4.Décision irréversible

Ecrit par Brenne-junella


** khelisa ***


Je frappe à la porte et demande après elle on m’indique sa chambre et je m’y dirige, elle était sur le point de sortir.


- khelissa ? 

- J’accepte ta proposition de travail…


Zita me regarde avec de grands yeux, c’est elle qui est venue me proposer son aide alors maintenant que j’accepte pourquoi ça l’étonne ?


- Tu es sûr de toi ? me demande t-elle

- Oui, si ça peut sauver ma mère je n’hésite pas une minute.

- Tu sais au moins ce que je fais comme boulot ?


« Tout le quartiers sait ce que tu fais comme boulot !» ai-je envie de crier


- Est-ce qu’on peut éviter le bavardage inutile stp, chaque minute est précieuse.

- Je ne veux pas que devant tu te défile, tu ne pourras plus revenir en arrière…

- JE SAIS ! criè-je


Zita sursaute, elle m’énerve avec toutes ses paroles on perd du temps ! Plus tôt je l’aurai fait plus tôt j’en finirais avec.


- D’accord, entre.


Je m’exécute sans broncher, elle m’indique son lit pour que je puisse m'asseoir tout en me parlant mais je ne saurais dire de quoi car mes pensées sont lois d’ici, je me demande comment va ma mère. Elle sort différentes tenues les unes plus vulgaires que les autres et les pose sur son lit.


- À présent choisis-toi une belle tenue sexy, tu sais au moins marcher avec des talons ?

- Non. Fais-je simplement

- Waouh je vais en avoir du boulot avec toi ! pouffe-t-elle


Elle s’agenouille devant son armoire et fouille dans un grand carton qui contient des chaussures, elle se redresse avec une paire de sandales à talon pas très haut. Elle me choisit une robe droite à paillette courte et très serrée à mon gout je me demande si c’est vraiment fait pou mon âge. Je la soulève du bout des doigts


- Elle n’est pas trop vulgaire ? 

- Mais ma chérie il faut que tu sois sexy si tu veux que ça marche, mais tu peux toujours faire marche arrière

- Je n’ai pas trop de choix

- Dis-moi, tu es épilé au moins ?

- Non 

- Quoi ? tu gardes tous ses poils pourquoi ?

- …

- khelissa, tu as déjà…

- Quoi ? 

- Été avec un homme ?

- Non ! fais-je surpris

- Donc tu es vierge ?

- Oui. Dis-je fièrement

- Mais, tu es sûr de vouloir continuer

- …

- Tu veux perdre ta virginité de la sorte par un inconnu, tu peux être traumatisé à vie ma chérie.

- …

- C’est un trésor très important, moi je n’ai pas pu choisir avec qui la perdre. Fait-elle triste

- Pas plus important que la vie de ma mère.

- Très bien c’est toi qui vois, attends moi je vais te chercher un bic rasoir


Elle sort me laissant seule dans sa chambre. J’ai gardé ma virginité tout ce temps parce que je n’ai jamais été intéressé par les relations amoureuse au fond je me disais que la bonne personne viendrait plus tard et que je la lui donnerais sans hésiter. Mais à présent je vais la donner au plus offrant, je ne regrette rien car je le fais pour celle qui m’a donné la vie, qui s’est tant battu pour moi


Zita revient me sortant de mes pensées elle me tend un bic rasoir tout neuf avant de m’expliquer que je devrais raser mon pubis ainsi que me aisselles je dois être toute lisse d’après elle.


Après qu’elle m’ait indiquée la douche elle me laisse de l’intimité et je me mets à l’œuvre avant de prendre une douche, quelques minutes plus tard après que je me sois assuré que la douche était propre je la rejoins dans sa chambre


- Ca y est !? demande Zita 

- Oui mais ça gratte

- Normale c’est ta première fois j’espère que tu t’es bien rasé

- Oui comme tu as dit.

- Habille toi, pendant que je vais prendre ma douche tes vêtements sont sur le lit surtout portes tous ce que j’ai déposé. Me lance t-elle en quittant la pièce


Près de la robe il y’a des dessous qui ont encore les étiquettes preuve qu’ils sont tout nouveau mais le bas ne m’inspire pas je me rapproche et le prend, ce n’est pas un slip normale ça ! Non seulement il est transparent mais le derrière est tout fin juste une bretelle qui va entre les fesses, j’ai sous mes yeux un string ou plutôt un bout d tissu qui ne couvre rien.


Je me passe de la crème sur le corps puis enfile chaque vêtement, Zita entre quand je veux enfiler ma robe elle vient m’aider à m’habiller


- Tu es différente ! 

- Et mal à l’aise le string me entre dans les fesses et la robe remonte sur mes fesse j’ai l’impression d’être nue

- Mais non, tu vas finir par t’habituer, mets les sandales pendant que je m’habille


Je m’assois sur le lit pour mettre les chaussures tandis que Zita se gène pas pour rester toute nue sous mes yeux ce qui me dérange mais elle ne semble pas être du tout gênée elle s’habille rapidement et vient me maquiller et me placer une perruque qu’elle coiffe sur ma tête.


Elle est toute contente de son œuvre et me tend le miroir pour que je me regarde, mais celle que je vois n’est pas moi …je ne me reconnais pas j’ai l’impression d’être déguisé pour le carnaval 


- Voilà on est prête !

- On y va ?

- Oui, laisse-moi appeler des copines


Elle prend son téléphone et discute pendant que moi j’essaye de marcher avec ses chaussure qui me donne l’impression d’être géante tellement c’est haut suis vraiment pas habituée. Une fois son appel fini on attend quelques temps avant qu’elle me dise enfin qu’on y va je n’avais qu’une hâte en finir avec cette histoire, Zita s’arrête devant la porte


- Quoi un problème ? m’inquiète-je

- Non, mais je veux savoir si tu es sur de toi kheli, tu pourrais le regretter

- Tu ne vas pas recommencer stp.

- Très bien allons-y.


On sort enfin et à peine dehors l’air frais me fait frissonner ce qui normale car je suis à peine couvert et ce string qui me donne une sensation de nudité n’arrange pas les choses. Zita semble à l’aise dans sa tenue plus courte que la mienne et très décolleté.

On marche pour regagner la route car on est un peu dans les bas fond (bidon villes) et je sens les regards des gens sur nous plus sur moi et ça me gène beaucoup j’ai l’impression qu’ils savent que je suis à moitié nue.


- Une dernière chose ma chérie

- Quoi encore Zita ?

- Justement lorsqu’on sera sur place ne m’appelle plus Zita mais Pricillia et si on te demande ton prénom tu dis Wendy ! c’est compris ?

- Oui.


Une fois en route on prend un taxi pour le point de rendez-vous selon Zita ou plutôt Pricillia. Une fois au fameux endroit qui n’est rien d’autre un snack en entre et Zita rejoint ses amies pendant que moi je la suis derrière, c’est très bruyant et plein de monde je ne me sens vraiment pas à l’aise pourtant Zita me présente et essaye de me mettre à l’aise mais rien n’y fais pour me donner de la force je pense à ma mère qui se bat entre la vie et la mort en ce moment.


*** Jules-yoan ***


- Tu es encore là ? s’étonne Roger

- Oui, je traine encore un peu avant de rentrer

- Tu fuis ta fiancée ? 

- Non

- Ah je comprends besoin de te retrouver seul ?

- Oui

- Dans ce cas laisse moi t’inviter dans un bon endroit que tu vas apprécier sans aucun doute.

- Vraiment ? fais-je intéressé

- Oui on se prend un verre et tu rentre

- Suis tenté. Dis-je en me levant


On sort des locaux et chacun prends sa voiture je le suis derrière et appelle Luce pour lui prévenir que je vais rentrer un peu tard car je sors avec Roger qu’elle connait très bien alors elle ne voit aucune objection. Roger roule assez longtemps avant de se garer je comprends que nous sommes arrivé et fais de même avant de descendre, une fois nos voitures verrouillées on entre et le cadre est sympa la musique bonne c’est plaisant Roger qui semble habitué me conduit à une table un peu éloignée des autres et appelle un serveur.


Alors que je parcours la salle du regard en constatant le monde qu’il y a je tombe sur celle qui occupe mes idées depuis ces derniers jours précisément celle que je veux oublier, elle est derrière le bar en tenue je comprends très vite que c’est son lieu de travail bien que ce soit étrange. Je ne peux plus détacher mes yeux d’elle,elle discute avec un serveur…


*** Douniya ***


Ce soir j’assure le service à contre cœur, en fait je ne suis pas du tout tranquille depuis cette après midi où khelissa nous a laissé pour aller je ne sais où mais surtout faire je ne sais quoi mais sans doute une grosse bêtise ! D’après ce que m’a expliqué fifame cette Zita est une fille de joie qui propose son aide à khelissa et je devine comment, la pauvre est si désespérée qu’elle serait prête à tout pour sauver sa mère.


- Douni ? tu m’entends ? 

- Non pardon tu disais ? demande-je en émergeant

- Sers moi deux verres de whisky… tu es sur que ça va ? s’inquiète Dani

- Oui, on en reparle après ce soir il y a du monde

- Dis-moi ce qui te dérange stp mon cœur

- C’est Khelissa j’ai peur qu’elle fasse une bêtise elle était si désespérée 

- Je comprends mais te mettre dans cet état ne va pas l’aider

- Je sais mais c’est comme une sœur pour moi et si Kenaya était dehors à cette heure je ne serais pas en paix.

- Laisse-moi servir ça et je reviens de tenir compagnie ok 


J’hoche simplement la tête il me fait un sourire avant de s’en aller, je sais que Fifame de son côté est aussi inquiète voir plus que moi. khelissa est tellement impulsive qu’elle agit d’abord et réfléchis après

- Deux pinacolada


Quand je lève les yeux pour voir mon interlocutrice je reconnais cette dévergondée de Zita


- Où est khelissa ?

- Elle est assise là-bas mais que ça soit bien claire je ne l’ai obligé à rien 

- Tu aurais pu l’aider autrement 

- C’est une grande fille


Je la toise proprement avant de quitter le bar et chercher khelissa, elle est assise avec un groupe de fille aussi dévergondée que cette Zita je m’empresse vers elles et tire khelissa par le bras je la sors dehors sans prêter attention à ces protestations une fois dehors je la retourne violemment.


- khelissa c’est quoi ça ?

- …

- Tu t’es regardé ? tu ressemble à une prostitué que dirais ta mère si elle te voyait

- C’est pour elle que je le fais Douni

- Pour elle ? tu veux gâcher ta vie ?

- Toi tu devrais me comprendre mieux que fifame tu sais ce qu’on ressent de perdre ses parents

- Oui je le sais je peux te comprendre mais je ne peux pas te laisser faire ça désolé

- …

- Attends moi là je vais informer que je rentre je te ramène avec moi. Lui grondè-je


Je retourne à l’intérieur et cherche Daniel pour le prévenir car je ne peux pas quitter mon service sans un mot et une fois que je le vois je l’explique vite fait ce qui se passe avant de prendre mes affaires et sortir… mais grande est ma surprise quand je ne vois pas khelissa dehors.


- Ne me dites pas que cette idiote est partie. 


Je retourne à l’intérieur voir si je trouve Zita mais rien ni elles ni ses amies, j’ai une grande envie de tuer khelissa comment peut elle faire une chose pareil ?


Je vais passer un appel à fifame et elle ne croit pas ce que je lui dis tout comme moi qui l’ai pourtant vue de mes yeux. C’est en colère que je regagne le snack mais je tombe nez à nez sur Jules-Yoann


- Bonsoir Douniya

- Bonsoir


Ni lui ni moi ne prononçons d’autres mots c’est assez embarrassant, après toute ses années on se dit juste bonsoir


- Euh je dois retourner à mon poste

- Oui bien-sûr, tu travailles ici ?

- Oui

- Je n’aurais jamais cru te trouver dans ce genre d’endroit

- Je gagne ma vie comme je peux

- Je vois…ca m’a fait plaisir de te revoir après tous ce temps

- Moi aussi. Fais-je simplement


Je le dépasse et retourne toute chamboulée à mon poste. C’est la première discussion qu’on a depuis tout ce temps et ces quelques mots ont réussis à me retourner…


*** khelissa***


Libreville est bien une petite ville, je n’aurai jamais pensé tomber sur Dounia, elle m’a vraiment sermonnée et m’a fait douter alors que je l’attends pour qu’on rentre je vois Zita sortir de la boite avec deux hommes, elle leur dit quelques mots avant qu’ils ne s’arrêtent tandis qu’elle se dirige vers moi


- Tu as vu ta copine ?

- Oui

- Tu veux toujours le faire ?

- …

- Je te comprends, tu ferais mieux de rentrer moi je vais tenir compagnie à ces messieurs


Elle me sourit avant de me tourner le dos, j’hésite un moment puis je l’interpelle


- Je viens avec vous 

- Tu es sur khelissa?

- Allons-y


On rejoint ces hommes, Zita leur informe que je me joins à eux, j’en profite pour les détailler; ils sont tous deux grands et élégamment vêtus je n’arrive pas à bien voir leur visages vu le faible éclairage. Alors que l’un semble content l’autre ne dit mot et me fixe juste, je détourne mes yeux.


-  Je te laisse choisir laquelle tu veux ?

- Peu importe 

- Moi je prendrai celle-là. Fait-il en enlaçant Zita

Je comprends alors que je tiendrai compagnie à celui qui est timide.

- Wendy tu iras avec lui. M’informe Zita

- Ok


Elle se détache de l’étreinte du monsieur et m’attire à part


- J’ai peur pour toi, une fois seule avec lui je ne pourrais pas te défendre. S’il se montre violent {elle foui dans son sac et en sort un petit parfum et des comprimés qu’elle me donne} tu lui mets ça dans les yeux. Je sais que tu vas avoir du mal à y arriver alors prends ses cachets, range ca dans ta pochette…tu es sur que tu veux continuer ?

- Pour l’amour de Dieu ne me le demande plus.

- Comme tu veux, stp passe à la maison dès que rentre pour que je ne sois pas inquiète pour toi

- D’accord


Elle me serre fort dans ses bras avant de rejoindre les messieurs, je vois Zita partir avec l’un des hommes alors je rejoins l’autre


- Suis garé par là. Lance t-il en me dépassant 


Je marche derrière lui jusqu’à sa voiture, il la déverrouille avant de m’ouvrir la portière je monte en silence et suis blasée par l’intérieur moi qui suis jamais monté dans ce genre de voiture de luxe, il doit avoir des moyennes choses qui me manque pour sauver ma mère. 


Le trajet se passe en silence et moi je garde mes yeux droit devant je ne bouge pas d’un poil tellement la situation m’effraie un peu.

Après un long trajet il entre dans une concession et se gare, mon rythme cardiaque devient accéléré je commence à avoir des doutes. Il descend alors j’en fais de même après avoir verrouillé sa voiture il se dirige vers l’entrée je marche derrière lui. Le séjour est beau, simple et bien décoré


- Tu veux boire quelque chose ?

- De l’eau svp. Réussis-je à articuler faiblement


Il disparait dans une porte j’en profite pour sortir les comprimés et en avaler deux d’un coup, il revient avec un plateau sur lequel il y a une carafe contenant de l’eau, deux verres ainsi que une assiette avec des choses que je ne connais pas


- Viens t’asseoir


Il pose le tout sur la table basse et s’installe je le rejoins mais m’assois très loin de lui. Il me sert à boire puis me tend le verre que je réceptionne avec des mains tremblantes je le remercie avant de prendre une gorgée. Je sens son regard sur moi et suis toute gênée. Un long moment passe sans qu’on ne prononce un mot


- Comment tu t’appelles ?

- khe…Wendy 

- Je vois bien que tu n’as pas l’habitude

- …

- Pourquoi fais tu ça ?

- Quoi ?

- Vendre ton corps

- …

- On t’a obligé ?

- Non. Di-je d’une petite voix

- Ce n’est pas n’en plus par plaisir alors pourquoi


Que veut-il que je réponde, je garde silence et prend une autre gorgée d’eau.


- J’ai bien remarqué que tu n’es pas expérimentée, alors il y a une raison qui te pousse à le faire, je respecte ton silence

- Je le fais parce que j’ai besoin d’argent

- Et il est nécessaire d’en arriver là ?

- Je n’ai pas trouvé d’autres moyens plus rapides

- Je vois

- ...

- Je peux savoir pourquoi tu as si rapidement besoin d’argent

- Ma mère a besoin de soin et il fut de l’argent

- Tu n’as pas de famille ou d’amis ?

- J’ai juste pu rassembler une part

- On parle de combien

- Près de 800000

- Tu risque ta vie pour 800000

- Je risque ma vie pour sauver celle de ma mère

- Tu dois alors beaucoup l’aimer, mais tu pense rassembler une somme aussi importante en une nuit ?

- …

- Je suis prêt à t’aider 

- Allons-y qu’on en finisse. Énonce-je en me levant

- Non, je ne compte pas aller jusque là

- Alors qu’est ce que vous voulez ?

- Juste de la compagnie, qu’on discute tranquillement 


Cet homme est bien étrange, la seule chose que je veux c’est rassembler l’argent nécessaire pour maman.


- Des fois je me sens seul, il fut un temps où j’étais heureux et je n’avais qu’une hâte le soir après le boulot rentrer retrouver ma femme.

- Vous êtes mariés ?


Il a un sourire triste, il s’affale confortablement sur le dossier du canapé et prend une gorgée d’eau le regard dans le vide. Après quelques minutes de silence il reprend la parole


- Elle est morte

- …

- Un accident de voiture, il y a de cela deux ans.


Je n’écoute plus son histoire car je ne me sens pas très bien, il m’a drogué avec de l’eau ? Non impossible il en a prit lui aussi. Qu’est ce que Zita m’a donné ? Quelle idiote je suis prendre des comprimés sans savoir ce que c’est.


J’ai soudain très chaud et à l’aide de mes mains je me fais de l’air


- Tu es sûr que ça va ?

- Non, je ne me sens pas très bien…j’étouffe


Il me tend mon verre d’eau que je bois d’une traite, mes paupières s’alourdissent j’ai comme des vertiges, je combats pour garder mes yeux ouverts mais je n’y arrive pas et la voix de ce monsieur me parvient au loin… puis c’est le trou noir…

Elónga ya bolingo