46: ah quelle histoire, c’est notre histoire
Ecrit par Gioia
***Essohana Bemba***
Faites des enfants ils disent, ils vous combleront. Je ne vais pas non plus dire que Romelio ne m’a pas comblé de bonheur mais était-il obligé de nous causer des soucis? On est qu’à deux ans de l’accident d’Aïdara. Le moral n’est à son beau fixe nulle part et mon fils devait afficher son manque de tact flagrant en ramenant le sujet fâcheux sur le tapis. Bien sûr il avait derrière lui ses acolytes de toujours, les deux derniers du trio des super nanas qu’ils forment, mon mari Auxanges alias Belle, Magnim qui fait Bulle et sans aucune surprise Romelio, a.k.a Rebelle. Que n’aies-je pas entendu comme raisons. Hooo la vie doit continuer. Hooo, on a pris la liste de dot depuis deux ans quand même. Hoo la fille a fini son master 1 et travaille d’ailleurs. Hooo on ne peut plus changer le passé, tant qu’on est en vie il faut avancer. Cette dernière c’est l’oncle de Jennifer qui nous l’a sorti durant un discours kilométrique qu’il a fait à la dot.
Mon mari finit de dire la bénédiction et permet à mon fils d’embrasser sa femme. Les applaudissements fusent dans l’église mais je ne participe pas. Je dois quand même me prêter aux fameuses embrassades des parents et nouveaux mariés. Avec mon enfant ce n’est même pas un problème. Je l’enlace contre moi au point de lui couper le souffle.
-Merci maman, il me dit d’une voix remplie de gratitude qui m’émeut malgré tout
-ta grosse tête m’en aura causé des problèmes quand même, je réplique après m’être détachée de lui.
-Lol j’ai appris de toi et on s’aime comme ça ou bien madame Bemba?
-j’espère sincèrement qu’elle en valait la peine M Bemba
-Les actions parlent plus que les mots donc je te laisse venir doucement à l’évidence dans quelques années
-Si tu le dis, je rajoute avant de quitter ses bras et prendre sa femme dont je dois aussi supporter ce parfum hautement sucré.
-Merci pour tout tata. Je prendrai soin de Romelio promis.
-C’est dans ton intérêt après tout.
Son sourire s’affaisse un peu mais elle le garde quand même et me remercie encore. Sa famille je ne peux pas me la blairer. Pour leur fille je suis arrivée à la conclusion que vu son parcours de vie, elle n’a probablement jamais eu de copain, donc pas d’expérience. En plus elle est jeune et à son âge la plupart sont très férues de romance donc son cerveau rempli d’inepties et de niaiseries ne pouvait que s’émouvoir face au geste de mon cancre de fils. Mais les parents? Ah non. Des parents, cinquantenaires de surcroît qui en ont vu des vertes et des pas mûres dans ce pays ne peuvent pas concevoir qu’un jeune homme de 23 ans se rende stérile pour les beaux yeux de leur fille. Sauf si c’est bien sûr pour ce que j’avais déjà considéré comme option et d’ailleurs je leur réserve une surprise pour ça. Ils ne vont pas me voir arriver ses arrivistes.
Je prends mon frère de côté durant les séances photos pour vérifier justement qu’il se tienne au plan parce que souvent c’est lui le maillon faible de mes projets.
-On est d’accord, un rond tu ne donnes pas à Romelio, c’est clair?
-Hana Tu ne te fatigues pas un peu? Les événements d’il y’a deux ans ne t’ont pas appris que la vie est courte et ça ne sert à rien de la gaspiller en discordes inutiles?
-Ça c’est le discours défaitiste qui permet aux écarts de comportements de s’infiltrer comme les virus en face d’un antivirus expiré. Ce qui est inutile pour toi ne l’est pas pour moi
-Explique moi donc en quoi ton raisonnement est utile. Ça fait trois ans que Romelio est financièrement indépendant.
-Comme si je ne te connaissais pas tonton gâteau. Ne lui donne rien s’il te demande un point c’est tout. On verra si l’amour est toujours doux maintenant que la vie à deux commence avec ses charges et dans un pays comme le Canada
-Tu as fini? Je peux aller voir Belle?
-Heuh....oui, dis-je d’une voix hésitante avant de le lâcher
Depuis les événements d’il y’a deux ans, cet air tourmenté ne le quitte pas. Aujourd’hui encore c’était facile pour quelqu’un qui le connaît de remarquer qu’il se forçait pour manifester sa joie même si elle était présente dans son regard. Je m’en vais aussi de mon côté pour trouver mon mari quand la foule diminue un peu autour de lui.
-Je vais partir avec Belle chéri
-ma voiture t’a fait quoi?
-Rien. Je veux aller voir leurs enfants comme aucun n’est venu aujourd’hui
-Hana, il commence sur un ton conciliant, c’est la réception de notre fils. Tu ne peux juste pas partir comme ça. Ça va faire parler
-Et alors? Je dois quoi à qui? Si quelqu’un veut parler grand bien lui fasse
-Arrête un peu d’être si immature, il dit fermement. Personne ne t’a traîné par les cheveux pour que tu participes depuis le début donc tu vas venir avec moi et je ne discute plus!
Avant que je ne puisse lui répondre, la mégère que Jennifer appelle tante était proche de nous.
-Mes excuses Pasteur, je venais juste prévenir que l’heure avance donc c’est peut-être mieux d’aller au deuxième lieu pour les photos?
-Tu as raison Ama, et j’ai dit de m’appeler Auxanges.
-Excuse ma femme Auxanges, Elle est tellement habituée au respect qu’elle n’arrive pas à assimiler l’idée que nous sommes membres d’une même famille désormais, n’est-ce pas Hana.
-C’est Madame pour vous, je siffle d’agacement malgré la main d’Auxanges qui câline le bas de mon dos
-Autant pour moi, madame Hana, il rajoute avec un sourire narquois
***Ama Ekoue***
-Je ne sais pas ce que tu gagnes à provoquer cette bonne femme Gaëtan. Quelqu’un qui n’a pas hésité à débarquer sur le lieu de travail de sa belle sœur et menacer comme si elle était dans son salon, tu ne te dis pas qu’il vaut mieux l’éviter?
-Pfff parce qu’elle est qui ou quoi? J’attends justement qu’elle ose et que je lui montre. Si son mari ne lui a pas appris le respect je....
-Toi aussi! Je gronde après avoir couvert les oreilles de Jeje avec mes mains
-Laisse les oreilles de mon fils. Il doit entendre la vérité, réplique-t-il en retirant une de mes mains. Jeje, un homme ça ne laisse pas une femme monter sur sa tête, c’est compris?
Heureusement mon garçon est occupé par les biscuits qu’il grignote donc il ne fait qu’hocher la tête et chantonner pendant qu’on approche de Veronica Guest House où se déroulera la réception de nos enfants. Les mariés sont encore au deuxième lieu pour la prise des photos. Nous avons quitté plutôt pour s’assurer que la décoration continue. Ce matin encore j’y étais avec Ciara, la seule avec qui je me sens assez à l’aise pour laisser le Madame. La seule qui m’ait montré cet accueil et coeur qu’on attend d’une mère.
-Ah oui, ça c’est une salle, dit Gaëtan après avoir sifflé de satisfaction
-oh Les ballons au mur là-bas, regarde le plafond aussi avec les choses qui brillent
-On dit chandelier mon grand, tu vois comment ta grande sœur fait bien les choses? Maman n’arrive même plus à parler, Gaëtan lui répond avec humour.
Je les entends rire mais les mots m’ont effectivement fui. Je ne cesse de tourner le regard dans tous les sens comme un enfant dans un magasin de jouets. Tout ça c’est vraiment pour ma Jennifer? Enfin oui je sais que c’est pour elle vu que j’étais impliquée dans l’organisation avec elle mais ce résultat dépasse les petites photos qu’elle m’envoyait par WhatsApp. Aujourd’hui je le vis comme l’accomplissement d’un long parcours qui a débuté par son départ au Sénégal. Elle a eu sa licence en finissant parmi les dix premiers de sa promotion, avant de se rendre à Bordeaux et poursuivre son travail dans la discipline qui lui ait propre. Une discipline qui fait d’elle une femme de qualité, maladie ou pas. Tant pis pour sa belle-mère si elle ne veut pas voir plus loin que ses préjugés.
J’entends qu’on hèle mon nom. Je me retourne et c’est Ciara à qui notre famille doit un immense merci. Au téléphone tout comme en personne, elle était disponible à chaque étape de l’organisation.
-Eh bien c’est beau hein, tu en penses quoi? demande-t-elle
-Je pense bien que je vais pleurer quand elle fera son entrée avec Romelio.
-Aww je te comprends bien ma chère. Avec les péripéties qu’on a vécu, l’émotion sera à son comble
-Je ne vous le fais pas dire. On a besoin de joie et ces deux vont nous en apporter
Elle m’offre un sourire qui ne monte pas à ses yeux ce qui est normal. La nouvelle du traumatisme qu’a vécu la fille de son amie Belle est arrivée au bureau. J’étais même surprise de la voir ce matin vu que seul son mari était présent à la dot et aucun des deux au civil. Nous nous éclipsons pour rejoindre l’entrée quand les invités commencent à arriver en masse. Les deux filles de Ciara ainsi que d’autres jeunes que j’ai appris à connaître durant l’organisation du mariage s’occupent de diriger chacun à sa table. Ciara et moi prenons les invités dès leur arrivée pour les conduire dans la petite salle où ils resteront jusqu’à ce qu’on vienne les chercher.
-pourquoi cette robe est aussi chargée? demande un Romelio qui se débattait pour enlacer par l’arrière Jennifer. Je ne sens même pas ton boule, il rajoute tout bas
-Eh mon Dieu, dit-elle sur un ton affolé et empreint d’humour, on est pas seuls enfin,
Les deux croient probablement avoir murmuré mais j’ai bien entendu.
-Tu attendais quoi d’une robe princesse? réplique Ciara avec humour
-Hum affaire de princesse, heureusement qu’on ne se marie qu’une fois.
-mais elle est belle ma robe non?
-bien sûr qu’elle est belle bébé, tu la rend magnifique, sinon les froufrous là tu sais déjà ce que j’en pense
-Lol supporte encore un petit peu. Un cadeau viendra plus tard
Ça aussi elle croit l’avoir murmuré, vu leurs rires qu’ils s’échangent. Dire que je dois entendre les conversations embarrassantes maintenant.
***Romelio Bemba***
Je suis heureux d’être marié mais ça reste bizarre de me retrouver assis dans cette belle salle avec ma magnifique femme à mes côtés mais pas d’Elikem dans les parages. Ce n’est pas comme ça que j’imaginais ce moment qui pour moi est quand même sacré dans la vie de chaque adulte. Jadis je me rappelle même qu’Océane et moi disputions Elikem comme quoi elle devait être dame de compagnie ou best man. On était arrivé au compromis qu’elle porterait la moitié d’une robe puis moitié d’un costume pour nous représenter tous les deux. Pendant ce temps la concernée était au milieu de nous avec un magazine à la main, et nous rappelait qu’elle n’avait pas confirmé qu’elle serait au mariage de quelqu’un. Fallait pas voir comment on lui tombait dessus. Chatouilles, tirage de pieds, bras, fausses prises de judo, lol maintenant que j’y pense tout ça me semble si vieux. Je me rends compte aussi qu’il fallait un énorme degré de “sans façonisme” pour supporter le teigneux que j’étais en plus de la capricieuse qu’était Océane.
J’entre bientôt dans ma vingt-sixième année. Je prépare un déménagement sur Saint John où je vais résider avec ma femme jusqu’à la fin de mon contrat de deux ans en tant que Patient access Manager chez Westside Medical Clinic. Je n’ai pas encore accompli tout ce que je voulais mais je me sens sur la bonne voie. Je devrais donc être heureux mais je n’y arrive pas totalement.
En tout cas on mange puis les discours défilent. Beaucoup me font sourire. Certains bien rire. Ensuite c’est notre première danse. Depuis l’organisation j’ai bien précisé que je ne voulais pas une foule de photographes autour de nous. Qu’ils filment et fassent leurs choses à distance. Tant pis si on a pas les photos de mes poils de nez. Je veux mon intimité.
Elle pose la tête contre mon torse, mes mains sont dans le bas de son dos et nous évoluons doucement au son de la musique. De temps en temps je baisse la tête vers la sienne pour effleurer son front de mes lèvres puis la serre plus fort contre moi.
-Je t’aime
-moi aussi. Finalement les cours de danse ont payé. Je ne marche pas sur tes pieds, elle réplique avec ironie
-façon j’allais remarcher sur les tiens si tu t’étais trompée.
-lol c’est ça. On sait que tu es champion en beaucoup de menaces et zéro actions
-mais regarde moi ça. Genre on a pitié et tu te sens déjà invincible hein.
-Tu as déjà promis haut et fort devant tout ce qui avait des oreilles aujourd’hui mon chéri donc laisse tomber, je sais que je ne crains rien
-ah oui, tes petites oreilles de lutin ont entendu quoi? Je demande amusé
Elle décolle sa tête de mon torse et pose sur m’offre le sourire qui continue de me faire des choses dans la poitrine malgré le temps qui passe.
-Jennifer j’ai entendu qu’aimer est une décision et non un sentiment. Pourtant avec toi je ne comprends pas totalement la différence. Autant cet amour me vient naturellement quand on se parle, autant il est présent même quand tu me saoules à me vanter les mérites de la consommation de cette immondice qu’est le hareng. Pour moi tu es une évidence. Et c’est évident aussi que je te promets fidélité, respect et protection spécialement contre les atrocités que tu aimes manger au nom de la bonne santé.
-Je ne m’étais donc pas trompé depuis le temps. Ma femme est un perroquet, je dis pour la taquiner
-Pfff c’est qui qu’on a nommé le bavard entre nous? Elle réplique sur le même ton
-Au lieu de te réjouir que je bavarde. Elik...., hum je veux dire, je ne le fais qu’avec certaines personnes.
-Ça va aller chéri, je suis sûr qu’elle pense à toi, dit-elle après que j’ai fini ma phrase sur un ton défaitiste.
-Ouais, je réponds sur un ton faussement enjoué
-En plus je suis là. Tu peux te confier à moi tu sais. Même si tu veux pleurer, ça restera entre nous
Je lui donne un sourire puis l’embrasse en guise de réponse. Elle est sincère je le sais mais je sais aussi que ce n’est pas le bon moment. Ce n’est pas à notre mariage, le
jour qui est supposé n’être que le nôtre que je vais lui dire qu’une partie de mes pensées se trouve à Boucarou dans la maison des Laré Aw. J’ai appris de la fois où je lui ai avoué qu’Elikem était mon âme soeur. Je croyais être honnête en lui expliquant clairement d’ailleurs que le lien entre Elikem et moi est complètement différent de celui que j’ai avec elle. Les deux sont importants mais au lieu que mon honnêteté la rassure, je l’ai plutôt rendu un peu insécure. Heureusement on est arrivé à passer au dessus. Donc je serais bien con de la ramener encore en arrière.
La danse prend fin sous les acclamations des invités. On nous emmène pour changer de tenue. Le mien de changement est rapide donc je suis dehors avec mes gars dont Arthur à papoter. Puis je vois d’abord mon petit sourire et s’élancer en disant la grande. Je me tourne et derrière moi se trouve ma préoccupation récente, splendide dans un fourreau avec en main un gros colis qu’Arthur s’empresse de lui prendre. Je me déplace avant de me rendre compte je me suis déplacé.
-Garde les câlins please, il paraît que tu es un trésor national et qu’on ne te touche pas n’importe comment
-Perla, je dis d’une voix enlacée par l’émotion et l’emprisonne quand même dans mes bras
Elle me retourne le câlin malgré sa blague de tantôt.
-Façon je m’apprêtais à te bloquer pour les dix années à venir si je n’avais pas vu ta tête avant la fin de cette journée
-Lol dit le gars qui deux semaines plutôt me répétait un milliard de fois de ne pas me déranger pour venir aujourd’hui et qu’il comprenait totalement
-Tu sais bien que c’est trop poli pour que ça vienne à 100% de moi. C’est mon oncle et papa qui m’ont forcé.
-C’est ça. Alors laisse moi voir le fameux mari des gens
Faut pas me voir faire le mannequin, défiler n’importe comment pendant que mes gars m’encourageaient.
-Alors je t’ai représenté ou pas?
-Est-ce que tu avais même le choix que de ne pas me représenter? Tu sais que je n’aime pas la honte
-Fallait voir son collé serré qu’il faisait tout à l’heure sur la piste avec Jennifer la grande. Moins un ils allaient nous chasser de la salle, le petit bandit que j’ai pour frère dit sur un ton moqueur
-ça aussi entre dans ton école d’architecture? Je demande après avoir cogné son bras
-Haaa laisse ça, ce sont les vacances non. La vie est douce
-en tout cas Hein je vois aussi la douceur de la vie dans tes joues qui poussent Arthur, Elikem lui répond
-Ne regarde même pas ça hein la grande Perla, c’est le sport direct dès que je retourne à Paris. Les muscles vont sortir au max
-Lol essaie quand même de garder une apparence humaine. Je ne veux pas commencer à te fuir
-Parlant d’apparence, moi je n’aime pas les clavicules du avant avant de Monique Seka que je vois ici. Je vais devoir appeler le beau pour demander ce qu’il fait aux fourneaux pour que tu finisses comme le sucre dans l’eau.
-tu n’es qu’un imbécile heureux tu comprends, elle répond avec humour
-Au moins je suis ton imbécile heureux. Ça me va
-Heyyy j’ai bien dit de ne pas me causer les problèmes Mr le trésor national. Je venais juste apporter mon cadeau et vérifier que tu te tiens bien en public.
La porte de la chambre où ma femme se changeait s’ouvre. Elle en sort, époustouflante dans une robe drapée en satin rouge, d’une manche longue et qui souligne savamment sa taille.
-Oh Elikem tu es là depuis un bon moment? On ne t’a ps vu
-Bonsoir madame, non je suis arrivée il y’a peu.
-Merci c’est vraiment gentil
-Tu vois un peu ma femme? Je dis fièrement à Elikem après avoir pris contre moi Jen
-lol arrête Elio, Jen réplique un peu gênée et pourtant elle minaude
-Ne t’en fais pas. D’où je suis je vois bien.
-Tu es la prochaine sur la liste hein. Jennifer a déjà pris les cours de danse donc tu n’as pas à t’inquiéter pour la honte.
-mais je t’emmerde lol.
-Please restons concentrés. C’est votre journée.
-Je t’ai quand même à l’œil, je lui dis et fais le signe une dernière fois tandis qu’on nous dirige vers la porte pour notre seconde entrée.
Mon coeur est plus léger pour le reste de la soirée bien qu’Elikem ne soit pas restée longtemps. À vrai dire, elle est partie après peut-être une heure de temps mais quoiqu’il en soit elle s’est quand même déplacée pour moi bien qu’elle n’était pas obligée et savait qu’en toute honnêteté je ne lui en aurai pas voulu.
***Jennifer Bemba***
Enfin c’est fait. À un moment je n’y croyais plus. Surtout l’année qui a suivi l’accident de la petite sœur d’Elikem. Ce n’est pas que je voulais absolument le presser, loin de là. Par contre l’année s’était écoulée sans qu’il ne mentionne l’avenir. J’ai tenu autant que je pouvais et finalement les fissures dans ma patience ont commencé à se ressentir dans nos conversations. Finalement tout s’est bien passé. Et dans cette chambre du Radisson Blu, je fais un dernier tour sur moi dans cette guêpière coquine qui m’a quand même coûté, pendant qu’il se rafraîchit dans la salle de bain. Les bougies sont là. Les pétales aussi. Je prends place sur le lit, un pied au dessus de l’autre.
Il ouvre la porte et apparaît devant moi, torse nu, avec un bas en satin aussi. Ses yeux boivent le spectacle que je lui offre.
-dire que je me demandais ce que tu traficotais avec tout ce bruit quand j’étais dans la salle de bain, il dit d’une voix rauque enlacée par le désir. Son regard me fait tellement mouiller que je me dis que j’aurais du porter un string peut-être. Pauvre drap d’hôtel.
-Tu l’aimes ton cadeau monsieur? Je demande après avoir remonté une main sur mon bustier pour le palper
Il s’avance, met un genou à terre et m’embrasse la cuisse avant de répondre
-Les actions pulchérie....c’est mieux que je te montre
J’ouvre instinctivement et grandement les jambes sur cette phrase. Un son de surprise s’échappe de ses lèvres quand il se rend compte que ma guêpière ne s’attache pas entre les jambes. Ses mains soulèvent le bas de mes cuisses qu’il pose sur ses épaules et sa bouche s’en va en exploration dans ma chatte. J’étais sur les coudes mais très vite mon dos tombe sur le lit. Il m’aspire et me suçote toutes les lèvres. Quand il fait ça je comprends son but ce n’est pas tant de me faire jouir mais durer mon plaisir parce qu’il sait très bien quoi faire pour déclencher le déluge en moi. Je ferme les yeux et profite de comment il s’occupe de moi. Ses doigts me pénètrent toujours pendant qu’il me suçote les lèvres. Mon clito est tellement gonflé que je ressens les caresses dessus bien qu’il ne l’ait pas fait ressortir. Je me mets à le supplier quand cette sensation familière de “ce n’est plus loin” pèse davantage dans mon antre. Il me repousse sur le lit, monte dessus et s’attaque à mon corset.
-c’est quoi tous ses lacets Seigneur, il dit d’une voix un peu agacée qui me fait rire
Quand il est excité Romelio n’a presque pas de patience.
-mais C’est ça qui est sexy mon cœur
-pfff, ce qui est sexy c’est ton corps nu contre le mien, pas mes doigts qui s’emmêlent ici
-lol doucement j’ai acheté ça cher hein
-Un ciseau, y’en a pas ici?
Je rigole et décide d’abréger sa souffrance. Je descends la fermeture sur le côté, sous son regard d’abord confus puis rempli de malice
-Alors tu vois que c’est pas si compliqué, je réplique sur un ton blagueur
-C’est avec moi que tu veux jouer non, ok
Il saisit mes deux seins comme des ballons et les presse avant de sucer les pointes extrêmement érigées. Et il se permet de grogner quand il le fait, cet homme, sera ma mort. Il mord et tient un téton tout en me regardant malgré mes petites plaintes de douleur. Il refait pareil pour le deuxième. Le premier chauffe sérieusement après le passage de sa bouche. Il garde mon deuxième sein en bouche et envoie deux doigts en exploration dans ma grotte dégoulinante de mouille. Il me saute si fort avec ses doigts que mon corps se met à bouger seul. Il lâche mon sein et met sa tête au milieu. Il a toujours dit que ça le rendait fou de se faire gifler par ma poitrine quand on fait l’amour et ne pas me fatiguer à rationaliser parce que c’est un kiff qu’il a développé avec moi. Je me suis juste fatiguée à trouver différentes manières de le gifler avec parce que c’est devenu mon kiff dès qu’il m’a dit que je lui avais causé ça.
Sa bite droite comme un i a remplacé ses doigts musclés, dans une variante du missionnaire. Lui sur le côté, moi sur le dos avec une jambe repliée vers mon torse. Notre position favorite et le lit le ressent. Il subit tous nos assauts. La chambre se remplit de mes supplications qu’il cueille de temps en temps dans sa bouche, à travers des baisers ravageurs. Je passe un bras autour de ses épaules quand il se redresse en se mettant sur le coude. Ses pieds se dressent au loin pour prendre un meilleur appui et me rentrer dedans avec plus de frénésie. Je choppe sa tête au passage et cherche directement sa langue dans sa bouche. J’ai besoin de ça, je suis tout près. Ma chatte mange de la verge solide au point de craquer en torrents violents qui me font mordre ses lèvres durant notre baiser. Il m’agrippe fort l’épaule et continue de me ramer jusqu’à ce que son corps aussi se tende comme un arc.
J’ai ressenti fortement les effets des angles bizarres qu’on avait pris durant nos ébats la nuit dernière. Ah oui parce qu’en plus de la session épuisante sur le lit, je m’étais réveillée en pleine nuit pour pisser un coup et je me suis dit pourquoi pas une douche en même temps. Erreur. Le type que je croyais profondément endormi a cause de la fatigue m’a trouvé sous la douche et c’est avec une jambe dans le creux de son bras que mon minou fut encore visité. Résultat je suis lessivée ce matin. Au moins lui dort encore. Je n’ai pas l’habitude de rester au lit passé 9h.
Mon corps s’est habitué même si je suis fatiguée. Je prends donc le petit déjeuner et regarde les photos que m’ont envoyé les cousines de Romelio. Des photos si belles mais hier il manquait une personne importante pour moi. Une personne qui ne me pardonnera sûrement pas bien que ça me cause de la peine. Et tout ça je le dois à qui? Merci mon mari pff. Cette personne c’est Yasmine. Et le rôle de Romelio c’est qu’il a catégoriquement refusé que George soit invité à notre célébration. Je jure que jamais je n’ai vu un homme aussi têtu que Romelio quand il a pris une décision. La présence de Yasmine il n’avait aucun problème avec mais pas George. Tout ça parce que ce dernier s’est mal comporté avec Marianne dans le passé. Or George et Yasmine se sont mariés. Je n’ai certes pas pu y assister vu que j’étais en France mais de loin J’ai participé à tout ce que je pouvais. Comment on pouvait inviter Madame Yasmine Sani sans son mari? Romelio a répondu gaillardement, “en envoyant une invitation juste pour elle et sa fille”. J’ai dit de ne pas créer les problèmes inutiles. D’ailleurs cette histoire de Marianne appartient au passé et même si je n’aime pas George c’est le mari de mon amie. Il a dit niet malgré tout. Que non lui ne s’associe pas aux imbéciles qui manipulent les femmes. J’ai même demandé s’il allait me dire que tous les invités à notre mariage étaient des gens parfaits. Il a répliqué que non, la perfection n’existe pas et rien ne l’oblige aussi à accepter de voir une ordure à son mariage. Si je ne suis pas contente je peux donc me chercher un autre mari. L’histoire là a traîné je promets. Je ne démordais pas et lui non plus. C’est même arrivé aux oreilles de ma tante et bien sur comme elle n’a jamais aimé Yasmine elle n’a pas perdu une seconde pour me rappeler qu’une fille qui fait un enfant avec un homme en couple c’est quoi pour que je fatigue les gens avec. Pourtant Yasmine c’est elle la femme de George désormais. Leur début est laid on en disconvient pas mais nous sommes qui pour les juger vu qu’ils sont ensemble maintenant? Bref Romelio s’est même proposé pour expliquer de vive voix à George le pourquoi il n’était pas le bienvenue à notre événement. Mais comme il n’a pas sa langue dans la poche, j’ai décliné et expliqué moi-même à Yasmine. Depuis elle ne me parle plus. Elle n’a répondu à aucun de mes messages bien qu’elle les lit. Ajoute à ça ma belle-mère qui me déteste ouvertement et on a un résumé de ma vie dernièrement.
Romelio se réveille vers onze heures finalement. Ce n’est plus l’heure du petit déjeuner mais il meurt de faim donc on sort pour qu’il s’achète à manger. J’en avais profité pour sortir du frigidaire un morceau de gâteau que j’avais fait emballer hier.
-tu as très faim ou on peut passer chez Elikem? Je demande quand on prend place dans la voiture de son père
-Tu veux faire quoi là-bas?
-Elle est partie trop tôt hier et sa mère n’est pas venue à la réception après l’église. Du coup J’ai pas eu le temps de remettre ça pour leur famille, je dis en soulevant la boîte
-Tu vois ça, c’est pour ça que je t’aime, il répond avec un immense sourire
-mais oui et quand je ferais un smoothie aux graines de lin et à la poudre de chanvre pour toi tu crieras au sacrilège que l’amour est fini, je réplique avec humour
-toi même tu trouves que ça donne envie d’aimer le mélange bizarre que tu viens de me sortir là?
-lol pardon il faut conduire
***Elikem Akueson***
À cause de l’accident ma sœur souffre d’anxiété névrotique. Elle n’a plus le goût de vivre, ni sortir. Depuis deux ans elle n’a pas mis les pieds dehors. Même pas dans la cour de la maison. Elle est la plupart du temps dans son lit avec maman ou papa. Depuis deux ans elle n’a donc pas étudié. Si je n’avais pas fait ma miss “on est en formation militaire parce que la vie est cruelle” aujourd’hui elle serait avec moi aux États Unis entrain d’étudier. Son dos ne serait pas balafré vulgairement. Idem pour ses cuisses et une partie de son mollet gauche. Elle aurait eu son bac comme Macy, Aurore ou encore Ida. Mais au lieu de ça sa vie s’est arrêtée. Elle ne nous dit plus grand chose. C’est comme si elle était retournée au stade de la Dara d’avant sauf qu’au moins avant on savait que c’était la peur de paraître bête. Et quand elle était juste avec nous, elle s’ouvrait. Maintenant quand elle parle c’est juste pour répondre aux salutations.
Lorsque les questions se multiplient, elle dit juste qu’elle ne sait pas ou tourne le dos. À vrai dire, je n’avais pas prévu aller au mariage de Romelio hier. J’étais restée à la maison pour superviser les jeunes vu que maman était allée à la cérémonie en journée et papa en avait profité pour se rendre à l’hôpital. Au passage c’est comme ça qu’ils font depuis l’accident. Maman a laissé tomber l’enseignement pour s’occuper entièrement de Dara. Papa prend des jours de congés quand les nerfs de maman sont prêt à lâcher parce qu’on s’est tous promis de ne pas pleurer devant Dara. Physiquement elle n’a plus rien mais pour qu’elle croit en sa guérison mentale il lui faut voir des gens qui croient dur comme fer et ce n’est pas en pleurant qu’on y arrivera. Sauf que c’est plus facile à dire qu’à faire. Maman n’a pas vraiment eu le temps de pleurer grand maman. Personne pour être vrai. On rentrait de Boston qu’il fallait s’occuper de ma sœur. L’enfermement de grand maman était bizarre, dur, inconcevable. J’ai raté ma septième année. Je n’en suis pas fière. Pourtant ce n’est pas ce que j’avais prévu. Je voulais tant prouver à papa Eli que j’étais reconnaissante pour l’opportunité qu’était l’école de médecine de CU. Et comment montrer sa reconnaissance si ce n’est pas avec des résultats concluants? Au lieu de ça je passais mes journées à lire les mêmes lignes plusieurs fois, penser à ma famille au loin et pleurer la nuit dans mon lit après avoir raccroché avec Ray ou les autres. Le peu de poids même que j’ai encore c’est grâce à Océane qui a emménagé avec moi de force. Je ne sais pas pourquoi la vie est comme ça. Tout va bien et un beau jour tout se retrouve au sol comme un château de sables que les vagues de la mer a écrasé. Donc je disais que je n’avais pas prévu ramener ma vieille tronche de déprimée au mariage de Romelio. Puis j’ai entendu la voix faible de Dara demander à maman depuis la chambre si elle n’avait pas pris les vidéos du mariage. Le petit intérêt bien qu’infime que j’y ai décelé m’a mis le feu au cœur. Je me suis apprêtée avec en main le cadeau que j’allais à la base lui remettre par tonton Magnim, pour aller les faire ses photos et vidéos. Voir Romelio dans son costume m’a donné un gros coup de blues ainsi qu’un bien fou. Cette impression de “nos chemins se séparent réellement” ne voulait pas me quitter. J’ai fait mes vidéos et je me suis éclipsée. J’avais l’impression d’être de trop. Dara a aimé les vidéos. Elle a encore plus aimé la visite surprise du couple aujourd’hui ainsi que le gâteau qu’ils ont ramené pour elle. Même Mally est sorti de sa chambre pour les voir. Alors que son habitude depuis l’accident s’est soit de s’y enfermer ou de s’asseoir au salon et lire tout haut des livres.
Je me suis élancée pour un câlin avec Romelio avant de m’arrêter net en me rappelant que sa femme n’apprécie pas puis taper brusquement son épaule en signe de merci.
-Tu pars quand? il me demande
-Dans quinze jours, même si je pense à repousser mon billet
-Je t’envoie notre adresse comme ça tu descends chez nous si tu as besoin de souffler avant de reprendre les cours d’accord? Ça va te faire du bien
-ummm....c’est pas nécessaire Tchaa je....
-Bébé tu peux nous donner une minute s’il te plaît?
-heuh.....ok, elle dit d’une voix hésitante avant de s’éloigner
-Je te vois Elikem. Je vois tes immenses cernes, ton air frêle comme si tu allais te casser si je poussais. La Elikem que je connais n’est pas une personne fragile de nature mais ça arrive à tout le monde d’être ébranlé. Ici tu es la sœur de, la fille de. Tu portes les peines de chacun et on sait que cette culpabilité ne te quitte pas bien que Gisèle de son vivant n’aurait pas aimé que tu la portes. Donc tu vas venir chez moi après ton départ. Tu vas passer des journées entières à dormir, pleurer et manger. Tout ce que tu veux même si c’est porter le même habit pendant des journées entières, mais tu auras ton espace pour toi. Tu en as besoin avant de reprendre l’uni.
-il y’a Ray....t’en fais pas pour moi, en plus tu es un nouveau marié et on ne doit pas vous déranger
-Il faut m’arrêter ses sottises. Ray est là et alors? Qui t’a menti que je lui passais un flambeau invisible quand il venait? J’ai simplement fait de la place pour qu’il ne se fasse pas des idées mais je reste bel et bien ton élément. Entre éléments on traverse la vie bras dessus dessous. Tes joues se dégonflent, je regonfle. Tu vacilles je te porte, ainsi de suite. En plus Nouveau marié c’est un état d’esprit. Si je veux sauter ma femme comme un lapin je peux le faire même dans deux ans
-Rhoooo, c’est comment?
-mais c’est pas ça que vous aimez dire par nouveau marié, il réplique avec humour
-Ta bouche ne va jamais apprendre la notion de frein toi, je réponds sur le même ton
-Jamais, un chef ne tergiverse pas. Quand il l’ouvre ses mots doivent avoir de l’impact. Donc je t’envoie directement mon adresse.
J’hoche la tête, il cogne mon front avant de rejoindre Jennifer. Je mentirai tellement si je dis que son offre ne me tente pas. Ce n’est même pas pour me faire bichonner ou quoique ce soit. Je n’aime pas de toute façon avoir beaucoup d’attention. Mais une distraction c’est de ça dont j’ai besoin même si c’est pour deux jours. Quelqu’un qui me distrait sans avoir à me questionner tout le temps pour savoir si je vais bien. Je ne vais pas faire l’ingrate pour dire que Ray ou Océane n’ont pas essayé. Mais leur méthode n’est pas celle de Romelio. Ils n’ont pas sa personnalité. Ils ne me connaissent pas comme lui me connaît.
***Romelio Bemba***
-Ce que je lui ai dit? Je demande à Jennifer une fois que nous sommes en voiture
-Bah oui. Et pourquoi je devais m’en aller?
-Enfin chérie ça t’arrive d’avoir des confidences avec ton oncle et ta tante non? Je vous donne de l’intimité ou pas?
-Ouais mais ça ce sont les parents.
-Considère qu’Elikem aussi est mon parent. Je devais lui parler de son état émotionnel et elle n’allait pas m’écouter si tu étais à côté.
-Pourquoi? Genre c’est un immense secret d’état qui n’est accessible qu’à toi?
-Lol je te rappelle que c’est toi qui lui a dit ouvertement de ne plus me toucher. Tu croyais vraiment qu’elle serait totalement à l’aise avec toi après ça?
-je n’avais rien dit de mal. Elle aimerait que je touche son copain peut-être? Elle demande sèchement
-Tout doux madame pas la peine de te vexer. Personne n’a dit que tu avais mal agi. Par contre tu ne peux pas penser que tu formuleras une interdiction à quelqu’un et attendre qu’elle réagira exactement comme tu le veux mon ange. Surtout pas quelqu’un comme Elikem qui déteste qu’on la colle aux ambiguïtés.
-ce n’est pas ça mon problème. Mais plutôt qu’elle me donne l’impression de me prendre en rivalité or j’ai rien dit ou fait contre elle. Au contraire c’est elle qui avait causé des problèmes entre nous en répétant ton secret. Si quelqu’un est en tort c’est elle, elle dit sur un ton très sérieux qui me fait pouffer de rire. Ça l’énerve et elle me frappe pourtant je suis au volant. Je ne vois pas ce qui est amusant!
-que tu penses qu’Elikem te prend en rivalité. Bon tu ne la connais pas bien aussi donc je ne peux pas t’en vouloir. Sache juste que si elle n’a jamais disputé sa grand mère avec sa sœur et son frère ce n’est pas moi Romelio qu’elle disputera. Elikem prend ce que tu lui donnes et s’en contente. Elle a toujours été comme ça. Elle s’ajuste en fonction des gens. Les deux seules choses qu’elle ne passe à personne c’est qu’on s’impose sur elle, ou qu’on lui manque de respect.
-Hum! On devrait pas avoir de secret l’un pour l’autre
-Bébé on a pas de secrets l’un pour l’autre en ce qui concerne notre couple. Elikem n’a rien à avoir avec ça. Tout comme je suis sûr que tu avais plein de petites histoires avec Yasmine dont je n’étais pas au courant. Ou je me trompe?
-Mais c’est toi qui ne m’as jamais rien demandé sur Yasmine
-qu’est-ce que ca va changer à ma vie de connaître la vie de Yasmine dans les petits détails? J’ai fini de connaître celle de mon petit frère d’abord?
-Bref. Si tu ne veux pas me dire tu peux garder
-Jennifer....tu ne vas pas te fâcher pour si peu quand même.....Oh Jen, je continuais à dire mais son nez est resté collé à son téléphone.