40 - Ne pas avoir peur

Ecrit par Owali

Partie 40


***Marie-Claire***


- Bon ça va si je te laisse la? Tu m'as déjà suffisamment mis en retard à mon rendez-vous avec ta ponctualité légendaire ! Râlait Kenzo alors qu'il venait de s'arrêter devant mon immeuble. 

- Tu rigoles ou quoi? Un malade à ma poursuite se balade en toute liberté dans la ville et toi tu veux me laisser dehors ?!? J'espère que s'il m'arrive quelque chose... 

- Rrha c'est bon, c'est bon descends ! Fit-il en sortant de sa voiture. 

Hihihi j'arrive toujours à le faire culpabiliser celui la. Nous venions de finir notre entraînement pour le festival qui avait lieu dans exactement… 3 semaines ! Et comme il en avait pris l'habitude depuis que je m'étais fait cambrioler, à la fin de notre séance Kenzo me raccompagnait chez moi pour s'assurer qu'il ne m'arrivait rien. 

- Après vous mademoiselle, fit-il en m'ouvrant la porte d'entrée de mon immeuble. 

- Merci monsieur!

Je récupérai mon courrier dans ma boîte aux lettres et remontai les marches d’escalier menant à mon appartement.

- Bon c'est, bon tu es rassuré maintenant ? Me demanda t-il alors que arrivions sur mon palier. Je peux y aller ?

- Pfff ouais c'est bon, vas y. Fis-je en lui faisant la bise. Merci Kenz !

-Vivement que ton mec arrive, j’en ai marre de jouer tes gardiens. D’ailleurs ce n’est pas ce week end qu’il est censé arriver ?

-Si, enfin je crois, je ne sais pas trop.

Il haussa les sourcils d’étonnement. 

-Ne me dit pas que vous vous êtes encore disputez ?

-Ce n’est pas important. Bon allez, bye bye.

J'entrai et refermai les 3 loquets de ma porte à double tour derrière moi. J'allumai toutes les lumières en inspectant bien chacune des pièces et une fois sur que tout était okay, je pu enfin me détendre. Mine de rien je n’étais pas très à l’aise à l’idée de savoir que des gens avaient violés mon intimité en pénétrant dans mon espace privé sans autorisation. Que cherchait-il ? Aucune idée. La police ma demandé si j’avais des ennemies où connaitrais des personnes susceptibles de me nuire mais bon à part Laure, qui avait été mise hors d’état de nuire et Rose mais elle était un peu loin pour avoir fait ça…sauf si elle avait commandité ce pseudo cambriolage… c’est possible ça. Mais la police n’avait réussit à identifier personne à ce jour. Ce qui veut dire que si c’était moi qui était visé, l’envie de refaire un tour pour finir ce qu’ils ont commencé pourrait leur reprendre…


Non, non, non, il n’y a aucune raison de céder à la panique. Montre leur que tu es au-dessus de tout ça, il ne t’impressionne pas le moins du monde ! Je me dirigeai vers ma salle de bain, en retirant mes chaussures et les épingles fixées sur ma tête sur le chemin ? Je me regardais un long moment devant le miroir. Je ne me reconnaissais pas. J'avais bronzé, non noircie plutôt ! Et les moustiques m'avaient tellement piqué que je m'étais retrouvé avec autant de bouton que quelqu'un qui a la varicelle ! Pfff et les taches…

Ciel mes belles jambes de gazelle étaient devenues aussi tachetés que celles d'un léopard. J'étais désespérée ! 10 jours après mon retour, je ne ressemblais toujours à rien. 

C’est horrible ! Allez c'est décidé, dès demain à la première heure je me rends au salon d’esthétique. Ce n’est plus possible ! C’est donc remonté à bloque que je pris ma douche. Après un bain rapide, j’avalai un bol de céréale et allait me coucher. Depuis que j’étais sortie de l’hôpital je n’avais plus eu besoin de médicament pour m’endormir. Mais avec les dernieres evenements, je retrouvais mes vieux démons. Aude m’avait jeté tous mes cachets et m’avait formellement interdit d’en reprendre mais la tentation était trop grande alors je suis retournée voir mon médecin et il m’en a prescrit des nouveaux. 

Allongé sur mon lit, je regardais la boite en la retournant dans tous les sens ne sachant pas si je devais ouvrir le paquet ou pas… Après quelques minutes d’hésitation, je décidais de ranger la boite dans mon tiroir et de me coucher en écoutant de la musique, ca m’éviterait ainsi de m’entendre penser. Le lendemain en me réveillant je vis plusieurs appel en absence de Prince. 

Hum qu’est-ce qu’il me veut encore celui la ? Il a finit de diner avec SA Rose et il pense à moi maintenant ? Je balançai mon  téléphone et allait prendre mon petit déjeuné. En me rendant à la cuisine, je passai devant le courrier que j’avais déposé sur ma table la veille sans l’ouvrir. Je le pris donc au passage et commençai à l’ouvrir. Facture… facture… facture… ah un cheque de remboursement quand même ! Pub…pub… invitation à une vente privée… Ah une enveloppe avec juste mes initiale dessus, c’est quoi ça ? 

Je l’ouvris et au moment ou je pris connaissance du contenue mes mains se mirent à trembler toute seule et mon rythme cardiaque s’acceléra. Il s’agissait du genre de courrier anonyme dont les lettres découpées d’un journal ou d’un magazine formaient un message plus qu’inquiétant :


« IL NE SERA JAMAIS A TOI ! LACHE L’AFFAIRE SI TU TIENS A TA VIE»


Ciel ! La menace était plus que claire la !  Je commençais à sérieusement avoir peur et regardais autour de moi comme si l’émetteur de cette lettre pouvais me voir de la où il était. 

Dring Dring…Dring Dring

Je sursautais en entendant moi téléphone portable sonner. Il était à quelques mètres de moi mais je n’osai pas bouger et si c’était ce fameux corbeau qui était passé à la phase 3 de son harcèlement ?!? Oui mais comment il aurait mon numéro ? Réfléchis deux secondes, s’il sait où tu habites, ce n’est pas un simple numéro de téléphone qu’il ne peut pas avoir ! 

Dring Dring…Dring Dring!

La personne insistait. Je m’approchais prudemment de mon téléphone posé sur ma table basse, un peu comme s’il s’agissait d’un objet dangereux qui pourrait me sauter au visage à tout moment. Lorsque j’arrivai à un mètre, j’allongeai mon cou pour essayé d’apercevoir le nom de la personne mais l’appel se coupa à ce moment. MC arrête de faire l’enfant et prend ce téléphone, ne serait-ce que pour appeler la police bon sang ! Oui, oui voila, je vais appeler la police. 

D’un geste vif je pris mon téléphone et je m’apprêtais à composer le 17 , lorsque mon téléphone se remis à sonner à nouveau. Je sursautai sur le moment le faisant tomber sur le tapis mais je le récupérai rapidement ayant vu le nom de la personne qui essayait de me joindre

~ A…Allo…Henri ?!?

~ Oui bonjour MC, ca va ?

~ Oui, non, oui enfin non, non ça ne va pas j’ai peur Henri, j’ai peur, on veut me tuer ! J’ai, on m’a envoyé une lettre de menace à cause de konzi, je n’ai rien demandé moi mais ce sont ces sorcières du Gabon la qui voulaient le tuer et puis on a fait l’accident mais je n’ai rien eu mais…

~ Quoi ?!? Quoi ?!? Quoi ?!? Qu’est-ce que tu me racontes la MC ???

Oups, Merde, Zut ! ZUT !!! Je viens de réaliser que dans la panique j’ai tout balancé à mon frère qui n’est pas censé savoir que j’ai un copain et encore moins que j’étais au Gabon…


MERDEEE !!!


~ Heu…heu…allo ?!?

~ Je t’appelai pour te dire que je suis en bas de ton immeuble, Aude vient seulement de m’informer que tu t’es fait cambrioler alors que ca a visiblement eu lieu il y a plus d’une semaine, dit-il d’une traite l’air visiblement mécontent.

~ heu…c’est juste une impression où tu as l’air énervé ?

~ MC je suis en bas, dépêche toi de venir m’ouvrir, ton interphone est visiblement en panne. J’ai l’impression que ta sœur et toi vous me prenez pour un con !

Click


Oups !


Mince, mince, mince. Qu’est ce que je vais bien pouvoir lui raconter. Aude aussi, pfff/ Pendant que je cherchais quoi me mettre sur le dos, j’essayais de joindre Aude en vain !

5min plus tard après avoir enfiler une robe froissée, j’ouvrai les 3 verrous de ma porte et m’apprêtais à dévaler les escaliers quand je le vis monter. Oups…

-Ah tu as pu rentrer finalement ? Demandais-je pour essayez de faire baissez la tension ambiante.

Sans me répondre mais en me lançant un regard noir, il me dépassa pour rentrer dans mon appartement. 

Bon ! Je soupirai un bon coup et le suivi. Je refermai la porte derrière moi et quand je le rejoignis au salon il avait la lettre dans les mains.

- Je peux savoir ce que c’est ça ?!?

- Heu…je ne sais pas. J’étais en train de regarder mes courriers et je suis tombée dessus. 

- Tu ne sais pas ? Tu te fais cambrioler et quelques jours plus tard tu reçois une lettre de menace et tu veux me faire croire que tu ne sais pas qui peut être derrière ça ?

- C’est ça.

Il me regarda d’un air suspicieux. 

- Tu as un copain ?

- Heu…oui

- Il est marié ?

- Non ! Répondis-je offusqué

- Pas la peine de prendre tes grands airs, est-il déjà engagé avec quelqu’un d’autre ?

- Heu…non, enfin plus vraiment…

- Ok prends tes affaires on va à la police et tu me raconteras tout ça en route. 

Je m’exécutai et lui racontais brièvement de Prince sans citer son nom ni trop rentrer dans les détails comme mon voyage au Gabon. Parce que s’il apprenait tous ce qui s’est passé, pour sur il serait contre ma relation et son avis compte énormément pour moi. J’ai ce besoin de plaire à mes proches, de les rendre fière de moi. Je sais que Prince est un excellent parti aux yeux de mon père et qu’il pourrait bien s’entendre avec mon frère alors je n’avais pas envie d’hypothéquer ses chances avant même la première rencontre. Surtout que ces derniers temps j’envisageais de le présenter officiellement à la famille…mais bon il fallait qu’on en discute avant. 

Je voulais faire les choses bien avec lui mais je ne voulais pas non plus lui donner l’impression d’aller vite en besogne et lui mettre une pression qu’il ne pourrait pas supporter.

- Donc si je te suis, ce serai cette Laure qui serait derrière tout ça ? Elle aurai engagé des personnes pour saccager ton appart et aurait fait envoyer cette lettre anonyme ?

- C’est tout à fait possible.

- Elle se serait donné autant de mal pour t’éloigner de lui alors qu’elle-même n’est pas sur place ?!? c’est étrange comme logique.

- En effet mais bon, je n’ai pas d’autres hypothèses.

- Bon en tout cas une fois qu’on a remis la lettre à la police, on retourne chez toi pour que tu rassembles quelques affaires. Tu viendras habiter à la maison le temps que cette affaire soit élucidée !

- Mais, mais…

- Il n’’y  a pas de ‘Mais’ qui tienne. Si tu ne réalises pas que tu es en danger, je vais devoir employer la manière forte !

Pfff inutile de discuter, c’est en partie pour ca que je ne veux pas lui parler de mes problèmes. A chaque fois il se sent obligé de s’immiscer.


=-=


Quelques jours plus tard.

J’ai appris par Marcus que Prince était arrivé. Mais étant suivi de près par Henri et aussi pour qu’il regrette encore plus amèrement l’affront qu’il m’a fait en dînant avec Rose (oui la pilule a toujours du mal à passer, je suis plus que rancunière), je refusais de toujours répondre à ses appels et ses messages.

- Bon ben on dirait bien qu’on va tout déchirer la, me lança Kenzo alors que nous étions en train de ranger nos affaires. 

- Ouai, ouai c’est claire on va tous casser, ils n’auront pas d’autre choix que de nous remettre le prix.

-En tout cas, je voulais te dire que je suis fière de toi. Malgré tout ce qui t’es arrivé tu ne m’as pas lâché. Je ne t’aurai pas cru si forte de caractère, je suis très impressionné !

- Pfff arrête de me lancer des fleures, tu risques de me faire pleurer hihihi

- Non mais je suis sérieux

- C’est plutôt à moi de te remercier. C’est toi qui a toujours été la pour me soutenir, même si…je ne suis pas ton genre. Rajoutais-je avec un petit sourire malicieux dans le coin. 

-Pfff ah ah ah, t’as pas oublié ça ?!?

- Et comment je vais oublier ? Tu as réussi à traumatiser la pauvre fille que je suis…

- Ah ah ah ! C’est ça ! En tout cas heureusement que Sonia était la, parce que s’il fallait que je compte sur toi pour m’informé de ton état, j’aurai toujours pu creuver

- Ouai, je…attends, attends, attends tu as dis que qui t’as informé de mon état ?!?

- Ben Sonia, elle m’a dit que tu avais fait une overdose de médicament et qu’à la suite de ça…

- Mais comment elle peut être au courant de ça ?!?

- Ben je ne sais pas ? Aude à dû lui en parler non ???

- Aude ? Mais elles se connaissent  à peine ! Non, non, elle ne peut pas être au courant et avoir autant de détail, à moins que…


***Prince***


-Très bien Monsieur Tchikaya, merci d’avoir pris la peine d’être venu nous rencontrer malgré votre planning très chargé. Votre candidature nous intéresse au plus haut point. Nous vous recontacterons dans les tous prochains jours sans faute !

- Merci à vous Monsieur Yiot. On se dit donc à très bientôt !


Après s’être échangé une énième poignée de main et quelques banalités, je sortis de la tour Valmy, une des tours abritant les locaux du HQ de la banque Société Générale. Je profitais de mes congés maladies pour postuler en France et ayant une expérience significative dans le domaine de la banque, je faisais un peu le tour. Alors que mes autres candidatures spontanées ou en réponse à des offres étaient classées sans suite, cette fois-ci j’avais eu assez de chance car j’étais passé par une de mes connaissances pour introduire mon CV en interne et visiblement mon profil les avait tellement emballé qu’ils avaient tenu à me rencontrer au plus vite. C’est donc très confiant que je sortie de la. Même si je ne me fais pas trop d'illusion sur le fait qu'il ne comptait pas me positionner sur un poste à responsabilité bien que j'en ai l'étoffe, au stade où j'en étais, m'établir à Paris était ma préoccupation première. Le reste -salaire, logement tout ça- j'aviserai au moment venu.

J’avais envie d’entendre la voix de Marie-Claire, de savoir comment elle allait et lui raconter tout ce que je faisais mais pfff…cette fille est trop têtue. Je crois que c’est parce que je ne l’ai pas encore suffisamment montré qui est l’homme entre nous deux. Mais bon…ça ne saurai tarder, bientôt, très bientôt je m’occuperai personnellement de son cas. En attendant je vais essayer de joindre sa sœur. Depuis la dernière fois que je l’avais vu à l’hôpital nous ne nous étions pas parlé. 

~Allo ?

~Bonjour Aude, c’est Prince à la pareil…j’espère que je ne te dérange pas ?

~Prince ?! Oh, quelle surprise…fit-elle d’une voix calme. Comment vas-tu depuis le temps ?

Elle avait l’air ravie de m’entendre c’était plutôt encourageant. Nous prime des nouvelles l’un de l’autre. Elle m’apprit que MC vivait chez son frère en ce moment à cause d’une nouvelle menace qu’elle avait reçu. J’étais inquiet et je voulais la voir mais elle me rassura sur le fait que MC ne m’en voulait plus trop mais qu’entre son boulot, ses entrainements et la surveillance rapproché de son frère, il était préférable que je prenne mon mal en patience.

~Mais elle pourrait au moins repondre à mes messages ! c’est quoi c’est façon de faire ???

~Ah ça ce sont vos problèmes de couple, je ne m’en melerai pas. Et sinon tu retournes quand en Suisse, il faut qu’on se voit avant.

~Oui ce serait avec plaisir. En fait je suis supposé reprendre dans une semaine mais comme je cherche à venir m’installer sur Paris, je profite de ma présence ici pour postuler.

~Ah oui ?!? Ah mais c’est une super nouvelle ca ! Elle est au courant ?

~Ah ton avis ? Comment pourrait-elle l’être si on ne se parle pas ?

~Pfff elle abuse ! En tout cas je ne lui dirais rien. Tu ne m’a rien dit !

~Ok ça marche c’est cool…

~Par contre heu…mais oui j’y pense ! Papa cherche quelqu’un qui a un profil d’informaticien pour remplacer son DSI qui va à la retraite. File moi ton cv et je te le pousse, je suis sur qu’avec ton expérience en Suisse, il va te contacter pour un entretien rapidement !

~Heu…ok ok je te l’envoie de suite par mail.

~Ca marche ! Bon je dois filer récupérer la petite chez la nounou, on s’appelle vite !

~A très vite Aude. Merci beaucoup !

Click


Eh bien si je m’entendais à ca…bosser pour le père de MC. Quand la vie privée se mele à la vie professionelle...

C’est un peu risquer tout ca non ?

MOKONZI