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Ecrit par Lilly Rose AGNOURET
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~~~~Il est 22h, Miro, Jileska et Patrick sont à la clinique Bilie~~~~
Mon cœur s'est arrêté de battre il y a deux heures lorsque j'ai reçu ce coup de
fil.
Complètement paniquée au bout de la ligne, Jileska hurlait :
« Tu t'imagines, Miro ! A l’hôpital, alors que nous étions là en train de rire
! »
Mon sang n'a fait qu'un tour et je me suis retrouvé sur mes jambes aussitôt
alors que je comptais me reposer de mon long après-midi sportif passé avec
Patrick. J'ai dû user de beaucoup de patience pour pouvoir la calmer. Et enfin,
elle a pu me dire ce qui était arrivé.
Sharonna et Tania agressées et transportées à la clinique la plus proche.
Heureusement que Patrick pouvait conduire parce que moi, j'avais les nerfs à
vif. Agressées par qui et pourquoi ? Beaucoup de questions me taraudaient
l'esprit. Mais le plus important était d'être sûr qu'elles étaient entre de
bonnes mains dans cette clinique.
Sitôt arrivés, Patrick et moi avons remarqué Jileska qui tournait en rond dans
ce couloir. Elle était dans la panique complète.
« Où sont-elles ? » ai-je demandé.
« Que s'est-il passé » ? » a lancé Patrick.
« Le médecin s’occupe d'elles. Heureusement qu'il y en avait un de garde
lorsqu'on les a emmenées. », nous a répondu Jileska.
« Et qui les a emmenée ici ? Tu as pu parler à quelqu'un ? »
« Elles ont été emmenée par deux hommes qui sont venus à leur secours. Et il se
trouve que l'une des infirmières connaît la maman de Tania parce qu'elles
fréquentent la même paroisse. »
« Et pourquoi les a-t-on agressée ? », s'est étonné Patrick.
« Mystère ! Ce que je sais c'est qu'on a apparemment volé leurs téléphones. »,
a fait Jileska.
« C'est idiot, vraiment. La vie de quelqu'un ne vaut pas plus qu'un téléphone !
», a fait Patrick.
« Et la police, qu'en dit-elle ? », ai-je demandé.
« Ils ne se sont pas déplacé. Pas de carburant dans le véhicule d'astreinte !
», a fait Jileska.
« Sans blague ! Miro, ne me dit pas que c'est possible ! », s'est étonné
Patrick.
Alors que je fais les cent pas dans ce couloir qui me semble minuscule
tellement il m'énerve, j'entends mon cœur qui bat la chamade. Les minutes me
semblent des heures.
« Calmes-toi Miro. Le docteur nous a dit que tout ira bien. Tu es beaucoup trop
nerveux, mon vieux ! », me fait Patrick.
« Je sais je sais ; mais je me sentirai mieux une fois qu'on les aura sorties
d'ici. Ce n'est pas possible ! Je n'en reviens toujours pas. »
Le docteur Réteno, une jeune dame qui semble tout droit sortie de sa faculté de
médecine vient vers nous. Je lui suis rentrée dedans il y a une heure quand
elle n'arrêtait pas de me demander de me calmer.
« Je vous l'ai dit, elles sont très choquée. J'en ai fini avec les suture de
mademoiselle Nguéma. Elle pourra rentrée chez elle. Parc contre, je garde
mademoiselle Akendengué en observation pour la nuit. Elle a été touchée à la
tête et je veux faire passer toutes suspicions d'hémorragie interne. Laisse-moi
terminé avec le dossier de votre amie et ramenez là à la maison. Elle doit
vraiment dormir cette nuit. Je lui ai prescrit un calmant. Nous sommes d'accord
monsieur. »
« Oui, oui, oui ! » fais-je au docteur. « Je...
« T'inquiète pas miro, je vais déposer Sharonna. Tu peux rester là. Je reviens
tout à l'heure. Tu m'accompagne, Jileska. »
« Euh ! Oui. Si le docteur m'assure que Tania ira mieux, je te suis. »
« Si le médecin m'assure que tout danger est écarté, j'y vais. Sinon, je
préfère rester là. »
« Une personne peut rester avec elle pour la nuit. Vous aurez des nouvelles
demain. Allez-vous reposer », fait le docteur Réténo.
« On y va alors. Je vais voir la maman de Tania pour la rassurer. Ensuite je
vais dormir chez Sharonna. Nous appellerons son père demain matin. »
Patrick se lève alors pour aider Sharonna à avancer. Elle a le bras gauche dans
le plâtre. Toujours aussi choquée, elle parle à peine. Elle a reçu plusieurs
coups dans les côtés mais n'a que le bras de cassé, heureusement !
« Comment te sens-tu ma belle ? », lui fais-je.
« J'ai l'impression qu'un train m'a roulé dessus. Je ne comprends pas qu'on
puisse être aussi méchant. Qu'est ce qu’ils voulaient ces types ? »
« Je ne sais pas Sharonna. Je me pose la même question ! », lui fais-je.
« Ça m'agace que l'on ne puisse pas savoir qui vous a attaquées. », lance
Patrick.
« La ruelle était sombre. Mais nous avons l'habitude de l'emprunter. Peut-être
voulaient-ils simplement nos téléphones. »
Et là, je me souviens du BlackBerry Q20 que j'ai offert à Tania il y a à peine
une semaine.
« Oui, c'est sûrement ça ! » fait Jileska. « Ils ont dû remarquer vos
téléphones. Enfin, nous allons tenter d'oublier tout ça. Allons-y. J'ai
vraiment besoin de reposer ma tête. La journée a été longue en émotions
fortes" fais Jileska. « Tu nous appelle s'il y a du nouveau. Bisous. »
« Bisous. Prend soin de Sharonna. »
« Je vais rester avec les filles jusqu’à ce que tu m'appelles. De toute
manière, je ne pourrais pas dormir cette nuit. A tout à l'heure, mec. »
« Ok, Pat. A tout à l'heure », lui fais-je.
Mes amis partis, je me glisse dans la chambre dans laquelle est installée
Tania. Le médecin lui a donné un sédatif. Elle dort paisiblement. Je ne peux
que m'installer dans le fauteuil à côté de son lit et lui prendre la main dans
la mienne.
La vie peut s'arrêter bêtement en un instant. C'est la réflexion que je me fais
en lui posant un baiser sur le front. J'étais loin de me douter que ce genre
d'agressions était possible à Port-Gentil!
Je sors deux minutes pour appeler Alec. Je lui raconte ce qui s'est passé en
lui faisant promettre de ne rien dire à Gaëlle. Je n'ai pas envie de la
bouleverser. Je le lui dirai demain.
J'appelle ensuite Bernadette qui répond la première sonnerie.
« Elle s'est endormie. Le médecin lui a donné un sédatif. Elle fera d'autres
examens demain. »
« Dieu merci. Je ne sais même pas si j'arriverai à fermer l’œil cette nuit. Je
n'ai même pas eu le courage d'appeler son père. Appelle-moi s'il y a du
nouveau. »
Je raccroche et reviens aux côtés de ma belle. Je suis un peu sonné par tout
cela et aussi par les révélations que m'a fait Patrick cet après-midi. Il avait
envie de se dépenser physiquement, raison pour laquelle j'ai passé tout
l'après-midi à jouer au tennis, puis au foot avec lui. Tout ça parce qu'il a du
mal à comprendre ce qui lui arrive avec Pupuce. Si au moins j'étais
psychologue, je pourrais trouver solutions à ses tracas !
Quand on parle du loup !
Mon téléphone sonne. Je sors pour répondre.
« Je t'écoute Pat ! »
« Je voulais juste savoir si tu veux que je t'apporte quelque chose à
grignoter. J'ai pris des pizzas pour les filles. »
« Non, merci. Ça ira. Je n'ai pas très faim. Comment va Sharonna. »
« Oh, Jileska l'a installée au calme dans sa chambre. Ça semble aller. »
« D'accord. Apporte-moi ma tablette si tu peux. Je lirai pendant la nuit. »
« Ok mec. A tout à l'heure. »
~~~~Il est 3h du matin, lorsque Pupuce rentre à la maison. La mère de Tania
l'attend de pied ferme.~~~~
« Puis-je savoir d'où tu viens, mademoiselle ? »
« Oh ! Bonsoir tante Bernadette. J'étais avec Patrick. Je suis exténuée. »
« Tu étais avec Patrick ? A cette heure-ci ? »
« Oui ! Désolée, je n'ai pas vu le temps passé. »
« Et ton téléphone ! Il te sert à quoi ? »
« Oh ! Ma batterie était à plat. Je tombe de sommeil. Je vais au lit. »
« Reviens ici tout de suite. Tu me prends pour une imbécile, Pupuce. »
« Non, ma tante. Pourquoi ? »
« Comment fais-tu pour mentir avec un tel aplomb !!! Patrick est passé tout à
l'heure. Il nous a dit que vous vous êtes quittés ce matin. A quel moment
étiez-vous ensemble. »
« Qu'est ce qui se passe tante Bernadette ! Pourquoi crie-tu ainsi ? »
« Si tu n'es pas là quand je me réveille tout à l'heure, tu trouveras tes
affaires dehors. Tu n'auras qu'à les prendre et aller vivre ailleurs. »
« Mais, ma tante, qu'est-ce que j'ai fait. »
« Je te signale que ta sœur est à l’hôpital. Sharonna et elle ont été agressée.
Et en une journée entière, pas une fois tu n'as décroché ton téléphone pour
prendre des nouvelles de tes enfants. Si tu trouves tout cela, c'est bien pour
toi. Mais compte sur moi pour foutre tes affaires à la porte si les baguettes
qui te servent de jambes, sortent de cette maison avant mon réveil. »
« D'accord, d'accord, ma tante j'ai compris. Calme-toi. »