6
Ecrit par Annabelle Sara
La journée passée avec Elise était l’un de ces moments où on en oublie même le temps qui passe. Sa compagnie n’était pas juste un moment de plaisir physique partagé, mais aussi et surtout un moment d’évasion et de d’oubli.
Parce que l’entendre parler, rigoler sur de sujets simple et me raconter des moments important de sa vie avait non seulement réussi à me fasciner encore plus mais aussi et surtout à me couper de la réalité.
Je ne m’étais encore jamais autant abandonné à une femme, dans le sens émotionnel du terme. Je lui avais parlé de ma famille lorsqu’elle avait évoqué ses 3 sœurs avec lesquels elle est très proche et qu’elle me racontait comment elles avaient terrorisé leurs différents enseignants et camarades de classe. Je ne parlais pas souvent de mes sœurs mais je lui avais raconté ce qui à mes yeux faisais écho à son histoire d’enfance.
Nous avions tellement rigolé que nous en avons pleuré.
Quelque chose de particulier s’était installé entre nous, un rapprochement auquel je ne m’attendais pas vraiment et plus je l’observais plus les questions auxquels je ne voulais pas penser affluaient dans ma tête.
Elise : pourquoi tum’observe comme ça ?
J’hésitais à répondre à cette question, ce serait la porte ouverte à tout et n’importe quoi. Mais je suis un grand garçon !
Moi : disons que tu m’intrigue beaucoup ! Tu as un coté comment dire… rafraichissant !
Elise : Ma mère dirait enfantin ! Grandit Elise ! Tu es une femme maintenant !
Moi : Elle est sur ton dos ?
Elise : Constamment ! Tu parles ! Avec elle rien de ce que je fais n’est assez bien ! Soit je n’en fait pas assez soit j’en fais trop… Mais bon c’est ma mère ! Je l’aime beaucoup mais à certains moments j’ai juste envie qu’elle me colle un peu de paix ! Je ne sais pas si tu vois un de quoi je parle ! Toujours en train de me comparer à mes sœurs, parfois elle me donne l’impression d’avoir honte de moi…
Je l’entendais parler de sa relation avec sa mère et en plus de la douleur je lisais du conflit, et la question m’échappa.
Moi : C’est elle qui te pousse à te marier ?
Ses yeux s’arrondir de surprise.
Elise : Pourquoi tu penses que quelqu’un me pousse à me marier ?
Réaction défensive, je venais de toucher à une zone sensible. Autre chose qui me touchais chez elle, le passage d’un état à un autre chez elle était vraiment très facile pour elle.
Moi : Ne t’énerves pas !
Deuxième erreur demander à une femme de ne pas s’énerver, c’est la pousser à l’énervement.
Elise : non dis-moi ce qui te fais penser que ma mère a assez d’influence pour me pousser à prendre une décision aussi importante que celle-là ?
Moi : Etant donné la relation que tu me décris…
Elise : Donc c’est pour cela que tu déduis que je me marie pour lui faire plaisir ? Est-ce que tu as une seule idée de ce qu’implique un mariage pour dire une chose pareille ?
Moi : là n’est pas la question !
Elise : Bien sûr ! C’est facile pour toi ! Monsieur Généreux qui ne s’engage jamais qui ne donne rien d’autre que du sexe, qui ne sait pas ce que sa comporte comme sacrifice pour se donner entièrement à quelqu’un…
Je savais assez de chose pour comprendre que ce qui l’animait en ce moment n’avait rien à voir avec moi.
Moi : Ne te déteste pas à cause de ce qui vient de se passer Elise !
Elle se figea et m’observa.
Moi : Je sais que tu te dis que si ta mère te voyait elle te réprimanderait, mais ça ne va pas arriver ! Tout le monde à un moment ou un autre cède à la tentation et il vaut mieux que ce soit maintenant qu’après avoir juré devant Dieu et devant les hommes.
Elise : Je… je ne sais pas de quoi tu parles !
Moi : Je suis certain que cet engagement que tu as pris tu ne l’as pas pris à la légère ! Alors il ne faut pas t’en vouloir pour ce qui s’est passée et encore moins pour ce qui va se passer…
Il fallait vite que je referme la porte que j’avais moi-même entrouverte. Et puis en ce moment je voulais juste être occupé autrement qu’à faire la parlotte avec une femme envoutante nue contre moi.
Elise : Qu’est-ce qui va se passer ?
Moi : Je vais encore te prendre… j’ai encore quelque chose à te montrer…
Le second round était lancé et là tout ce qui m’intéressait c’était de me retrouver une fois de plus dans la moiteur de cette femme.
La journée était passé tellement vite que je ne me suis pas rendu compte que je ne me suis pas rendu compte que je venais de passer 13 heures d’affilées avec Elise. Nous avons eu une tel journée que je ne me suis pas rendu compte du temps qui passait.
Jusqu’à ce que je retourne chez moi et me rende compte que j’avais de la visite. Claire était assise devant la porte de mon appartement sur le bac à fleur, téléphone à la main le visage fermé.
Moi : Queen ? Qu’est-ce que… tu es là ?
Claire : Eric !
Il y avait un problème je le voyais bien dans ses yeux.
Moi : Tu vas bien ?
Claire : Où tu es passé ? Tu sais depuis quelle heure j’essaye de te joindre ?
Moi : Je… mon téléphone était en mode silencieux…
Claire : Avion tu veux dire ? Tu peux m’expliquer ce qui se passe ? Pourquoi je n’arrive pas à te joindre depuis des jours ? Tu as bloqué mon numéro ?
Moi : Pourquoi ? Queen écoutes…
Claire : Non ! Je ne veux pas t’écouter ! C’est quoi ton truc ? Je sais que tu n’es pas quelqu’un de fidèle mais au moins je pensais que tu étais honnête !
Là elle me perdait.
Moi : Je ne sais pas de quoi tu parles ! Et si tu veux qu’on parle attend au moins qu’on soit à l’intérieur !
Je parlais en ouvrant la porte pour qu’elle rentre à l’intérieur, elle me toisa en passant. Je savais très bien ce qui se passait là ! J’avais encore violé une de mes règles en entamant une histoire sans avoir réellement mis un terme à une autre.
Moi : Tu veux boire quelque chose ? De l’eau ?
Là je la provoquais.
Claire : Je n’ai pas soif Eric !
Moi : Bon dis moi qu’est-ce qui t’arrive ?
Claire : C’est plutôt à toi de me dire ce qui se passe ? Ou alors je dois juste me laver les mains ?
Moi : Je ne vois pas de quoi tu parles !
Claire : Oh s’il te plait ! Je sais qui tu es ! Je connais ta réputation Eric ne vient pas jouer au saint père avec moi !
J’ai rit.
Moi : Au quoi ?
Claire : Tu ne prends pas mes appels, c’est avec difficulté que tu me réponds même sur whatsapp et je sais que quand ton chauffeur préféré te conduit c’est qu’il y a une femme avec toi !
Moi : je ne sais vraiment pas de quoi tu me parle Queen !
Claire : arrêtes !
Le ton venait de changer. Elle avait crié tellement fort qu’elle a elle-même sursauté au son de sa voix. Je ne l’avais jamais vu dans cet état.
Moi : Calme-toi !
Claire : il y a une femme derrière cette histoire…
Moi : Quelle histoire ?
Claire : Ton comportement ! La distance que tu mets entre nous ! Je suis là en train de te parler et toi … tu ne fais même pas l’effort de me réconforter. Tu sais combien de temps j’ai attendu devant ta porte ? Combien de fois je t’ai appelé sans succès aujourd’hui ?
Je ne voulais même pas prendre mon téléphone pour vérifier.
Moi : J’avais besoin de me couper un peu…
Claire : Avec qui tu étais ?
Cette question je n’allais pas y répondre, ne jamais parlé d’une femme à une autre, la règle est et reste celle de cultiver le mystère et le doute.
Moi : Ne poses pas de question dont les réponses ne vont pas te plaire Claire !
Claire : Bien-sûr ! D’abord je te pose cette question en tant que qui ? Je suis qui pour toi ? Si ce n’était pas que de la pitié est-ce que tu perdrais ton temps avec moi ?
Moi : Qu’est-ce que la pitié vient faire dans cette histoire ?
Claire : Il n’y a pas d’histoire ! Je me trompe ? J’étais juste un autre nom sur ta longue liste de tueur en série !
Le poids qu’elle portait au mot tueur me fit comprendre qu’elle utilisait ce mot dans le sens camerounais du terme.
Claire : Tu en as fini avec moi alors tu passes à autre chose…
Moi : Ne prends pas ça comme ça !
Claire : A quoi je m’attendais au juste de ta part ? Tu baises tout ce qui bouge autour de toi, ce n’est pas comme si je ne le savais pas, dès le départ !
Moi : je suis désolé !
Claire : Oh s’il te plait gardes tes excuses ! Tu crois quoi ? C’est facile pour toi, tu entres dans la vie des enfants des gens tu ne t’attaches pas… tu… tu es minable !
Moi : Mais si tu sais tout ça sur moi pourquoi tu me fais une scène ?
Claire : Je me pose la même question ! Tiens ! EN plus de me baiser je dois te rappeler que tu es mon conseiller juridique ? Et qu’aujourd’hui tu as raté une réunion importante pour ma compagnie et moi ?
MERDE ! Je comprenais mieux son attitude, froid et en même temps sa colère.
Moi : Queen, écoutes, je suis désolé ! J’ai complètement oublié…
Claire : Une chose que j’appréciais chez toi c’était ton sens du professionnalisme Eric ! Quand il s’agit de boulot tu es impec… mais là vraiment ! Tu es sorti d’ici en plein nuit pour aider un ami mais moi tu m’as lâché… je peux comprendre que tu es dans un nouveau cycle de séduction avec cette fille, qui qu’elle soit ! Mais de là à oublier tes obligations professionnelles même envers moi ?
Moi : Queen calme toi ! Je sais que je t’ai planté et je t’assure que ça ne se reproduira plus ! Mais ce n’était qu’une prise de contact tu n’auras plus à te plaindre de moi
Claire : C’était une femme ?
Moi : Queen…
Claire : Donc c’est fini ? Toi et moi… Tu ne vas plus m’aider à chasser mes démons ?
Moi : Ma belle nous savons tout les deux que tu es devenue experte dans la chasse aux démons ! Tu es assez forte…
Claire : Pour que tu te débarrasses de moi comme d’une vieille chose qui ne te sert plus à rien ?
Moi : Non ! Je ne me débarrasse pas de toi…
Claire : On dit pourtant que tu n’as jamais une deuxième aventure avec une fille, quand c’est fini c’est… fini !
Moi : Tu écoutes trop de ragot sur moi Claire !
Claire : Ai-je le choix ? Tu ne me parles jamais de toi ! Je ne sais absolument rien de toi, je connais tes amis juste parce que nous nous sommes rencontrer lors d’une de vos sortie et je parie même qu’eux ne savent pas que j’existe…
Moi : Ma belle arrêtes de te torturer avec moi et…
Claire : J’étais une mission !
Elle avait à présent les larmes aux yeux et ça c’était au dessus de mes forces, je déteste voir une femme qui pleure.
Moi : Ne fais pas ça !
Claire : Ne t’inquiète pas ! Je ne pleure pas pour toi ! Je ne pleure même pas, j’avais une poussière dans l’œil ! Je vais… m’en débarrasser !
Elle cligna rapidement des yeux et se nettoya rageusement le visage.
Claire : Je rencontre de nouveau mes futurs partenaires dans trois jours pour un déjeuner… Je vais t’envoyer un message et cette fois j’espère que tu vas te pointer ! Sinon je crois qu’on peut dire que tu seras bien baisé toi aussi !
Ces menaces étaient justifiées, elle était désormais ceci grâce à moi, l’un de nos plus grands clients, si je la perdais mon patron ne serait pas content et ça jouerait en ma défaveur compte tenu mes projets de cette année.