47- Enfin le bonheur?

Ecrit par Owali

***Marie-Claire***


-La…non non un peu plus vers la droite…non c’est trop à droite la, à gauche…encore un peu…STOP ! Voila la c’est parfait

-Pfff tu vois une différence toi ? Demanda Prince à Marcus

-Aucune ! Répondit ce dernier. Mais bon après c’est ta femme qui a un compas et une règle dans l’œil hein donc moi ce que j’en dis…

-Ouai ouai c’est ça moquez-vous bien de moi, vous ferez mieux de me remercier car maintenant ce miroir est droit !

-Mouai…droit ou penché le résultat sera le même, je serais toujours aussi beau ! Lança Marcus

Prince et lui allèrent dans un fou rire.

-Je peux savoir ce qui vous fait autant rire ? Demanda Marie qui sortait de la cuisine avec un plateau de cookies dans les mains.

-Ne t’occupe pas de ces deux rigolos, ils se moquent d’eux même, lui répondis-je en lui faisant un clin d’œil

-Huuummm Maman Gâteaux a encore frappé ! Lança Prince à son attention et s’approchant d’elle.

Mais Marcus fut plus rapide que lui et arracha le plateau des mains de Marie après lui avoir volé un baiser.

-Oh ! Love is the air or i'm blind? Fis-je complètement abasourdis par ce que je venais de voir. 

Cela faisait deux semaines que nous avions aménagés et Marcus et Marie étaient venues nous rendre visite. J’en ai profité pour mettre leurs muscles à contribution pour peaufiner ma déco. Mais si je m’attendais à assister à ça ! 

De ce que Prince m’avait expliqué, il y a deux mois ces deux là, où plutôt Marcus ne pouvais pas la blairer parce qu’il la soupçonnait de porter l’enfant d’un autre. Même si en découvrant qui était cette fille pour Prince je l’avais tout de suite détesté, après avoir discuté avec elle, je m’étais rendu compte qu’elle représentait tout sauf une menace pour mon couple. Je fus la première étonnée mais, aussi incroyable que cela puisse paraître une amitié est née entre nous. Il y a 2 semaines, je l’avais croisé en sortant de chez mon psy, elle m’avait tout de suite reconnue et m’avait invité à prendre un verre. En discutant de nos problèmes psychologiques respectifs et sans se regarder de travers ni porter de jugement l’une sur l’autre nous nous sommes comprises et soutenues mutuellement. 

Dès lors j’avais commencé à plaider sa cause auprès de Marcus qu’elle aimait profondément magré tout…il faut croire que mes discours ont enfin faits échos dans son cœur qui n’est bien heureusement pas en pierre !

-Chuuutt !! Me fit-elle en me faisant un clin d’œil.

-Qu’est-ce qu’il y a ? Seriez-vous jalouse Mademoiselle LeBlanc ? fit Prince en s’approchant de moi…

-Non non pas le moins du monde ! Au contraire, je suis très heureuse pour eux. Répondis-je en me baissant pour prendre un carton et le lui tendre précipitamment lorsqu’il arriva à mon niveau. Je filai par la suite vers la buanderie prétextant avoir quelque chose à ranger. Sans surprise il me suivi dans l’autre pièce et referma la porte derrière lui.

-Je peux savoir ce qu'il te prend Marie-Claire ?!? Jusqu’à quand tout ça va durer ?

-De quoi tu parles ? Fis-je en dépliant et repliant nerveusement les serviettes qui étaient posées sur la chaise de la buanderie.

-Arrête ! Fit-il en en me tenant fermement par les épaules de manière à ce que je sois en face de lui. Arrête de me prendre pour un con ! Tu sais très bien à quoi je fais allusion.

-Aïe ! Tu me fais mal…

-Il va bien falloir que tu fasses des efforts et que tu acceptes que je ne suis pas la pour te faire du mal mais bien au contraire ! Nous allons vivre ensemble désormais MC et je peux t’assurer que rien ni personne ne te fera plus jamais de mal…s’il te plait…fait moi confiance.

Je baissais la tête honteuse… Je sais bien qu’il ne me veut aucun mal mais c’est plus fort que moi. A mesure que le temps passe je supporte de moins en moins qu’il s’approche de moi.

-Je…je ne fais pas exprès…

-Je sais bien Princesse mais…écoute je ne veux pas te brusquer mais je veux juste que tu réalises que je souffre tout autant que toi de cette situation. Si tu savais comme je m’en veux de ne pas avoir pu être la plus tôt mais…

-Ce n’est pas de ta faute…c’est de la mienne…je n’ai pas été assez prudente, je me suis habillée de manière trop provocante et puis…Snif snif…

- Non…non ne dit pas ça…Chut..

Il me prit dans ses bras et me consola. J’étais à bout, je n’en pouvais plus.

-Je suis fatiguée de tout ça…snif…je n’arrive même plus à me regarder dans un miroir, je me sens sale snif…laisse moi. Laisse moi tranquille…snif ! Va t’en ! Lache moi !

Je me débattais pour qu’il me lâche mais il me tenait fermement et restait silencieux. Au bout de longue minutes, épuisée j’abandonnais et le laissait me bercer. Finalement je réussi à me sentir bien et retrouver le calme dans la chaleur de ses bras. Nous restâmes blottis l’un contre l’autre pendant un moment.


‘Toc toc toc’


-Oui ? Répondis-je

- Heu…il y a des messieurs qui se disent de la police dehors, répondit Marie de l’autre côté de la porte.

-La police ?!? M’étonnai-je en lançant à Konzi un regard inquiet.

-Allons voir de quoi il s’agit, me répondit-il calmement en me tendant sa main.

On sorti et nous nous dirigeâmes ensemble vers la porte d’entrée de notre maison. Il y avait effectivement deux policiers et l’un deux se présenta comme étant l’inspecteur en charge de l’enquête sur mon agression.

- Excusez-moi mais comment avez-vous eu mon adresse ? lui demandais-je intrigué

-C’est votre ancienne concierge qui nous l’a donné.

Pfff vraiment on ne doit rien lui dire à celle la ! Quelque chose qui était censée rester un minimum confidentiel….

-Si nous sommes la c’est parce que nous avons du nouveau concernant l’enquête.

-Ah oui ? Vous l’avez retrouvé ? Ca y est ?!? 

-Du calme Princesse, me retint Prince. Laisse au moins entrer les messieurs qu’ils nous expliquent tous ça à l’intérieur.

-Ah heu…oui bien sur. Entrez je vous en prie, fis-je en m’effaçant de l’entrée pour les laisser passer.

Ils entrèrent et s’installèrent au salon. De la où nous étions nous vîmes Marie et Marcus en train de discuter dans le mini jardin. Ce dernier caressait le ventre de Marie qui était déjà bien rond, vu qu’elle était déjà pratiquement à terme.

-Je vous sers quelque chose à boire ? Leur demandais-je

-Non, merci bien. Nous n’allons pas être très longs de toute façon.

-Très bien, nous vous écoutons alors, fit konzi en serrant ma main fermement.

Je le regardais avec étonnement. Mais l’expression de son visage demeurait impénétrable.

-Oui alors, nous sommes venues vous informez que nous avons effectivement retrouvé la trace de Mlle Sonia Mpia.

-Ah oui ! Excellente nouvelle alors vous l’avez arrêté ? Demandais-je impatiente

-Hélas non…

-QUOI ?!? Mais…Aïe !

Prince venait de me presser la main. Que dis-je, me l’a broyé et me regardait d’un air menaçant.

-Tu veux bien te calmer et laisser ces messieurs parler, m'intima t-il entre ses dents.

-okay…mais tu n’as pas besoin de me faire aussi mal…

-Excuse moi, fit-il en desserrant son emprise.

-Ce que nous essayons de vous dire mademoiselle, c’est qu’en suivant la trace du taxi qu’elle a volé nous l’avons retrouvé dans un hôtel dans le Sud, près de la frontière avec l’Espagne…nous avons retrouvé son corps.

-Son…son corps ?!? Comment ça ? Vous voulez dire qu’elle est…m’écriai-je complètement tétanisée par cette nouvelle

-…elle est décédée dans sa baignoire…par noyade. Fit-il 

- Par noyade vous dites ? Répondit Konzi. Il s’agit d’un meurtre ou d’un suicide ? 

-Pour porte à croire qu’il s’agit d’une mort accidentelle. Nous n’avons retrouvé aucune trace d’intrusion dans sa chambre, aucune marque de strangulation sur elle. Tout les indices concordent sur l'hypothèse d' une overdose de médicament et qu’elle se serait endormi dans son bain.

- Overdose…Noyade…Non ce n’est pas possible ! Vous…vous êtes sur qu’il s’agit bien d’elle ?!? Demandai-je complètement sonnée.

-Oui, son complice la formellement identifié.

- Alors…C’est tout ? C’est fini ?

- Aucune poursuite ne peut être engagée contre elle, à présent il ne reste plus qu’à attendre le procès de votre agresseur mais dans tout les cas vous n’avez plus rien à craindre. 

-Très bien inspecteur, merci d’avoir pris la peine de faire le déplacement pour nous en informer, fit Konzi en se levant pour les raccompagner. 

Je restais assise sans bougé sur le fauteuil. C’était fini…tout était enfin fini…je pouvais enfin revivre…Je n’arrivais pas à y croire. C’était…si inattendu !

-Tout va bien ? Me demanda Prince en revenant au salon.

Il s’accroupie devant moi et pris mes mains dans les siennes. Il posa délicatement ses lèvres sur chacune de mes mains et me regarda dans les yeux.

-Tout est fini…tout va bien aller maintenant…

-Tu promets ?

- Oui…

-Merci…merci d’être la…

Il me regarda plus intensément et son regard passait de mes yeux à mes lèvres à plusieurs reprises. J’avais compris ce qu’il essayait de me dire…je me penchais lentement vers lui, il s’approcha à son tour. Nos lèvres n’étaient plus qu’à quelques millimètres l’une de l’autre…

-HEY ! Dépêchez-vous ! S’écria Marcus. Marie vient de perdre les eaux, mon fils va naitre !

-Hein ?!? Comment ça ? Sursautai-je

-Décidément, une bonne nouvelle ne vient jamais seule, lança Konzi avant de se lever pour  récupérer les clés de la voiture.

Quelques heures plus tard, nous eûmes le plaisir de faire la connaissance de Nzuri Marcus Junior Mabiala, véritable portrait craché de son père. Heureusement que ce dernier s’était rattrapé à la dernière minute, il aurait eu l’air con autrement…En tout cas en voyant ce petit bout de chou, et la joie dans les yeux de ses parents, je ressentis quelque chose…comme une envie d’avoir à mon tour un mini nous à Konzi et moi, en moi.

Je le regardais gazouiller avec le bébé et un moment il senti mon regard sur lui, il me fixa et me fit un clin d’œil un sourire dans le coin, devinant certainement le fond de ma pensée.Je répondis à son sourire à mon tour.


=-=


***Prince***


Assis sur la table de ce magnifique restaurant 3 étoiles, j’avisais l’heure sur ma montre 20h52.

Elle ne devrait plus tarder. Je tâtai ma poche intérieur gauche pour m’assurer que tout est bien en place…tout va bien.

21h00

Elle apparu à l’entrée du restaurant. Le maître d’hôtel la reçu et la dirigea vers ma table. Dès qu’elle fut suffisamment proche de moi, je me levai, lui posai un doux baiser sur les lèvres et lui tirai sa chaise afin qu’elle puisse s’installer. 

-Oh la la ! Que me vaut autant de galanterie de votre part cher ami ?

-Ah ah ah ! Tu es sérieuse la ? J’ai toujours été galant, ça tu ne peux pas me dire le contraire. 

-J’avoue ! Tu es parfait…en 6 mois de vie commune je dois avouer que je ne regrette rien…tu me combles plus qu’il n’en faut. Tu as toujours été à l’écoute, patient et tendre avec moi…

-Rho arrête tu vas me faire noircir, c’est à l’homme de faire des compliments normalement

-Ah oui j’allais oublier, tu as ce machisme toujours un peu mal placé…mais bon, vas y je t’écoute.

- Oh la la…par ou commencer ? Il y a tellement de chose à dire. Tu es…

Je me lançai dans une tirade de compliment auxquelles elle ne fut pas insensible et nous nous mirent à dîner dans la bonne humeur. Avant qu’on nous serve le dessert, je pris mon courage à deux mains et me lança. Je me décalai légèrement de ma chaise, posai un genou à terre avant de lui dire :

- Marie-Claire, veux tu devenir ma femme ?

Elle regarde la bague que je lui tends avec de grands yeux et mets ses deux mains devant sa bouche en O pour masquer sa surprise. 

-…

- Ce silence veut dire… ?

 - Mais…mais..mais tu es fou ! Lança t-elle les larmes aux yeux

- Heu…oui de toi ! Est-ce que ça veut dire que…demandai-je commençant à être inquiet

- Mais oui !!! Gros bêta ! Lâcha t-elle en me sautant au cou


Ouf…


Quelques instant plus tard nous nous rassîmes sous les applaudissements des clients du restaurant et attendîmes notre dessert. Elle admirait sa bague et était tout excité comme une puce. Elle prenait des photos de sa mains et envoyait des messages à sa sœur j’imagine.

-Princesse, tu veux bien poser ton téléphone deux secondes et profiter de cet instant un peu avec moi ?

-Oui oui, bien sur excuse moi, c’est juste que je suis si heureuse et surprise ! Tu ne te rends compte, on va se marier ! Je vais être madame Mokonzi oooouuuuhhhh !!! Je suis trop contente, tu ne peux pas savoir.

-Et moi donc, tu n’imagines pas à quel point j’appréhendais ta réaction… J’avais déjà l’accord de ton père mais…

Bzzz Bzzz

- Excuse-moi deux secondes, fit-elle en regardant son mobile qui venait de vibrer. Elle prit son téléphone et regarda le message qu’elle venait de recevoir et sa mine joyeuse disparut quasi immédiatement.

-Un problème ? Lui demandai-je

-Heu…je suis…je…pfff

-Hey, fis-je en relevant son menton avec mon index

- Il faut que je te dise quelque chose…mais bon je pense que ce n'est pas vraiment le bon moment...

-Je t’écoute, j’espère que ce n’est rien de grave au moins, demandais-je inquiet

- Oui, enfin moi je vais bien…c’est…c’est ta mère…

- Ma mère ?!? M’exclamais-je en me raidissant

-Oui écoute, je ne savais pas trop comment aborder le sujet avec toi, mais…pfff…il y a quelques mois elle a pris contact avec moi pour que je te convaincs de lui accorder ton pardon mais…tu es tellement dure concernant ce sujet…

-Et comment ! Il y a de quoi tu ne trouves pas ?!? Commençai-je à m’énerver ! Donc comme ça tu parles avec ma mère depuis des mois dans mon dos ?!? Comment as-tu osé me faire ça ?

-Bébé calme toi s’il te plait. Elle m’a appelé complètement désespéré et était sur le point de mourir par manque de soin car ton père s’est retrouvé complètement ruiné ! J’ai du leur envoyé de l’argent pour qu’ils…

-TU AS FAIS QUOI ?!?

Je n’en croyais pas mes oreilles. Je mis les mains sur la tête ! Comment avait-elle osé ? Je fais tout pour l’éloigner de ces mauvaises personnes et comme une maso, elle ne pouvait s’empêcher d’aller vers eux.

-Ce sont tes parents Konzi !Tu ne pourras pas leur tourner le dos et faire ta vie comme s’ils n’existaient pas indéfiniment ! Nos futurs enfants ont le droit de connaitre leurs grands-parents. Si seulement tu laissais ta colère de côté, tu te rendrais compte a quel point elle a réellement changé !

Tout le restaurant nous regardait. Je déteste ça me donner en spectacle de la sorte. Sans réfléchir, je posai ma serviette sur la table et m’en allai. Je l’entendais me courir après mais je ne prêtai plus attention à elle…

Comment avait-elle osé ! Comment ?!?

Et dire que cette soirée avait plutôt bien commencé, pourquoi a-t-il fallut qu’elle gâche tout !

MOKONZI