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Ecrit par Benedictaaurellia

Pendant ce temps à Lomé.

Ainara.

Ça fait sept (8) heures de temps que j’essaye de joindre Edmund depuis qu’il m’a raccroché au nez mais rien.

Eh doux Jésus ! Qui m’a envoyé ?

Je me disais bien qu’il serait en colère mais de là être injoignable depuis tout ce temps ?

Ce n’est pas la première fois qu’il se met en colère ou qu’on a un malentendu. Mais au moins les autres fois, il restait quand même joignable.

S’il lui arrivait quelque chose maintenant, que ferai-je ?

Bon, calmons-nous, essayons de rester zen.

Il faut être positif. Rien ne lui arrivera.

J’ai beau me répéter cela, moi-même je n’y crois pas.

N’ayant pas l’appétit, je me fais un thé que je bois à petite gorgée.

De temps en temps, je jette un coup d’œil à la pendule.

Il est actuellement 22h et toujours aucun signe de lui.

GBO GBO GBO !!!

Je sursaute quand j’entends ces coups frappés à ma porte.

Qui cela peut-il bien être ?

Je n’attends personne. Je ne fais pas mine de me lever pour ouvrir.

Les coups se font alors insistants et résonnent plus fort.

A cette allure, ce boucan risque de réveiller mes voisins.

Je me décide à aller ouvrir.

Quand je le fais, je reste figée.

Se tient devant moi Edmund.

Je le laisse entrer sans un mot.

Juste à le voir, on sent tout de suite qu’il est sur les nerfs, tendu, énervé.

Ça va chauffer pour moi.

Je me rends dans mon salon où il me suit et prend place en face de moi.

Je me lève quelques secondes après pour lui apporter des rafraîchissements.

Je me rends à la cuisine pour dresser mon plateau que je viens déposer devant lui une dizaine de minutes plus tard.

Je lui propose de tout ce que j’ai apprêté mais il ne répond à aucune de mes questions. Il se contente de me regarder.

Je reprends place en face de lui.

Il a décidé de ne pas me parler ? D’accord.

On va rester là à se regarder.

 

Une dizaine de minutes plus tard.

 

Il me fixe toujours sans rien dire.

Je fais pareil.

On verra qui va craquer en premier.

Une voix intérieure me rappelle que c’est moi qui suis en tort.

Je me sens tout de suite coupable.

Moi : Je suis désolée. Dis-je d’une petite voix.

Lui : Pourquoi ?

Moi : Tu as surement dû t’inquiéter. J’ai vu tous tes appels en absence.

Lui (rire jaune) : Tu n’as absolument pas idée de tout ce qui m’est passé par la tête.

Moi : Comment ça ?

Lui (me regardant ébahi) : Tu es sérieuse ?

Tu avais disparue !

Sans aucune nouvelle !

Aucune !

Je n’arrivais pas à te joindre.

 C’est quand j’ai fini par appeler Sébastien qu’il m’a dit que tu étais au Ghana. Tu imagines la honte ? C’est chez ton père que j’apprends que tu as voyagé. Et en plus, avec ma mère. Et sans m’informer.

Moi (sarcastique) : Bien sûr ! Ta mère ! C’est tout ce qui compte à tes yeux.

Lui (me jetant un regard glacial) : Ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit.

Moi (l’air penaud) : Ecoute je te présente mes excuses. J’aurai dû te le dire avant de partir mais ça c’est décidé tellement vite. J’ai essayé de t’appeler pour t’informer mais je n’ai pas pu te joindre. Je t’ai quand même laissé un message.

Lui : Je n’ai rien reçu.

Moi : Pourtant je l’ai fait. Je te présente toute mes excuses.

Lui (soupirant) : Une fois sur place, pourquoi tu ne m’as pas fait signe ?

Moi : Franchement, je n’y avais pas pensé. Et même si j’y avais pensé, je n’aurai pas pu parce que j’ai laissé mon téléphone ici. Je ne m’en suis rendue compte que quand je suis rentrée cet après-midi et que tu m’as appelé. Je venais à peine d’arriver.

Lui : Waouh ! Tu n’y as pas pensé. Ça montre combien tu tiens à moi.

Moi : Je t’en prie ne le prend pas comme ça.

Je te pensais injoignable.

Lui : Comment dois-je le prendre alors ? Dis-moi. Parce que je trouve que là je ne sais pas quoi dire ou faire.

Attends, on ne dirait que tu ne réalises pas. Laisse-moi te jouer le scénario.

Mets-toi à ma place.

Tu rentres du boulot épuisé. La seule chose à laquelle tu penses, c’est parler avec ta chérie parce que tu ne lui as pas parlé depuis l’avant-veille parce que tu es en déplacement. En prenant ton téléphone, tu remarques plusieurs de ses appels en absence. Là, tu commences à paniquer, à craindre qu’il ne lui soit arrivé quelque chose.

Tu l’as rappelle à ton tour mais niet.

Au bout de plusieurs essais infructueux, tu finis par appeler ses proches pour voir si quelqu’un a de ses nouvelles. C’est son père qui finit par te dire qu’elle est à Accra.

Tu es soulagé pour un moment avant de réaliser une autre chose.

Celle qui s’est fait passer pour ta mère pendant toute ta vie a vécu pendant un moment au Ghana et dirigeait une secte là-bas.

Quand tu te souviens de ça, ton sang ne fait qu’un tour pare que tu te demandes si le fait qu’elle ne te fasse pas signe n’est pas parce qu’elle a peut-être été kidnappée par des amies à ta fausse mère.

 

Quand il dit ses mots, je blêmis !

Les acolytes de Sabine.

En plus, Ruth était avec moi.

Leur sacrifice raté.

Je n’imagine pas ce qui nous serait arrivées si nous étions tombées sur ces femmes.

Seigneur ! Je n’avais même pas pensé à ça.

Il a dû se  faire du mauvais sang.

 

Bien sûr !

C’est ça le problème.

Il a cru que j’étais en danger. Ce n’est pas  juste de la colère qu’il ressent.

Mon père m’a toujours dit que ma négligence me perdra.

C’est bien ce qui m’arrive.

Bon sang !

Comment vais-je faire maintenant ?

Il faut que je rattrape le coup.


 
Ma cousine, mon cauc...