7. Le changement

Ecrit par Brenne-junella

7.






*** Malaika***




Je l’observe depuis quelques minutes, il a fini son repas alors je me lève




-Je peux sortir de table sa majesté ?




Il m’y autorise avec sa tête alors j’y vais, je retourne à l’arrière voir si je trouve Sephora mais aucune trace d’elle.




Je reviens sur mes pas 




-Pourquoi es-tu aussi proche d’elle ?




Je sursaute, en tournant la tête je vois une ombre dans le noir. Je le reconnais de suite, il se rapproche les mains dans les poches je ne peux m’empêcher de le trouver... non, je ne dois pas penser ainsi de lui




-Pourquoi tu te rapproches d’elle ?


-Quoi ? Ça t’énerve que l’attention ne soit pas sur toi ?


-Tu sais que juste pour te faire du mal je peux la faire disparaître ?


-Et quoi ? Tu te sentirais mieux peut-être ?


-J’aurais le plaisir de te voir mal


-Tu es pathétique. Dis-je en lui tournant le dos






Je me rapproche de la porte et je suis sur le point de tourner la poignée quand je me sens plaquée contre la porte, je sens son souffle sur mon cou




-Tu aimes bien me tenir tête ma tigresse !


-Lâches-moi. Siffle-je en essayant de me dégager


-Cesses de bouger, tu ne fais que m’exciter encore plus


-Tu n’es qu’un obsédé


-J’y peux rien si ton corps m’excite, j’ai envie de te donner encore du plaisir, là, contre cette porte


-Le seul qui sait s’y prendre c’est Issama


-Ce n’est pas ce que j’avais cru voir hier


-Hier ? (je me mets à rigoler) je n’ai fait que penser à lui, lui seule sait me faire vibrer, m’embrasser et hurler de plaisir...






Il me relâche et recule, j’en profite pour entrer, je veux grimper les marches quand je pose mon pied sur la première je me sens pousser, je tombe sur mes mains, je lève ma tête et le vois s’approcher




Il a le visage déformé par la colère, il défait la boucle de sa ceinture et se rapproche. Je tente de m’échapper mais il me retient fermement par les hanches et retrousse ma robe, il tire tellement fort sur ma petite culotte qu’elle fini par céder




Il s’introduit en moi en un coup sec, je pousse un petit gémissement de douleur et serre mes points




-Alors comme ça tu penses toujours à ton ex ?




Je serre les dents avant de le répondre




-Oui ! il a été mon premier, tu ne lui arrive pas à la cheville




Il y va encore plus vite et plus fort, je me retiens d’hurler de douleurs. Sa sale besogne dure quelques minutes puis il s’arrête de boucher et se retire, en levant ma tête je ne le vois nulle part.




Je me relève avec peine et grimpe les marches en me laissant glisser contre le mur, une fois en haut je vois Sephora, elle se précipite pour m’aider 






-Je t’ai pourtant demandé d’arrêter de lui tenir tête


-Il peut bien faire ce qu’il veut de mon corps, je ne vais pas flancher


-Tu gagnes quoi à lui tenir tête, tu devrais te taire. Il te retient ici juste pour te donner une leçon, si tu t’adoucies il finira par s’ennuyer et te relâcher


-Où étais-tu ? Je t’ai cherché


-Je rangeais ta nouvelle chambre, monsieur a tenu à ce que tu sois à l’aise


-Comme c’est gentil. Fais-je ironiquement




Elle m’aide à aller dans ma chambre, elle est aussi grande que la sienne mais ici le blanc prime. Je me laisse tomber sur le lit et ferme les yeux




-Je vais te faire couler un bain, ça va te faire un grand bien.


-Ce qui me ferait le plus grand bien, c’est m’éloigner de ce violeur !






Je l’entends s’activer dans la salle de bain, une fois fini elle m’aide à m’y rendre. J’entre dans la baignoire après avoir retiré mes vêtements et savoure le bien que cela produit sur ma peau.




-Bon, je vais te laisser dans ton bain


-Non, reste stp. Je veux que tu continue à me raconter l’histoire


-Tu es sûr ?


-Oui, j’ai envie de m’évader


-Bien, je vais chercher un tabouret






*** Corbeau***




Après avoir pris une énième gorgée j’envoie mon verre contre le mur, il se fracasse en mille morceaux sous la puissance de ma lancée. Cette fille a le don de me sortir de mes gonds




Je ne voulais pas me montrer si violent, je voulais juste la prendre contre le mur pour me vider et non me laisser ainsi guider par ma colère. C’est peut-être ironique mais je sais respecter une femme






*** Flashback***






J’entre dans une pièce suivi de près par papa, c’est une chambre, du moins ce qu’il en reste vu comment les hommes de mains de mon père l’ont saccagée




Je vois une jeune femme recroquevillée dans un coin elle pleure en silence. Papa ordonne à ses hommes de l’installer sur le lit, ce qu’ils font, ils retirent ses vêtements




-Eh bien mon grand, aujourd’hui tu vas devenir un vrai homme




Je vois le bras droit de mon père défaire la boucle de sa ceinture et se rapprocher de cette jeune femme, pendant que les autres la retiennent il s’introduit en elle. Elle se fait violer sous mes yeux, je détourne mes yeux 




-Regardes fils ! Tu devras faire de même quand viendra ton tour.




Je suis contraint à observer cette scène, la victime se débat comme elle peut mais c’est juste une cause perdue, on lui a bâillonné la bouche pour couvrir ses cris. Une fois sa besogne finie il se retire et remets son pantalon 






-Allez fiston, c’est à ton tour




Je le regarde incrédule, je le fixe en espérant qu’il me dise qu’il plaisante mais rien, à quoi pourrais-je m’attendre, mon père ne plaisante jamais. Si je ne fais pas ce qu’il me dit je sais que j’aurais droit à une belle correction






-Vas-y, il t’a déjà ouvert le passage, tu es chanceux... pour ta première fois tu vas baiser une fille presque vierge. Ricane t-il






Je m’avance et croisse son regard, ce que j’y lis me bloque sur place. Je sens l’arme de papa contre mon dos




-Tu y vas ou tu veux que je t’y oblige ?




J’avance, je détourne mon regard d’elle. Je baisse mon pantalon, mon membre lui, n’est pas disposé pour cette tâche. Alors papa ordonne à cette fille de me prendre en bouche, elle y est forcée par une arme contre la tempe




Je suis assez impassible mais je finis par me laisser aller devant ce plaisir nouveau et je finis par sentir des choses jusque là inouïes. Une fois mon membre prêt je me place entre ses jambes et fais comme l’home de main de papa




Pendant tout le temps que cela dur, j’ai les yeux fermés j’évite de croiser son regard


Une fois fini, je me retire et me rhabille, sous les félicitations de papa. Alors que je veux fuir de cet endroit papa me bloque le passage




-Tu n’as pas fini


-Mais...


-J’ai dit que tu serais initié aujourd’hui et ton initiation n’est pas finie.




Il me tend son arme, j’hésite un moment puis la prend




-Tu vas lui tirer une balle dans la tête


-Quoi ?


-Je déteste me répéter !




Je regarde cette fille et elle me supplie du regard




-Rapproches-toi, tu verras c’est facile...il te suffit juste d’appuyer sur la gâchette, le coup partira tout seul




Je me rapproche hésitant et pointe mon arme sur elle, je ferme les yeux et appuie sur la gâchette, j’entends le coup de feu et quand j’ouvre les yeux je croise son regard sans vie. Je suis pris de nausée devant tous ce sang, je ne peux retenir cette envie et je me mets à vomir le contenu de mon estomac




Papa vient me faire une accolade, je suis dégouté par lui par moi et pour tout le reste. Je viens de commettre un double crime à juste 14 ans






*** fin du flash***






*** Stéphanie NTA’A***






Je l’observe du coin de l’œil et vois comment il se débats pour faire le nœud de sa cravate




-Laisses-moi le faire






Je me rapproche et l’aide, je réajuste sa veste et lui souris




-C’est quoi ce sourire ?


-Quoi mon sourire ?


-Il est triste


-Non, fais-je en lui tournant le dos


Il pose ses mains de part et d’autres de mes épaules




-Tu sais que tu ne peux rien me cacher


-Oui, je ne vais pas bien, j’étouffe ici, je veux reprendre le travail


-Quoi ?




Je me retourne


-Pourquoi ça te dérange ?


-Parce que je ne veux pas c’est tout


-Quoi ? À Johannesburg ça ne te dérangeait pas


-On n’est pas à Johannesburg, tu peux très bien t’occuper autrement


-Tu parles sérieusement Noah ?


-Je vais être en retard. Lance t-il en s’en allant




Il n’est pas sérieux, je ne compte pas me laisser faire, hors de question que je reste ici, Noah est mon époux, je l’aime et le respecte mais je n’ai pas dit mon dernier mot




Le reste de la journée je m’occupe en rangeant la maison puis aux fourneaux, il y ‘a une employée mais si je ne le faisais pas moi-même je serais devenu folle. 


Je me penche pour sortir le gâteau du four quand je sens des mains m’agripper aux hanches, je ne réagis pas et continue ma tâche mais je suis limitée dans mon action




-Noah, tu peux te dégager pour que je me redresse stp


-Je peux plutôt te prendre tout de suite


-Je n’en ai aucune envie. Il recule en retirant ses mains




Je me redresse et pose le gâteau sur la plaque, je quitte la cuisine sans un regard pour lui, il me suit jusqu’au salon




-Arrêtes de me bouder stp


-Je ne suis pas une petite fille à qui on refuse un caprice






Il soupire avant de se laisser tomber sur le canapé derrière lui




-Pourquoi tiens-tu tellement à travailler, tu peux très bien rester ici à t’occuper de moi


-Tu ne viens pas de dire ça


-Mais c’est vrai en plus


-Non Noah, je ne vais pas laisser ma vie professionnelle pour me transformer en femme au foyer


-Il y’a quoi de mal à être une femme au foyer ?


-Ce n’est pas moi, je n’ai pas mis de côté 7 ans de ma vie pour tenir une maison aujourd’hui. J’ai besoin de sortir, travailler me sentir pleinement utile






Il me fixe longuement avant de parler




-Je te comprends Stéphanie, j’ai été égoïste de penser de la sorte... tu peux reprendre le travail


Vraiment ? Fais-je en me jetant contre lui


Je parsème son visage de bisous, je savais bien que j’aurais pu lui faire entendre raison.








*** Trois semaines plus tard***




Je descends précipitamment de la voiture et tire mon sac avec moi, je cours presque qu’à l’intérieur mais je m’arrête net devant Noah, celui que je devine être son ami ainsi que la compagne de ce dernier




-C’est à cette heure que tu te présente ! S’énerve t-il


-Je te demande pardon, j’ai été empêché par les embouteillages


-Les embouteillages mon cul ! Je t’ai clairement demandé d’être là à 15 heures pour recevoir nos invités mais non, depuis que tu travailles tu ne sais plus ce que c’est qu’être une bonne femme.






Je le regarde ébahie, il me crie dessus devant des étrangers juste pour un retard de quoi, deux heures ! Je les dépasse et vais dans la chambre en ignorant ses appels derrière moi. Je suis sur le point de retirer mes vêtements quand il fait une entrée fracassante 






-Je t’appelle et tu oses me tourner le dos ? devant mon ami ?


-Tu m’as crié dessus devant ton ami et sa femme où est le respect ?


Et toi tu me respecte peut-être ?


-Tu veux bien te calmer pour qu’on parle stp


-Je savais bien que je n’aurais jamais dû te laisser travailler


-Non Noah, non ! Tu fais tout ceci parce que je travaille malgré ton désaccord ?


-Je t’ai donné mon accord mais je le regrette déjà






Je veux répliquer quand je suis prise d’une envie incontrôlable de vomir, je mets ma main sur la bouche et cours vers la salle de bain. Je me mets à vomir tout ce que j’ai mangé ce midi, je me redresse et sors de là en passant devant Noah




-Qu’est ce que tu as ? S’inquiète t-il


-Rien 


-Comment ça rien, tu viens de vomir ! Tu as mangé quoi ? Tu es sûr que tu n’es pas malade


-Je ne suis pas malade mais enceinte


-Quoi ? Comment ?


-Oui, on va avoir un bébé


-Mais ... tu es sous pilule


-J’ai surement oublié d’en prendre, je voulais te l’annoncer en rentrant


-Je vois. Fait-il simplement


-C’est moi ou la nouvelle ne t’enchante pas


-Euh si ! Je suis juste surpris


-Noah, qu’est ce qui nous arrive ? On s’éloigne


-Non, on est juste tiraillé par nos boulots (ouvrant ses bras) mais avec ce bébé on va rectifier tout ça.


Je vais me blottir contre lui, il me fait un bisou dans les cheveux.






***une semaine plus tard***






Merde, je suis complètement en retard. J’ai de plus en plus du mal à me lever le matin. Mon réveil a pourtant sonné plus d’une fois mais voilà où j’en suis, je prends mon sac et avance vers les marches. Je suis occupée à fermer la boucle du sac que je manque une marche, je pousse un cri de surprise avant de me sentir tomber, je roule et me retrouve en bas sur ventre




La domestique court m’aider à me relever, je ressens une petite douleur au ventre. Je commence à paniquer, elle téléphone de suite à Noah pendant qu’elle m’accompagne à l’hôpital




***




-Monsieur et Madame KAZADI, je suis vraiment désolé




Je serre Noah très fort contre moi, mon cœur se serre très fort. Je pleure en silence




-C’est de ma faute, j’aurais dû faire plus attention. Renifle-je


-Non Stéphanie, tu ne pouvais pas prédire ce qui allait arriver. Dit-il en caressant mon dos


-Ce n’est pas la chute qui a causé cette fausse couche. Informe le Dr


-Comment ça Docteur


-En faisant le curetage et vu l’état de l’embryon, je suis sûr que c’est surement un produit que vous avez consommé qui l’a tué


-Comment ça, depuis que je sais, que je savais, je fais attention


-Vous êtes en train de remuer le couteau docteur. S’énerve Noah


-Pardon, je veux juste vous faire part de ce qu’on a constaté, vu l’état de l’Embryon il semblerait qu’il soit mort depuis deux jours.


-Deux jours ? repris-je sonnée


-Laissez-nous seule. Cri Noah




Le docteur s’excuse et s’en va nous laissons dans cette chambre, je pleure sur l’épaule de Noah, mon petit bébé ne verra jamais le jour, il est parti bien trop vite ! Deux jours qu’il n’a pas de vie en moi et je ne rien senti.


Je me demande quel produit j’ai bien pu prendre pour causer cette fausse couche




-Ne pense spas à ça stp


-Je n’ai pas su garder notre bébé en vie, quelle femme je fais ?


-Ne dit pas ça (prenant mon visage entre ses mains) tu es la meilleur femme qu’il soit ici bas et tu es la mienne alors imagines (essuyer mes larmes) combien je suis chanceux, des enfants on en aura d’autres ok ?




J’hoche la tête, oui on en aura d’autres mais ce ne sera pas lui !






Elaka