5- QUE FAIRE?

Ecrit par Fidfidele

 

5- QUE FAIRE ?


**ANDRÉ **


Je ressentais une once de culpabilité après avoir giflé Eli, mais elle a vite disparue quand j'ai entendu mon fils lui demander si elle était en train de pleurer. Qu'est-ce qu'elle voulait que le petit sache ? Est ce qu'il à l'âge de pouvoir comprendre quelque chose dans les histoires d'adultes ? Cette deuxième gifle elle l'a amplement méritée. Une ingrate celle-là, il faut toujours qu'elle arrive à gâcher mon humeur. J'ouvre le frigidaire et ressors de la cuisine avec une bière bien fraîche. Je bois tranquillement tout en regardant des clips vidéos sur trace Africa. Voir les filles tourner leurs derrière dans le dernier clip de molare en collaboration avec les kiff no beat me fait bander. Aussitôt, je me lève sans finir avec ma bière pour me rendre dans la chambre. Ce que je vois ne me dit absolument rien. Eli couché sur le sol, totalement nue. Son visage marqué par des traces de larmes, ne me font même pas me poser des questions. Je baisse ma culotte et sors mon mini moi et décide de la prendre comme ça sur le sol. Au moment où le bout de mon sexe pointe devant son minou, elle n'a cessé de geindre jusqu'à être finalement réveillée


-André je t'en prie, ne m'ébrèche pas plus que ça. J’ai mal à ma cheville, aide moi s'il te plaît. Si une fois seulement tu m'as aimé ne fait pas ça.


-Justement c'est parce que je t'ai une fois aimé que j'arrive encore à être excitée à la vue de ton corps, arrête de parler et laisse-moi me vider



Elle n'a plus rien dit et s'est laissé faire, j'étais tellement à fond sur elle que je n'ai pas remarqué que sa respiration était saccadée. Prise de panique, je me lève et la secoue, elle ne donne aucun signe de vie. Je cours à grandes enjambées et vais chercher de l'eau froide que je verse immédiatement sur son visage. Instantanément, elle bouge, peu de temps après elle commence par revenir en elle-même. Je me décide alors de l'emmener à l'hôpital.


-Je ne compte pas te prendre au dos, débrouille toi pour marcher jusqu'à la voiture


-Tu aimais me porter tout le temps dans cette maison auparavant. Aujourd'hui que je souffre et que j'ai besoin de ton aide, tu me rejettes. Tu me traites comme une bestiole insignifiante


-Continue par parler, tu me verras bientôt dans mon lit.


Sans plus rien dire, je la vois se tordre de douleur pour chercher un boubou ample et un dessous pour porter. Si seulement c'est vraiment de douleurs qu'elle se tord. N'eût été le fait qu'elle s'était évanouie, je n'allais en aucun cas me déranger pour faire ce trajet du quartier d'agoe jusqu'au quartier administratif. L'hôpital le miraculé est là où ils sont assurés au boulot. Je n'aurai donc rien à débourser. J'ai vraiment sommeil, j'aurais dû sortir lui chercher un taxi. Quel fardeau pour moi cette femme. Je vais continuer par la coltiner jusqu'à quand ?



**ELINAM**


-Vous êtes sûre que ça va ?


-Non, ça ne va pas, ça ne va absolument pas


-Vous voulez en parler ?


-Parler de quoi ? Vous voyez bien de quoi je souffre actuellement.  Non ?


-Je ne parle pas de ça, mais de votre état moral !


-ça va ! Concentrez-vous sur votre travail, je ne suis pas chez un psychologue à ce que je sache, ou si ?


-Je respecte votre choix, mais toutefois si vous changez d'avis, je serai à l'écoute. Un conseil, si vous êtes victime d'un mari agressif partez tant qu'il est encore temps.


-Ce n'est rien de tel !


-Elles disaient toutes pareilles !


-Qu'insinuez-vous ?


-Je n insinue rien, je ne dis que la vérité. C'est quand elles sont allongées dans le cercueil qu'elles regrettent d'avoir été muettes


-Je ne sais pas de quoi vous parlez !


Il continue par s'occuper de mon entorse mais ne dit plus rien. Il me fait un bandage sur ma cheville et me tend une ordonnance. Tout le temps qu'il faisait mon bandage, je n'ai cessé de cogiter sur ce qu'il m'a dit. André a levé la main sur moi aujourd'hui, et pas qu'une fois ! Est-ce que ce serait le début d'un autre calvaire ? Je ne vois pas encore le bout du tunnel de ce dans quoi je suis et un autre s'y ajoute ? Il faut que je me sorte de cette situation.




*****Fidfidele



Une semaine, ça fait une semaine que j'ai pris un arrêt maladie au travail car c'était difficile pour moi de conduire la moto dans mon état. Qu'est-ce que monsieur a fait durant ces une semaine ? Eh bien il a pris la bonne habitude de ne pas dormir à la maison. Après deux jours à la maison, il exigeait de moi de lui préparer à manger. La première fois j'ai fait exprès de verser plus de Piments que d'habitude dans le repas. Il m'a copieusement insulté, la deuxième fois je n'avais pas mis du sel dedans, il a donc compris que je ne pouvais pas lui préparer dans mon état. Le jour suivant en partant au boulot il m'a dit de ne rien lui préparer et depuis il a déserté la maison. Il ressort chaque fois que son fils se couche.

Ma mère est celle qui prépare pour moi depuis mon accident. Les matins je me débrouille avec du lait chaud et c'est sur ça je tiens jusqu'au soir où ma mère m'apporte à manger. J'aurais voulu dormir dans la chambre de mon fils pour qu'il me serre contre lui mais je ne pouvais pas. D'abord j'ai besoin d'assez d'espace avec mon pied et ensuite le lit de mon fils n'est pas assez grand pour que je dorme avec lui dans mon état.

Je dois sérieusement penser à reprendre ma vie en main. André fait que je ne me soucie plus de ma personne. Il continue toujours par me rabaisser au point où, je me dis est ce que ça en vaut encore la peine de prendre soin de moi? C’est sur ces interrogations que je passe le reste de ma nuit une fois encore seule dans mon lit.



*****


La reprise au boulot aujourd'hui s'est bien passée. Dieu merci ça va vraiment beaucoup mieux. J'ai fait le sacrifice de ne pas conduire le reste du mois. Je ferai très vite pour avoir le temps de prendre un taxi et arriver au boulot à temps. Mon Outlook me signale l'arrivée d'un mail. C'est avec appréhension que je clique sur le bouton ouvrir, et:


BAM !


Ça y est ! Réduction de 30% sur mon prochain salaire. Avec ce mail je viens de perdre tout espoir de négociation avec mon Directeur. Ma porte s'ouvre avec fracas, c'est une de nos collègues


-Amy te demande, elle scande ton nom, elle a mal !


Sans plus penser à mon pauvre petit salaire, je me hâte de me lever et de filer vers la compatibilité



-Eli, prend mon téléphone, appelle mon mari, il faut qu'il vienne me retrouver à l'hôpital


-Je te conduis ?


-Mais la conduire avec quoi ? Dans son état elle ne peut pas rester sur une moto


-Quand on ne sait rien, on évite de parler, avoir et conduire une moto ne veut pas forcément dire que je ne connais rien en voiture.



Non mais cette fille aime trop se mêler de ce qui ne la regarde pas. Elle est venue m'appeler ok ! Mais c'est bon elle peut la fermer maintenant. Ce n'est pas comme si elle portait Amy ou moi dans le cœur. Je sors la clé de voiture d’Amy et tout doucement je la conduis vers le véhicule et l'y installe.

Seigneur ! C'est la première fois que je prends le volant sans le moniteur à côté, je t'en prie conduis nous à bon port. Il en va de la vie de tes filles. Je finis ma courte prière en un temps record et petit à petit j'appuie sur le gaz pour démarrer, ça doit pas être compliqué puisque c'est une voiture automatique. Ce que les gens ne savent pas même Amy est que j'ai passé mon permis de conduire il y a tout juste deux mois. Je passais au cours de conduite à la fin de mon boulot avant de rentrer à la maison



*****


Nous arrivons à l'hôpital et honnêtement je n'avais aucune idée de ce dont Amy souffrait jusqu'à ce que le docteur me dise


-Ta collègue a perdu son bébé, je n'ai aucune explication concernant l'origine de cette fausse couche puisque tout semblait pourtant bien allé !


Amy était enceinte ? Et là elle vient de perdre le bébé ? Quelle épreuve Doux Jésus de Nazareth! La nouvelle m'a assommée au point où je me retrouve assise sur les bancs d'accueil, La tête entre les mains. Je lui annonce comment une nouvelle pareille ? Et son mari ? Il devrait être déjà là non ?


-Bonsoir !


Je lève les yeux et tombe sur un homme avec une carrure imposante et vêtu d’une veste cousue sur mesure, je suppose que ça doit être le mari d’Amy.


-Bonsoir !

-Kenneth, le mari d’Amy !


-Soyez le bienvenu


-Merci, comment se porte-t-elle ?


-Elle s'est endormie après les soins mais je suis vraiment désolé car elle a.....


-N'en dit pas plus, je comprends déjà


-Je suis sincèrement navrée, mais que Dieu dans son amour puisse vous redonner cette joie.


-Merci, pourriez-vous me conduire vers sa chambre ?


-Suivez-moi s'il vous plaît


Je me lève aussitôt et ensemble nous prenons le couloir qui mène vers la chambre d’Amy. Elle est toujours endormie quand nous y pénétrons.


*****


-Vous avez assez aidé pour aujourd'hui, merci beaucoup. Je suppose que vous devrez être Eli ? Je me trompe ?


-Non, je suis Elinam et je suis vraiment triste qu'on se rencontre dans de conditions pareilles, tenez, voici la clé de sa voiture. Prenez soin d'elle.


-Vous êtes bien gentille, Amy ne s'est pas trompée sur vous


-Merci, il n'y a rien de plus beau que de soutenir son ami dans le besoin ou quand celui-ci va mal. Au revoir monsieur Kenneth.



Cet homme, je ne saurais dire ce que je pense exactement de lui. Je pense qu'il se donne un air d’homme courageux et  fort mais dans le fond il doit être brisé. Je ne suis pas passé par une fausse couche, mais j'ai beaucoup souffert pour tomber enceinte. Je peux donc aisément imaginer la douleur derrière une telle perte. Je sors mon portable et remarque trois appels manqués d'André. Pour une surprise s'en est une. Je préfère l'ignorer car je compte directement rentré à la maison, il est presque l’heure et je n’ai plus de rendez-vous au boulot.



*****


Mon fils dans sa chambre en train de lire un de ses livres d'école, je m'attelle à la cuisine pour concocter un plat succulent. La sonnerie retentit, chose bizarre car je ne sais pas qui peut sonner à une heure pareille chez moi. Je n'ai pas d'amis qui me rendent visite à la maison. Je n'ai que ma mère qui passe ici et elle doit être dans sa boutique en ce moment, de plus elle me prévient toujours quand elle vient chez moi. André ce n'est plus dans ses habitudes de rentrer autour de 18h. S'il rentre vite c'est 20h. Je sors donc pour aller ouvrir et surprise André installé au volant de sa voiture, preuve qu'il est rentré et prêt à faire rentrer sa voiture au garage. Well ! De mieux en mieux. Toute souriante j'ouvre la portière de derrière et prend son sac de service. J'étais sur le point d'ouvrir la portière de la partie chauffeur quand brusquement je me sens pousser par celle-ci. N'eût été le fait qu'il y avait un pilier en ciment derrière moi pour amortir le choc, j'allais une fois encore me tordre la cheville.


-Tu vas me dire la voiture de quel homme tu conduisais aujourd'hui si tu ne veux pas que je t'en colle une !


Mais de quoi il parle lui ?


-Mais ça ne va pas non André ?


-Eli, donc je te nourris, je te fais tout dans cette maison et tu me rends cocu ?


Il empoigne mes cheveux et m'ordonne de lui dire la voiture de quel homme je conduisais.


-Tu sais même conduire depuis quand ? Qui t'a appris à conduire ? Ah c'est ton amant ? L'homme pour qui tu ne me respectes plus dans cette maison ? Tu veux me montrer quoi ? Il te baise bien ? Il te secoue comme il faut ? Eli tu es une femme morte si tu ne me confesses pas tes infidélités. Tu vas commencer par me citer avec combien d'hommes tu me trompes jusqu'à présent !


Seigneur, je n'arrive plus à respirer, il me serre le cou, je commence par manquer d'air, pitié je ne veux pas mourir et laisser mon fils. Les yeux éjectés de sang d'André me font peur, terriblement peur !






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