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Ecrit par Benedictaaurellia

Accra.

Quand je me retourne et fixe les écrans, je comprends pourquoi Ruth est gênée.  La fille avait enlevé son manteau révélant ce qu’elle a en dessous. Elle n’a que pour vêtements un soutient gorge en dentelle noir, un string assorti, des ports jarretelles et des bas noirs. Et dans sa main, elle tenait un fouet que je  n’avais pas remarqué plus tôt. Elle est debout notre cible à genoux.

Elle : Take off your clothes ! (Déshabille toi !)

Lui ordonne-t-elle, cette fois-ci en anglais.

Ok, là ça  prend une autre allure. Je me lève et sors de la chambre à mon tour.

Avant de franchir le seuil, je jette un dernier coup d’œil aux écrans et remarque que la cible est nu et l’autre s’apprête à le fouetter.

Doux-Jésus !

Comment il a pu se déshabiller en si peu de temps ? Me suis-je demandé intérieurement.

Bref, ce ne sont pas  mes oignons.

Je retrouve Ruth dans le salon de la suite ou nous sommes rejointes par Elena et Alex.

Alex : Merci à vous deux. Nous avons maintenant l’adresse et le lieu du rendez-vous. On n’y serait pas arrivés sans vous.

Moi : C’est Ruth qu’il faut remercier. Finalement, je n’ai rien fait.

Alex : C’est grâce à toi qu’elle est là Ainara. (Se tournant vers Ruth). Merci à toi. Tu nous as rendu un grand service.

Ruth : C’est un plaisir !

Alex : Bon, que voulez-vous faire ? Maintenant que nous avons l’info, vous avez quartier libre.

Ruth : Et si on sortait un peu ?

Moi : Oui ! On pourrait aller faire du shopping !

Ruth : Toi et ton affaire de shopping là, ça ne finit pas ?

Moi (secouant la tête) : Jamais !

Elena : Je viens avec vous.

Alex : Tu respectes la procédure stp.

Elena : D’accord, Boss !

 

Une trentaine de minutes plus tard, nous sortons, prenant d’assaut les rues d’Accra. C’est ma première fois dans cette ville et je ne compte pas lésiner sur les moyens.

 Il se faisait déjà tard quand nous partions du coup, on n’a pas pu beaucoup tourner comme je l’espérais. Elena ayant reçu des consignes très strictes d’Alex, elle nous a juste fait tourner un peu à Accra Mall et Ruth et moi avons eu juste le temps d’acheter de petites babioles et nous reprenons la route du Golden Tulip.

En entrant dans le hall de l’hôtel, mon regard a croisé celui d’une jeune dame. Une belle jeune dame svelte au teint clair.

Quand nos yeux se sont croisés, j’ai compris qui elle est. Mais, en elle, je ne lisais que de l’incompréhension dans son regard. Elle me fixait et je faisais de même. Ensuite, son regard passait de celui de Ruth au mien.

J’ai alors compris pourquoi je devais être ici, à Accra.

C’est pour la voir elle.

Non, pas moi.

Ruth.

Pour que Ruth la voit.

J’ai juste murmuré merci Seigneur !

Perdues l’une et l’autre dans nos pensées, nous n’avons pas remarqué que nous nous sommes rapprochées et qu’elle avait même bousculé Ruth qui est tombée.

Ce n’est que quand Ruth a émis une légère plainte, conséquence de la douleur qu’elle s’est faite en tombant, que nos deux regards se sont tournés vers elle.

La jeune dame en la voyant, se confond en excuses et lui tend les mains pour l’aider à se relever.

Au contact de leurs mains, je l’ai senti. J’ai senti une chaleur sortir des mains de la jeune dame et entrer dans celles de Ruth.

A ce moment, elle se relève mais semble ne rien remarquer.  Cependant, elle non plus ne quitte pas la jeune dame des yeux et la jeune dame non plus.

Après d’autres excuses, la dame finie par prendre congés de nous.

Nous montons dans  la suite diner avec nos hôtes avant d’aller passer la nuit dans notre chambre Ruth et moi.

Ma mission est accomplie.

Nous repartirons à Lomé demain matin.

 

Le lendemain.

Lomé.

Ainara.

Le lendemain après-midi, à peine je franchi le seuil de ma chambre que mon téléphone commence à sonner.

Je viens de m’en rendre compte mais, je l’avais oublié ici.

Eh ! Quelqu’un va me tuer.

Je décroche et commence par l’amadouer.

Moi : Coucou ché…

Je n’ai même pas encore fini que

Edmund (d’un ton sec) : Tu es ou ?

Moi : Euh chéri…

Lui : Je répète ma question. Tu es ou ?

Moi : Chez moi.

Click. Il raccroche.

Je fixe mon écran des yeux pendant un moment et je le rappelle sans suite.

Tout  l’après-midi, je réessaye mais ça ne passe pas.

Dans quel pétrin je me suis fourré comme ça ?

 

Tsévié.

Ruth.

Mon homme nous a récupérées à l’aéroport Ainara et moi il y a quelques heures. Nous avons déposés Ainara chez elle avant de reprendre la route pour Tsévié.

Une fois reposée et notre repas avalé, je lui ai raconté notre bref séjour à Accra.

Je lui racontais ensuite pour l’énième fois, ma rencontre avec la jeune dame.

Moi : Je t’assure que son visage me disait quelque chose.

Paul : Tu as bien dit qu’elle a un accent américain non ?

Moi : Oui.

Paul : Peut-être que c’est une de tes connaissances quand tu étais là-bas ?

Moi : Non je ne pense pas, elle est beaucoup trop jeune.

Paul : Elle fait quoi comme âge ?

Moi : elle avait l’air très bien entretenue. Je dirai dans la vingtaine. Peut-être la trentaine tout au plus.

Paul : Bref, la génération d’Edmund et Ainara quoi ?

Moi (réalisant) : Mais c’est ça ! Edmund ! Mais bien sûr ! C’est ça ! Pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt ?

Paul (intrigué) : Penser à quoi ?

Moi : A Shiloh !

Paul : Tu voudrais dire que cette jeune dame serait Shiloh ?

J’acquiesce.

Moi : c’est-elle, j’en suis sûre !

Quand je l’ai vu, j’ai ressenti quelque chose. Je n’arrivais pas à détacher mon regard du sien. Elle et Ainara aussi ne se quittaient pas du regard.

Je suis sûre qu’Ainara le sait.

Elle l’a vu. C’est surement pour ça qu’elle m’a emmené à Accra.

Paul : Balle à terre s’il te plait. Ne mets pas la charrue avant les bœufs d’accord
 ? On ne va pas se précipiter mais on va y aller doucement.

J’acquiesce.

Moi (sanglotant) : Je n’ai même pas pris son numéro. Comment vais-je la joindre ? Où la retrouver ? Ou dois-je attendre  encore  attendre une trentaine d’années
 ?

Paul (essuyant mes larmes) : Hey ! Ma reine, calme-toi. Si c’est bien elle, nous la retrouverons. Il me prend dans ses bras et me console.

Dès demain, je t’emmène voir notre dessinateur. On va dresser son portrait et on va lancer des recherches d’accord ?

J’acquiesce.

Il me fait de petits bisous sur la tempe.

Paul : Je sais comment te faire retrouver le sourire.

Aussitôt dit, il m’embrasse et les minutes qui suivent, nos vêtements s’envolent dans la pièce.

Il me fait l’amour tendrement, passionnément et je m’oublie dans ses bras toute la nuit.

Ma cousine, mon cauc...