Faridh, ouvrit la porte du bureau de sa secrétaire, sans surprise elle n’y était pas. Il était pourtant 8h à sa montre, mais c’était à croire qu’il était habitué à ses éternels retards, il disait même que cela faisait « son charme ». Il retourna dans son bureau et commença machinalement son travail.

— Bonjour monsieur ! Je vous présente mes excuses…pour mon retard, dit la jeune dame, peu convaincante.

— Ne t’inquiètes pas ma chérie, ce n’est rien du tout, tu es plus ravissante aujourd’hui qu’hier, je...

— Voici vos documents Monsieur, au besoin je suis dans mon bureau, coupa-t-elle, d’un ton sec.

Faridh sourit. Cette scène il l’avait vécu plus d’une fois, il s’amusait parfois à prononcer mentalement les propos d’Ayana tant il connaissait le dénouement. « Je finirai bien par la convaincre de ma valeur, autre que celle de  monsieur, le chef d’entreprise », se disait-il intérieurement. 

Deux années s’étaient écoulées, mais visiblement le résultat restait le même, sinon pire. Il était dans l’intérêt de Faridh de tourner la page, car en tout cela faisait déjà six longues années qu’il s’acharnait désespérément sur cette jeune dame, clamant tout haut et  fort son amour pour elle sans succès, ni progrès ! Qui dans la compagnie ne savait pas que « le patron court derrière Ayana, son bourreau du cœur » ? Plus le temps passait et plus il en devenait de plus en plus ridicule. Pourquoi cette étrange fixation sur cette jeune dame ? L’espoir fait vivre, dit-on. Etait-il stupide d’avoir un optimiste aussi démesurant ?