6. Retour dans le passé

Ecrit par Brenne-junella

     

Je suis assise à table en face de lui, le seul bruit qu’on entend est celui des couverts. Je déteste le silence, je lui jette des coups d’œil, il est bien trop concentré à son repas.

 

-         Quand vas-tu me libérer ? demande-je

-         Quand j’en aurais envie

-         Et c’est quand que tu en auras envie ? tu te crois peut-être tout puissant ? tu peux contrôler la vie des gens à ta guise ?

   

Il pose sa fourchette, s’essuie la bouche puis lève ses yeux vers moi

 

-         Au cas où tu ne l’as pas encore remarqué, j’ai l’argent et l’argent c’est le pouvoir. Alors, oui, je suis tout puissant et j’ai décidé que tu resteras ici c’est ainsi

-         Sois en sûr que je ne vais pas me laisser faire

-         Fais ce qui te chante, mais si je ne l’ai pas décidé tu n’iras nulle part.

 

Je n’ai plus rien à ajouter, je laisse tomber ma fourchette et dans un saut de colère je me lève, la chaise grince sous la violence de mon geste, je veux quitter la pièce quand l’un de ses hommes me bloque le passage.

 

-         Reviens t’asseoir !

-         Je n’ai plus faim

-         Tant que je n’ai pas fini personne ne quitte la table, cesses de faire l’enfant

-         On se demande lequel de nous deux est un enfant ! toi qui te prend pour un roi te pensant supérieur à tout le monde ou alors moi. Demande-je énervée

   

Il se lève presque sans émotions mais je peux déceler de l’énervement dans ses mouvements. Il semble que je l’ai froissé, il s’avance vers moi lentement faisant durer mon supplice et quand il arrive devant moi il me prend à la gorge, ses yeux s’assombrissent et ses traits se durcissent

   

-         Cesses de me tenir tête !

-         ...

 

Il me relâche et recule d’un pas, son expression change

 

-         Suis-moi on sort

-         Faire quoi ?

-         Fermes-la et suis-moi !

 

Je le suis et une fois dehors ses gardes nous ouvrent les portes de la grosse voiture, une fois dans la voiture celle-ci démarre. Je suis collé à la portière et regarde le paysage

 

L’ennuie et la fatigue ont raison de moi, je finis par m’assoupir contre la vitre. C’est une caresse sur ma joue qui me réveille. Quand j’ouvre les yeux mes yeux entre en contact avec ces yeux, il est très près de mon visage et emprisonne mon corps sous le sien

 

-         Tu es si belle quand tu dors, on croirait un ange. Murmure t-il

 

Je veux me redresser pour quitter son emprise mais il exerce une forte pression sur moi.

 

-         Je peux me lever stp

   

Il a un léger sourire et se lève, il descend je comprends alors que nous sommes arrivés je descends de la voiture. Nous sommes à plein centre-ville face à un magasin.

 

Je le vois s’y diriger, je le suis aux pas et quand nous entrons à l’intérieur  je remarque qu’il s’agit d’un magasin pour femme il y’a de tous et c’est juste magnifique

   

-         Le magasin est entièrement vide pour toi, tu peux prendre tout ce dont tu as envie

 

Il se met à rire devant mon regard incrédule, il a fait quoi ?

 

-         Je te laisse et passe te chercher dans un quart d’heure (allant vers la sortie) ne pense pas t’échapper, Djino garde un œil sur toi.

 

Je tourne ma tête vers ce gros gorille et il me sourit, je le toise avant de détourner mon regard.

 

Dès qu’il s’en va une vendeuse se dirige vers moi et me questionne sur ce qui me ferait envie, je suis prise de court et ne sais quoi répondre alors elle se propose de me faire visiter l’immense magasin pour que je fasse mon choix

 

Une fois satisfaite, je m’assois dans l’un des poufs à attendre qu’il revienne les paquets en main. Ce n’est qu’après ce qui me semble une longue éternité qu’il apparait devant moi

 

-         Ce n’est pas trop tôt !

   

Il me dépasse sans rien répondre ni un regard et vas vers la caissière, je le suis et remarque bien le regard séducteur de cette femme et sur le coup je la plains, si seulement elle savait à quel malade elle a à faire.

 

-         Alors combien ça fait ?

-         Vous comptez payer en dollar ou en francs ?

-         Dollar. Susurre t-il

   

Non, mais ils veulent peut-être que je leur laisse en toute intimité ! Elle tape sur la machine puis joue avec ses mèches, elle passe sa langue sur ses lèvres avant de répondre

 

-         300 dollars !

-         Hein ? crie-je presque

 

Ils se souviennent de ma présence et tournent leurs regards sur moi

   

-         Je n’ai pris trois fois rien juste 4 robes, quelques tee-shirts et tu viens dire 300...dollars ?

 

Il se tourne entièrement et me fait face, je sens son expression changer

 

-         C’est mon argent que je sache ? dit-il d’une voix Glaciale, en insistant bien sur le « Mon »

-         Oui, mais ça ne sert à rien que je prenne tous...

-         FERME-LA ! hurle t-il

   

Je suis tellement surprise par son intonation que je recule d’un pas, on se jauge du regard un moment avant que je m’éloigne de lui.

 

Quand il fini d payer il vient vers moi et essaye de me prendre la main, je rêve il a du culot !

 

-         Ne me touche surtout pas ! sifflai-je avant de sortir du magasin

   

À peine éloignée de lui qu’il me rattrape immédiatement, sa main agrippe mon poignet juste avant que je me retourne pour lui faire face. Sa tête à quelques centimètres de la mienne, je distingue ses yeux noircis par la rage et sa mâchoire carré crispé à son maximum. Je sais qu’il se retient de laisser éclater sa rage mais je m’en fous

 

J’ai une certitude qu’il ne me fera rien

 

-         Plus jamais tu me contredis en public !

-         Tu es complètement fou dans ta tête, dis-je en essayant de me dégager tant bien que mal

 

Ce qui l’énerve encore plus, cependant, il desserre légèrement sa main de sorte à ce qu’elle me retienne sans me faire mal

   

-         Plus jamais tu ne me parles comme ça, je suis très sérieux

-         Vas te faire foutre ! tu me hurle dessus et c’est moi qui vais m’excuser ? c’est une blague !

 

Il lâche mon poignet avant d’agripper d’une main la frontière entre ma tête et ma gorge tenant ainsi mon visage en coupe. Il respire fortement puis me relâche, il recule avant de me dépasser et prendre la porte.

 

Je suis bien contrainte à le suivre, je monte avec mes paquets et reste dans mon coin. Une fois à la villa je descends et vais à l’intérieur, l’employée vient me débarrasser et avant qu’elle ne s’en aille je l’interpelle

 

-         Tu n’aurais pas vu Sephora ?

-         Si, elle est derrière.

   

Elle monte avec les paquets, je me retourne pour sortir quand je bute contre le torse de celui que je ne veux pas voir. Je lève mes yeux et on se fixe, involontairement ainsi debout contre son torse je me sens troublée

 

Je me dégage et le contourne, mais je me sens retenue par le bras je tourne alors la tête vers lui

 

-         Où penses-tu aller ?

-         Je cherche Sephora.

 

Il me lâche et continue son chemin, j’ai bien peur de me perdre dans cette immense demeure, je vois un garde au loin alors je m’approche de lui pour lui demander s’il aurait vu Sephora.

 

Il m’oriente et je suis ses instructions, je la vois assise près de la piscine. Je suis même surprise de voir une piscine d’aussi près

 

-         Sephora !?

Elle lève sa tête sur moi et semble surprise mais heureuse de me voir, je cours presque vers elle

 

-         Ils t’ont rattrapé ? fait-elle triste

-         Malheureusement, mais toi ? Comment tu vas ?

-         Je vais bien

-         Ce malade m’a obligé à coucher avec lui pour qu’ils ne te fassent aucun ma (baisant ma tête) je n’ai pas eu d’autres choix que d’accepter

-         Merci pour ce sacrifice.

-         Je te demande pardon, c’est de ma faute, si je n’avais pas insisté...

-         Non, tout ceci n’était qu’un coup monté d’Elaka

-         Elaka ?

-         Tu dis ?

-         Tu viens de dire Elaka ! qui est Elaka ?

-         Personne, on devrait entrer pour que tu me raconte ces derniers jours

-         Sephora, qu’est ce que tu ne veux pas me dire

-         Je ne devrais pas te le dire, on serait dans de sales draps.

-         Ce Corbeau ne me fait pas peur.

-         Ah Malaika, tu n’as pas froid aux yeux toi !

-         On me le dit souvent, sois sûr que tant qu’il me retient ici, je ne vais pas me laisser faire. Alors dis-moi qui c’est cet Elaka

   

Elle prend un air pensif

 

-         Pour connaître qui est Elaka, tu dois connaitre toute l’histoire...

     

*** retour dans le passé ***

 

*** Stéphanie NTA’A épouse KAZADI***

 

Je suis endormie ou je fais semblant, mais ça devient difficile face à sa détermination. Il s’applique à me faire des bisous sur le dos ce qui a pour effet de me chatouiller.

 

Je pouffe de rire et quiite le lit, il est assit en tailleur sur le lit avec juste son bas de pyjama c’est fou comme il est sexy. Noah c’est mon époux depuis deux ans, on file le parfait amour et nous avons chacun d’yeux que pour l’un et l’autre

 

-         Ce n’est pas du jeu Noah ! fais-je faussement fâchée

-         Comme à la guerre tous les coups sont permis. Réplique t-il en venant vers moi

Il m’enlace et je colle ma tête contre son torse bien dessiné

-         Non, je voulais encore faire la grasse matinée

-         Je sais ma paresseuse adorée mais on a un avion à prendre

-         Malheureusement. Fais-je triste

-         Ma chérie (prenant ma tête entre ses mains) je sais que c’est trop difficile pour toi de tous laisser ici pour me suivre, mais je te promets que je vais être aux petits soins pour toi et ainsi te faire oublier cette tristesse que je t’inflige.

Elaka