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Ecrit par Loraine valérie
Chapitre 4
Mamie Mel
Alors
comment se portent les jeunes par ici ? Nous les vieilles aussi nous
sommes assises dans notre coin hein. C’est dans ma vieillesse que mon amie a
décidé que je parle à sa fille alors ce sera fait. Aujourd’hui quand on vous
parle vous ne voulez plus écouter, un jeune même debout ne pourra jamais voir
ce que voit un vieil homme assis sachez-le. Vous aurez beau faire de grandes
études, avoir voyagé dans le monde entier, être PDG de quoi que ce soit, sachez
juste que le monde spirituel il existe bel et bien et là-dedans se trouvent les
bons et les mauvais, les dominants et les dominés. Si vous faites le choix d’être
aveugle et de vous dire que tout ceci n’est pas vrai, ne venez pas vous plaindre
quand vous irez rencontrer des obstacles. Je n’ai pas fermé l’œil de toute la
nuit. Oni a eu la chance d’être protégé pendant ces longues années mais lorsque
l’élu sort de vos entrailles, il faut retrousser ses manches. J’ai assez parlé
pour aujourd’hui. Je les attends actuellement, qu’on en finisse une bonne fois
pour toute.
Oni
Inutile de
vous dire que je n’ai pas pu fermer l’œil de toute la nuit. Je me suis
retournée en vain dans mon lit et Axel a fini par remarquer cela. Il m’a posé
la question mais je ne savais pas quoi répondre, même moi je me cherche encore.
Je n’ai pu lui dire que ce que je sais et monsieur a décidé de m’accompagner,
je n’avais pas mon mot à dire. En arrivant pour prendre Mel, je ne fus pas
étonnée de le voir avec Dani, elle n’a pas dû avoir le choix non plus. Nous
nous mettons tous en route dans un silence absolue. Arrivés à la porte nous
nous tenons puis expirons très fort avant que Mel n’ouvre le portail. Mamie
nous avait prévenus qu’elle ne la fermerait pas à clé. Nous avançons jusqu’à sa
chambre où elle nous reçut avec un signe de la tête. Elle désigna le banc en
face et nous y prenons place. A moi, elle me fit signe du doigt de prendre
place à côté d’elle sur le lit.
Elle me
caressa la joue puis pris ma main dans la sienne. Des larmes commencèrent par
couler de ses yeux et sans savoir pourquoi je l’avais rejoint. Nul n’osait dire
mot. Quelques minutes après les larmes silencieuses, elle me regarda et sort
enfin un mot, son premier depuis que je suis là.
-
Oni
tu es prête ?
-
Oui
-
Bien.
J’ignore comment tout ceci a commencé mais voilà la suite que je connais :
ta mère est en réalité originaire d’un grand village au nord du Bénin mais
après une certaine dispute avec sa marâtre, elle a dû migrer vers le Nigéria,
dans un petit village où elle a trouvé comme travail la servante de la
princesse à l’époque. Elle a trouvé ton père à la cour, il était au service du
roi et se sont mariés. Ton frère Patrick qu’il repose en paix naquit. Ils
continuèrent ainsi leur travail à la cour où le roi avait deux femmes. La
princesse digne du trône, c’est à dire la fille de la reine mère que ta mère
servait avait un grand destin, elle était censée restée vierge jusqu’à ces 20 ans
puis se faire tuer par sa demie sœur où quelqu’un qui aurait le sang royal lui
aussi. Ce sang servirait à mettre fin à une malédiction et à donner l’étoile de
richesse, de l’intelligence et aussi le don de voyance à la prochaine reine sur
le trône.
Hélas la reine est tombée amoureuse très tôt d’un domestique à la cour et
ce qui devait arriver est arrivé, elle tomba enceinte. Son ventre n’a commencé
qu’à s’arrondir au huitième mois et en ce moment on ignorait ce qui s’appelait
déni de grossesse. En apprenant cela, les devins en accord mit fin à la vie de
ton géniteur puis décidèrent de mettre à mort l’enfant à venir pour que la
princesse puisse accomplir cela. Ta mère qui avait écouté cette décision en
servant à boire à la réunion courut vers la princesse, motivée par son instinct
de mère, elle racontât tout à la princesse. Ensemble, elles décidèrent de
s’enfuir loin du village. Ainsi ton père, Patrick et ta mère se mirent en route
avec la princesse. Arrivés à quelques kilomètres du grand nord au bénin, la
princesse n’en pouvait plus et cependant il le fallait, il fallait traverser
cette grande forêt. Hélas c’était au-dessus de ses forces elle s’assit par
terre et se tient le ventre.
Les choses sont allées très vite
d’après ce que m’a raconté mon amie, elle a donné vie là dans la forêt. C’était
une petite fille puis aussitôt son premier cri poussé, un vieillard apparut et
cette conversation eut lieu :
-
Tu
as failli, tu avais un destin bien tracé, tu devais rendre à tes 20 ans le
colis que tu as en main en venant au monde, tu as trahi les dieux qui t’ont
envoyé mais dans leur miséricorde, il t’accorde une dernière chance cependant
ce bébé doit mourir
-
Jamais,
punissez moi, faites de moi ce que vous voulez mais pas ma fille
-
Ce
que les dieux essayaient d’éviter est arrivé, tu as donné vie, tu as entendu le
premier cri de tes entrailles alors tu as laissé la sensibilité prendre place…
-
Je
vous en supplie, ne touchez pas à cet enfant
-
Bien
alors c’est toi qui vas mourir et ton destin ne reposera pas sur les épaules de
ta fille car pour elle tu as échoué, pour elle tu as trahi ceux qui t’ont
envoyé. Trop de sang a été versé pour sa venue au monde. Alors je te prends
cette étoile et elle sera portée par la fille de ta fille. A 20ans elle
accomplira ton destin et rendra son dernier souffle dans les mains d’un sang
royal en ce même lieu. Ici sera désormais un lieu sacré car ici, celle qui
portera l’enfant miraculeuse a vu le jour, ici, une mère a versé son sang pour
sauver sa fille.
-
Alors
ma fille s’appellera Oni qui veut dire dans ma langue « né dans les
demeures sacrées ».
La princesse
se retourna vers sa servante et lui dit
en ces mots :
-
Tout
comme tu m’as été fidèle dans la vie, j’espère que ce sera de même à ma mort
alors la seule tâche que je te confie, c’est de prendre ma fille. Elève comme
le fruit de tes propres entrailles. Fais en sorte qu’elle vive une vie normale,
protège là de tout et tous. Eloigne-la de tout ceci et loin des yeux qui sait,
ils finiront par l’oublier et cette malédiction prendra fin avec moi…
-
Je
ferai comme vous avez dit princesse. La princesse rendit ensuite son dernier
souffle.
Ils prirent
donc la petite après avoir laissé la princesse dans un trou creusé par ton
père. Ils prolongèrent donc la marche puis des semaines plus tard, ils
arrivèrent ici au Togo avec ce bébé dans les bras. C’est toi la fille de la
princesse. Tu as juste été élevé par la servante de ta mère.
-
Hahahahiiii…
-
Mais
de quoi ris tu Oni ?
-
Mamie
tu n’étais pas sérieuse n’est-ce pas ? tu nous rassemble ici juste pour
conter des histoires
-
Tu
sais bien que c’est vrai Oni, laisse ce que tu ressens sortir
-
Vraiment ? tu crois tu crois que
cela peut sortir ? que le fait d’apprendre aujourd’hui que ceux qui m’ont
élevé n’ont aucun lien de parenté avec moi ? que ma mère a été tuée par ma
faute ? je ne le connais même pas mon vrai géniteur ? et pour
couronner le tout ma fille subit une quelconque malédiction… hurla Oni.
-
…
mamie et tous les autres me regardèrent en silence
-
Non
mamie, tout ceci ne peut pas sortir, sinon elle exploserait cette chambre
Mélanie
Comment vous allez par ici. Pas le moment de parler de ma vie
car ma sœur se meurs… nous la regardons tous hurler pour cacher sa peine. Quant
à Axel, il fixe sa femme sans vraiment la regarder. Elle finit par rejoindre
les bras de son mari pour enfin laisser tout couler aux travers des larmes, je
ne me retiens plus les rejoins. Nous pleurons de vive voix… elle me serre dans
ses bras se met à crier :
-
Je
ne peux pas vivre sans elle Mel. N’est-ce pas les enfants qui sont censés
enterrés les parents ? depuis quand est-ce le contraire ? je refuse
que cette croix soit portée par elle…
-
C’est
son destin ma fille, elle n’est là que pour remettre les compteurs à zéro. Une
fois sa mission terminée, elle devra repartir, intervient mamie.
-
Ne
me dis pas ça mamie, c’est ma chair, je veux prendre sa place. Je veux cette
croix, elle n’a que 20ans, bon sang ! répliqua Oni
-
Hélas,
cela ne se passe pas comme ça et il faut également mettre fin à cela. Qu’elle
accomplisse ce foutu destin pour que les générations à venir vivent en paix,
dit mamie.
-
Mais
mamie c’est mon enfant tu ne comprends donc rien ?
-
Je
suis plus âgée que toi et je comprends plus que toi, détrompes toi. En donnant
de nouveau la vie d’une mère, nous ne ferons que retarder l’inévitable de nouveau. Tu
voudrais regarder demain depuis l’au-delà ta fille mourir pour cette même
histoire ?
-
Axel,
tu viens on y va ? nous n’avons plus rien à faire ici
-
Ok
comme tu voudras, répondit son mari après une grande inspiration
Axel DEROY
Coucou par
ici, comment allez-vous ? Pas la peine de vous mentir, chez moi rien ne
va. C’est le chaos. Je regarde ma femme crier et pleurer mais je me sens
impuissant. Pour dire vrai, c’est pour ces mythes et traditions que j’ai
toujours préféré vivre loin de l’Afrique. Nous y voilà aujourd’hui. Une
innocente qui doit payer pour les erreurs de soi-disant des ancêtres, des
évènements du passé. Je suis ici à les attendre, que celui qui peut vienne me
l’arracher. Des sorciers et vampires de bas étages comme ça.
Je me lève
et suis ma femme. Les autres en font de même mais au moment de sortir, mamie
rappelle Mélanie et nous demande de rentrer. Je crois qu’il est temps de
rentrer en France, je rappelle mes enfants.
Mamie
-
Prends
place Mel, tu es comme sa sœur et tu devras rester à ces cotés tout au long de
cette épreuve.
-
Tu
sais bien que je n’ai pas besoin qu’on me le rappelle
-
Oui
je sais alors il faut que je te dise une chose que je soupçonne depuis très
longtemps…
-
Je
t’écoute
-
A
propos de Lucie…
Lucie
Je peux vous
dire que le sommeil m’a abandonné. Je n’ai fait que penser à cette maudite
lettre. Je regarde la montre à mon chevet et il indique 4h45. Tant pis, je vais
la réveiller. Je mets mon pyjama puis je sors cogner à la porte de Rachel. Elle
m’ouvre après insistance avec une mine ensommeillée :
-
Tu
as quoi Lucie ? tu vas bien ?
-
Pas
vraiment
-
Allez
entrer, tu vas prendre froid
-
Merci
-
Dis-moi
ce qui ne va pas
-
Tu
as connu ma mère ?
-
Quoi ?
-
Je
veux que tu me parles de mes parents, de mes vrais parents
-
Il
y’a quoi Lucie ? dis-moi la vérité, pourquoi ces questions ?
-
Je
grandis rachou, je veux connaitre mes vraies origines, dis-je en m’effondrant
-
Viens
là…
Je me refuge
dans ses bras.
-
Tu
es des nôtres, ton origine, ta racine tu le puise de ceux qui t’entourent. Mais
si c’est important pour toi, je comprends. Cependant je n’ai pas les réponses.
Une fois rentrée au pays tu pourras demander aux parents, ceux-là qui t’ont
élevé avec amour, qui prient pour quitter ce monde avant toi…
-
Je
sais ça… Je ne dis pas qu’ils ne me donnent pas assez d’amour ou que je suis malheureuse,
je veux juste connaitre mes vrais parents et pourquoi n’ont-ils jamais cherché
à me voir
-
Tu
vas dormir avec moi
-
Ok
J’ai essayé,
j’ai vraiment lutté pour lui parler de cette lettre mais sans succès. A croire
que mon être ne voulait pas. Je me résigne alors à m’allonger à coté de ma sœur
chérie.
A suivre…
AUTEUR :
alors qui est là ? On m’a presque tué en inox pour ce tome 2 alors
j’attends de voir les likes sinon je disparais… lol. Alors que pensez-vous de
tout ceci. L’Afrique mon cher continent
bien aimé !!!