Eli: c’est qui ce garçon qui a traité mon adorable bébé de vilaine? 


Belle: hey Seigneur. Elle t’a dit ça quand? 


Eli: elle me le chuchotait de temps en temps quand tu étais concentrée à contempler les cadeaux d’Ali 


Belle: j’espère qu’elle t’a bien raconté comment elle a sauté sur le vélo des gens en plus de provoquer une bagarre 


Il rit au lieu de prendre ça au sérieux. Je lui raconte tout dans les moindres détails. Il rit encore. 


Belle: rira bien qui rira le dernier. Quand on va la frapper dehors tu viendras me montrer tes dents aussi 


Eli: comme si tu ne serais pas la première à charger un fusil sur ton épaule pour aller descendre quiconque a osé 


Je souris avant de répondre. Si je peux même, je ferais probablement pire.


Belle: N’empêche. Il faut qu’on....enfin il faut que je commence à lui mettre des freins plus solides pour éviter qu’elle grandisse en voulant les choses des autres 


Eli: le “on qui devient je” est de retour? Ou tu essaies de me dire par là que j’ai échoué avant la fin de la probation? Il demande faussement triste 


Nous sommes de retour à la voiture après le tour. Il s’adosse au capot et je fais pareil 


Belle: c’est juste pour ne pas paraître intrusive sinon tu sais déjà ce que je ressens pour toi 


Eli: je n’ai pas dit que je savais. Enfin je n’ai pas ce souvenir 


Je souris, me colle à lui. Il m’enveloppe de ses bras et j’embrasse son torse. 


Belle: tu arrives à réveiller cette partie de mon cerveau que je croyais éteinte. Cette partie qu’on éteint sciemment des fois parce que la vie semble trop dure. Puis des gens comme toi, en tout cas j’espère qu’il y’en a plein des comme toi pour les autres. Bref des gens comme toi débarquent et poussent des comme moi à renouer avec cette partie de notre cerveau. Avec tes balades, ton sourire, tes blagues à 50% pourries tu embellis notre monde. Même quand je passe une sale journée, une petite partie de moi a hâte d’être à demain parce que je te verrais tôt ou tard. Je pense que c’est de l’amour. Non? Je suis un peu rouillée quand il s’agit de ce genre mais je suis pas mal sûr d’être tombée sur une perle que je ne compte pas lâcher de sitôt 


Eli: Well mon je t’aime vaut encore quelque chose après tout ça? Il demande après m’avoir posé un peck sur la bouche 


Belle: c’est la base quand même, je dis avec un sourire satisfait 


Eli: on commence les cours de littérature quand? Je dois apprendre à agencer les phrases comme toi pour bien couper ton cœur 


Belle: lol commence par lire les contes de Charles Perrault que je t’ai donné quand tu partais aux États Unis 


Eli: on peut pas juste sauter la partie des devoirs et passer à celle où je me fais punir par ma prof préférée? Et puis tu mets tes lunettes hein. Très important 


Belle: bientôt, je réponds tout en prenant sa tête entre mes mains pour la rapprocher de la mienne et l’embrasser 




Ciara Kunakey 



La machine manuelle pour facture que j’ai commandé est finalement arrivée. Cette année le fond alloué à notre agence a été drastiquement diminué. Un bon nombre de nos contrats ont été donnés à l’agence ivoirienne parce que notre comptabilité présente beaucoup de trous. Kevin m’a expliqué que ce problème dure depuis trois ans qu’ils ont changé de système comptable. L’une des raisons fournies au head office  par JB mon frère et directeur de l’agence c’est que nous recevons encore des factures manuscrites de beaucoup de nos fournisseurs. Lorsqu’elles ne se déchirent pas ou sont illisibles c’est L’équipe comptable qui a du mal à reporter avec exactitude depuis le changement de système. Dans le passé, un type du head office était venu pour former le monde ici. Mais Il avait de la difficulté à comprendre notre mode de fonctionnement. Le head office s’est déplacé dernièrement et il a demandé des propositions concrètes sinon on se dirige vers une fermeture de l’agence à cette allure. La mienne c’était de passer aux machines manuelles pour éviter les soucis d’écriture et le mauvais report par la comptabilité. Ses machines fonctionnent un peu comme les étiqueteuses. Nous on écrit dessus. Une fois fait, la machine la sort automatiquement. On fait signer la facture par le fournisseur puis la comptabilité la récupère pour continuer avec le report. Ils n’étaient pas trop emballés par mon idée parce que ça revenait à dépenser encore. Donc j’ai commandé une avec mon argent tout en espérant que mon idée fonctionne.


Je suis encore au travail. Je fais des heures supplémentaires parce que je dois retaper toutes les factures manuelles que j’ai ici avant de les donner à la comptabilité. Il est 19h mais heureusement il n’y a pas de bruit donc je suis concentrée. Je fais une petite pause quand il sonne l’heure pour ma prière. Je sors mon rosaire, baisse la tête et commence à parler dans mon cœur. Tous les jours je demande à Dieu d’aider Magnim quelque soit où il se trouve. Que Dieu l’aide à remonter la pente. Je.....


Je sursaute quand une main touche mon épaule. 


Kevin: wow désolé. Je t’appelais mais tu ne répondais pas. Je ne te dérange pas plus 


Ciara: ça va. J’ai fini de toute façon je dis en rangeant mon rosaire 


Kevin: ça t’arrive souvent de rester tard pour prier ici? Le bureau est ensorcelé et

On ne sait pas? 


Ciara: tu aimes trop blaguer, je dis avec un sourire 


Kevin: si c’est ce que ça prend pour voir un de tes sourires je ne vais pas arrêter 


Ciara: hum tu fais quoi dans nos locaux toi? Je demande pour changer de sujet 


Kevin: Je passais récupérer un dossier pour un pote. Toi tu fais quoi à part libérer le bureau des mauvais esprits? 


Ciara: je reportais les factures avec ma machine 


Kevin: tu continues sur ton idée alors? 


Ciara: oui je suis sûr que c’est une bonne alternative. Je vais leur prouver 


Kevin: j’aime ta détermination. Ça mérite un dîner. Et ne me dis pas que tu n’as pas faim à cette heure 


Ciara: tu as raison j’ai faim, je dis avec un sourire 


Kevin: super, on y va donc 


Je range la bonne partie que j’ai déjà fait puis je ramène le reste à la maison. Nous passons chez son ami pour qu’il remette le dossier en question. J’appelle maman pour la prévenir que je rentrerai tard. Je raccroche quand Kevin revient dans la voiture.


Kevin: alors qu’est ce qui te tente?


Ciara: je suis pas difficile donc je te laisse choisir 


Kevin: j’ai envie de pintade grillée moi 


Il nous conduit dans un endroit que je ne connais pas. La nourriture arrive et je savoure. J’ouvre les yeux et lui me regarde avec un sourire 


Ciara: j’ai un truc sur la face? 


Kevin: tu m’as vraiment inquiété ses derniers jours tu sais. Je sais que c’est bizarre parce qu’on ne se connaît que depuis deux mois et quelques jours mais je m’inquiétais de te voir perdre constamment du poids, pleurer des fois ou avoir les traits étirés. Je suis soulagé de voir que tu peux profiter encore un peu de la vie en dépit de la tristesse que je lis en toi 


Ciara: je......


Je marque une pause parce qu’il m’a mis à nu. 


Kevin: je ne l’ai pas dit pour te forcer la main ou que tu te mettes à me déballer tous tes secrets mais quelque soit ce qui t’arrive sache que tu es plus forte que ça d’accord? Même si je ne te connais pas depuis si longtemps je te sens forte. Et je suis là au besoin. Si tu ne veux pas te confier on peut parler d’autre chose mais ne te laisse pas autant ronger par ce mal. Tu me promets de faire un effort? 


Ciara: oui


Kevin: voilà qui est mieux. Bon alors ses factures, elles te font chier comme moi? Il demande en partant sur un autre sujet 


Kevin c’est une rencontre fortuite pourtant juste l’entendre parler me fait un bien fou. Je n’ai pas envie de me confier ou quoique ce soit. Je ne sais pas comment il a découvert mais il ne me pousse pas et j’apprécie. Juste l’écouter ou discuter du travail avec lui me permet de m’évader pour quelques minutes. 


Après le resto il propose une balade mais je suis épuisée. J’ai pris une infection qui m’a terrassé et aussi la cause de mon amaigrissement. Des fois j’ai l’impression que ce virus ne veut pas me permettre de l’oublier. Quand je pense enfin aller mieux, je chute toujours. Comme s’il voulait qu’on lise sur mon front sidéenne pour être satisfait. On est enfin chez moi. Je me retourne pour un dernier mot à Kevin.


Ciara: encore merci pour ce soir 


Kevin: ne me dis pas merci. J’aime ta compagnie. Je peux venir te chercher demain matin aussi si tu veux.


Ciara: oh non ça va ne te dérange pas 


Kevin: moi ça me va hein. Ou peut-être ton copain n’apprécierait pas?


Ciara: on utilise encore cette vieille méthode pour ce genre de questions? 


Kevin: lol tu veux quoi? Avec toi tous mes repères sont brouillés. Tant que tu ne me craches pas du feu je me dis que ça va 


Ciara: arrête de me présenter comme un dragon, je dis avec un petit sourire 


Kevin: tu te rappelles du sacré vent que tu m’as donné à la fête? 


Ciara: j’avais clarifié que ce n’était pas dans ce sens hein. Tu as même dit que tu comprenais 


Kevin: lol je dis pas le contraire mais c’était un vent quand même. Faut accepter


Ciara: moi je vais me coucher. Tu m’insultes trop 


Kevin: rho faut pas être comme ça toi aussi, il dit en riant 


Je sors avec un sourire et lui dis à demain. 


Kevin: je le prends comme un non pas de copain en vue et oui à demain madame 


Ciara: lol rentre chez toi Kevin. Bye 


Maman n’est pas dans sa chambre quand j’arrive. Elle descend de l’étage où nous avons la corde à sécher. Elle semble de bonne humeur. Elle me questionne pendant que je suis sous la douche. Je sors et elle m’attire à elle en me prenant le poignet 


Ameyo: et tu me dis que tu prends bien tes vitamines? Elle demande soucieuse 


Ciara: tu me vois les prendre chaque matin maman.


Ameyo: hum. Je n’aime juste pas te voir avec la peau sur les os ma fille


Ciara: moi aussi je n’aime pas maman mais je n’ai pas demandé à être malade, je dis un peu exaspérée 


Ameyo: Yee c’est bon ne te fâche pas.


Ciara: mes excuses, je dis en soupirant 


Ameyo: ca va ma grande. Je sais que c’est difficile mais j’espère que tu n’étais pas agressive comme ça avec Kevin. 


Ciara: donc tu nous a vu depuis le haut? 


Ameyo: j’ai tout vu y compris ton sourire. Je remercie le ciel qu’il t’envoie enfin ta part


Ciara: tu es encore arrivée avec tes histoires. Une femme ne peut pas sourire à un homme sans que ça ne devienne une relation? 


Ameyo: les bonnes relations commencent souvent à l’école ou au travail. Je suis contente que tu lui donnes une chance 


Ciara: en tout cas ne te réjouis pas pour venir après te plaindre ou pleurer.


Ameyo: ne gâche pas mes prévisions et en passant tu vas acheter la voiture que tu prévois prendre quand? Je n’aime pas te savoir dehors à faire les heures supplémentaires pour rentrer seule ici à 21 ou 22 heures 


Ciara: je fais attention ne t’en fais pas 


Ameyo: pardon on enlève beaucoup les femmes maintenant. Tu remets à demain tout le temps pour cette voiture. Prends rendez-vous on part voir 


Ciara: demain on en parle s’il te plaît j’ai sommeil, je dis en filant en chambre 


J’enroule mon corps avec un pagne mauve avant de m’enfoncer sous ma couverture. La voiture je ne peux pas l’acheter maintenant parce qu’une partie de mes économies ira à Magnim. Je ne sais pas combien il a dépensé en frais d’avocat jadis mais c’est la moindre des choses je me dis. Comme maman ne comprendrait pas de toute façon je ne perds pas le temps pour lui en parler. Je prends mon téléphone pour contempler la photo de mon fils, prise le lendemain de sa naissance. Il était beau mon ange. Je serre mon téléphone contre moi comme un doudou puis je m’endors apaisée. 


(.....) 


Farida a fait plus de jours que prévu à Lomé finalement. À cause de l’organisation de son mariage elle nous a dit mais Belle et Moi savons que c’est le bonheur d’être avec Tao qu’elle avait du mal à laisser parce que c’est la maman de son homme qui organise tout. Elle nous a même appelé Belle et moi pour nos mensurations parce qu’on sera dans le cortège nuptial à la réception. Je n’ai jamais été dans un mariage Hausa donc j’ai hâte de voir comment ça se déroule. 


Belle est passée me prendre pour que nous allions dire au revoir à notre amie qui s’en va aujourd’hui. Je m’attendais déjà à voir Magnim mais ce n’était pas moins étrange de le revoir. Enfin de tous nous retrouver comme le groupe qu’on était il y’a quelques années. Il portait un petit garçon qui avait les bras fermement attachés à son cou. J’ai eu un visuel de lui qui aurait porté Marius de cette façon là et L’envie de pleurer m’a pris sans prévenir. Heureusement Belle était là en plus d’Elikem dont je tenais la main. J’ai gardé les yeux et oreilles fixés sur Elikem pour ne pas déraper. Tao ayant le père qu’il a, nous a permis de suivre Farida jusqu’à la salle d’embarquement. 


J’étais assise avec Belle et Farida. Elikem était au milieu de nous. Tao et Farida étaient côte à côte. Puis Magnim et son fils. Pendant que Belle parle à Farida, Elikem me touche la main et fait signe pour que j’approche ma tête 


Elikem: lui là-bas il fait jamais le partager avec moi tata 


Ciara: lui qui? 


Elle pointe directement le fils de Magnim 


Elio: tantan elle fait le doigt sur moi. Elle est vilaine. Il dit la mine renfrognée 


Elikem: c’est toi le très vilain 


Elio: non toi t’es encore plus vilaine 


Tao: mais chef Tchaa depuis quand tu es comme ça avec les filles? 


Elio: Elle est pas une gentille fille elle, Général Tao 


Belle: tu ne parles pas jeune fille, elle dit sur un ton de reproche à Elikem 


Elikem: lui m’a dit les méchants mots le vilain, pas vrai tata? Elle dit en prenant ma main tout en regardant sa mère 


Farida: j’ai manqué quoi ici? Elle demande perplexe 


Magnim porte son fils et se déplace pour s’asseoir à nos côtés tandis que Belle raconte à Tao et Farida la première rencontre des jeunots.


Magnim: bon on refait mieux parce que ça va pas du tout. Tu te présentes correctement à la fille mon grand? 


Romelio Tchaa Bemba, il dit boudeur, toujours assis sur les jambes de Magnim 


Belle: et toi demoiselle? 


Elikem Elikiki Perla Xena Mally, Elle dit en regardant le garçon de travers 


On rit au surnom qu’elle a rajouté pendant que Belle lui rappelle qu’elle n’a que trois prénoms malgré ce que sa mamie lui raconte 


Magnim: tu peux l’appeler Romy, Elio, chef ou monsieur Tchaa. J’avoue qu’il peut être fatiguant mais à ses bons jours c’est un garçon très gentil si tu l’es avec lui Perla


Elikem: je suis gentille moi pas vrai tata? 


Ciara: mais oui tu es très gentille et adorable mais il faut l’être avec ton ami sinon lui ne va pas te croire tu comprends. On ne montre pas du doigt. Maman t’a dit Combien de fois? 


Elikem: plein les fois


Ciara: alors qu’est ce qu’on dit à son ami? 


Elikem: désolé l’ami 


Magnim: tu ne dis rien toi à part hocher la tête? Il demande au garçon assis sur lui 


Elikem: elle....umm...tantan....il dit puis tend sa bouche à l’oreille de Magnim 


Ce dernier éclate de rire quand le garçon détache la bouche. Lui même se cache le visage comme s’il était gêné. 


Magnim: la Jolie tata c’est Ciara voilà 


Les autres se mettent à rire aussi pendant que moi je suis ébahie. Il me sourit furtivement avant de cacher sa tête contre le torse de son oncle. Je me mets à sourire à son geste si mignon. 


Nous disons au revoir à Farida un peu plus tôt parce qu’il se fait tard et les enfants tombent de sommeil. Dehors Je porte Elikem tandis que Belle s’en va chercher sa voiture. Magnim est à côté avec dans ses bras un Romelio endormi aussi. J’aimerais dire quelque chose mais je ne sais pas quoi. 


Magnim: c’est bon? Elle n’est pas trop lourde? 


Ciara: je.....


Magnim: il y’a une place là, tu peux aller t’asseoir avec elle si tu es épuisée 


Je ne m’attendais pas à ce que lui me parle donc le choc me vole mes mots pour un moment puis je me reprends 


Ciara: non merci je vais bien.


Magnim: okay 


Ciara: ....toi tu vas bien? 


Magnim: oui ça va. Je le porte tout le temps de toute façon 


Ciara: d’accord 


Je vois la voiture de Belle s’avancer enfin. Lui est venu avec Tao en voiture mais comme son ami reste le temps que sa femme embarque Belle avait proposé de le déposer aussi. J’attache Elikem. Il fait pareil pour Romelio. On se redresse puis je vois une fille à ses côtés. Elle tient son bras et se colle à lui comme le ferait une femme avec son homme. Il semble surpris quand il parle 


Magnim: Carlie tu fais quoi ici? 


Carlie: je savais bien que c’était toi chéri. Je venais accompagner une copine quand je t’ai remarqué 


Magnim: okay. 


Carlie: elles sont qui? Elle demande en nous regardant méchamment Belle et moi 


Magnim: des connaissances. 


Carlie: okay bébé. Je rentre alors. On se voit demain d’accord.


Puis elle se met sur la pointe des pieds et l’embrasse à pleine bouche 


Mon cœur se comprime et je détourne le regard. Le trajet s’est fait dans un silence complet. J’étais en avant avec Belle. Lui derrière avec les enfants. Mon cerveau rejouait leur baiser sans cesse comme quand on regarde un mauvais film et il ne veut pas nous lâcher. J’ai envie de crier, le frapper ou pleurer. Mais ce n’est plus mon homme. Je l’ai laissé filer II y’a des années de ça. Dans mes moments de peine dernièrement j’avais même prié qu’il rencontre une femme qui l’aime comme il le mérite. Je ne pensais pas avoir si mal de le voir avec une autre. J’entends quand il bredouille un merci et bonne nuit une fois chez lui. Belle lui répond. J’ai juste la

Force pour un bye de la main. Belle me conduit jusqu’à la maison. Elle sort quand je fais pareil puis elle m’enlace. Dans ses bras je ne peux pas faire semblant. Je me laisse aller et pleure pour un cinq minutes.  Elle me câline le dos pendant que je me laisse aller. Je me détache quand je me sens vidée.


Belle: ça va aller. 


 Ciara: oui. Avec le temps j’imagine 


Elle me tient la main et m’offre un sourire plein de bienveillance. 


Ciara entre dans la maison. Une voix familière dit. Belle se retourne quand mon visage tombe sur celui d’Antoine devant mon portail avec maman à ses côtés.


Ciara: tu fous quoi ici? Je demande surprise 


La main de Belle tremble dans la mienne. Je vois mon frère qui la dévisage. La portière s’ouvre. On se retourne et c’est Elikem qui descend en se frottant les yeux 


Elikem: maman....elle dit en soulevant les bras 


Belle la porte pour la remettre en voiture. 


Antoine: Belle! Atte.....


Ciara: n’ose même pas! Je dis en m‘interposant 


Antoine: bouge de là Ciara. Qui est cette fille Belle? 


Belle: Caleb, Antoine ou quelque soit qui tu es aujourd’hui, elle ce n’est rien pour toi. 


Ameyo: hum quand tu partais coucher avec homme marié tu ne savais....


Ciara: Ho maman mêle toi un peu de tes affaires! 


Belle: bonne nuit Ciara. On s’appelle 


Elle monte dans sa voiture et démarre pendant qu’Antoine la regarde les yeux hagards. 

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