51: toi tu es comment, quand on te parle tu veux pas écouter?
Ecrit par Gioia
***Constance Tountian*** (mère d’Eben)
Avec la vieillesse je n’ai plus la force de me lever à quatre heures trente. Dieu merci il m’a donné les enfants qui m’aident à tenir la maison donc le ménage est souvent fait quand je sors dans la cour. Aujourd’hui ce n’est pas un jour comme les autres. Nous allons chercher ma belle-fille Amen qui attend mon premier petit-fils, ou deuxième je ne sais vraiment plus avec les choses de Jérôme. Mais bon c’est le premier qu’il revendique. J’aurais préféré qu’il fasse bien les choses mais quand tu dis ça, Fabien aime crier que tu les compares à leur grand frère. Après il tombe dans le manque de respect jusqu’à insinuer qu’au lieu de toujours les minimiser dans la maison je devrais chercher une femme à Eben ici parce que c’est sûr il ne sait pas draguer. J’essaie de ne pas écouter ça mais il est vrai qu’Eben ne m’a jamais parlé d’une fille. Les fois où j’ai demandé il a dit que les pauvres n’ont pas à se chercher les problèmes. Je ne sais pas d’où il a entendu ça mais il me l’a répété quelques fois. En tout cas comme il est chez les blancs pour les études je ne le dérange pas trop avec l’histoire de fonder une famille. J’attends qu’il rentre et on en parlera plus sérieusement.
J’avais appelé un de mes frères du village voisin pour qu’il m’accompagne chez la future belle-famille. Quand je sors de douche c’est la bagarre que je trouve. Le frère et Fabien qui se tiennent par le col tandis qu’Hilda essaie de les séparer. Jérôme au loin ajuste sa cravate et siffle comme si tout ce qui se passe ne le regarde pas. J’interviens aussitôt et je m’empare de justesse du bras que Fabien envoyait en direction de l’oncle
-Constance!!!! Tu vois ça! Ton fils voulait me frapper. Moi qui peut être deux fois son père!
-Non mon frère toi aussi ce n’est pas comme ça. C’est sûrement un...
-donc c’est moi le menteur hein. Hilda tu vas aussi dire que tu n’as pas vu? il dit très remonté après m’avoir interrompu
-Tu laisses ma sœur en dehors de ça
-Fabien tais-toi! Je crie après lui avoir frappé la bouche
-C’est bien. Aujourd’hui moi Anatole, je me fais malmener par un morveux parce que ton fils est en ville c’est ça non Constance. On va voir qui t’ouvrira quand tu viendras cogner pour quémander l’argent
-Elle ne va cogner nulle part sois sûr de ça!
-Anatole pardon revi....
-c’est ça va-t-en!!!!
-Fabien je peux encore te gifler!! Je coupe avant d’aller à la poursuite d’Anatole mais il refuse de se tourner. Je rentre bredouille et remontée.
-Bon, il faut te presser maman, le rendez-vous est pour 8h
-Imbécile comme ça que le rendez-vous est pour 8h, je dis à Jérôme. Le rendez-vous t’importait quand tu te brossais les cheveux et ajustait ta cravate pendant la bagarre? J’ai fait quoi Seigneur pour avoir des enfants aussi inconscients
-Mais je deviens imbécile dans cette histoire comment? C’est moi qui ait commencé la bagarre? Jérôme se permet de demander sur un ton innocent
-Je dois te rappeler que ton oncle devait m’accompagner chez ta belle famille? Tu as déjà vu ou entendu où ça qu’on va chercher sa femme accompagnée de sa mère uniquement?
-vaut mieux être accompagnée d’une mère honnête à un vieux clochard sans cervelle qui n’a pas hésité à voler l’argent de ma sœur quand on vivait dans la maison familiale avant de nous jeter dehors!
-eh Fabien....je t’ai dit de....
-Non! Ne me dis pas d’oublier parce que ce n’est pas toi qui contrôle mon cerveau. Tu as déjà pensé à ce qu’on serait devenu si le voisin ne nous avait pas recueilli? si Eben n’envoyait pas l’argent quand il pouvait? Pff! Il piaffe et s’en va
De tous mes enfants Fabien est le plus fier et rancunier. Nous n’avons aucune preuve qu’Anatole avait volé l’argent d’Hilda mais il insiste depuis ce jour que c’est lui. Jérôme ne se mêle de rien tant que ça ne le touche pas directement. Il te dira que c’est sa façon de préserver la paix. Voyons voir comment la paix nous aidera à ramener sa femme aujourd’hui.
Comme c’est un rendez-vous déjà confirmé je m’apprête quand même et nous nous rendons chez la famille d’Amen, à une trentaine de minutes en car de chez nous. Peut-être ce sont les cadeaux qu’on avait déjà apporté. Ou la fameuse chance que mon fils clame porter mais je suis surprise qu’on nous laisse partir avec la petite en plus de sa bonne, Maria. Sa mère a insisté pour qu’on emmène aussi la bonne parce que sa fille n’arrive plus à faire les taches ménagères. Je lui ai parlé d’Hilda qui m’aide déjà à la maison mais elle n’a voulu rien entendre. Comme elle a précisé qu’on était pas en charge de son salaire je n’ai plus trop argumenté. Le retour fut pénible pour la petite Amen. Entre secousses du car et temps pluvieux, Elle s’est même vomi dessus.
-Hilda dépêche toi de mettre l’eau au feu, dis-je dès notre arrivée.
-Madame svp est ce que je peux avoir du savon? C’est pour laver les habits d’Amen, Maria me dit
-ah D’accord. Suis-moi. Jérôme emmène ta femme au lit. Je vais voir si on a un médicament contre les nausées
Mon fils l’emmène en chambre tandis que je conduis Maria chez Hilda en arrière de la maison avant d’aller dans notre petite pharmacopée. Je n’ai finalement rien trouvé donc on lui a fait un infusion au citron. Je commence à servir les sauces mais elle m’interrompt avec une demande
-Je ne vais pas manger dans la même assiette que Jérôme. C’est Maria qui me nourrit
-Hein? Pourquoi? Fait Jérôme
-Comment ça pourquoi? Tu ne vois pas que je suis enceinte et fatiguée?
-ah okay alors, Jérôme répond après avoir haussé les épaules
-Si c’est la fatigue ma fille on peut te donner une cuillère ou fourchette hein. Parce que Maria a lavé tes habits et....
-c’est son travail maman, Elle dit d’un ton ferme
Je regarde Maria qui semble plus âgée que la petite Amen. Elle n’a pas l’air fâchée même si c’est étrange pour moi cette histoire. Je sers tout le monde et nous mangeons. À chaque maison ses habitudes après tout. Chez eux ça doit être la norme.
***Océane Ajavon***
Toni peut être fou quand il veut lol. Ça fait deux trois mois maintenant qu’on se voit. Je ne m’attendais pas à ce qu’il fasse le déplacement. Pour moi la première fois là serait unique et aussi une des raisons pour lesquelles j’avais cédé. J’étais en manque depuis un bon moment. Un beau mec au paquet lourd était à mes petits soins. Pourquoi pas je me suis dit. Mais la première fois n’était pas suffisante pour lui clairement. Il s’est pointé à l’improviste un beau jour. J’ai juste eu un message texte du style “tu travailles où?” Je suis en route. Pour le faire chier je lui ai donné l’adresse. Il est venu mais on a rien fait. On ne me traite pas comme la viande moins cher. Il a appris sa leçon. C’est sa cinquième visite. Nous sommes dans mon lit repus après une session intense contre la porte. Je dessine des arabesques sur son torse et laisse mes pensées s’envoler tandis qu’il fumé un cigar. Son péché mignon il m’a avoué. Il ne peut s’en passer
-J’aurai ma pintade quand? L’année va finir bientôt
-L’année finit bientôt quand on est juste en juin? L’exagération c’est pas bien, dis-je sur un ton blagueur
-C’est comme ça que les gens aiment parler et avant même de s’en rendre compte le temps a filé. En plus je pars pour Libreville en juillet et...
-Quoi? Je demande après m’être redressée brusquement
Il souffle des cercles de fumée dans l’air tout en me dévisageant
-Libreville, capitale du Gabon, pays d’Afrique Centrale. Tu connais je pense
-C’est avec qui que tu joues au plus fin? Ça ne t’est pas passé par l’esprit de me dire que tu voyageais avant de me ravager l’entrejambe?
-lol et ca aurait changé quoi? Je t’aurais quand même ravagé l’entrejambe
-tu sais quoi...lève toi.
-Han?
Je lui arrache le cigar et le pousse de mon lit avec le pied mais il me le tient et on se met à lutter
-sors de ma chambre! Je crie
-La ferme! Il crie en retour ce qui me fait sursauter. Tu vas me tuer la bestiole qui marche dans ton cerveau et revenir calmement sur terre. On reprendra cette conversation quand je sortirai de douche, il finit de dire puis se lève majestueusement comme si l’endroit lui appartenait et se rend dans ma salle de bain
Je me lève aussi et fais des tours sur moi. C’est qui qu’il prend comme son chien? Il sait qu’il voyage et il ne me dit rien. D’ailleurs qu’est-ce qu’il me dit en général? Il ne sait que me poser des questions. Je sors à la hâte une robe en coton que j’enfile. Il sort à cet instant même. Je veux sortir mais il m’emprisonne contre son corps légèrement mouillé
-qu’est-ce qui a réveillé la bestiole dans ton cerveau? Il demande sur un ton étrangement doux
-quand tu me vois je ressemble à un plan cul?
-comment?
-Je dis quand tu me vois, tu penses que je ne peux pas avoir de mec? Je ressemble au genre de meufs dans lesquelles on se vide? Tu sais qui je suis? Ce que j’ai comme diplôme?
-J’ai utilisé le mot plan cul quand?
-ah! Parce que c’est juste pour le fun que tu ne m’as pas parlé de ton voyage. Genre ca ne me regardait pas. D’ailleurs pourquoi tu ne me parles pas de toi si tu ne me considères pas comme un plan cul?
-Tu m’as demandé de parler de moi quand au juste? Quand tu passes ton temps à parler de toi? Tout ce que tu dis c’est moi je, j’ai, je vais, ainsi de suite. Quand m’as-tu laissé le temps de parler de moi?
-quoi....jamais je....
-Jamais quoi? C’est toi qui écoute ou moi? Je mens alors?
-Mais pourquoi tu ne me l’as donc pas dit?
-Voilà je viens de te le dire.
Il me relâche et me regarde comme si j’étais bête. Ou peut-être je me sens bête. Je ne sais plus. Quand je commence à parler il m’arrive de m’oublier. Ce n’est pas pour rien que je n’ai qu’Elikem comme amie. C’est la seule qui peut m’écouter et en plus se rappeler de 80% de mes histoires.
-Désolée. Je n’essayais pas normalement de monopoliser la parole. Enfin ce n’était pas mon intention je veux dire.
-Ce n’est pas mieux comme ça alors? Au lieu de sauter comme les pétards durant les fêtes là
-imbécile, je dis tout en souriant
-on est deux dans l’imbécilité dans ce cas, il répond avec un sourire aussi
Nous finissons assis au lit, avec moi à califourchon sur lui.
-tu vas faire quoi à Libreville?
-Voir la famille bien sûr. Je n’ai pas vu mon père depuis un moment et il ne cesse de se plaindre qu’on ne veut pas rentrer pour construire le pays
-genre tu rentres t’installer comme ça?
-lol bien sûr que non. Je n’ai pas encore pris tout l’argent qu’il y’a à ramasser ici. J’y vais pour le calmer un peu.
-Okay, je dis tout en caressant ses épaules
-ok? C’est vraiment tout? Il demande après avoir pincé ma lèvre inférieure
-Il y’a quelqu’un que tu vas voir au pays?
-par quelqu’un tu veux dire une fille?
-Bien sûr sinon je n’allais pas demander, je dis en roulant des yeux
-il y’a quelqu’un qui m’attend, il dit et mon cœur se coupe net
-On ne trempe pas chez moi pour aller ailleurs, tu me la vires
-ok madame, il dit sur un ton blagueur
-je suis très sérieuse! Si j’apprends que...
-jette tes menaces là par la fenêtre. Si je voulais jouer j’allais te mentir. Et même si je le fais la probabilité que tu l’apprennes est inexistante donc économise tes menaces et fais moi confiance
-comment je fais confiance à quelqu’un qui a couché avec la copine de son frère
-Hey Seigneur je m’attendais à ça tôt ou tard, il dit tout en se frottant le front
-C’est un mensonge? Tu ne l’as pas fait?
-si je l’ai fait. Et avant de me gifler je n’avais pas le choix. Raymond ne porte pas dans son cœur, disons le comme ça. Tu sais ce que ça veut dire hood twins?
-heuh c’est lorsqu’un homme met en cloue deux femmes durant un intervalle très court?
-dans le mil. Mon père excelle en ça. Enfin a excellé en ça et Ray est le premier fruit. Il y’en a d’autres je suspecte mais rien de concret. Ray est arrivé chez nous en pleine enfance. Il était chétif. Probablement mal nourri parce que sa mère est décédée tôt. Il nous a vu enrobés, jouant avec mon père, l’écoutant m’appeler son champion et héritier. Chose qu’il n’a jamais fait avec Ray. Ma mère l’a interdit à mon père mais le vieux est un têtu fini. De ce que j’ai compris il ne voulait pas vraiment prendre Ray. Le choix lui a plutôt été imposé. Du côté de ma mère, les tantes et oncles n’appréciaient pas non plus Ray. Quand il faisait une petite erreur elle était multipliée par mille. Certains ne se gênaient pas pour dire que c’est là la preuve que mon père gaspille son temps avec lui. Ma mère quoique bonne de nature ne voulait pas se mêler des histoires de mon père et son fils. Comme tu peux l’imaginer Ray a grandi en nous détestant mais paradoxalement cherchant un peu d’attention de mon père. Il a essayé. Je me dis qu’à sa place j’aurai considéré mon père comme mort. Mais bon je ne sais pas. Je n’ai jamais manqué d’amour donc je ne sais pas ce que ça fait de ne pas en avoir. La fille le faisait marcher. Le problème c’est que jamais il ne m’aurait cru si je lui avais dit. Déjà qu’il n’aimait pas discuter avec moi. Juste lui demander s’il compte étudier et il le prenait comme si tu fouinais dans sa vie vu qu’il n’a connu que ça et Garcelle ma petite sœur était une pro pour rapporter à mon père tous nos faits et gestes. Crois-le ou non je ne comptais pas coucher avec la fille. J’avais quand même remarqué qu’elle s’intéressait un peu trop à ma vie. Tout a commencé par une causette, ensuite des pleurs à son niveau concernant son ex, et elle qui veut aimer Ray mais ne sait pas pourquoi elle n’y arrive pas. Elle me confesse qu’elle ne cesse de penser à moi. Elle avait un beau cul donc j’ai goûté. Le hic c’est que Ray nous a pris et depuis il me hait
-Donc tu ne t’es pas dit que ton frère avait assez de bagages? Il fallait en plus lui rajouter une trahison sur le dos?
-Mais en contrepartie je l’ai débarrassé d’une suceuse d’attention qui ne voulait rien d’autre de lui.
-Mais oui. Quel altruisme
-Bon...il dit en grattant sa tête. La méthode n’était pas la bonne mais le résultat est là.
Je lui donne une petite tape sur la joue.
-c’est pour Ray.
-lol il a fait bien pire mais bon. En dehors de ça je ne pense pas être un monstre. Maintenant si tu ne veux pas essayer de me faire confiance, je n’y peux rien
-Donc on est...un? Un couple?
-un ménage avec la bestiole dans ta tête
-lol tu te crois drôle hein
Il me donne le genre de baiser qui réveille mes sens. Nos langues dansent doucement l’une contre l’autre. Ses mains massent grandement mes seins avant d’aller dans mon dos et d’en parcourir toute la grandeur. Je me balance petit à petit sur sa queue dès que mon entrejambe se met à couler. Il tient mes fesses et les masse avant de chopper un téton et le lécher. Un long gémissement résonne dans mon être lorsqu’il soulève mes fesses et me guide vers sa tige. J’écris toutes les lettres de l’alphabet au dessus de lui. On jouit à l’unisson. Je sors pour voir si mon poulet a déjà dégelé. Ce n’est pas la pintade mais il devra s’en contenter. Moi je suis sortie pour préparer ma marinade mais Toni ne l’entend pas de cette oreille.
-mais arrête de me chatouiller, je dis en essayant de me dégager
-Tout te chatouille toi. Même ma simple tête dans ton cou
-C’est pas ta barbe lol.
-Je vous dérange, dit la voix qui n’était pas supposée être à la maison
Ma cuillère tombe directement de mes mains dans l’évier. Je me retourne en même temps que Toni pour trouver Elikem non loin de nous, Les bras croisés.
-salut belle-sœur
-Toi tu te tais! Je m’empresse de dire.
-On ne peut plus saluer la famille alors? Franchement
-va dans la chambre!
-Hum, tu as entendu la dame ma belle sœur. On se reprend tout à l’heure, il dit après avoir pris une pomme sans même soulever l’air fermé qu’a Elikem
-je...tu fais quoi ici? Je demande nerveusement
-Je ne vis pas ici? Ou tu m’as chassé peut-être?
-Non je...je veux dire....tu n’es pas à l’hôpital ou l’uni?
-Dommage pour toi non. Aujourd’hui j’ai préféré rester à la maison. Je vois aussi que tu planifiais les visites de ton petit copain en fonction de mon planning, elle dit sur un ton accusateur
-c’est vraiment pas ce que tu penses Elikem. En fait...je....bref on vient juste de se mettre ensemble. Avant disons qu’on se vidait du trop plein de libido
-ah. Le trop plein de libido. Qu’est ce qui est arrivé à “je ne m’intéresse pas à lui”?
-du tout. Tu me connais. Je ne m’intéresse à personne au début et puis bref les choses se compliquent.
Elle m’a dévisagé avant de retourner en chambre. Une semaine s’est écoulée depuis la scène et le climat est toujours tendu. J’ai veillé cette fois pour l’attendre. Demain je travaille tôt mais on doit crever cet abcès. Elle arrive tard comme d’habitude et me trouvé couchée dans le sofa.
-Tu peux m’expliquer le pourquoi tu m’en veux au juste? Okay j’ai fait venir un mec sans t’en parler mais c’est pas comme si c’était un criminel, je dis pendant qu’elle vide son sac à lunch
-Je ne t’en veux pas. Je te regarde simplement faire vu que tu n’aimes pas écouter quand on te parle. Par contre vu que je t’ai prévenu, il ne faut pas ramener tes larmes chez moi lorsqu’il te fera un sale coup
-Tu sais quoi tu saoules Elikem. Oui je te le dis! Tu saoules avec ton attitude. Jamais je n’ai prononcé de parole négative envers ton couple. Je t’ai donné tout mon soutien quand tu m’as parlé de Ray. Mais quand c’est mon tour madame crois tout savoir de la vie. C’est toi qui sait qui a la faculté de tromper ou pas?
-Je ne sais pas ce que tu crois faire là mais j’arrêterais avant d’aller plus loin si j’étais à ta place
-J’arrête rien! Ferme ton visage comme tu veux, je ne te crains pas! Huit ans! Depuis huit ans que j’ai pas eu de mec intéressant. Enfin j’en trouve un et il faut que tu jettes tes mauvaises paroles sur mon bonheur parce que tu sais une chose! Juste une chose de lui. Tu n’as même pas essayé de discuter avec Toni. Toutes les fois que tu l’as croisé tu le traites comme un paria. Qui te dit qu’il sait toute la vérité? Ou bien tu ignores qu’il existe plusieurs versions à une histoire?
Elle ne répond pas. Son sac est vidé. Elle le range et s’apprêtait clairement à me dépasser mais j’en ai gros sur le cœur de son attitude. Ce n’est pas la première fois qu’elle fait ça.
-Une fois que tu es persuadée de quelque chose tu as ce trait que tu prends, genre c’est toi qui connaît trop. Pourtant tu ne sais pas de quoi demain est fait.
-Tu me veux quoi à la fin? Je t’ai empêché de sortir avec ton gars? Pourquoi tu veux me prendre la tête? Je suis obligée de sortir les pompons et les agiter parce que tu vis ton rêve?
J’ai un puis deux mouvements de recul. C’est pire qu’une gifle ce qu’elle vient de me dire
-ok on verra entre mon mec et le tien qui n’a aucune personnalité et cherche l’amour partout celui qui flanchera en premier
-c’est toi qui parle de sans personnalité? Elle dit après un rire ironique
-pardon? Moi Océane je n’ai pas de personnalité? J’en ai bien plus dans mon petit doigt que vous tous réunis
-dit la fille qui séchait les cours et pleurait à longueur de journée parce que son petit papa lui a menti sur ses origines. Ouan ouan ouan, Elle fait en imitant les pleurs de bébé
-Parce que j’en ai quoi à foutre de l’opinion d’une fille issue d’une infidélité? Qu’est ce que ton opinion à deux balles peut bien changer à ma vie? Je demande tout près de son visage
Je m’attendais à une gifle, un coup peut-être vu comment elle pliait son poing et écarquillait ses narines mais au lieu de ça elle s’éloigne
-Tu as jusqu’à la fin de l’été pour chercher un logement. Et estime toi heureuse que je ne me batte pas avec les filles.
Rien à foutre de son logement. J’ai les moyens de m’en chercher un. D’ailleurs je n’en ai plus rien à foutre de son amitié si elle ne peut pas être heureuse pour moi.
***Elikem Akueson***
L’eau ruisselle sur mon visage et nettoie mes larmes. Deux personnes au monde savent combien je déteste être le fruit d’une infidélité. Romelio et Océane. Jamais je ne l’ai dit tout haut parce que c’est indirectement accuser ma mère ou mon père. Mais j’ai détesté toutes les fois où on me demandait à l’école pourquoi je m’appelais Akueson au lieu de Laré Aw comme Aïdara et Mally. Une fois un imbécile pour rire a fait voler mes chaussures à l’heure de sport par une autre fille et a écrit dessus la bâtarde. C’était mes basket favorites. Des air max blanches. Il a écrit avec un feutre qui refusait de s’en aller bien que j’ai frotté. C’était la première fois que j’ai pleuré à l’école. Je me suis tellement battue avec le cancre que je l’aurais tué je pense. Je l’aurais tué avec cette chaise si Romelio ne m’avait pas porté. Il a pris des coups mais il a tenu. Tout ce que je voulais c’était que ce con admette que je ne suis pas une bâtarde. Pourtant il a juste dit pour m’atteindre. J’avais quatorze ans. À l’époque je ne savais pas prendre du recul sur mes émotions. Ça fait onze ans mais ce mot bâtarde fait toujours mal même si elle ne l’a pas dit. Ça fait davantage mal parce qu’à l’époque j’avais juste mes propres conclusions basées sur les infos que j’ai eu de maman, grand-maman et mon papounet. Mais aujourd’hui je connais toute la vérité et savoir que si mon père avait eu le choix je ne serais pas de ce monde, me met mal. Je ne suis pas comme une Macy, Snam, Ida ou Aurore. Leurs parents se sont préparés, ils ont prié, et soupiré pour les avoir. Je sais qu’il y’a pire dans la vie mais je n’aime pas. Je n’aime pas entendre ce qu’Océane m’a dit. Et elle le sait. Elle sait que si je me donne autant dans mes études c’est par passion oui mais aussi pour réécrire mon histoire. Pour ne pas être juste la fille née de l’infidélité mais un brillant médecin, quelqu’un d’utile à mes proches. C’est pour ça que je comprends Ray. Je sais sans qu’il n’ait besoin d’expliquer ce qu’il ressent. J’ai dit des choses blessantes aussi à Océane je sais. Mais elle a frappé plus bas. Tout ça pour un rigolo sorti de nulle part? Moi je me réjouissais de la voir triste? Pourquoi les gens qu‘on aime profondément sont souvent ceux qui ne le remarquent pas ou le prennent pour acquis? J’ai craqué. Je me l’étais interdit mais j’appelle Romelio. J’ai besoin de parler à quelqu’un qui sait écouter et conseiller tout en restant impartial.
-Tchaa je sais il est tard, je ne pensais pas que tu allais décrocher je suis désolée, je....
-Il est 23 heures Elikem et mon mari dort à poings fermés.
-Oh...je suis vraiment désolée Jennifer. Je...
-bonne nuit, elle dit puis raccroche