42: pick a side

Ecrit par Gioia


***Romelio Tchaa Bemba***


Je le voulais le Canada je l’ai eu. Quel pays t’affiche un -5 à la fin de Septembre et hier on était à 12? Ok il n’est que cinq heures trente mais quand même. En tout cas l’idéal avec ce temps c’est que je ne transpire presque pas durant mon footing matinal donc je me donne à fond pour un bon trente minutes avant de rentrer. Mon cours aujourd’hui est prévu pour l’après-midi donc je mets un trois heures dans l’étude avant d’appeler mes gens. Je commence par la plus importante, celle qui m’a donné la vie et me supporte depuis mon jeune âge.


Hana: je vais supporter de voir cette barbe jusqu’à la fin d’année? elle râle dès qu’elle répond à l’appel vidéo 


Elio: à titre d’info, même si je rase ça ne va se ramasser par magie pour se déposer sur ta tête hein donc façon tu es sur mon dos pour ça là moi-même je ne comprends plus 


Hana: je chie dans ta gueule tu comprends petit couillon, elle dit en riant 


Elio: lol pourquoi la vérité te fait mal? 


Hana: renseigne toi si tu ne le sais pas. J’avais une belle crinière avant que ta grossesse ne m’arrache tout. Tu as intérêt à réussir pour compenser tout ce que tu m’as volé, elle dit sur un ton faussement menaçant ce qui m’amuse 


Elio: ne t’en fais même pas maman de mon cœur. Je vais devenir riche juste pour toi. 


Hana: en attendant tu as mangé quoi? Les médicaments déjà pris? 


Elio: tout et tout. Toi-même tu as mangé quoi? 


Hana: ah je me suis fait un pain aux bananes que je continue de manger ici. Je ne t’invite pas bien sûr 


Elio: j’ai déjà envoyé ma main virtuellement pour manger donc calme toi. Sinon tu es bien assise hein? Parce que j’en ai une bonne pour toi 


Hana: Je suis dans le fauteuil du salon oui. 


Elio: hum tu ne vas pas le croire oh, le vilain cupidon là m’a encore pris dans ses filets, je dis sur un ton blagueur, espérant que ça coule doucement à son niveau 


Hana: Cupidon? 


Elio: le petit ange du cœur avec les ailes là? 


Hana: je sais qui est Cupidon.


Elio: merveilleux. Et tu sais qui est Jennifer non? La gentille et adorable petite dont tu t’es bien occupée là. Celle qui est la nièce de la tata chez qui te tressait merveilleusement bien et faisait ressortir ta beauté déjà époustouflante là?


Hana: Romelio...


Elio: maman de mon coeur 


Hana: est ce que tu es entrain de me dire que tu es en relation avec une drépanocytaire? Elle demande d’une voix détachée 


Elio: Et...., adorable, on avait dit. Très adorable, qui me rend heureux, studieuse, polie, qui a des bonnes valeurs, attentionnée et....


Hana: ôte moi d’un doute, coupe-t-Elle. Tu n’es plus drépanocytaire toi même? 


Elio: Toi aussi en grand docteur tu sais que ce n’est pas la fin du monde. En plus je suis AS et....


Elle me coupe cette fois mais par un rire hystérique 


Hana: Donc toi un AS tu vas te mettre avec une SS au nom de quoi? Cupidon? Tu veux ma mort? 


Elio: Oh est ce qu’on est obligé d’en arriver là? Essayons de voir Le verre à moitié plein s’il vous....


Hana: de toute façon tu es là-bas pour les études. Le reste ne m’intéresse pas pour le moment, tranche-t-elle 


Je soupire. C’est sa méthode ça quand elle ne veut rien savoir 


Elio: Elle me tient à coeur maman. Essaie de faire un effort....s’il te plaît


Hana: parle moi des choses qui m’intéressent plutôt s’il te plaît. 



***Essohana Bemba***


La première chose que je fais en raccrochant c’est de prendre mon Esidrex pour éviter que ma tension artérielle ne grimpe vu comment mon rythme cardiaque s’accélère. Ce garçon veut me faire quoi comme ça? Non je dois me calmer. Ce sont juste les lubies de la vingtaine. En plus je connais mon garçon. Ce n’est pas quelqu’un qui supporte sur le long terme. Il lui faudra deux ans pour compléter la maîtrise qu’il a commencé. D’ici là, Elikem sera au Colorado pour faire sa spécialité. Impossible que la petite du Sénégal puisse se trouver au Canada. Je vois mal comment sa famille pourra subvenir à ses frais de scolarité là-bas. La chance que Romelio a c’est qu’il a eu la nationalité française par son père et moi. Le temps va naturellement les éloigner et mon fils ouvrira enfin les yeux sur la perle qu’il a dans sa vie en la fille de Belle au lieu de tergiverser. C’est à se demander ce que veulent même les jeunes hommes. Tu as tout déjà. Une fille sérieuse, ambitieuse et qui depuis son jeune âge est collée à toi mais tu fais mine de ne pas voir. Des fois je me demande si c’est sa petite poitrine le problème puis je me rappelle de l’autre qui me fatiguait aussi, Océane. Elle en avait moins qu’Elikem et pourtant il était à fond sur elle. Vraiment je ne sais quoi dire. C’est quasi impossible de comprendre ce garçon. Et lui te dira que c’est toi qui ne veut pas comprendre que l’affection n’est pas un synonyme de l’amour. Que c’est justement parce qu’il a une affection profonde pour Elikem qu’il n’a jamais pensé à se mettre en couple avec elle. Autant elle est formidable, autant elle mérite d’être aimée à la hauteur de sa personne. L’affection ne fait pas partie de l’amour? Ce n’est même pas ça au fond qui lie la plupart des couples? Il croit qu’il pourra trouver une fille comme celle-là qui a juste onze ans a sauté sur lui durant leur cour de sport et lui a mis sa main dans la bouche pour éviter qu’il ne se morde la langue quand il faisait une crise? Il serait là aujourd’hui sans son intervention? En tout cas je laisse le reste au temps, le second nom de Dieu. Arthur a déjà été prévenu. Il n’a pas intérêt à me ramener des problèmes de cœur comme son aîné .



***Yasmine Seck***


Il y’a des gens qui aiment vraiment l’école et Jennifer en fait partie. Elle a fini sa licence cette année et déjà à la rentrée suivante elle commençait son master 1 à l’Ejicom. Apparemment elle avait fait ses démarches pour l’inscription avant même de finir sa licence. Du coup nous avons emménagé sur Dakar. Ah oui hein. Qui est fou. Je ne me voyais pas rester seule à Thiès. Il est vrai que je ne sors pas vraiment de la maison en dehors des visites prénatales et pour prendre quelques marches mais pas plus. Jennifer fais les courses la plupart du temps le week-end ou avant de rentrer. Je me suis réveillée d’une longue sieste pour me rendre compte qu’il n’est que onze heures et je n’ai rien à faire. Cette vie est épuisante mine de rien. Je dandine pour aller aux toilettes mais la voix de Jennifer me revient depuis le salon. Une autre voix aussi suit, une masculine que je reconnais comme étant celle de son mec. Celle-là elle est vraiment amoureuse finie au point de sécher les cours lol. Je ne bouge plus quand j’entends mon nom. 


Jen: je sais pas comment me comporter face à Marianne depuis le truc de Yasmine. Je ne cesse de l’éviter à l’école mais j’ai peur qu’elle s’en rende compte et que ça dégénère. 


Elio: je t’ai dit que tu n’as rien à te reprocher Jen. Tu n’as rien fait de toi même à Marianne. Tant qu’elle ne te questionne pas tu restes toi même


Jen: si c’était aussi simple Romy. Si seulement Yasmine n’était....


Je fais mon entrée brusquement, et lui demande sur un ton énervé si on peut parler 


Jen: heu...je te fais signe après Romelio


Elio: d’accord. Bisous. 


Jen: je pensais que tu dormais


Yas: bien sûr que tu le pensais comme ça tu pouvais faire ton faux-cul au calme, je dis remontée 


Jen: pardon? fait-elle déroutée 


Yas: je te confie un truc et tu t’en vas le répéter à ton mec parce que? Tu m’as demandé la permission? 


Jen: lol tu veux rire? Je dois te demander la permission avant de discuter avec mon gars? 


Yas: c’est à quel but que tu allais lui raconter ma vie? Amuser la galerie? Vous n’avez plus rien d’intéressant à raconter entre vous? 


Jen: Tu ne penses vraiment qu’à toi dans cette histoire or c’est moi qui me retrouve les deux pieds dans la boue! C’est par moi que tu as connu George. Et Marianne? On a fini de dormir chez son copain, manger sa nourriture pour que tu te retrouves enceinte de ce dernier? Tu aimerais être à sa place quand elle va apprendre la nouvelle? Tu vas donc m’excuser de ne pas cacher ta vie quand je dois aussi penser à une autre qui m’a aidé il n’y a pas plus tard que cette année avec les inscriptions dans mon école actuelle! 


Puis elle s’en va et claque fort sa porte.

L’envie de pisser a disparu tout d’un coup. Je retourne en chambre, me mettre sous la couette et pleurer un bon coup. Et George qui n’est jamais là quand tu as besoin de lui. Je flanche et fais signe à ma famille. Advienne que pourra.


-Enceinte? Répète maman? 


Yas: Oui, je dis d’une faible voix 


-Attend Yasmine, toi que je connais tu es enceinte? De qui? Depuis quand? 


Yas: c’est une longue histoire maman. Je n’ai pas fait exprès c’est....


-Tu n’as pas fait quoi exprès? On t’a violé? explose-t-elle


Yas: Non du tout. C’est que....


-Donc tu as sciemment écarté tes maigres tiges là et maintenant tu m’appelles pour pleurnicher?continue-t-elle avec rage


Yas: je suis toute seule. 


-Ne bouge même pas de là où tu es. J’arrive et tu vas me dire en face comment tu n’as pas écarté exprès tes jambes et en même temps ce n’est pas le viol, elle dit et pousse un long juron avant de raccrocher 



***Jennifer Amouzou***


Je ne me savais pas capable d’être en colère au point de ne pas parler à quelqu’un pendant trois jours mais c’est ce que je fais à Yasmine depuis le jour là. Mais le fait que je ne la voie pas souvent quand je rentre de l’école commence aussi à m’inquiéter. Si ce n’est que j’entendais du bruit de l’autre côté dans sa chambre j’allais penser qu’elle avait déserté les lieux. J’essaie d’étudier d’abord mais rien n’entre donc je me mets à éplucher le recueil de bourses potentielles que Romelio m’a fait et envoyé. Finalement je craque, sors faire un gâteau au citron puis je cogne à la porte de Yasmine.


Yas: je ne veux voir personne 


Jen: tu sais d’abord que c’est qui avant de dire ça? 


Yas: si c’est pour m’enfoncer davantage tu peux retourner dans ta chambre. Je suis une pute j’ai compris. 


Jen: Eh....dis pas ça, fais-je sur un ton doux 


Yas: tu peux le dire à la terre entière si ça te chante. Je suis une salope qui a couché avec le copain de ta meilleure amie. J’accepte. 


Jen: tu n’es pas une salope Yasmine et c’est toi ma meilleure amie. J’étais juste dépassée la dernière fois c’est pour ça que j’ai parlé à Romelio pour avoir conseil. Je me sentais trop mal de voir Marianne avoir plein d’égards envers moi et pendant ce temps j’ai ce gros secret enfoui en moi. 


Yas: entre 


J’ouvre et me sens doublement coupable en voyant ses yeux enflés.


Jen: c’est fini, ne pleure plus ma belle, je dis en ouvrant les bras et elle s’y engouffre 


Yas: je suis vraiment désolée. J’aurais pas dû. 


Jen: c’est bon chut, je dis en câlinant son dos. George est le plus à blâmer. C’est lui qui ne sait pas la chance qu’il avait avec Marianne. 


Yas: maintenant ma mère va débarquer chez nous et ça va être le foutoir. J’ai peur qu’elle m’oblige à avorter 


Jen: ah non, dis-je et sursaute un peu quand je sens un mouvement contre moi


Yas: lui aussi ne veut pas que j’enlève, elle dit avec un sourire fragile 


Jen: c’était le bébé ça? 


Yas: oui, attend que je te montre, dit-Elle avant de remonter son vêtement pour dévoiler le ventre nu 


Je fixais, attendant de voir un autre signe, et je l’ai eu. La brusquerie m’a fait rire 


Jen: eh bien c’est un catcheur qu’on a là dedans. 


Yas: une catcheuse j’espère. Enfin non sinon elle va tout casser dans la maison ici 


Jen: lol comme toi qui a brisé un à un mes jolis plats non. Elle te suit


Yas: eh pardon tout sauf ça, j’ai prié qu’elle prenne ton caractère, douce et calme, elle dit et je ris 


Jen: qui a dit que je suis douce et calme? 


Yas: c’est vrai hein. Façon tu étais prête à me frapper la dernière fois. C’est elle qui m’a sauvé j’en suis sûr 


Jen: heureusement que tu sais, je dis avec humour et pose la main sur son ventre. Ne t’en fais pas. Personne ne va t’obliger à l’enlever. Je serais avec toi et on va tout expliquer à ta maman. 


Yas: merci ma chérie. Tu es mon ange 


Jen: trop beau, je dis sous le charme quand le bébé bouge encore contre ma main 


Yas: tu ne peux pas imaginer ma joie quand je la sens. Je m’excite trop à penser à qui elle sera comme personne. 


Jen: bon en attendant un gâteau nous attend dans le four. Tu veux ou de te laisser tranquille comme tu ne veux voir personne? Je demande sur un ton ironique 


Yas: c’était la faute aux hormones. 


Jen: mais oui bien sûr, je dis après un fou rire et l’aide à se relever 


Nous continuons à papoter le temps que le gâteau soit prêt puis je vais chercher mon recueil de bourses pour continuer ma lecture pendant qu’on mange. 


Yas: tu continues à chercher bien que tu aies déjà commencé l’école ici? 


Jen: mais oui. Si j’ai une bonne bourse je ne vais pas hésiter à continuer là-bas 


Yas: et perdre ce que tu as déjà commencé ici? C’était mieux de rester à la maison dans ce cas 


Jen: je pensais comme toi mais Romelio m’a dit que tant que j’ai étudié dans des écoles accréditées ici, on peut après admission me reconnaître certains cours d’ici parce que la plupart des programmes ont des cours équivalents au début. Et même si je perds ça ne sera pas grand chose. Enfin si Dieu permet que j’ai la bourse à temps 


Yas: du coup il sera au Canada et toi en France? 


Jen: pour un moment. Mais on verra par la suite si je vais le rejoindre ou il me retrouvera en France 


Yas: oh, donc tu vas vraiment me laisser seule ici avec ta filleule hein 


Jen: lol c’est pour la bonne cause non? Je vais chercher l’argent pour lui faire les plus beaux cadeaux 


Yas: en tout cas, ton affaire de France et après Canada là ça m’a l’air long. C’est comme ça que tu vas faire et c’est seulement à ses dix ans que je verrai encore ta face 


Jen: yeee impossible, je dis en riant. Primo j’ai moi aussi mon Jeje à voir en plus Romelio veut s’installer à Lomé. C’est son rêve de diriger l’hôpital L.i., tu le connais? 


Yas: Ouais le grand là? Il va le diriger comment? 


Jen: il appartient au père de son amie d’enfance.  


Yas: ah ça! Tu ne seras pas n’importe qui à Lomé hein. Cet hôpital est connu dans la région ouest africaine. Hum Madame Bemba, on va te craindre. 


Jen: lol arrête, je suis pas encore à ce stade 


Yas: pardon il faut bien rêver de ce stade parce que je m’y vois déjà. En plus tu vas toujours l’ouvrir ton resto non? 


Jen: je sais pas encore 


Yas: ah non il le faut. Monsieur sera administrateur d’un hôpital et madame propriétaire d’une grande chaîne de restauration. Comme tu aimes le journalisme tu peux même ouvrir une chaîne dédiée à la cuisine. 


Jen: j’ai pensé à un peu de tout ça


Yas: hum la marraine de ma filleule n’est pas n’importe qui 


Jen: lol tu es grave. La maman de ma filleule aussi n’est pas n’importe qui. Tu vas reprendre l’école après le bébé non? 


Yas: oh bof je ne suis pas trop portée par l’ambition professionnelle tu sais. Je vais certes reprendre mais tant que je me trouve le nécessaire pour la gâter ça me va.


Jen: de toute façon tu seras déjà une heroine comme toutes les mamans 


Yas: tu vois pourquoi je t’ai choisi comme marraine, elle m’enlace puis dit 


Heureusement qu’on a eu ce moment de joie parce que l’arrivée de sa mère a tout gâté le lendemain. Et elle n’était pas seule. Le papa aussi avait fait le déplacement. Ça m’a fait de la peine quand son papa l’a regardé avec déception. Je suis sortie de la maison pour leur donner de l’intimité. 



***Yasmine Seck***



-Yasmine, papa dit d’une voix brisée qui me fait de la peine  


-Oui, je réponds, tête baissée 


-Tu as manqué de quelque chose depuis que tu vis ici? 


Yas: Non 


-tu as déjà appelé pour me parler et je t’ai dit ne pas avoir le temps, même quand je suis pris par le travail? 


Yas: pas du tout 


-alors explique moi ce que je vois là devant toi. Explique moi bien avant que je ne te gifle 


Yas: c’était une erreur et....


-tu vas la fermer avec tes stupides excuses que tu me servais au téléphone là! tranche maman


-Tu veux qu’elle donne quelle excuse hein? Madame tu en veux laquelle quand tu as passé ta vie à ne vouloir inculquer aucune morale à nos filles et le pire, torpiller ce que je faisais? hurle papa 


-Parce que c’est ma faute maintenant? Maman réplique sur le même ton colérique 


-T’aies-je déjà une fois entendu réprimander Emily sur sa vie de débauche? 


-II ne s’agit pas d’Emily actuellement mais de Yasmine! Jamais Emily n’a ramené de grossesse. Tu peux dire que tu n’aimes pas sa vie mais elle n’a demandé à aucun homme de la suivre 


-Et tu ne vois pas que c’est cette mentalité de facilement ouvrir les jambes à n’importe qui qui conduit Yasmine ici? Papa réplique 


-Emily au moins l’ouvre à ceux qui en valent la peine. Des hommes qui savent comment prendre soin d’une femme. Toi Yasmine tu as quoi à nous montrer comme preuve à part un ventre? Où est le rejeton qui t’a mis dans cette condition? 


George va devoir m’excuser mais il ne s’agit plus que de nous. Le problème nous dépasse. J’ai donné son nom, numéro ainsi que son lieu de résidence. 



***Germaine Sani***


À la base j’ai étendu mon séjour pour aider mon fils à ne pas saboter son couple lorsque la vérité se saurait. J’ai même incité George à parler avant que ça n’aille plus loin parce que les femmes sont sensibles à l’honnêteté. Mais au lieu de ça, il me sortait constamment des excuses. Quand ce n’est pas qu’elle est déjà triste à cause de son projet qui tombe à l’eau, c’est qu’il ne sait pas si c’est vraiment utile qu’elle sache. Pourtant on parle bien d’un enfant. Un être humain qui va grandir et un jour poser des questions. 


La copine de mon fils est exactement le genre que je voulais pour lui et c’est surtout ça qui m’a poussé à rester. Marianne est polie, rangée, belle, déterminée et surtout aime beaucoup mon garçon. Si ce n’était l’amour en tout cas je ne sais pas ce qui l’aurait encouragé à continuer avec George bien que sa mère désapprouvait l’idée que sa fille soit en couple. Disons qu’elle est le genre qui pense qu’une femme n’a pas besoin d’un homme. Et la preuve, madame est même divorcée. Mais Marianne et George ont quand même tenu et continuent de tenir donc ce n’est pas maintenant que mon cancrelat de fils va tout gâcher. 


Aujourd’hui encore elle vient à la maison comme elle fait souvent après l’école avant d’aller chez elle. 


Germaine: ah bonne arrivée ma fille. Je finissais même ton plat favori 


Mari: oh maman je t’ai dit de ne pas t’épuiser pour moi


Germaine: laisse ça, je suis fatiguée de rester au lit toute la journée. Au moins ça me fait faire de l’exercice 


Mari: George ne t’a toujours pas emmené faire un tour après son entrevue d’aujourd’hui? 


Germaine: il s’est jeté au lit depuis son arrivée et n’est pas sorti de chambre 


Mari: oh mais attend je vais le voir. Au moins on peut faire un tour rapide 


Germaine: non ne te dérange pas. Tu sais je suis habituée à rester à la maison même à Lomé. Quand tu viendras me visiter tu verras 


Mari: lol ok alors 


Germaine: hum Tu ne me donnes toujours pas de date depuis deux ans que je te dis ça hein, je dis et elle rit 


Mari: je vais faire un effort d’ici l’année prochaine promis. 


Germaine: et on pourra en même temps regarder aussi les lieux pour organiser le mariage 


Mari: ya Allah Ce n’est pas un peu tôt? Elle demande en rigolant 


Germaine: mais non, tu es sa copine depuis un moment. Ce n’est pas bon aussi de traîner avant le mariage sinon les hommes commencent à sortir des manières. Je ne veux pas qu’il te prenne pour acquise. Tu es une fille qui a beaucoup de valeur 


Mari: merci, dit-Elle avec un sourire timide 


Le petit con pour qui je travaille ici ne se lève que lorsqu’on toque violemment à la porte. Il embrasse sa copine sur le front et va ouvrir puis ferme brusquement et me lance un regard apeuré. Les coups continuent. 


George: emmène Marianne dans la chambre maman! Il tranche quand nous nous levons de concert 


Mari: mais qu’est ce qui se passe chéri? 


Germaine: viens, ne t’en fais pas ma fille, je dis en la tirant bien qu’elle résistait. Une fois dans la chambre je verrouille la porte et dit ce que je trouve de plus plausible. Tu sais que je te considère comme mon enfant n’est ce pas Marianne? 


Mari: Oui tata mais.....George? Elle crie tout haut quand des voix agitées nous viennent depuis le salon 


Je prends son visage en coupe pour qu’elle se concentre sur moi


Germaine: George est au salon là-bas entrain de régler une bêtise qu’il a commis. Une bêtise qui le terrifie parce qu’il a peur de te perdre. Il n’est pas parfait mais mon fils t’aime de tout son cœur. Il ne m’a jamais parlé d’une autre si ce n’est toi et c’est maintenant plus que jamais qu’il aura besoin de toi ma puce. Tu me comprends? 


Mari: ....


Germaine: est ce que tu me suis Marianne? 


- Tu vas l’assumer cette grossesse! On entend une voix d’homme crier depuis le salon 



***Marianne Sow***


J’ai eu mal au divorce de mes parents. J’avais onze ans, une tête pleine de rêves. J’aimais autant mon père que ma mère et l’idée que les deux ne veuillent plus être ensemble quand jamais je n’ai vu des disputes m’était incompréhensible. Ça m’a pris beaucoup de temps pour l’accepter et durant ce temps je me suis isolée des gens. Ce n’est que vers dix-huit que j’ai commencé à aller vers les autres. Faire l’effort d’apprendre à connaître les gens au lieu de toujours être dans mon coin et ruminer sur le fait que personne ne voulait être mon ami quand je n’avais fait aucun pas vers les autres. C’est comme ça que j’ai connu George. Le courant est passé de suite. Contrairement à moi, il était sociable et voulait que je le suive partout. Depuis son divorce maman considère l’amour comme une option dans la vie et m’a transmise cette notion. Tout ce qu’elle voulait c’est que je me concentre sur les études. Et le reste comme elle disait se ferait parce que les hommes courent toujours derrière les femmes donc je n’avais pas à craindre de me retrouvée seule. Donc la relation avec George ne lui a pas plu. Elle n’arrivait pas à assimiler que j’avais trouvé celui qui me comprenait et m’aimait comme j’étais. Celui qui m’encourageait à me dépasser et être meilleure. J’imagine comment elle rirait de moi actuellement si elle me voyait assise sur ce sofa, les larmes roulant sur les joues et George à mes pieds avec sa tête sur mes jambes, répétant comme une lituanie, “bébé parle moi je t’en prie”. 


Mais parler pour dire quoi? Dire que je m’inquiétais d’un rapprochement vu l’attitude de cette fille et son coup de fil le soir là? Dire que je croyais m’être imposée comme la copine de George en la remettant à sa place et c’est ici dans cette maison qu’elle et les siens sont venus? Dire qu’au final je ne suis qu’une conne et que les trois lui, Yasmine et Jennifer se sont bien foutus de ma gueule? Je ne dirai rien. J’essaie de le pousser de mes jambes mais il résiste.


George: ce n’était que du sexe mon ange je te le jure. Je m’en fous d’elle. Dis moi ce que tu veux et le ferai. Je ne vais même pas l’approcher.


Mari: enlève ta tête de là, je dis avec froideur 


George: bébé je t’en prie pas ça, je t’aime, il dit après avoir levé le visage vers moi 


Je ne sais pas quelle force s’est emparée de moi mais j’ai plié mon poing et il a atterri sur son nez si fort que j’ai eu mal et il a crié de douleur. Sa mère est sortie en trombe de la chambre mais je n’en avais plus rien à faire. 


Germaine: woyooo Marianne, on ne frappe pas un garçon, Elle me criait et essayait de me tirer mais mes mains ne cessaient de marteler sa tête, ses bras, côtes et tout le reste que je trouvais. Je frappais aussi fort que je pleurais puis je me suis relevée. Respirant comme un animal traqué, j’ai ramassé mon sac et je suis partie. 



***Martin Sani***


Je ne voulais plus que mes enfants passent leurs nuits à l’hôtel quand ils visitaient leur mère donc je lui ai trouvé une maison de location et même là Mireille trouve encore à dire.


Mireille: tu n’as rien trouvé que ce coin miteux qu’est Boucarou? 


Martin: miteux? Laisse-moi rire. Tu vis en face de la maison d’Eli Laré Aw.


Mireille: et alors? C’est mon chien? Je n’aime pas ce quartier 


Martin: tu te cherches un autre endroit alors. 


Mireille: ça veut dire quoi! Je te signale que....


Martin: tu te prends peut-être pour un panneau de conduite mais tu ne me signales rien du tout, coupai-je. Tu as une semaine pour appeler le démarcheur et confirmer la location. Et tant que tu n’auras pas de logement fixe oublie les visites des enfants 


Mireille: tu n’as pas le droit Martin. Ce sont mes fils. C’est moi qui les ait porté


Martin: et je te les ai mis dans l’utérus donc tu m’épargnes tes raisonnements débiles. Au revoir 


Mireille: attend.....on...on peut discuter?....s’il te plaît! 


Je la dévisage et lui fais signe pour qu’elle monte en voiture avec moi.


Martin: alors? Tu es entré pour m’admirer? 


Mireille: je t’en prie Martin, ne laisse pas le diable nous faire ça. On avait jamais eu de problèmes et dès que tu décides de te lancer en politique tout nous tombe dessus. Tu ne vois pas que c’est un travail de l’ombre?


Martin: je suis d’accord. Tes œuvres diaboliques se sont révélées pile au moment où j’ai eu de la notoriété. Comme quoi certaines personnes ne méritent pas de connaître la gloire sinon d’autres ne pourront pas vivre 


Mireille: je ne vais pas te laisser m’échapper aussi facilement. Nos destins sont liés. Je suis ta femme.


Martin: tu as bousillé nos destins en faisant la pute


Mireille: je ne te permets pas! Elle crie visiblement blessée par le mot 


Martin: descend si tu n’as plus rien de concret à dire 


Mireille: Je t’aime 


Martin: quitte avec ton amour de l’ombre. 


Elle descend et je fais signe au chauffeur de m’emmener voir mon oracle. J’ai besoin de clarifications parce que jusqu’à ce soir fatidique que je m’efforce à effacer de mon esprit ma vie en politique semblait à l’eau. Puis là certains membres de ma fraternité, m’ont proposé de rejoindre la  coalition pour les prochaines campagnes présidentielles et j’ai ouï dire que je pourrais potentiellement finir au cabinet du ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et des collectivités locales. Ce n’est certes pas un domaine que je maîtrise vu que je visais un autre ministère mais le plus important c’est que j’entre dans ce cercle fermé d’abord. En tout cas si ce que j’ai entendu est vrai, ce que je ne crois pas. 


-Je vois effectivement que les éléments sont disposés sur ta voie. Aucun obstacle majeur ne s’y trouve, me dit l’oracle après avoir consulté ses esprits 


Martin: mais à ma dernière visite vous aviez dit que vous me voyiez changer de nom et ce changement n’était pas positif. C’est suite à ça que j’ai eu la nouvelle concernant mon poste de député 


-As-tu croisé le chemin de quelqu’un dernièrement? Parce que je sens une présence bienfaitrice qui est entrée dans ta vie. 


Martin: du tout....je....j’ai rencontré une femme, je dis vers la fin. C’est la seule personne qui est nouvellement entrée dans mon cercle 


-Certaines femmes sont des bénédictions dans la vie de leurs hommes. 


Martin: en fait c’est que.....elle est jeune et disons que j’ai fait une grave erreur. Je peux être béni bien qu’elle a été blessée par mon acte? 


-la bénédiction ne suit pas une logique comme beaucoup pensent. La vie à sa façon disposent les gens et circonstances selon son plan. Si sa présence t’est bénéfique, je te recommande de continuer avec elle ce que tu as commencé pour éviter qu’une période sombre ne revienne sur ton parcours


Je fais le rituel de salutations et sors de là confus ainsi qu’un peu joyeux. Si ce qu’il dit est vrai je n’ai pas trop à craindre pour l’avenir. Mais comment procéder donc avec Bijou? Depuis la catastrophe de la fois là, elle me fuit. Je n’ai pas osé l’approcher. Aucun courage pour la regarder en face. Je ne saurai même expliquer ce qui m’a pris parce que jamais je ne me suis forcé sur une femme. J’ai quand même pris mes précautions pour éviter que ça s’ébruite. Heureusement le gardien ne s’était pas présenté ce jour là étant malade donc je me suis assuré de le renvoyer à sa venue et l’ait remplacé par un autre du nom de Bill. Germaine avait déjà interdit qu’elle ne sorte de la maison donc j’ai passé la même consigne à Bill. 


Je suis passé à la caisse pour voir mes enfants, s’assurer qu’ils aient fait leurs devoirs avant d’aller dans ma seconde maison avec les quelques bricoles que j’ai acheté. J’ai pris une bonne inspiration avant d’attendre Bijou à la sortie de douche. Elle n’allait probablement pas m’ouvrir si elle était en chambre. Effectivement elle essaie de fuir dès qu’elle me voit mais je lui bloque le bras. Elle lutte mais je suis conscient de sa force désormais et arrive à la maîtriser. 


Bijou: pa..tron....par...don.....je....vais...plus bagarrer 


Martin: du calme! J’intime et elle arrête doucement mais je la sens encore trembler. Je ne vais rien te faire ok. Hoche la tête si tu comprends 


Elle hoche aussi rapidement que ses larmes coulent. Je garde une de ses mains parce qu’on ne sait jamais et lui dis de prendre le sachet par terre. Elle s’exécute avec crainte et se relève. 


Bijou: c’est...quoi?


Martin: pour toi. Je m’excuse pour la dernière fois. On peut garder ça entre nous? 


Elle me regarde comme si j’avais deux têtes et je me rappelle qu’on a pas le même niveau de vocabulaire 


Martin: nous? Toi et moi. On ne dit rien à personne et je ne serais plus méchant 


Bijou: ok 


Martin: allons dans la chambre 


Bijou: tu as dit tu vas plus faire méchant? Elle dit et se remet à pleurnicher


Martin: écoute on peut faire ça simple ou dur. J’ai besoin de ton corps. Je promets d’être gentil mais pour l’être tu dois faire comme moi. 


Bijou: .....


Martin: c’est ça où je refais comme la dernière fois 


Et rebelote! Elle lutte encore et je me retrouve obligé d’écraser son corps du mien pour la soumettre. Elle bouge sa tête dans tous les sens se met à parler en langue. Heureusement que j’avais mis la télé à fond avant de venir. J’avais pensé à cette éventualité 


Bijou: patron..faut....pas.....mal, elle halète en pleurs 


Au lieu de lui répondre, vu qu’elle ne comprend pas, j’empoigne un de ses seins nus dont je triture doucement le téton. Au moins le plaisir la gagnera et elle comprendra que ça n’a pas besoin de faire mal. 



***Elikem Perla Xena Akueson***



En plus d’Arthur qui est arrivé en Septembre, Ray a officiellement commencé son CAP à Ferrandi et sa petite sœur Garcelle est arrivée pour l’uni aussi. 


Faire le trajet me fatigue mais autant que je m’y habitue parce que je vais le faire souvent. Je m’attendais à ce qu’il soit seul parce que mon minou souffre depuis le déménagement et j’allais lui sauter dessus sans permission mais une fille était là. Détail que j’ignorais 


Ray: Gamine, voici mon cœur, ma perle, il dit après un bisou sur ma tempe. Bébé la gamine 


-un peu de respect Raymond, j’ai 18 ans, et je suis Garcie pas une gamine  


Elikem: Perla ça me va. Tu as fait un bon voyage? Je te croyais déjà à Lille 


Garcie: Ouais mais je suis revenue quand De....


La porte des toilettes s’est ouverte et un garçon, de l’âge d’Arthur j’imagine en est sorti 


-Je sais pas ce que j’ai mangé dans ce foutu vol


Garcie: gêne toi un peu non, elle va savoir que tu étais aux chiottes 


-Elle a vu d’où je suis sorti ou pas. Coucou je suis Denola. Papa m’a largué ici pour une semaine avant de venir me chercher 


Elikem: ah Deno c’est ça? 


Ray: et tu ne la touche pas, il dit en me gardant contre lui 


Deno: Mais je me suis lavé les mains 


Ray: salue à distance.


Deno: pfff tu vas bouger oui, il dit et se force 


Garcie: c’est pas tout ça mais j’ai faim. On va manger ou pas? 


Ray: tu es prête à sortir encore ou tu préfères te reposer bébé?


Garcie: aka c’est quel repos? Je ne suis pas venue pour dormir hein 


Ray: ton nom c’est bébé? 


Elle lui tire la langue et il tape le derrière de sa tête, ce qui lui vaut un coup aussi de Garcie 


Elikem: on peut y aller sans problèmes, je dis avec humour 


Finalement je ne sais plus quoi penser. De ce que Ray m’a dit sur sa famille je m’attendais à trouver des gens hautains qui le minimisaient. Certes son père était limite à notre rencontre et je n’ai pas eu le temps de causer avec Toni mais les deux que nous avons ici au resto semblent  attachés à lui.  On croirait un remake de moi, Aïdara et Mally en moins collants parce qu’il faut le dire, mes deux derniers s’assiéraient sur mes jambes si je permettais. Lui aussi discute bien avec eux. Bref ils ont une dynamique plutôt normale pour moi donc je suis un peu à l’ouest. Il a même fallu que Garcie claque des doigts devant ma face pour que je sorte de mon observation 


Ray: dépêchez vous qu’on rentre. Elle est épuisée 


Garcie: donc je dois m’étouffer pour sa belle gueule quoi? Et puis quoi encore 


Ray: Garcelle surveille ton langage 


Elikem: je vais bien Ray. 


Deno: alors tu es en médecine hein. 


Elikem: exact. 


Ray: qui te l’a dit? 


Deno: un petit oiseau 


Garcie: c’est tata Eniola. Elle nous a dit qu’elle est venue avec toi un tas de fois à l’hôpital et qu’elle est très jolie. Papa par contre a dit que tu perds ton temps avec elle 


Ray: et cette partie était nécessaire? Ne fais pas attention Perla 


Garcie: mais je te fais le compte-rendu comme tu as demandé non 


Deno: tu vois quand on te dit que le silence est d’or tu ne veux pas écouter 


Garcie: ah mafff, Ne pars pas chercher plutôt tes vrais parents au lieu de me fatiguer 


Ray: Garcelle ca suffit maintenant!


Elle roule les yeux et continuent à manger en silence. Maintenant que je l’observe, je ne vois aucune ressemblance entre lui et Ray. Pourtant Ray et Toni avaient des traits similaires. 


Après le resto nous allons voir la tante Eniola qui a été admise dans une résidence pour personnes âgées à la demande de son frère. Il a trouvé préférable qu’elle soit entourée d’un personnel soignant même si des fois je trouve ça un peu triste quand je la visite. Je pense facilement à ma zizèle et ne l’imagine pas enfermée avec des gens qu’elle ne connaît pas. Mais il paraît que les enfants de la tante Eniola vivent tous à l’étranger et aucun n’a le temps de s’en occuper. Son sourire était immense durant notre visite. On aurait cru qu’on lui a donné le plus grand trésor au monde. Deno lui avait ramené des albums photos, bijoux et plein de babioles qui m’ont fait bien rire tellement sa tante lui demandait où elle devait aller pour mettre ses beaux bijoux. Garcelle avait ramené du maquillage, et elle a reçu la même réaction que son frère. Elle a insisté pour tresser la tante parce que “c’est inadmissible d’avoir un nid sur la tête tata, on ne sait pas quand ton destin va te rencontrer”. Ses mots. Mais la sœur ne savait pas faire des nattes donc nous l’avons fait ensemble. Ca aurait été bien si on pouvait l’emmener hors de l’établissement mais nous avons quand même fait des marches dans le jardin. Ce n’est qu’à 22h que nous sommes partis. Garcelle ne voulait absolument pas rentrer. Impossible de la convaincre. Donc nous avons fini en club. Elle avait pour consigne de ne pas s’éloigner. Nous avions pris un carré non loin de l’endroit où elle se trouvait. Et c’est dans le noir là que Ray sait tripoter mes cuisses. Genre quand son frère est juste à côté sur ma droite, lui est sur ma gauche et sa main tire mon top vers le haut. J’envoie discrètement la main pour taper la sienne mais il revient à la charge. Je ne sais même pas ce qu’il croit pouvoir faire. 


Deno: Tu as une idée de ce que tu veux faire en spé? 


Elikem: je.....(un soupir monte quand je le sens descendre la fermeture de ma mini jupe en corduroy)....umm....urologie ou pédiatrie, pas sûr 


Deno: oh super. J’aime bien la science aussi. J’espère étudier en microbiologie 


Elikem: ah....em......, c’est super. Si je vais en pédiatrie....je pense me concentrer sur l’immuno.....


Le reste ne sort plus. Je me tais seulement pour ne pas gémir. Comment il a manœuvré jusqu’à tirer mon string sur le côté et me caresser le haut de la raie des fesses lui seul sait. Mais il ne peut aller plus loin vu qu’on est dos contre le dossier du divan.


Deno: si Ray continue en biolo....


Ray: tu ne peux pas aller faire quelque chose toi? Danser par exemple? Il dit brusquement sur un ton très sec qui me déplaît de suite 


Deno: je....j’ai pas envie de danser 


Ray: bouge. Va rejoindre Garcelle.


Elikem: tu....


J’ignore ce qu’il a fait dans mon dos mais le petit se lève avec un air contrit et s’en va. Je me tourne prête à me lancer dans une diatribe mais il met tout mon être en émoi avec le genre de baiser qui me donne juste envie d’être secouée pour un bon quinze minutes 


Ray: J’ai trop envie de toi 


Elikem: ok Mais tu n’avais pas besoin d’être si brutal. Il discutait 


Ray: pardon ce gosse veut toujours discuter. Où en étions nous? Il dit, prend ma jambe et la pose sur la sienne 


Elikem: ray on est en public, je dis paniquée 


Ray: je ne pourrais pas attendre davantage, il dit et envoie sa main à la rencontre de mon sexe. C’est la personne qui protestait ça? il rajoute quand ses doigts jouent avec ma chair trempée


Je cherche ses lèvres pour ne pas rester bêtement là à faire je ne sais quoi. Espérons seulement que l’un des petits ne revienne pas. Ce n’est pas qu’ils peuvent voir ce qu’on fait en bas vu qu’une table nous cache mais y’a qu’à voir le baiser vorace que je lui donne pour comprendre que j’en veux ou cherche plus. Nos langues se touchent furtivement. Ses deux doigts me liment la cave et le pouce fais des petits cercles de pression sur mon bouton érigé. Si seulement je pouvais.....si j’osais me presser les tétons, juste un, je vais exploser vu la quantité de plaisir que je ressens. Je vais plutôt libérer sa queue et baisse ma tête vers elle. Sa main quitte mon entrejambe 


Ray: bébé tu vas pas....


Ou que si je vais et je l’ai bien fait. La position était super inconfortable mais on est tellement à fleur de peau que mes caresses bien que pas précises suffisent à le faire décoller. Je sens ses cuisses vibrer de temps en temps. Je le branle de en temps en puis suce sa fraise avant d’engloutir la partie que j’ai pu libérer de son jean. Sa main se pose sur ma tête et il m’intime un rythme dès qu’il se sent près. Je suce avec ferveur et reçois ma récompense au fond de ma gorge. Je prends le tout et garde dans ma bouche. Hors de question d’avaler. Je ne suis pas fan du goût. Résultat, pas de baiser fiévreux sur la bouche après une pipe pareille. Par contre sa tête est dans mon cou et le creux le sent. Il se lève d’un bond sans me parler et quelques minutes après, revient avec les jeunots. Garcelle a la mine renfrognée et Deno semble soulagé. Je m’étais entre temps éclipsée aux toilettes pour libérer ma bouche. Une fois à la maison, je veux aider les petits à déplier le lit sofa mais Ray ne fait que me tirer pour qu’on aille en chambre 


Elikem: installons les quand même, je me plains 


Ray: on a des choses à finir et ils sont grands 


Elikem: Vraiment, bonne nuit les....


Ray: dormez, il dit puis éteint la lumière 


Deno: à demain. Garcie tu ne dis rien? 


Elle piaffe seulement et monte la couverture sur sa tête. Clairement elle n’est pas contente qu’on soit rentré. 


Elikem: on aurait pu rester un peu quand même.


Ray: Elikem je veux jouir de ma copine? Je peux ou c’est comment? 


Elikem: hum c’est bon


Il jouit mais pas plus que moi quand il me lèche et joue avec mes pointes. C’est fou comment ça m’a manqué. En temps normal j’aurai gémi sans arrêt. Heureusement je sais jouir en silence la première fois, sinon bonjour la honte le matin avec les enfants. La deuxième jouissance par contre je ne pouvais rien faire avec ma voix. Le lit était là mais on s’est pris contre le mur. Lui en arrière, tenant mon bassin avec fermeté pour que je lui fasse une belle cambrure et moi ivre de plaisir qui renversait la tête vers lui  durant nos ébats. 


Je suis rentrée sur Besançon avec  un pincement au cœur. Je n’avais que trois jours à faire mais durant ce séjour je me suis beaucoup attachée à Deno. Garcelle un peu moins parce qu’elle parle vraiment n’importe comment. Un temps elle est sympa avec Ray, l’autre elle lui dit qu’il doit vite trouver un bon travail en biologie parce qu’elle ne sait pas quoi raconter sur lui à ses amies. Ray lui a dit qu’il était dans une école de gastronomie et il ne fallait pas voir sa réaction. Gastronomie? Quand Toni est en architecture? Et je vais faire la gestion? Tu aimes quand papa t’insulte hein. Deno lui a dit qu’elle ne devait pas rappeler ça, mais elle s’est empressée de lui fermer son clapet. Ray lui a dit de se mêler de ses affaires et elle a répliqué toute remontée sans faute.


Je suis de retour dans ma ville bien tranquille et mes nombreux stages. J’ai appelé Ray pour parler avec Deno vu que selon ce qu’il m’avait dit, son père vient le chercher aujourd’hui.


Ray: je te manque déjà? Il dit avec humour 


Elikem: lol tu aimerais. Ça va? 


Ray: Tranquille, je viens de rentrer. Tu n’es pas à l’hôpital? 


Elikem: si si. Je voulais parler un peu avec Deno 


Ray: franchement je ne vais plus respirer avec ce nom 


Elikem: lol ça me tue que tu sois jaloux d’un ado 


Ray: j’ai son temps pour être jaloux? Bref il est déjà parti 


Elikem: oh, il m’avait pourtant dit que votre père passerait vers dix-huit heures non? Il n’est que seize heures


Ray: disons que son père a changé d’avis. Il ne voulait pas que je contamine son fils avec mes tares en le laissant longtemps avec moi 


Elikem: Deno t’adore, rappelle toi de ça chéri 


Ray: Oui. Parlant de lui, il me questionnait sur le Canada du coup je me suis rappelé de Romelio qui y est. J’ignorais que ça coûtait aussi cher pour y étudier. 


Elikem: ah oui oui ce n’est pas donné


Ray: Lol donc le pasteur ramasse les dîmes de ses fidèles pour envoyer son fils....


Elikem: Hey! tu m’arrêtes tes conneries là maintenant! Non mais oh tu t’es cru où? 


Ray: tu es trop naïve bébé, ses pasteurs on les connaît et...


Elikem: et toi tu n’es qu’un gros con! Romelio a fini de prier avec toi, te recevoir chez lui gracieusement bien que je lui ai demandé tardivement et maintenant tu touches à l’intégrité de son père. Un homme que tu ne connais de nulle part et qui n’est pas ton égale 


Ray: qui est ton gros con? Il demande en colère 


Elikem: toi et plus jamais, même dans tes cauchemars, tu ne te trompes pour ouvrir ta bouche et parler des parents de mon ami! 


Ray: ton ami tu as dit hein. C’est pour ton ami que tu me traites, moi ton homme, celui qui te baise, te con? 


Elikem: tu me baises et alors? Ta bite a tué mon cerveau? Ou c’est les deux trois sourires qu’on s’échange qui t’ont fait croire que tu peux mal parler de mon entourage? Pfff demeuré va 


Ray: Ok, je prends note. C’est une histoire de ton ami non? Comme tu penses que je n’en ai pas, tu me parles comme si j’étais ton marchepied. 


Elikem: si tu manques de respect à mon entourage tu es pire que mon marchepieds 


Ray: j’ai mieux à faire que de supporter une arrogante qui se cache derrière l’amitié pour baver sur un gars. Allez vous faire mettre tous les deux, il dit puis coupe l’appel 

D’amour, D’amitié