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Ecrit par Lilly Rose AGNOURET

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L'après-midi passe tranquillement. Les maux de tête de Jileska fissent par s'envoler. Mais elle reste toujours angoissée à l'idée de se retrouver avec sa petite sœur. Elle redoute à nouveau le clash, et craint d'en venir aux mains avec elle. La petite lui a envoyer encore un whatsapp en lui disant qu'elle la hait.
Je me demande à quel moment tout a commencé à tourner de travers. Mais, je n'ose pas poser la question.
Nous sommes là chez moi dans le salon. Nous sommes allées en coup de vent récupérer quelques affaires chez Jileska. Sa mère n'a pas trop discuté. Elle nous a dit qu'elle sait qu'elle peut nous faire confiance.
Assises toutes les trois dans le salon, la télé en marche, on fait passer le temps en lisant des magazine.
Je suis couchée sur le tapis, Sharonna est assise par terre en face de moi tandis que Jileska est assise dans le canapé.
« Sinon, si jamais Patrick te dis qu'il s'est trompé et que c'est qui l’intéresse, réponds lui que j'ai trop de souci ; je ne pourrais pas gérer deux fusils nocturnes ! », fait Jileska.
« Tu es vraiment une blagueuse toi ! »
« Hum, là où on ne voit même plus Pupuce là. C'est pas un missile qu'elle va t'envoyer. Elle viendra carrément t'enfoncer un couteau. Tu as vu comment elle gère son histoire. N'essayez même pas de parler ! », fait Sharonna.
« Miro m'a dit que Patrick tient à elle. Il m'a dit de ne pas m'en mêler. », fais je.
« Mais quand même , je pense qu'elle doit faire gaffe. Parce que vu la manière qu'elle a d'ignorer ses enfants en ce moment, il pourrait changer d'idée à son sujet », conclut Sharonna.
« Je soupçonne Miro d'avoir fait venir ses amis ici avec un but précis. Il voulait les placer. Il a dû se dire que vraiment, les copines de sa go son des filles trop belles, trop intelligentes pour rester seules ! », fait Jileska.
« Hummm ! Toi ! Sinon, c'est pas faux. Cet italien-là, a dû penser que l'amour est contagieux. Il est tellement fou amoureux de la fille de Magloire Akendengué, qu'il s'est dit que ce serait bien que ses amis vivent la même chose. », ajoute Sharonna.
« Critiquez bien mon chéri. Je vais tout lui répéter. », leur fais-je en riant.
« En tout cas, on ne vas jamais oublier cette période de notre vie ! Entre les gens qui pense que leur vie s'arrête à 17 ans et les autres qui vivent des contes de fée à 18 ans, on aura beaucoup de choses à raconter à nos enfants ! »
« Comme tu dis Sharonna ! Comme tu dis. », lui fais-je.
« Quoi qu'il en soit, il faut que je m'amuse un peu pour oublier. J'ai envie de danser, pour me changer les idées. », fait Jileska.
« Nous danserons mardi à l'anniversaire de Cassandra. En parlant d'anniversaire, La copine ne nous a toujours pas appelées ? Il est déjà 17 heures ! Elle est avec Alec depuis 8, ce matin. », fais-je aux filles. « On va l'appeler. »
« Non, laisse-les. Elle nous appellera qu'elle le jugera nécessaire. », fait Jileska.
« Tu as raison », ajoute Sharonna.

Jileska se lève alors du canapé et met de la musique dans son téléphone. Elle commence à faire son défilé de mode dans le salon. Sharonna s'improvise alors commentatrice. Moi, je regarde le spectacle en riant. Bientôt, nous nous retrouvons à danser comme des folles. La pression tout d'un coup retombe. Un moment d'insouciance retrouvée.
Mon téléphone sonne à 18 heures. Au bout du fil Gaëlle.
« Humm ! Nous avons attendu ton coup de fil... »
« Ah ah ah ! J'ai fait exprès de vous faire poireauter, qu'est-ce que tu crois. Je savais que vous étiez là à attendre les détails. Attendez encore parce que je vous dirais rien avant demain. »
« La go, tu déconnes. C'est quel genre de copine, ça !? »
« Le genre qui va t'étrangler car tu as oublié de lui dire qu'Alec connaît le docteur Azizet et qu'ils ont déjà discuté ensemble. »
« Mais, en quoi ça me concerne ?! Donc, ils se connaissent. »
« Oui, là ils sont assis au salon et discutent comme s'ils avaient fait la guerre ensemble. Bon, je te laisse. À tout à l'heure. »Elle ra croche sans attendre.

« Alors, alors ? », me fait Sharonna.
« Alec est assis dans le salon du docteur Azizet. Apparemment, ils s'entendent très bien. Pour le reste, mademoiselle Gaëlle fait la belle. Elle a dit qu'on en saura pas plus avant demain. »
« Vraiment, cette fille-là ! Toujours là pour maintenir le suspens. En tout cas, moi j'adore les belles histoires. Elle a intérêt à me faire rêver quand elle nous racontera tout ça demain. », lance Jileska.

Il est 18h 30 quand maman rentre avec les jumelles. Je remarque une petite tête qui la suit derrière.
« Oh, Angelline ! Comment tu vas, ma chérie ? »
La petite Mbeng, du haut de ses 3 ans, porte de sac dans lequel il y a les couches des jumelles.
« Je vais bien Ya Tania. Je suis venue pour les vacances. »
Depuis quand les enfants Mbeng quittent leur maison pour venir passer les vacances ici ? Je m'étonne en regardant maman. Elle me lance en souriant :
« Mademoiselle a fait elle-même ses bagages et a dit à ses parents qu'elle venait ici. Ils n'ont pas pu l'en empêcher. »
La petite m’entraîne jusque dans le couloir des chambres pour que je lui indique où ranger ses affaires. Après quoi, nous revenons au salon où Sharonna et Jileska jouent avec les jumelles.
« Alors les filles, on dit quoi ? C'est le 17 août demain, vous n'offrez pas une petite pizza à la vieille que je suis. »
« Humm tantine Bernadette ! Les poches sont vides de mon côté ! Je commence un petit job là, le 1er septembre. On m'a pris comme caissière à Centr'Affaires. En fin septembre, je t’offre 2 pizzas sans faute. »
Maman se met à rire.
« Moi, si je gratte ma poche il y a bien 10 mille. Bon tient, je t'offre un jus, la maman de Tania. »
« Merci les filles. C'est votre petite sœur Angelline qui veut manger des beignets brochettes. Parait que chez elle, on ne mange pas les plats achetés debout debout. C'est mauvais pour la santé, selon ses parents ! »
« Yo ! Ma petite, viens ici. On va t'offrir de la vraie bouffe ce soir. On va chercher des brochettes chez les Koudouovoh au bazar de la mosquée. Tu vas te régaler. »
La petite est tellement contente qu'elle n'en revient pas. On la croirait arrivée au paradis.
« où est ta sœur ? », me demande maman.
« j'ai décidé de ne plus répondre aux questions auxquelles je n'ai pas de réponse. », lui fais-je.
« Mais dans ce cas, tu vas devoir passer la soirée ici au lieu de sortir parce que je ne pourrai pas m'en sortir avec ces 3 là. »
« Y a pas de souci tantine Bernadette. On est là. On va t'aider. », fait Jileska.
« Vraiment merci les filles. »
« Y a pas de quoi », fait Sharonna.

Sharonna et moi sortons acheter à manger. Nous décidons d'y aller à pied, histoire de prendre l'air en rigolant. La nuit est doucement tombée sur Port-Gentil. Mon téléphone sonne. C'est Gaëlle :
« Bon, les filles, on se voit demain. J'ai un programme chargé là, maintenant ; je décors le salon chez Miro cette nuit. »
« Yo ! Et tu es sûre que tu n'as pas besoin de nous comme main d’œuvre ? »
« Non, non, non, non. Alec va m'aider. Ne vous inquiétez pas. »
« Ben, tiens ! Alec ! C'est vrai qu'il est vachement plus musclé que nous, n'est-ce pas ? », lui fais-je.
« On parle business là ! Je suis pas en train de rigoler, Tania ! »
« On te croit mademoiselle Azizet. »
« Hihihihihi ! A demain. »
« Bisous. »
Sharonna sourit devant bon air béat.
« Elle va nous faire mariner pendant longtemps avent de nous raconter tout ça ! Je connais bien Gaëlle. »
« C'est sûr ! En tout cas, l'essentiel est qu'elle s'amuse ! », lui fais-je.
« Comme tu dis. N'essayez même pas de me tourner un film mardi pendant cet anniversaire ! Sinon, je quitte la fête et vous abandonne sur place. Ayez pitié de nous autres célibataires. »
« Je promets d'avoir pitié de vous. », fais-je en prenant ma copine par la main.
Nous sommes sur la route derrière codev. Nous avançons en chantant à tue-tête quand, soudainement, sans qu'on s'y attende, je reçois un violent coup sur la tête et Sharonna est victime d'un balayage qui l'envoie directement par terre, à même le trottoir. Je perds connaissance en un clin d’œil. 

PUPUCE- (tome 1)