6 : Ma famille de rêve
Ecrit par Benedictaaurellia
Orlane
Ouf
je suis soulagée. Au moins cette bourde de Nicolas aura permis à remettre les
pendules à l’heure avec Mélanie. Je voulais parler de son attitude avec elle,
mais j’attendais qu’on soit seules. Son attitude hautaine risquerait vraiment
de nous gâcher le week-end et comme l’a dit Nick, le week-end est sacré. Du
moins chez nous.
Je
me sers et bois tranquillement mon déguê.
Une
fois fini, je l’appelle et nous montons dans ma chambre travailler.
Déjà
en travaillant avec elle pendant les cours de chimie, j’avais déjà remarqué
qu’elle est pointilleuse et méticuleuse. C’est toujours plaisant de travailler
avec quelqu’un d’aussi efficace que soi-même. Pour gagner en temps, nous avons
pris chacun des exercices différents. A la fin nous relisons les notes de
chacune pour voir si tout est correct. Evidemment tout était bon. Ce qu’elle ne
sait pas, c’est que moi j’ai déjà fait tous ces exercices. J’ai toujours de
l’avance. Voilà pourquoi je suis la meilleure de ma classe, toutes les matières
confondues. Bon disons que c’est l’une des raisons.
Une
fois que nous avons fini les devoirs de chimie, nous nous attaquons aux devoirs
de physique et de mathématiques. J’ai remarqué qu’elle est plus à son aise dans
les matières scientifiques. Nous ferons les matières littéraires demain. Une
fois ceux-là finis, je lui dis :
Orlane :
Bon on n’arrête là pour aujourd’hui. On fera les matières littéraires demain.
Mélanie :
Mais il est encore tôt. Il n’est que 18h. On pourrait travailler encore un peu.
Je
vois de la confusion dans ses yeux quand elle parle. Je lui explique alors.
Orlane.
Orlane :
justement, c’est parce qu’il est 18h que nous devons arrêter. Maman va rentrer
d’une minute à l’autre. Ici à partir de 18h, tout le monde est à la cuisine.
Mélanie :
Pourquoi ? Vous n’avez pas de personnel pour faire la cuisine ?
Orlane :
Si. Nous avons du personnel. Mais tout le monde mets la main à la pâte.
Mélanie :
Pourquoi ? Votre personnel sert à quoi alors ?
Orlane :
D’abord tu changes de ton quand tu parles du personnel. Ce sont aussi des êtres
humains et ils méritent respect et considération. Ne parle pas d’eux comme si
ce sont des êtres inférieurs. Ton statut ne te donne pas ce droit-là. Tu as dit
tout à l’heure que tu feras un effort pour être plus aimable. Donc commence
déjà par ça.
Mélanie :
C’est compris.
Orlane :
Merci.
Je
t’explique. Ma maman fait elle-même la cuisine tous les jours, sauf les
dimanches. Elle nous apprend aussi à le faire. Le personnel nous aide juste à
apprêter les choses pour maman. Maman nous apprend à tenir une maison. Faire
les travaux domestiques fait partie de tout ça. S’il arrive que demain nous
vivions seuls quelque part, nous sommes sûrs de pouvoir nous en sortir grâce à
tout ce qu’elle nous apprend. Tu comprends maintenant ?
Après
un moment de réflexion, elle répond.
Mélanie :
Je comprends votre logique et tu as raison. J’avoue que je ne sais rien faire.
Et, si je me retrouve seule du jour au lendemain, je ne pourrai pas m’en
sortir.
Orlane (tout
sourire) : Ne t’inquiètes pas. Nous t’apprendrons. Maman sera ravie de
t’initier.
Mélanie :
Dis, pourquoi ton frère disait tantôt que vos week-ends sont sacrés ?
Orlane :
Tu vois, souvent en semaine, nous ne passons pas assez de temps ensemble. Donc
pendant les week-ends, nous faisons plusieurs activités ensemble. Maman nous a
inculqué un sens très profond de la famille. Nous sommes très soudés et nous faisons
tous le maximum pour passer du temps ensemble.
Mélanie :
Waouh. J’aurais aimé avoir une famille comme la tienne. Moi je ne passe pas
beaucoup de temps avec mes parents. Je suis toujours seule. Et maman m’a
toujours dit qu’il ne faut pas qu’on se mélange au personnel donc je ne suis
pas familière avec eux.
Orlane :
Je comprends que tu doives te sentir vraiment seule.
Tu
viens d’avoir une nouvelle famille. Ma famille est la tienne aussi dès
maintenant. Seulement comme je te l’ai dit, il faut apprendre à ne plus être
hautaine et à changer de comportement. Je sais que tu ne peux pas changer du
jour au lendemain mais essaye quand même de faire des efforts.
Mélanie :
Merci.
Orlane :
Allez ! On y va maintenant.
Mélanie
En
descendant, je vois une dame claire de peau, peut-être métisse, qui entre dans
le hall. Elle est vêtue simplement d’une robe en pagne wax mais elle est
ravissante. Plutôt grande de taille, elle a un visage ovale, un nez typiquement
africain, des yeux que je devine plutôt moyens qui sont cachés par des verres.
Elle a ses cheveux tressés en locks qu’elle a rassemblé en un chignon très
élégant. Une paire d’escarpins à talons aiguille et un sac beige complète sa
tenue. Je devine d’entrée qu’il s’agit de la mère d’Orlane. La ressemblance est
frappante !
Tous
ses enfants se jettent dans ses bras, elle manque de peu de tomber.
Maman
Orlane (les réceptionnant dans ses bras) : Mes trésors !!
Eux :
Bonne arrivée maman
Maman
Orlane : Merci mes trésors. Comment vous allez ? Et votre journée.
Michel :
Maman, Orlane a emmené une invitée.
Nicolas :
Maman j’ai battu tout le monde à la course au sport.
Jessica :
Maman j’ai eu un 17/20 en mathématiques aujourd’hui. Le prof a triché j’aurai
du avoir 20.
Papa
Orlane : et moi donc on ne me salue pas ?
Eux
tous (délaissant leur maman, ils vont tous se jeter sur leur père) :
Papa !!
Michel :
On ne t’avait pas vu. Bonne arrivée.
C’est
là que je le remarque aussi.
C’est
un homme de grande taille, très grande taille, il doit avoisiner les 2 mètres
je parie. A ses cheveux, je me demande s’il n’est pas aussi métissé. Ils sont
tous coupés ras mais très frisés. Sa peau pourtant noire. Un visage plutôt fin.
De petits yeux, un nez aquilin et une petite bouche. Il porte un ensemble en
pagne wax du même tissu que celui de sa femme.
Je
m’approche d’eux.
La
dame me voyant se dirige vers moi et me prend dans ses bras. Je suis surprise
mais me laisse faire.
Maman
Orlane : Tu dois être Mélanie. Bienvenue chez nous.
Mélanie :
Merci Madame. (M’adressant au Mr). Bonsoir Monsieur.
Maman :
Pas de chichis entre nous. Tu peux m’appeler maman et lui papa. Laisse les Madame
et Monsieur là.
Ils
sont vraiment sans complexes. En voyant le tableau qu’ils forment tous, je
m’imagine ma famille aussi ainsi.
Je
me sens nostalgique.
Combien
j’aurais aimé que mes parents aussi soient ainsi !!
Comme
je l’ai promis à Orlane, je vais me tenir à carreau et profiter au max de cette
ambiance familiale.
Ils
s’installent tous à même le sol au salon sur le tapis et les enfants racontent
à leurs parents tout ce qu’ils ont fait
pendant la journée. Même Orlane s’est joint à eux.
Je
me sens un peu à l’écart et ne sais quelle attitude adopter. Dois-je rester là
ou me rapprocher d’eux ?
Comme
si elle suivait le cours de mes idées, la maman d’Orlane lance.
Maman
Orlane : Allez viens là ma biche. Ne reste pas toute seule dans ton coin.
Surprise
je me retourne histoire de voir qui elle appelait ainsi.
Orlane
(à moi) : C’est à toi qu’elle parle. Tu fais partie de la famille
maintenant. Maman a un petit nom pour chacun d’entre nous. Elle ne nous appelle
par nos prénoms que rarement. Elle vient de décider de t’appeler sa biche.
Mélanie :
Euh ! Je ne sais pas trop quoi dire.
Maman :
Profite juste de l’instant présent. C’est un de nos crédos.
Elle
m’invite aussi à raconter ma journée.
Je
ne me fais pas prier et me lance.
Elle
me demande ensuite.
Alors
dis-moi que veux-tu manger ? Qu’est-ce qui te ferait plaisir ?
Orlane
m’a dit que vous êtes allées au supermarché mais tu n’as pas pris grand-chose.
Mélanie :
En fait maman, les soirs je ne prends que de la soupe. Je mange toujours léger.
J’en ai pris au supermarché.
Maman :
Mais pourquoi ? Ce n’est pas suffisant. Il faut prendre des repas
équilibrés.
Mélanie :
Ma maman me dit de faire attention à ma ligne. Je ne dois pas prendre des kilos
supplémentaires.
Maman :
Bon on ne va pas débattre de ça. Voici ce que je te propose. Je te fais une
bonne soupe de poulet dont tu me diras des nouvelles. Et il y aura aussi notre
repas de ce soir. Tu pourras en prendre aussi si tu veux.
Nick :
Maman, tu prépares quoi ce soir ?
Maman :
Ce soir, nous allons en Côte d’Ivoire. Au menu ce sera de l’attieke, des allocos,
du poisson braisé avec des légumes.
Qu’est-ce que tu en dis ?
Mélanie :
D’accord maman.
Papa :
Chérie et si tu faisais assez de soupe pour tout le monde ? On en prendra
tous en entrée. N’est-ce pas les enfants ?
Michel :
Oh ! Oui maman. STP STP
Maman :
D’accord. Les enfants vous savez ce qu’il vous reste à faire. En cuisine. Papa
et moi on va se débarbouiller, se changer et on revient.
Orlane
tu peux faire les assaisonnements et commencer la cuisson. Tu t’occupes du
reste. Je ferai juste la soupe moi-même.
Eux :
D’accord maman.
C’est
dans la bonne humeur que nous nous sommes dirigés vers la cuisine.
Cette
famille est parfaite. Me disais-je dans ma tête.