48: Hey I heard you were a wild one

Ecrit par Gioia


48: Hey I heard you were a wild one


***Mireille Sani***


-Commerce international Axel? C’est tout ce que tu as trouvé? Je lui demande. Et il ne faut pas le voir arrêté comme un poteau devant moi 


-C’est ce qui m’intéresse. 


-La filière des filles? Décidément tu ne veux pas devenir un homme? C’est pour aller parler de tampons dans les classes? 


-mais...c’est ce que j’aime. En plus je pense apprendre le mandarin comme...


-Rah, fais-je en levant la main pour qu’il la boucle. C’est pour me ramener une chinoise mangeuse de criquets ici. 


-pas du tout maman je pense pas aux filles 


-Ne pense pas hein. Reste ici, tu ne vois pas ta barbichette pfff. Emmène tes fiches loin. Je te donnerai l’argent demain. 


-D’accord merci, il dit et ramasse ses torchons 


Je pose ma tête lourde de soucis sur l’oreiller. Dire que Martin n’est vraiment plus à mes côtés. Je n’arrive toujours pas à m’y faire. Je l’avais dit ici qu’on s’acharnait contre nous mais personne ne voulait me croire. Pourquoi en plein début de son mandat de ministre la voiture de mon mari se fait percuter durant un voyage vers l’intérieur du pays? Le pire c’est que je dois me battre avec les médecins pour qu’on le laisse branché. Et c’est dans cette situation qu’Axel décide de m’achever avec son histoire de commerce. Parlant de lui il revient avec un bol en main et me le présente. Il est rempli de fruits.


-Mange un peu avant de dormir maman. Ça te fera du bien 


-Merci, je dis du bout des lèvres 


-tu veux un massage des pieds? 


Je dépose le gauche sur ses cuisses. Il prend la pommade sur la table de chevet et commence un massage qui me détend au point que j’en ferme les yeux. 


-Pourquoi tu n’étudierais pas la finance plutôt Axel? Ou même la comptabilité? Les hommes doivent traiter les chiffres et non piailler comme des perroquets à longueur de journée 


-Primo je ne suis pas bon en maths maman, deuxio je te promets qu’on fait bien plus que piailler en commerce international, il dit après un sourire moqueur. Mieux de lui il sait se moquer 


-En tout cas moi je te conseille pour ton propre bien. Les filles de Lomé aiment les hommes qui ont la carrure et la grosse voix. Toi même tu sais que sur les deux critères là tu pars déjà perdant. Ensuite elles aiment les hommes qui ont réussi professionnellement. Tu penses qu’entre toi et cinq filles sur le marché de l’emploi, un recruteur, parce qu’en général ce sont des hommes, retiendra qui comme agent commercial? 


-C’est pour ça que je vais aussi apprendre le mandarin en plus de l’anglais. Une bonne partie des partenaires commerciaux en Afrique viennent de la Chine. Ça sera mon atout. 


-Hum comme tu sais déjà tout je vais dire quoi. 


-Lol je sais pas tout mais disons que je suis confiant 


-en tout cas sache que si tu rates ne serait-ce qu’une année, je ne pourrais rien pour toi. Je n’ai pas de l’argent tapis dans un coffre-fort. 


-Ne t’inquiète pas pour ça, je sais. Il y’a les autres aussi en plus de papa 


-un homme prévenu en vaut deux. Merci pour le massage, je dis quand il lâche mes pieds. Appelle-moi Josh et aide les derniers avec leurs devoirs 


-d’accord. Repose-toi bien. 


Josh entre avec une mine déconfite. Je tapote la place à mes côtés pour qu’il se rapproche. 


-Comment se déroule la reprise fiston? Tu sais que tu n’as pas le droit à l’échec cette fois 


-Je sais bien maman. Je fais de mon mieux 


-Si tu as besoin d’un répétiteur autant le dire déjà. Tu dois réussir avec brio 


-J’ai surtout besoin que papa se réveille sinon on fera quoi sans lui maman? Qui va prendre soin de nous? Tu ne travailles même pas. J’ai pas de diplôme. Je ne veux pas aller vivre chez tonton Arnaud. Et tata Hélo peut pas tous....


-eh eh...chut c’est fini, je dis tout près de son visage apeuré. Ça n’arrivera pas jusque là. Je suis encore en vie et sur mes jambes. Papa avait des réserves que je gère minutieusement. Tu n’auras pas besoin d’aller vivre chez tonton Arnaud ni d’avoir de l’aide de tata hélo. Je t’ai d’ailleurs dit que la famille c’est juste nous. Tu ne peux pas compter sur les autres en dehors de nous 


-Ok mais il y’aura assez pour tout le monde? Parce que je compte ouvrir Sanicom, mon propre opérateur de télécommunications et je dois faire des études poussées pour ça.


-Sanicom hein, waow l’idée là te vient d’où? Je demande étonnée 


-Je l’ai toujours eu. Avoir deux opérateurs seulement pour un pays c’est bête. En plus ils nous volent proprement. On ne va même pas parler de Canal + qui est là depuis 1900. Il faut du neuf dans tout ça, ainsi que sur les télévisions des togolais. Je vais ouvrir une chaîne télé et radio aussi. 


-Eeh mon fils oh. Ton père doit vivre pour voir ça. Il ne peut pas s’en aller quand son fils va élever le nom familial. 


-Il n’a pas intérêt. Donne moi juste six ans aux États Unis et on va bien vivre ici. 


Je le regarde avec fierté. Ce petit bout d’homme qui n’a peur de rien. Oh oui il ira loin et tout le monde saura dans ce pays qui sont les Sani. 



***Ama Ekoue***


Nous revenons d’une visite à la clinique Biassa. C’était pour voir le cousin de Gaëtan, Martin qui malheureusement est entre la vie et la mort. Vu que nous avons quitté la clinique vers 11h30, Gaëtan nous a emmené dans un petit restaurant pour déjeuner. Nous prenions place quand le grand garçon de Martin a fait son entrée avec une Yasmine au ventre arrondi et une petite fille dans les bras. Les deux se sont dirigés vers leur table. George disait Dieu sait quoi à Yasmine mais clairement ils avaient l’air de se disputer. Elle tenait fermement sa petite fille sur les jambes tandis qu’il essayait de la lui prendre peut-être. Finalement il s’est rapproché tout seul de nous.


-Ça va mon garçon? Gaëtan demande 


-Comme on peut tonton et vous? Bonjour tata 


-inh bonjour George. 


-Toi même tu sais, on tient le coup vu les circonstances. Je vois que tu continues d’agrandir la famille, c’est bien, dit Gaëtan 


-excusez Yasmine, ce début de grossesse est difficile et Amaya la fatigue beaucoup aussi. 


-Oh on comprend. Ce n’est pas évident. Sinon le travail ça avance? Ta maman tient le coup? 


-Le travail aussi roule. Maman n’a pas le choix. On prie seulement pour des meilleurs jours. S’il te plaît tu n’as pas oublié ce que je t’avais demandé par message? 


-Non non. Je travaille sur ça. Je te fais signe dès que j’ai un tuyau.


-d’accord. Mes salutations à Jennifer, je vous laisse 


-Bonne journée, nous lui disons de concert. Combien de fois j’ai parlé de l’insolence de cette fille? Tu m’avais dit quoi Gaëtan? Voilà qu’elle nous dépasse comme des étrangers. Nous qui pouvons être ses parents 


-Laisse là. Est-ce qu’on mange ses salutations.


-Tu as même raison, je dis après avoir poussé un juron. Sinon qu’est ce que George t’a demandé comme service?


-Hum laisse le aussi. Quand Martin prenait une deuxième femme il ne m’a pas consulté. Maintenant qu’il est cloué au lit, George veut que je les aide à voir leur père


-Attend, Mireille ne sait pas que Martin a une deuxième famille? Je demande éberluée 


-Tu es folle? On te parle de Mireille. Quelqu’un qui ne voit pas sa taille et se jette au cou d’un médecin pour la bagarre juste parce qu’il a dit que très peu de patients survivent au coma. Tu crois que Martin serait encore de ce monde si elle était au courant? 


-Oh mon Dieu! Quel cœur vous les hommes avez? Mireille est là-bas vivant sa vie sans savoir que son mari est même grand père? 


-hey pardon, ne m’attache pas aux choses compliquées. Mon nom n’est pas Martin 


-mais tu étais au courant! Et toutes ses années tu ne m’as jamais expliqué 


Au lieu de me répondre il se met à manger sa salade.


-Dis-moi déjà si tu as un enfant ou une femme cachée quelque part!


-Pfff J’aurais eu l’enfant et la femme où quand on vit dans le même pays? 


-comme si les villages n’existent pas! 


-Ama je mange, ne me dérange pas. 


Je commence mon plat aussi mais le choc ne passe pas. C’est quoi cette histoire de fou. Tu penses connaître quelqu’un et il te montre que non. Tu vivais dans un film dont il était le réalisateur.


-en tout cas j’espère pour toi que l’histoire là ne va pas nous éclabousser. Je n’aime pas les problèmes. 


-on sera déjà au Canada le temps que ça éclabousse quelqu’un. Martin va seulement se réveiller pour réparer ses propres bêtises. 


-Hum. J’espère bien pour toi. 


Sur le trajet sa sœur ne cesse de l’appeler mais il refuse de décrocher. Craignant que ça soit grave je le fais pour lui et met l’appel sur haut parleur 


-Gaëtan c’est comment? J’appelle depuis non 


-Je ne t’en veux pas. Comme tu ne sais pas ce que ça veut dire de travailler, tu ne sais pas qu’entre midi et quatorze heures on appelle pas les gens. 


-Regarde il faut garder tes insultes et dis à Martin de ne pas s’amuser avec mon enfant. Je n’ai pas reçu le salaire du mois dernier. C’est comment? dit-elle sur un ton hargneux 


-pfff, coupe moi la ligne Ama


-Mais...


-j’ai dit de raccrocher! Tranche-t-il et je m’empresse de le faire 


-Une vraie nuisance. 


-Elle n’est pas au courant de la situation de Martin? 


-Qu’est-ce que j’en sais et en quoi ça me regarde? Va même savoir si sa fille ne cause pas des problèmes à Germaine là-bas. Bref appelle-moi Jennifer, il reprend sur un plus joyeux. Oh avec ton téléphone non, pourquoi tu prends le mien?


-Où est la différence? 


-Qui achète les unités à qui entre nous? 


Je soupire tout haut et lance l’appel avec son téléphone quand même. Il tonne de biper mais je laisse sonner. On ne peut pas être pingre à ce point. 


-Allô tonton? 


-Jennifer dis à ta tante que je ne vais pas supporter l’insubordination parce qu’elle est dans la cinquantaine. Je reste le chef de famille, il dit et Elle rit 


-ah mon oncle c’est ta partenaire de vie oh. Si elle ne t’embête pas un peu elle va le faire avec qui? 


-Ah bon hein. En tout cas je ne la connais plus quand on arrivera au Canada. Elle va embêter tes voisins là-bas tu verras 


-Lol vu comment mes voisins sont bavards je ne pense pas qu’ils se plaindront. Sinon comment ça va? 


-On va bien et chez vous? Ton chef? Je demande avec la joie dans la voix 


-Il est parti pour le travail il y’a une heure de ça. Vous n’avez pas travaille aujourd’hui?


-Non nous sommes allés voir le papa de George. Sa situation est statique. C’est triste 


-franchement! J’imagine même pas comment George doit le prendre 


-Tu ne lui as pas fait signe? 


-je n’ai pas eu de retour. Probablement qu’il n’a pas la tête à parler ou toujours fâché pour l’histoire de l’invitation 


-je pense surtout que c’est sa femme qui lui met des idées dans la tête plutôt. On les a vu toute à l’heure. Il nous a salué mais madame était trop fatiguée, je dis avec une pointe d’agacement 


-Jennifer oublie les commérages là et dis-moi plutôt quand je dois commencer mes valises. 


-Lol tonton prie que je trouve vite le travail et tu pourras faire tes valises 


-Mais ton chef travaille non. Il est où le problème? 


-Jennifer le crédit, on te rappelle d’accord 


-Est-ce que j’ai dit que j’avais fini? Il demande dès que j’ai raccroché 


-Toi vraiment je ne te comprends pas. Si ma famille t’avait demandé dans le premier mois de notre mariage d’envoyer l’argent de leur transport pour qu’ils nous rejoignent tu allais aimer ça? Ou tu allais aimer que je viennes te dire ça? Toi Gaëtan qui a l’insulte facile comme ça?


-Est-ce que Gaëtan c’était un “fils de”? 


-Même s’il est “fils de” tu sais que les riches n’aiment pas qu’on leur demande trop les choses. 


-quel riche tu connais toi pour savoir ça?


-Je n’en connais peut-être pas mais je regarde la télé. Même si Jennifer doit nous faire venir ce n’est pas maintenant. C’est mieux qu’elle travaille aussi. Même si c’est 5 francs qu’elle met dans son foyer comme ça si son mari nous fait venir il ne va pas la critiquer qu’elle ne fait rien.


-Pourquoi il devrait d’abord la critiquer? Il est son mari ou non? Il ne connaît pas ses devoirs?


-Toi tu ne connaissais pas tes devoirs quand tu me rappelais sans cesse que je n’ai acheté que le gaz comparé à ta part?


-Je ne suis pas “fils de” oh. Compare les oranges aux pamplemousses 


-concentre toi seulement sur la route. On est bientôt arrivé, je dis pour couper court 


Outre Ciara et sa famille, je sais déjà que le mariage de ma fille a beaucoup d’opposants. Je ne vais pas laisser l’arrivisme de Gaëtan gâcher son bonheur. 



***Elikem Akueson***


Il y’a un truc dans les longues heures de travail qui te donne l’impression que tu as trois fois ton âge. C’est comme ça que je me sens depuis mon retour. Ce week-end par contre on va pouvoir souffler. Enfin j’espère pour moi parce que le trio terrible est en route pour Miami. Il s’agit d’Aurore, Macy et Ida. Les deux premières ont eu dix-huit ans mais ont repoussé leur célébration jusqu’à ce que la dernière l’ait. Rajoute à ça Océane qui jure qu’on va seulement tuer la piste et tu m’as dans le rôle de la nounou de service. Déjà que mon papounet m’a envoyé un message kilométrique pour témoigner sa gratitude et me rappeler combien le rôle de grand sœur est fondamental au bien-être d’une petite sœur. À ce stade je ne sais même plus ce qui lui arrive. Il est passé du stade où il voulait toujours en faire trop à maintenant beaucoup en faire verbalement. Même si c’est un bonjour que je lui envoie. Il est capable de me répondre, merci de m’avoir demandé ma fille, ton rôle tantantan. Bref il ne m’a pas encore dit ça hein mais je promets que ce n’est pas loin. Le bon côté c’est que ça amuse Aurore comme une folle quand elle tombe sur mes messages. Dara aussi aurait été dans le groupe. On aurait eu un quatuor terrible mais bon. 


Océane et moi attendons notre vol pour Miami. Façon la fille est apprêtée, on dirait que je suis son porte bagage dans mon pull et jean. Et elle ne se gêne pas pour regarder mes pieds de temps en temps. Je porte des chaussettes et slides par dessus. C’est mon mood du moment. 


-je vais jeter tes slides là dès qu’on rentre. Attends tu verras 


-laisse mes tapettes tranquille. Elles ne t’ont rien demandé 


-Tchip, vraiment je ne te reconnais plus Perla. Tu pouvais au moins mettre des bottes non? 


-J’ai dit que mes tapettes ne t’ont pas appelé oh. 


-bref heureusement que j’ai pensé à tout et pris des tenues pour toi aussi dans ma valise 


-Attend c’est donc pour ça la valise alors qu’on ne fera que cinq jours là-bas? 


-tu croyais quoi?


-pourtant je n’ai pas vu de désordre dans ma chambre depuis que je rentre 


-j’ai commandé sur internet et oui je sais maman, le gaspillage mais c’était en solde donc j’ai pris quelques trucs 


-ta tête maman, et ce n’est pas juste une question de gaspillage. Ça me touche que tu penses à moi mais ce qui me toucherait davantage c’est que tu puisses l’ouvrir ton spa. 


-T’en fais pas pour ça Perla, je suis à fond dedans je te promets. Regarde j’ai même acheté trois machines additionnelles le lundi dernier, dit-elle tout en me montrant son téléphone 


-Super et l’entrepôt pour les stocker tu y as pensé aussi? 


-Quel entrepôt? Elles seront acheminées directement à Lomé.


-Oh déjà? Fais-je surprise 


-Bah oui, je t’ai dit que le local est prêt. Si mes prévisions sont bonnes, on ouvrira officiellement à la fin de ce mois 


-Waow, bon tu m’en bouches un coin. Je ne savais pas que tu avais autant avancé 


-Lol normal ma puce. Je n’allais pas te rabâcher les oreilles avec mes histoires quand tu broyais du noir 


-Tu ne me rabâches pas les oreilles Océane.....bon beaucoup mais je suis habituée, je corrige quand elle me lance le regard de “c’est vrai ça”.


-En tout cas ne t’en fais pas. Une fois que les choses commenceront à se placer je vais tellement en parler que tu vas te mettre à chercher une autre coloc, elle dit et me fait rire 


-Façon tu pisses sur NY depuis que tu as emménagé ici je sais déjà qu’il faudra te décoller comme un vieux chewing gum en bas d’une chaussure avant que tu ne t’en ailles 


-j’ai tracé hein. New York et ses appartements chers pour des minuscules places ne me verront plus. Ici j’économise le loyer et pourtant on loue quand même une maison de deux chambres dans un quartier plus que correct. Rajoute à ça le centre holistique où je suis adjointe à la gérante et explique pourquoi je vais laisser tout ça? En tout cas si tu arrives à expliquer c’est que tu as menti. Même le manque de gars éligibles ne me fait pas trembler 


-je n’en doute pas, dis-je avec humour. Je précise quand même que ma proposition de balade tient toujours. Ce n’est pas en restant dans notre zone remplie pour la plupart de familles que tu trouveras des gars éligibles 


-Pardon tes idées de sortie et les miennes sont opposées. C’est pour que j’aille rencontrer un féru de l’escalade et faire souffrir mes mollets dans le couple. 


-Continue plutôt à me parler du spa au lieu d’afficher ton manque de confiance dans mes bons plans. 


-Je stresse un peu parce que j’ai laissé à papa le bon soin de faire le recrutement mais quand je vois sa tête là j’arrive pas à être tranquille 


-Non c’est pas vrai! Lol mais il fout quoi dans une histoire de spa?


-je ne sais moi-même pas comment on est passé d’un petit conseil que je lui ai demandé au niveau où monsieur le consultant en stratégie d’affaires veut s’accaparer mon projet. Je pries seulement qu’il ne fasse pas fuir toutes les candidates. 


-Non, c’est quand même un grand consultant, je dis et elle pousse un soupir exaspéré qui me fait rire. 


-En tout cas je lui ai remis les rênes pour un mois le temps que j’ai des congés au travail. 


-ah parce qu’il est à Lomé actuellement?


-Il ne fait que se promener depuis un moment. La belle vie quoi. Et jamais il ne m’invite 


-laisse le papa profiter. Il t’a déjà supporté comme ça 


-Tchip c’est pas toi avec tes babouches là. Tu me diras maintenant que c’est Calvin Klein. Allons prendre notre vol 


-Allons seulement madame, je réponds amusée tout en me levant pour la suivre 


Cinq heures plus tard nous arrivions à l’hôtel où le trio était descendu. Je les avais prévenu par message dès l’atterrissage. Nous attendions que le réceptionniste nous remette la clé de notre chambre quand un bras m’a agrippé avec vivacité l’épaule, et l’odeur familière du parfum d’Aurore m’est remonté aux narines. 


-Voyons Aurore on est en public, réprimande Macy 


-Dix-huit ans c’est pas soixante-cinq Macy. Relax un peu. 


-Elikem tu as entendu ça? Que ça ne sorte pas de l’autre oreille, me dit Océane 


-Bref vous êtes toutes là et en un morceau. C’est bien. Aurore mon cou, j’ai besoin de respirer aussi 


Elle me lâche tout en rigolant. Nous regagnons notre chambre Océane et moi. Mais je décide de passer la nuit dans leur chambre vu que je ne fais absolument pas confiance à Aurore malgré les yeux doux qu’elle me fait et pointe vers Ida qui selon ses dires est la personne à surveiller. 



***Océane Ajavon***


J’ignore si c’est le fait d’être en couple, l’âge ou juste le moral qui n’est pas totalement de retour mais Elikem est en mode full mamie actu c’est bien drôle. D’abord c’est qu’elle trouvait les bikinis des filles trop petits pourtant c’est ça le but des bikinis. On ne les met pas pour se couvrir lol. Maintenant c’est qu’elle joue au garde du corps derrière elle. Dès qu’elle entend un “hey shorty, baby ou un girl dit sur un ton un peu coquin” ses yeux verrouillent la cible et elle fusille l’individu du regard. Du coup elle ne profite même pas de notre moment de détente sur la plage actu. Il n’y a que ce matin quand on faisait du vélo le long de Marina beach qu’elle était à fond dedans. 


En tout cas les filles sont là. Surtout Aurore qui me donne toute l’énergie dont j’ai besoin pour m’amuser. Elle est comme une pile. Déjà hier elle voulait qu’on aille faire la tournée de la ville. La fatigue ne m’aurait pas terrassé que je l’aurais emmené. Ce matin elle était la première debout. Macy était plus timide hier. Mais depuis ce matin je sens qu’elle s’ouvre plus. Ida s’émerveille devant tout comme si elle découvrait le paradis. Je suis sur mon transat à côté de celui d’Elikem et je mange mes sushis.


-Alors on va faire quoi maintenant? On s’est assez reposé non? 


-Aurore, tu vois pas qu’elle mange, lui dit Macy 


-en plus....yep elle dort, je m’en doutais, rajoute Ida après avoir soulevé le chapeau qui couvrait le visage d’Elikem 


-en même temps Aurore l’a tenu éveillée toute la nuit avec ses histoires c’est pas surprenant 


-Ouais Macy c’est toujours ma faute, on sait, elle dit et roule les yeux 


-Est-ce que j’ai menti Ida? 


-je sais même plus quand le sommeil m’a pris hier moi. 


-Vous voulez faire quoi alors? Il sera....17h dans un quart d’heure, je dis après avoir consulté ma montre 


-Moi je veux manger une glace. Le reste je m’en fiche, Ida dit 


-Hum voyons voir ce qu’on pourrait visiter à cette heure, Macy continue en sortant son calepin 


-Tu promets de ne pas te fâcher Océane? 


-heuh ça dépend, je réponds à Aurore 


-lol c’est pour dire une bêtise ça, Ida dit 


-Réfléchis trois fois avant de parler, Macy la prévient 


-laissez-moi Je ne vais pas mourir bête. Comment tu as fait pour avoir des obus....


-Aurore Kekeli!!!! Macy gronde et l’interrompt tandis qu’Ida rigole tout haut ce qui fait bouger Elikem. Je me mets à rire aussi 


-Bah quoi? Elle avait moins qu’Elikem y’a juste....


-En plus tu continues! Océane, il faut l’excuser. Elle a la fâcheuse manie de ne pas avoir de filtre et croit que c’est une bonne chose


-c’est une qualité ma grande, que personne ne te dise le contraire. Ce que tu penses il faut le dire toujours comme ça te vient. Et pour en revenir à mes obus comme tu dis, j’en avais envie donc je me les suis offert il y’a trois ans de ça. 


-What? On dirait pas, elle dit et se met directement à les soupeser devant l’air horrifié de Macy et Ida qui continue à rire. C’est dingue. Je ne sens rien Macy. C’est comme pour toi et Ida. Tu sens quelque chose quand un mec te titille? elle demande après avoir ôté ses mains 


-Oh my God! I can’t! Ida dit 


Macy s’est couchée sur son transat, nez dans son téléphone, en mode je ne suis plus avec vous. 


-Mais c’est le bon moment pour demander hein, Elle dit avec un air si déterminé que j’ai éclaté de rire et failli réveiller Elikem 


-Alors oui. Je n’ai pas de problème de sensation. 


-Il ne ferait pas les lifting fessiers ton chirurgien? J’en ai marre qu’Ida vole tout mon poids pour mettre sur elle. 


-il faut déposer mon nom ici. Je ne suis pas dans tes histoires 


-dis lui toi Macy comment Ida est apparue un beau matin et bim son corps était en relief partout. Comme Macy a toujours son bonnet DD j’ai conclu que c’est seulement moi qu’Ida vole


-Merci de laisser ma poitrine hors de ta thèse 


-Rhooo meuf tu aimes rentrer dans mes conversations hein. Après c’est pour dire te laisser 


-Tu as une belle forme aussi. Pourquoi tu veux te faire un lifting? 


-Pour narguer Ida et pousser Macy dans le bus avec 


-regarde ta vie. Et puis tu es fière de toi, Macy dit tout en coulant sur elle un faux regard de déception 


-En tout cas je te déconseille le lifting fessier à ton âge. Tu n’as que dix-huit ans 


-mais toi tu as les seins trampoline depuis trois ans 


-Kieee la honte tu ne connais pas Aurore? 


-Toi même vient toucher tu me diras Macy, elle dit puis essaie de prendre sa main mais Macy se défile. Elles commencent à se poursuivre. 


Vraiment j’aurais tout entendu. Les seins trampoline lol. On réveille Elikem quelques minutes plus tard. Un petit repos mérité et nous nous rendons au Club Space pour célébrer les jeunettes qui ma foi m’en bouchent un coin. Elles sont toutes tirées à quatre épingles. Impossible de savoir avec nous à côté qu’on a pas le même âge. Avant d’entrer dans le club, Elikem nous met de côté pour des derniers avertissements. 


-Alors je ne veux pas voir l’une de vous à l’ouest quand on sera à l’est sous prétexte qu’elle danse. Ida c’est clair?


-C’est Aurore qui.....ok clair 


-Je ne pas beaucoup voir tes dents quand on entrera là-bas Macy. Si tu ne veux pas qu’un gars te suive tu ne souris pas à tout va


-c’est pas exagéré de dire que....bref compris 


-Et toi madame ouvre ton sac. 


-Hein? 


-Aurore ouvre ton sac ne me fais pas parler 


Elle l’ouvre, Elikem fouine mais n’en sort rien. L’air victorieux qu’Aurore lançait aux deux autres disparaît vite par contre quand on tire sur son décolleté et Elikem en ressort une mini bouteille de vodka.


-ok je suis aux Etats-Unis, 21 ans blabla mais je suis quand même française à la base. J’ai donc le droit de me prendre un petit....rahhh okkkk 



Elikem donne la bouteille au videur avant notre entrée. On se déchaîne comme jamais. Même Macy que je croyais timide se lâche petit à petit. Private show c’est le dernier son sur lequel j’ondule lascivement mes hanches avant de me rendre au petit coin. Je sors du petit coin et fait à peine dix pas avant de me retrouver devant un bras qui me bloque le passage. Le bras appartient à un mec. Un inconnu. Qui clairement aime ce qu’il voit vu comment il me déshabille du regard. 


-Hey ma, can I get my attention back? You stole it from the moment you...


(Hello ma, je peux récupérer mon attention? Tu l’as dérobé dès le moment où...)  


-Oh lord here we go. Here’s your attention, je dis et souffle sur son visage. Allez oust 


(Oh Seigneur c’est parti, je dis sur un ton exaspérant. Tiens voici ton attention) 


-Allez oust? Une beauté qui en plus parle français. Encore mieux 


-heuh....je.., bégaie-je. Je ne m’attendais pas à ça


-Lol tu parles ne me fais pas ce coup. J’ai entendu ton accent. C’est comment ma’a? Tu étais cachée où depuis ce temps? 


-c’est quoi avec la familiarité? On est camarade? 


-Ça va? J’entends de la voix d’Elikem 


Je lève les yeux et elle s’approche de nous 


-Move the fu.....Toni??? 


-La Belle soeur? Et bah ça! Le type répond avec un sourire plus que charmant 


 

***Toni Ekim***


Un ami avait pointé un groupe de filles dansant au loin. Une particulièrement en courbes lui faisait de l’œil. Le mien s’est arrêté net sur cette bombe et je ne l’ai pas lâché du regard depuis. Elle dansait avec tellement de sensualité et sauvagerie à la fois. On aurait cru un fauve en liberté. Ce n’est pas mon habitude de draguer en club. En général les filles sont agressives à cause des lourdauds saouls qui aiment dépasser les limites. Mais celle-ci m’a fait prendre le risque. Je ne me voyais pas rentrer à l’hôtel sans son numéro. Je ne me vois toujours pas renter sans d’ailleurs. C’est bien pour ça que je me suis invité dans leur booth merci à la belle sœur. J’imagine la tête de Ray s’il me savait proche de son trésor. Bref passons. Je ne suis déjà pas le bienvenue ici je le sens par le regard que me lance ma belle sœur et son amie qui ne sait si elle doit m’ignorer ou me jeter de temps en temps des coups d’œil furtifs. Je décide de la jouer naturel. 


-Est-ce qu’on agit comme Ray fait là ma belle sœur? Tu es aux États Unis et il ne prend pas la peine de m’informer pour que je m’occupe de vous.


-Belle soeur? Depuis quand? Elle demande 


-Toi aussi, depuis que mon frère t’a présenté comme son monde 


-Ah ça, Dis nous une autre fille que je ne connais pas dit. Je sens le regard de mon ami me percer la nuque. J’ai en face de moi celle qu’il visait mais je me suis éclipsé sans leur dire concrètement que je rejoignais les files. 


-Tu m’expliques ce que tu fais dans notre booth d’ailleurs? 


-Je viens saluer la famille et m’introduire au reste. On ne peut pas vivre à l’étranger et ne pas se connaître quand même. Personne ne sait ce qui peut arriver. Je suis Toni, le frère de Ray, celui qui aime comme un fou la déesse à ma droite 


-awww c’est trop mignon Elikem 


-ne bois pas ses paroles Ida. Ne jamais faire confiance à un homme qui dessine sa barbe avec un feutre noir, elle dit ce qui nous fait rire, y compris l’objet principal de ma visite. Le genre de rire qui me donne envie de l’écouter au réveil. 


-ne t’en fais pas Elikem, je dirai à Ray de laisser la sienne pousser comme ça tu verras que c’est de famille. Donc je connais Ida, et toi? Je dis en pointant une qui se met à toucher ma barbe 


-Aurore à l’inspection, elle répond ce qui m’amuse


-ok l’inspecteur Aurore. Et? 


-Macy, dit celle assise à côté d’Elikem. Donc il ne reste plus que toi, je dis en pointant le décolleté qui me fait saliver. 


Elle boit avec lenteur sa boisson, m’observe tout le long et dépose son verre. 


-Oui moi. 


-Je n’ai pas le droit de connaître ton nom? 


-qu’est ce que tu as fait pour avoir ce droit? 


-combien de temps tu as à faire à Miami? 


-Pourquoi tu demandes? 


-pour savoir de combien de temps je dispose pour qu’on explore cette question de droit 


Elle reprend sa boisson. Je suis le mouvement de cette bouche faite pour les caresses et baisers. Même si c’est une journée qu’elle a à faire ici, je vais y goûter. 


48: Hey I heard you were a wild one


***Mireille Sani***


-Commerce international Axel? C’est tout ce que tu as trouvé? Je lui demande. Et il ne faut pas le voir arrêté comme un poteau devant moi 


-C’est ce qui m’intéresse. 


-La filière des filles? Décidément tu ne veux pas devenir un homme? C’est pour aller parler de tampons dans les classes? 


-mais...c’est ce que j’aime. En plus je pense apprendre le mandarin comme...


-Rah, fais-je en levant la main pour qu’il la boucle. C’est pour me ramener une chinoise mangeuse de criquets ici. 


-pas du tout maman je pense pas aux filles 


-Ne pense pas hein. Reste ici, tu ne vois pas ta barbichette pfff. Emmène tes fiches loin. Je te donnerai l’argent demain. 


-D’accord merci, il dit et ramasse ses torchons 


Je pose ma tête lourde de soucis sur l’oreiller. Dire que Martin n’est vraiment plus à mes côtés. Je n’arrive toujours pas à m’y faire. Je l’avais dit ici qu’on s’acharnait contre nous mais personne ne voulait me croire. Pourquoi en plein début de son mandat de ministre la voiture de mon mari se fait percuter durant un voyage vers l’intérieur du pays? Le pire c’est que je dois me battre avec les médecins pour qu’on le laisse branché. Et c’est dans cette situation qu’Axel décide de m’achever avec son histoire de commerce. Parlant de lui il revient avec un bol en main et me le présente. Il est rempli de fruits.


-Mange un peu avant de dormir maman. Ça te fera du bien 


-Merci, je dis du bout des lèvres 


-tu veux un massage des pieds? 


Je dépose le gauche sur ses cuisses. Il prend la pommade sur la table de chevet et commence un massage qui me détend au point que j’en ferme les yeux. 


-Pourquoi tu n’étudierais pas la finance plutôt Axel? Ou même la comptabilité? Les hommes doivent traiter les chiffres et non piailler comme des perroquets à longueur de journée 


-Primo je ne suis pas bon en maths maman, deuxio je te promets qu’on fait bien plus que piailler en commerce international, il dit après un sourire moqueur. Mieux de lui il sait se moquer 


-En tout cas moi je te conseille pour ton propre bien. Les filles de Lomé aiment les hommes qui ont la carrure et la grosse voix. Toi même tu sais que sur les deux critères là tu pars déjà perdant. Ensuite elles aiment les hommes qui ont réussi professionnellement. Tu penses qu’entre toi et cinq filles sur le marché de l’emploi, un recruteur, parce qu’en général ce sont des hommes, retiendra qui comme agent commercial? 


-C’est pour ça que je vais aussi apprendre le mandarin en plus de l’anglais. Une bonne partie des partenaires commerciaux en Afrique viennent de la Chine. Ça sera mon atout. 


-Hum comme tu sais déjà tout je vais dire quoi. 


-Lol je sais pas tout mais disons que je suis confiant 


-en tout cas sache que si tu rates ne serait-ce qu’une année, je ne pourrais rien pour toi. Je n’ai pas de l’argent tapis dans un coffre-fort. 


-Ne t’inquiète pas pour ça, je sais. Il y’a les autres aussi en plus de papa 


-un homme prévenu en vaut deux. Merci pour le massage, je dis quand il lâche mes pieds. Appelle-moi Josh et aide les derniers avec leurs devoirs 


-d’accord. Repose-toi bien. 


Josh entre avec une mine déconfite. Je tapote la place à mes côtés pour qu’il se rapproche. 


-Comment se déroule la reprise fiston? Tu sais que tu n’as pas le droit à l’échec cette fois 


-Je sais bien maman. Je fais de mon mieux 


-Si tu as besoin d’un répétiteur autant le dire déjà. Tu dois réussir avec brio 


-J’ai surtout besoin que papa se réveille sinon on fera quoi sans lui maman? Qui va prendre soin de nous? Tu ne travailles même pas. J’ai pas de diplôme. Je ne veux pas aller vivre chez tonton Arnaud. Et tata Hélo peut pas tous....


-eh eh...chut c’est fini, je dis tout près de son visage apeuré. Ça n’arrivera pas jusque là. Je suis encore en vie et sur mes jambes. Papa avait des réserves que je gère minutieusement. Tu n’auras pas besoin d’aller vivre chez tonton Arnaud ni d’avoir de l’aide de tata hélo. Je t’ai d’ailleurs dit que la famille c’est juste nous. Tu ne peux pas compter sur les autres en dehors de nous 


-Ok mais il y’aura assez pour tout le monde? Parce que je compte ouvrir Sanicom, mon propre opérateur de télécommunications et je dois faire des études poussées pour ça.


-Sanicom hein, waow l’idée là te vient d’où? Je demande étonnée 


-Je l’ai toujours eu. Avoir deux opérateurs seulement pour un pays c’est bête. En plus ils nous volent proprement. On ne va même pas parler de Canal + qui est là depuis 1900. Il faut du neuf dans tout ça, ainsi que sur les télévisions des togolais. Je vais ouvrir une chaîne télé et radio aussi. 


-Eeh mon fils oh. Ton père doit vivre pour voir ça. Il ne peut pas s’en aller quand son fils va élever le nom familial. 


-Il n’a pas intérêt. Donne moi juste six ans aux États Unis et on va bien vivre ici. 


Je le regarde avec fierté. Ce petit bout d’homme qui n’a peur de rien. Oh oui il ira loin et tout le monde saura dans ce pays qui sont les Sani. 



***Ama Ekoue***


Nous revenons d’une visite à la clinique Biassa. C’était pour voir le cousin de Gaëtan, Martin qui malheureusement est entre la vie et la mort. Vu que nous avons quitté la clinique vers 11h30, Gaëtan nous a emmené dans un petit restaurant pour déjeuner. Nous prenions place quand le grand garçon de Martin a fait son entrée avec une Yasmine au ventre arrondi et une petite fille dans les bras. Les deux se sont dirigés vers leur table. George disait Dieu sait quoi à Yasmine mais clairement ils avaient l’air de se disputer. Elle tenait fermement sa petite fille sur les jambes tandis qu’il essayait de la lui prendre peut-être. Finalement il s’est rapproché tout seul de nous.


-Ça va mon garçon? Gaëtan demande 


-Comme on peut tonton et vous? Bonjour tata 


-inh bonjour George. 


-Toi même tu sais, on tient le coup vu les circonstances. Je vois que tu continues d’agrandir la famille, c’est bien, dit Gaëtan 


-excusez Yasmine, ce début de grossesse est difficile et Amaya la fatigue beaucoup aussi. 


-Oh on comprend. Ce n’est pas évident. Sinon le travail ça avance? Ta maman tient le coup? 


-Le travail aussi roule. Maman n’a pas le choix. On prie seulement pour des meilleurs jours. S’il te plaît tu n’as pas oublié ce que je t’avais demandé par message? 


-Non non. Je travaille sur ça. Je te fais signe dès que j’ai un tuyau.


-d’accord. Mes salutations à Jennifer, je vous laisse 


-Bonne journée, nous lui disons de concert. Combien de fois j’ai parlé de l’insolence de cette fille? Tu m’avais dit quoi Gaëtan? Voilà qu’elle nous dépasse comme des étrangers. Nous qui pouvons être ses parents 


-Laisse là. Est-ce qu’on mange ses salutations.


-Tu as même raison, je dis après avoir poussé un juron. Sinon qu’est ce que George t’a demandé comme service?


-Hum laisse le aussi. Quand Martin prenait une deuxième femme il ne m’a pas consulté. Maintenant qu’il est cloué au lit, George veut que je les aide à voir leur père


-Attend, Mireille ne sait pas que Martin a une deuxième famille? Je demande éberluée 


-Tu es folle? On te parle de Mireille. Quelqu’un qui ne voit pas sa taille et se jette au cou d’un médecin pour la bagarre juste parce qu’il a dit que très peu de patients survivent au coma. Tu crois que Martin serait encore de ce monde si elle était au courant? 


-Oh mon Dieu! Quel cœur vous les hommes avez? Mireille est là-bas vivant sa vie sans savoir que son mari est même grand père? 


-hey pardon, ne m’attache pas aux choses compliquées. Mon nom n’est pas Martin 


-mais tu étais au courant! Et toutes ses années tu ne m’as jamais expliqué 


Au lieu de me répondre il se met à manger sa salade.


-Dis-moi déjà si tu as un enfant ou une femme cachée quelque part!


-Pfff J’aurais eu l’enfant et la femme où quand on vit dans le même pays? 


-comme si les villages n’existent pas! 


-Ama je mange, ne me dérange pas. 


Je commence mon plat aussi mais le choc ne passe pas. C’est quoi cette histoire de fou. Tu penses connaître quelqu’un et il te montre que non. Tu vivais dans un film dont il était le réalisateur.


-en tout cas j’espère pour toi que l’histoire là ne va pas nous éclabousser. Je n’aime pas les problèmes. 


-on sera déjà au Canada le temps que ça éclabousse quelqu’un. Martin va seulement se réveiller pour réparer ses propres bêtises. 


-Hum. J’espère bien pour toi. 


Sur le trajet sa sœur ne cesse de l’appeler mais il refuse de décrocher. Craignant que ça soit grave je le fais pour lui et met l’appel sur haut parleur 


-Gaëtan c’est comment? J’appelle depuis non 


-Je ne t’en veux pas. Comme tu ne sais pas ce que ça veut dire de travailler, tu ne sais pas qu’entre midi et quatorze heures on appelle pas les gens. 


-Regarde il faut garder tes insultes et dis à Martin de ne pas s’amuser avec mon enfant. Je n’ai pas reçu le salaire du mois dernier. C’est comment? dit-elle sur un ton hargneux 


-pfff, coupe moi la ligne Ama


-Mais...


-j’ai dit de raccrocher! Tranche-t-il et je m’empresse de le faire 


-Une vraie nuisance. 


-Elle n’est pas au courant de la situation de Martin? 


-Qu’est-ce que j’en sais et en quoi ça me regarde? Va même savoir si sa fille ne cause pas des problèmes à Germaine là-bas. Bref appelle-moi Jennifer, il reprend sur un plus joyeux. Oh avec ton téléphone non, pourquoi tu prends le mien?


-Où est la différence? 


-Qui achète les unités à qui entre nous? 


Je soupire tout haut et lance l’appel avec son téléphone quand même. Il tonne de biper mais je laisse sonner. On ne peut pas être pingre à ce point. 


-Allô tonton? 


-Jennifer dis à ta tante que je ne vais pas supporter l’insubordination parce qu’elle est dans la cinquantaine. Je reste le chef de famille, il dit et Elle rit 


-ah mon oncle c’est ta partenaire de vie oh. Si elle ne t’embête pas un peu elle va le faire avec qui? 


-Ah bon hein. En tout cas je ne la connais plus quand on arrivera au Canada. Elle va embêter tes voisins là-bas tu verras 


-Lol vu comment mes voisins sont bavards je ne pense pas qu’ils se plaindront. Sinon comment ça va? 


-On va bien et chez vous? Ton chef? Je demande avec la joie dans la voix 


-Il est parti pour le travail il y’a une heure de ça. Vous n’avez pas travaille aujourd’hui?


-Non nous sommes allés voir le papa de George. Sa situation est statique. C’est triste 


-franchement! J’imagine même pas comment George doit le prendre 


-Tu ne lui as pas fait signe? 


-je n’ai pas eu de retour. Probablement qu’il n’a pas la tête à parler ou toujours fâché pour l’histoire de l’invitation 


-je pense surtout que c’est sa femme qui lui met des idées dans la tête plutôt. On les a vu toute à l’heure. Il nous a salué mais madame était trop fatiguée, je dis avec une pointe d’agacement 


-Jennifer oublie les commérages là et dis-moi plutôt quand je dois commencer mes valises. 


-Lol tonton prie que je trouve vite le travail et tu pourras faire tes valises 


-Mais ton chef travaille non. Il est où le problème? 


-Jennifer le crédit, on te rappelle d’accord 


-Est-ce que j’ai dit que j’avais fini? Il demande dès que j’ai raccroché 


-Toi vraiment je ne te comprends pas. Si ma famille t’avait demandé dans le premier mois de notre mariage d’envoyer l’argent de leur transport pour qu’ils nous rejoignent tu allais aimer ça? Ou tu allais aimer que je viennes te dire ça? Toi Gaëtan qui a l’insulte facile comme ça?


-Est-ce que Gaëtan c’était un “fils de”? 


-Même s’il est “fils de” tu sais que les riches n’aiment pas qu’on leur demande trop les choses. 


-quel riche tu connais toi pour savoir ça?


-Je n’en connais peut-être pas mais je regarde la télé. Même si Jennifer doit nous faire venir ce n’est pas maintenant. C’est mieux qu’elle travaille aussi. Même si c’est 5 francs qu’elle met dans son foyer comme ça si son mari nous fait venir il ne va pas la critiquer qu’elle ne fait rien.


-Pourquoi il devrait d’abord la critiquer? Il est son mari ou non? Il ne connaît pas ses devoirs?


-Toi tu ne connaissais pas tes devoirs quand tu me rappelais sans cesse que je n’ai acheté que le gaz comparé à ta part?


-Je ne suis pas “fils de” oh. Compare les oranges aux pamplemousses 


-concentre toi seulement sur la route. On est bientôt arrivé, je dis pour couper court 


Outre Ciara et sa famille, je sais déjà que le mariage de ma fille a beaucoup d’opposants. Je ne vais pas laisser l’arrivisme de Gaëtan gâcher son bonheur. 



***Elikem Akueson***


Il y’a un truc dans les longues heures de travail qui te donne l’impression que tu as trois fois ton âge. C’est comme ça que je me sens depuis mon retour. Ce week-end par contre on va pouvoir souffler. Enfin j’espère pour moi parce que le trio terrible est en route pour Miami. Il s’agit d’Aurore, Macy et Ida. Les deux premières ont eu dix-huit ans mais ont repoussé leur célébration jusqu’à ce que la dernière l’ait. Rajoute à ça Océane qui jure qu’on va seulement tuer la piste et tu m’as dans le rôle de la nounou de service. Déjà que mon papounet m’a envoyé un message kilométrique pour témoigner sa gratitude et me rappeler combien le rôle de grand sœur est fondamental au bien-être d’une petite sœur. À ce stade je ne sais même plus ce qui lui arrive. Il est passé du stade où il voulait toujours en faire trop à maintenant beaucoup en faire verbalement. Même si c’est un bonjour que je lui envoie. Il est capable de me répondre, merci de m’avoir demandé ma fille, ton rôle tantantan. Bref il ne m’a pas encore dit ça hein mais je promets que ce n’est pas loin. Le bon côté c’est que ça amuse Aurore comme une folle quand elle tombe sur mes messages. Dara aussi aurait été dans le groupe. On aurait eu un quatuor terrible mais bon. 


Océane et moi attendons notre vol pour Miami. Façon la fille est apprêtée, on dirait que je suis son porte bagage dans mon pull et jean. Et elle ne se gêne pas pour regarder mes pieds de temps en temps. Je porte des chaussettes et slides par dessus. C’est mon mood du moment. 


-je vais jeter tes slides là dès qu’on rentre. Attends tu verras 


-laisse mes tapettes tranquille. Elles ne t’ont rien demandé 


-Tchip, vraiment je ne te reconnais plus Perla. Tu pouvais au moins mettre des bottes non? 


-J’ai dit que mes tapettes ne t’ont pas appelé oh. 


-bref heureusement que j’ai pensé à tout et pris des tenues pour toi aussi dans ma valise 


-Attend c’est donc pour ça la valise alors qu’on ne fera que cinq jours là-bas? 


-tu croyais quoi?


-pourtant je n’ai pas vu de désordre dans ma chambre depuis que je rentre 


-j’ai commandé sur internet et oui je sais maman, le gaspillage mais c’était en solde donc j’ai pris quelques trucs 


-ta tête maman, et ce n’est pas juste une question de gaspillage. Ça me touche que tu penses à moi mais ce qui me toucherait davantage c’est que tu puisses l’ouvrir ton spa. 


-T’en fais pas pour ça Perla, je suis à fond dedans je te promets. Regarde j’ai même acheté trois machines additionnelles le lundi dernier, dit-elle tout en me montrant son téléphone 


-Super et l’entrepôt pour les stocker tu y as pensé aussi? 


-Quel entrepôt? Elles seront acheminées directement à Lomé.


-Oh déjà? Fais-je surprise 


-Bah oui, je t’ai dit que le local est prêt. Si mes prévisions sont bonnes, on ouvrira officiellement à la fin de ce mois 


-Waow, bon tu m’en bouches un coin. Je ne savais pas que tu avais autant avancé 


-Lol normal ma puce. Je n’allais pas te rabâcher les oreilles avec mes histoires quand tu broyais du noir 


-Tu ne me rabâches pas les oreilles Océane.....bon beaucoup mais je suis habituée, je corrige quand elle me lance le regard de “c’est vrai ça”.


-En tout cas ne t’en fais pas. Une fois que les choses commenceront à se placer je vais tellement en parler que tu vas te mettre à chercher une autre coloc, elle dit et me fait rire 


-Façon tu pisses sur NY depuis que tu as emménagé ici je sais déjà qu’il faudra te décoller comme un vieux chewing gum en bas d’une chaussure avant que tu ne t’en ailles 


-j’ai tracé hein. New York et ses appartements chers pour des minuscules places ne me verront plus. Ici j’économise le loyer et pourtant on loue quand même une maison de deux chambres dans un quartier plus que correct. Rajoute à ça le centre holistique où je suis adjointe à la gérante et explique pourquoi je vais laisser tout ça? En tout cas si tu arrives à expliquer c’est que tu as menti. Même le manque de gars éligibles ne me fait pas trembler 


-je n’en doute pas, dis-je avec humour. Je précise quand même que ma proposition de balade tient toujours. Ce n’est pas en restant dans notre zone remplie pour la plupart de familles que tu trouveras des gars éligibles 


-Pardon tes idées de sortie et les miennes sont opposées. C’est pour que j’aille rencontrer un féru de l’escalade et faire souffrir mes mollets dans le couple. 


-Continue plutôt à me parler du spa au lieu d’afficher ton manque de confiance dans mes bons plans. 


-Je stresse un peu parce que j’ai laissé à papa le bon soin de faire le recrutement mais quand je vois sa tête là j’arrive pas à être tranquille 


-Non c’est pas vrai! Lol mais il fout quoi dans une histoire de spa?


-je ne sais moi-même pas comment on est passé d’un petit conseil que je lui ai demandé au niveau où monsieur le consultant en stratégie d’affaires veut s’accaparer mon projet. Je pries seulement qu’il ne fasse pas fuir toutes les candidates. 


-Non, c’est quand même un grand consultant, je dis et elle pousse un soupir exaspéré qui me fait rire. 


-En tout cas je lui ai remis les rênes pour un mois le temps que j’ai des congés au travail. 


-ah parce qu’il est à Lomé actuellement?


-Il ne fait que se promener depuis un moment. La belle vie quoi. Et jamais il ne m’invite 


-laisse le papa profiter. Il t’a déjà supporté comme ça 


-Tchip c’est pas toi avec tes babouches là. Tu me diras maintenant que c’est Calvin Klein. Allons prendre notre vol 


-Allons seulement madame, je réponds amusée tout en me levant pour la suivre 


Cinq heures plus tard nous arrivions à l’hôtel où le trio était descendu. Je les avais prévenu par message dès l’atterrissage. Nous attendions que le réceptionniste nous remette la clé de notre chambre quand un bras m’a agrippé avec vivacité l’épaule, et l’odeur familière du parfum d’Aurore m’est remonté aux narines. 


-Voyons Aurore on est en public, réprimande Macy 


-Dix-huit ans c’est pas soixante-cinq Macy. Relax un peu. 


-Elikem tu as entendu ça? Que ça ne sorte pas de l’autre oreille, me dit Océane 


-Bref vous êtes toutes là et en un morceau. C’est bien. Aurore mon cou, j’ai besoin de respirer aussi 


Elle me lâche tout en rigolant. Nous regagnons notre chambre Océane et moi. Mais je décide de passer la nuit dans leur chambre vu que je ne fais absolument pas confiance à Aurore malgré les yeux doux qu’elle me fait et pointe vers Ida qui selon ses dires est la personne à surveiller. 



***Océane Ajavon***


J’ignore si c’est le fait d’être en couple, l’âge ou juste le moral qui n’est pas totalement de retour mais Elikem est en mode full mamie actu c’est bien drôle. D’abord c’est qu’elle trouvait les bikinis des filles trop petits pourtant c’est ça le but des bikinis. On ne les met pas pour se couvrir lol. Maintenant c’est qu’elle joue au garde du corps derrière elle. Dès qu’elle entend un “hey shorty, baby ou un girl dit sur un ton un peu coquin” ses yeux verrouillent la cible et elle fusille l’individu du regard. Du coup elle ne profite même pas de notre moment de détente sur la plage actu. Il n’y a que ce matin quand on faisait du vélo le long de Marina beach qu’elle était à fond dedans. 


En tout cas les filles sont là. Surtout Aurore qui me donne toute l’énergie dont j’ai besoin pour m’amuser. Elle est comme une pile. Déjà hier elle voulait qu’on aille faire la tournée de la ville. La fatigue ne m’aurait pas terrassé que je l’aurais emmené. Ce matin elle était la première debout. Macy était plus timide hier. Mais depuis ce matin je sens qu’elle s’ouvre plus. Ida s’émerveille devant tout comme si elle découvrait le paradis. Je suis sur mon transat à côté de celui d’Elikem et je mange mes sushis.


-Alors on va faire quoi maintenant? On s’est assez reposé non? 


-Aurore, tu vois pas qu’elle mange, lui dit Macy 


-en plus....yep elle dort, je m’en doutais, rajoute Ida après avoir soulevé le chapeau qui couvrait le visage d’Elikem 


-en même temps Aurore l’a tenu éveillée toute la nuit avec ses histoires c’est pas surprenant 


-Ouais Macy c’est toujours ma faute, on sait, elle dit et roule les yeux 


-Est-ce que j’ai menti Ida? 


-je sais même plus quand le sommeil m’a pris hier moi. 


-Vous voulez faire quoi alors? Il sera....17h dans un quart d’heure, je dis après avoir consulté ma montre 


-Moi je veux manger une glace. Le reste je m’en fiche, Ida dit 


-Hum voyons voir ce qu’on pourrait visiter à cette heure, Macy continue en sortant son calepin 


-Tu promets de ne pas te fâcher Océane? 


-heuh ça dépend, je réponds à Aurore 


-lol c’est pour dire une bêtise ça, Ida dit 


-Réfléchis trois fois avant de parler, Macy la prévient 


-laissez-moi Je ne vais pas mourir bête. Comment tu as fait pour avoir des obus....


-Aurore Kekeli!!!! Macy gronde et l’interrompt tandis qu’Ida rigole tout haut ce qui fait bouger Elikem. Je me mets à rire aussi 


-Bah quoi? Elle avait moins qu’Elikem y’a juste....


-En plus tu continues! Océane, il faut l’excuser. Elle a la fâcheuse manie de ne pas avoir de filtre et croit que c’est une bonne chose


-c’est une qualité ma grande, que personne ne te dise le contraire. Ce que tu penses il faut le dire toujours comme ça te vient. Et pour en revenir à mes obus comme tu dis, j’en avais envie donc je me les suis offert il y’a trois ans de ça. 


-What? On dirait pas, elle dit et se met directement à les soupeser devant l’air horrifié de Macy et Ida qui continue à rire. C’est dingue. Je ne sens rien Macy. C’est comme pour toi et Ida. Tu sens quelque chose quand un mec te titille? elle demande après avoir ôté ses mains 


-Oh my God! I can’t! Ida dit 


Macy s’est couchée sur son transat, nez dans son téléphone, en mode je ne suis plus avec vous. 


-Mais c’est le bon moment pour demander hein, Elle dit avec un air si déterminé que j’ai éclaté de rire et failli réveiller Elikem 


-Alors oui. Je n’ai pas de problème de sensation. 


-Il ne ferait pas les lifting fessiers ton chirurgien? J’en ai marre qu’Ida vole tout mon poids pour mettre sur elle. 


-il faut déposer mon nom ici. Je ne suis pas dans tes histoires 


-dis lui toi Macy comment Ida est apparue un beau matin et bim son corps était en relief partout. Comme Macy a toujours son bonnet DD j’ai conclu que c’est seulement moi qu’Ida vole


-Merci de laisser ma poitrine hors de ta thèse 


-Rhooo meuf tu aimes rentrer dans mes conversations hein. Après c’est pour dire te laisser 


-Tu as une belle forme aussi. Pourquoi tu veux te faire un lifting? 


-Pour narguer Ida et pousser Macy dans le bus avec 


-regarde ta vie. Et puis tu es fière de toi, Macy dit tout en coulant sur elle un faux regard de déception 


-En tout cas je te déconseille le lifting fessier à ton âge. Tu n’as que dix-huit ans 


-mais toi tu as les seins trampoline depuis trois ans 


-Kieee la honte tu ne connais pas Aurore? 


-Toi même vient toucher tu me diras Macy, elle dit puis essaie de prendre sa main mais Macy se défile. Elles commencent à se poursuivre. 


Vraiment j’aurais tout entendu. Les seins trampoline lol. On réveille Elikem quelques minutes plus tard. Un petit repos mérité et nous nous rendons au Club Space pour célébrer les jeunettes qui ma foi m’en bouchent un coin. Elles sont toutes tirées à quatre épingles. Impossible de savoir avec nous à côté qu’on a pas le même âge. Avant d’entrer dans le club, Elikem nous met de côté pour des derniers avertissements. 


-Alors je ne veux pas voir l’une de vous à l’ouest quand on sera à l’est sous prétexte qu’elle danse. Ida c’est clair?


-C’est Aurore qui.....ok clair 


-Je ne pas beaucoup voir tes dents quand on entrera là-bas Macy. Si tu ne veux pas qu’un gars te suive tu ne souris pas à tout va


-c’est pas exagéré de dire que....bref compris 


-Et toi madame ouvre ton sac. 


-Hein? 


-Aurore ouvre ton sac ne me fais pas parler 


Elle l’ouvre, Elikem fouine mais n’en sort rien. L’air victorieux qu’Aurore lançait aux deux autres disparaît vite par contre quand on tire sur son décolleté et Elikem en ressort une mini bouteille de vodka.


-ok je suis aux Etats-Unis, 21 ans blabla mais je suis quand même française à la base. J’ai donc le droit de me prendre un petit....rahhh okkkk 



Elikem donne la bouteille au videur avant notre entrée. On se déchaîne comme jamais. Même Macy que je croyais timide se lâche petit à petit. Private show c’est le dernier son sur lequel j’ondule lascivement mes hanches avant de me rendre au petit coin. Je sors du petit coin et fait à peine dix pas avant de me retrouver devant un bras qui me bloque le passage. Le bras appartient à un mec. Un inconnu. Qui clairement aime ce qu’il voit vu comment il me déshabille du regard. 


-Hey ma, can I get my attention back? You stole it from the moment you...


(Hello ma, je peux récupérer mon attention? Tu l’as dérobé dès le moment où...)  


-Oh lord here we go. Here’s your attention, je dis et souffle sur son visage. Allez oust 


(Oh Seigneur c’est parti, je dis sur un ton exaspérant. Tiens voici ton attention) 


-Allez oust? Une beauté qui en plus parle français. Encore mieux 


-heuh....je.., bégaie-je. Je ne m’attendais pas à ça


-Lol tu parles ne me fais pas ce coup. J’ai entendu ton accent. C’est comment ma’a? Tu étais cachée où depuis ce temps? 


-c’est quoi avec la familiarité? On est camarade? 


-Ça va? J’entends de la voix d’Elikem 


Je lève les yeux et elle s’approche de nous 


-Move the fu.....Toni??? 


-La Belle soeur? Et bah ça! Le type répond avec un sourire plus que charmant 


 

***Toni Ekim***


Un ami avait pointé un groupe de filles dansant au loin. Une particulièrement en courbes lui faisait de l’œil. Le mien s’est arrêté net sur cette bombe et je ne l’ai pas lâché du regard depuis. Elle dansait avec tellement de sensualité et sauvagerie à la fois. On aurait cru un fauve en liberté. Ce n’est pas mon habitude de draguer en club. En général les filles sont agressives à cause des lourdauds saouls qui aiment dépasser les limites. Mais celle-ci m’a fait prendre le risque. Je ne me voyais pas rentrer à l’hôtel sans son numéro. Je ne me vois toujours pas renter sans d’ailleurs. C’est bien pour ça que je me suis invité dans leur booth merci à la belle sœur. J’imagine la tête de Ray s’il me savait proche de son trésor. Bref passons. Je ne suis déjà pas le bienvenue ici je le sens par le regard que me lance ma belle sœur et son amie qui ne sait si elle doit m’ignorer ou me jeter de temps en temps des coups d’œil furtifs. Je décide de la jouer naturel. 


-Est-ce qu’on agit comme Ray fait là ma belle sœur? Tu es aux États Unis et il ne prend pas la peine de m’informer pour que je m’occupe de vous.


-Belle soeur? Depuis quand? Elle demande 


-Toi aussi, depuis que mon frère t’a présenté comme son monde 


-Ah ça, Dis nous une autre fille que je ne connais pas dit. Je sens le regard de mon ami me percer la nuque. J’ai en face de moi celle qu’il visait mais je me suis éclipsé sans leur dire concrètement que je rejoignais les files. 


-Tu m’expliques ce que tu fais dans notre booth d’ailleurs? 


-Je viens saluer la famille et m’introduire au reste. On ne peut pas vivre à l’étranger et ne pas se connaître quand même. Personne ne sait ce qui peut arriver. Je suis Toni, le frère de Ray, celui qui aime comme un fou la déesse à ma droite 


-awww c’est trop mignon Elikem 


-ne bois pas ses paroles Ida. Ne jamais faire confiance à un homme qui dessine sa barbe avec un feutre noir, elle dit ce qui nous fait rire, y compris l’objet principal de ma visite. Le genre de rire qui me donne envie de l’écouter au réveil. 


-ne t’en fais pas Elikem, je dirai à Ray de laisser la sienne pousser comme ça tu verras que c’est de famille. Donc je connais Ida, et toi? Je dis en pointant une qui se met à toucher ma barbe 


-Aurore à l’inspection, elle répond ce qui m’amuse


-ok l’inspecteur Aurore. Et? 


-Macy, dit celle assise à côté d’Elikem. Donc il ne reste plus que toi, je dis en pointant le décolleté qui me fait saliver. 


Elle boit avec lenteur sa boisson, m’observe tout le long et dépose son verre. 


-Oui moi. 


-Je n’ai pas le droit de connaître ton nom? 


-qu’est ce que tu as fait pour avoir ce droit? 


-combien de temps tu as à faire à Miami? 


-Pourquoi tu demandes? 


-pour savoir de combien de temps je dispose pour qu’on explore cette question de droit 


Elle reprend sa boisson. Je suis le mouvement de cette bouche faite pour les caresses et baisers. Même si c’est une journée qu’elle a à faire ici, je vais y goûter. 

D’amour, D’amitié