
44- Les couleurs de nos amours
Ecrit par lpbk
« Nowa… Ta sœur saigne. Si jamais il lui arrive quelque chose tu seras… »
« Qu’elle crève Tina ! Je m’en fiche. Je plains ce pauvre petit gosse. »
« Quoi ? Comment oses-tu Nowa ? »
« Laissez-moi tranquille. », hurlais-je à Rudy qui essayait de me retenir.
« Nowa… »
« Fiche-moi la paix Iris. »
Je suis partie pieds nus. Une ambulance m’a traversé alors que je marchais. Comment avait-elle osé me faire ça ? En ce jour en plus ?
Je crois que je lui aurais pardonné mais savoir que tout à l’heure elle a encore voulu coucher avec lui dans cet hôtel alors qu’elle savait bien que il était avec moi et qu’elle venait de promettre fidélité à un autre. Elle s’est bien foutue de moi toutes ces années.
Il commence à pleuvoir. Rudy me suis toujours avec sa voiture. Mon maquillage est en train de couler. Je dois être horrible mais qu’importe. Il s’est déjà fait la plus belle des sœurs NYANE.
« Je t’en prie Nowa viens. Tu vas te rendre malade. »
Je continue d’avancer, fermant mon esprit à tout ce qu’il me dit.
« Tu veux que je fasse quoi pour toi Nowa ? »
« Je veux que tu m’arraches le cœur. Regarde tout ce qu’il m’arrive depuis que je suis avec toi. Tu savais que ma sœur s’appelait Tina. Dis-moi que jamais tu n’as su que c’était ma sœur avant ce soir Rudy. Jure-le-moi. »
Rudy EYA
« Nowa monte. »
Elle se met à rire. Elle étouffe ses sanglots je le sens.
« Je ne suis pas conne tu sais. Je ne fais pas que des dessins sur du papier. Je sais faire les liaisons. Tu savais que c’était ma sœur et c’est pour cela que ces derniers temps tu étais toujours bizarre quand il fallait me déposer chez mes parents. »
« Il pleut des cordes Nowa. On peut rentrer et parler comme des adultes. »
Elle s’arrête sous un arrêt de bus et je la regarde pleurer sans oser la toucher. Calvin se gare quelques minutes après et Iris sort de la voiture pour venir la prendre dans ses bras.
« Iris… Je te jur… »
« Ne dis rien Rudy ! S’il te plait dégage de sa vie. »
« Je… »
« Non, prend ton meilleur ami et allez-vous en. »
« Et moi ? Qu’est-ce que j’ai fait bébé ? », demande Calvin.
« Tu savais n’est-ce pas ? A quel moment as-tu su que le plan cul de ton frère était ma cousine ? La sœur de sa copine ? »
« I… »
« Dégage Calvin ! Je te l’ai dit prend ton pote et barrez-vous. »
Je vois Calvin serrer des dents et remontez dans sa voiture.
« Espèce de petit con, tu n’as pas compris qu’elles ne veulent plus nous sentir ? Monte dans ta voiture. »
Il finit de crier et il démarre. Je déteste me donner en spectacle. Je suis sûr que dans chacune des voitures qui passent, il y a des gens qui nous regardent. Nowa n’arrête pas de pleurer. Je me résigne, je monte dans ma voiture et je démarre. Je les regarde disparaitre dans mon rétroviseur.
Quand j’arrive chez moi, je trouve Calvin devant ma porte. Il ne dit pas un seul mot. Il me regarde, il sourit puis il s’en va. Il donne un coup de pied dans l’ascenseur. Je rentre chez moi, je prends une douche et je m’assois devant la télévision.
Nowa NYANE
Ca fait quatre jours que mon téléphone est éteint. Tina a accouché et je suppose qu’elle n’est pas morte sinon mes parents auraient lancé un avis de recherche sur ma personne.
J’ai beau tourner cette histoire dans ma tête sans y comprendre grand-chose. Devrais-je en vouloir à Rudy bien-sûr que oui. Je devrais lui en vouloir. Calvin passe chaque soir avec à manger pour moi et le paquet finit toujours dans ma poubelle. Je passe mon temps devant la glace à détester ma peau, mon visage, mes parents de m’avoir faite.
Driing driing
Il devrait pourtant être fatigué. En plus hier je lui ai dit clairement que je ne comptais pas manger ce qu’il m’apporterait.
« Tu devrais arr… »
« Bonsoir. »
« Tu fais quoi là Mika ? »
« Je peux faire demi-tour si tu veux. »
Je soupire.
« Désolée. Entre ! »
Je ferme la porte. Nous restons silencieux. Je passe mes mains autour de son cou et je pleure comme si tout ça c’était aujourd’hui. Comme si c’était la fin du monde.
Mika BIAM
Nowa est allongée dans le canapé, la tête posé sur ma cuisse. Je crois qu’elle s’est endormie. Je caresse ses cheveux. Je les effleure seulement. Je ne veux pas la réveiller. Qu’est-ce qui a bien pu lui arriver ? Mon téléphone vibre dans ma poche. Je me tords pour le saisir sans la réveiller.
« Salut Vanessa. »
« Salut. Tu viens toujours me prendre ? »
Je l’avais complètement oublié.
« Je ne pourrai pas. J’ai un empêchement là. »
« Lequel si ce n’est pas trop te demander. »
« Il faut que je te laisse. »
« Tu es … »
Trop tard ! J’ai déjà raccroché.
Quand j’arrive au salon, Nowa est réveillée. Malgré ses yeux enflés, son nez tout rouge elle demeure simplement belle. Je souris quand elle pose ses yeux sur moi.
« Il a couché avec ma sœur tu sais. Je ne sais pas vraiment ce qui me brûle le cœur Mika. Je ne sais si c’est parce l’impression de m’être faite avoir toute ma vie en étant sans cesse comparée à cette garce ou si c’est le fait qu’une fois de plus, je suis passée pour la plus minable des sœur NYANE en gâchant la soirée de son mariage. »
Elle a une main sur le cœur et de l’autre elle essuie sans cesse le torrent de larmes qui parcourt son joli visage. Elle les joues creusées, les pommettes saillantes et les lèvres sèches.
« Dis-moi que je ne vais pas mourir s’il te plait. », me demande-t-elle en respirant de plus en plus fort.
« S’il te plait dis-moi que je ne vais pas mourir. Je t’en prie. »
Je prends sa main. Son poul est anormal. Je pose ma main sur son cœur, il bat terriblement vite.
« Arrête Nowa, tu fais une crise d... »
« Laisse-moi Mika, s’il te … »
Avant que je n’eusse terminé ma phrase, elle me tombe entre les mains. J’enlève ma chemise et je lui recouvre les jambes avec. Je mets son portable dans ma poche ainsi que ses clés et avec elle dans mes bras, je cours à ma voiture. Je roule comme un fou jusqu’à la clinique.
« Jeune femme de 26 ans, 56 kilo, en état de stress intense. Elle a perdu connaissance il y a moins d’une heure. Elle est déshydratée et peut-être hypertendue. »
Je regarde les urgentistes la prendre en charge. Les portes se referment devant moi. Je vais m’assoir pour attendre. J’allume son portable.
« Waouh ! »
Une centaine d’appels en absence. Un centaine de messages. Je suis obligé d’attendre un moment car ils ne font qu’arriver. Je fouille dans son répertoire.
« Mimi. »
Voilà ! C’est elle que je vais appeler. Je préviens Mimi et moins d’une heure après, elle est déjà là, les larmes aux yeux. Non mais je n’ai pas dit qu’elle est morte.
« Je veux la voir. »
« Il faut patienter un moment. Elle est encore avec les médecins. »
« Mais ça veut dire quoi crie-t-elle ? Elle a quoi ? »
« Calmez-vous s’il vous plait. Ils viendront bientôt nous appeler. »
Je guide Mimi jusqu’à une chaise. Nous restons là, à attendre le docteur. Je dois avouer que c’est une vraie torture d’attendre ainsi.
« Tu as prévenu son père ? »
« Non. »
« Sa mère ? »
« Non. Je n’ai prévenu personne d’autre que vous. Je sais qu’elle vous aime beaucoup alors je n’ai pas vraiment réfléchi. J’ai tout de suite pensé à vous. »
« Merci. », fait-elle en serrant ma main dans la sienne.
« Et le petit Quentin ? Il va bien ? »
Elle sourit.
« Oui. Il va bien. »
« OK ! »
« Les parents de NYANE No… », crie un médecin.
Nous nous levons immédiatement pour aller à sa rencontre.
« Vous êtes ses parents ? »
« Moi je suis un ami. C’est devant moi qu’elle s’est évanouie et elle c’est sa tante. C’est le seul numéro que j’avais. »
« Ah ! »
Il ouvre son dossier et se plonge dedans.
« La demoiselle est sacrément amochée. Perte de poids extrême, ulcère sévère et un début d’anémie. »
Il finit à peine de parler que Mimi s’accroche à moi, les larmes aux yeux.
« Elle va bien ? »
« Elle est stable. Nous tentons de la nourrir et de l’hydrater. Pour le moment, nous lui avons administré les premiers soins. Madame, soyez courageuse. »
Je tente de consoler Mimi du mieux que je peux.
« Je vais appeler Iris… et Georgette. Sa maman aussi peut-être. »
Je m’assois et je la regarde passer ses coups de fil. Je me demande bien comment elle se présentera à la maman de Nowa. C’est comme si je prenais le téléphone de Nowa et que j’appelais Rudy. Je grince des dents en pensant à lui. Il ne m’ pas fallu beaucoup de temps pour comprendre que Nowa évoluait dans l’ombre de sa sœur. Et lui, il se permet de coucher avec elle. Elle doit sacrément être amoureuse de lui pour se retrouver dans un el état. Une heure passe avant que Georgette et Iris ne débarquent. Elles sont toutes paniquées. Je les comprends. Elles prennent rapidement des nouvelles de Nowa et finissent comme moi sur ces bancs d’un inconfort mémorables.
« Où est ma fille ? »
Nous nous retournons tous en direction de cette voix.
« Tata… », lance Iris en courant se jeter dans les bras de la dame. Je devine vite qu’il s’agit de la maman de Nowa. Elle est vraiment inquiète. Elle aussi pleure en criant qu’elle voudrait voir sa fille.
« Du calme tata ! Elle se repose. »
« Mais que lui est-il arrivé Iris ? »
« Je ne sais pas trop. C’est un ami qui l’a ramené ici. »
Mimi est en retrait. Elle ose à peine regarder dans notre direction. Elle doit se sentir… Comment se sent une maitresse face à l’épouse de l’homme avec lequel elle couche ?
Nous attendons maintenant depuis plus de deux ou trois heures. Je suis en train de faire les cents pas dans le couloir. A chaque fois qu’une porte grince, je me précipite dans l’espoir de la savoir réveillée. Je me dirige vers la machine à café.
« C’est déjà le troisième ! Je crois que tu es en train d’abuser de la caféine. »
Je me retourne et Iris est là devant moi. Elle se force à sourire.
« Elle n’a rien de grave Iris. Tu veux un chocolat ? Il parait que c’est super quand on est triste. »
Elle hoche la tête. Je sors une pièce de ma poche que j’enfonce dans le distributeur.
« Je te remercie pour ce que tu as fait. », me dit-elle en s’emparant de la barre de chocolat.
« C’est normal. Tu… »
« Ce n’est que maintenant que tu arrives ? », crie la maman de Nowa.
Nous nous approchons à grands pas. Ses parents sont en train de se donner en spectacle en plein milieu de la salle d’attente. Je suis obligé d’intervenir, de prendre son père à l’écart sinon nous risquons de tous nous faire expulser. Je l’emmène jusqu’à l’accueil en lui expliquant qu’il n’a pas trop à s’inquiéter et quand je reviens, j’apprends que Nowa s’est réveillée et comme elle ne pouvait voir qu’une seule personne, elle avait demandé Mimi. Sa mère est dans un état pas possible. Je la comprends.
Dès que nous apercevons Mimi, nous nous ruons tous vers elle pour lui demander comment va Nowa. Mimi a l’air terriblement affecté. Elle est pâle.
« Mimi… dis-nous ! », l’exhorte Iris.
Je me sens tout d’un coup bousculé.
Splash !
Mimi se tient la joue. La maman de Nowa est devant elle.
« Vous avez eu le toupet de venir. »
Mimi se tient la joue.
« Répondez ! Vous êtes bien l’une des maitresses de mon mari n’est-ce pas ? Et vous osez venir voir ma fille ? Je ne vous permets pas de vous approchez de ma fille. Vous avez déjà eu son père n’est-ce pas donc suffisant ? »
« Peut-être que si vous vous comportiez comme une mère, elle ne m’aurait pas demandé à son chevet. Pour votre mari, je crois que c’est là la plus belle erreur de ma vie. Maintenant si vous voulez bien m’excusez, j’ai un fils à aller prendre. »
Le calme avec lequel elle s’est exprimée est presque déconcertant. La mère de Nowa est aussi choquée que nous. Elle regarde partir Mimi sans pourvoir dire ou faire quoique ce soit. »
« Vous pouvez tous entrez maintenant. Elle va mieux. », nous annonce l’infirmière.
Nous marchons lentement vers la porte de sa chambre.
« Sors d’ici maman ! Sors d’ici ! », hurle Nowa dès que nous traversons la porte.
Mais c’est quoi cette histoire. Elle est en train de crier comme une hystérique. L’infirmière est obligée de mettre sa mère hors de la chambre tandis que Georgette tente de la calmer.
Quelle famille !