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Ecrit par Lilly Rose AGNOURET
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~~~~Le trouble intérieur de Pupuce, 18 août à 19h
45.~~~~
Je ne comprends pas ce que les gens me veulent
dans cette maison.
Il y a tellement d'hypocrisie ici.
Je suis là tranquille, je n'embête personne mais
il faut toujours que je tombe sur une parole méchante.
La tante Bernadette a eu le courage ce matin, de
me comparer à ma petite sœur Angelline, qui n'a que 3 ans.
La petite a pris une des jumelles dans ses bras
pour lui donner le biberon.
Et alors ? C'est quoi l'exploit là-dedans ?
Si elle veut jouer à la poupée en s’occupant des
filles, c'est quoi mon problème là-dedans ?
Voilà que la femme qui me sert de tante me lance
carrément : « même ta petite sœur se préoccupe plus de la santé des petites,
que toi. Qu'est ce qui ne va pas, Pupuce ? »
Ce qui ne va pas !
C'est simple, ces deux enfants que j'ai porté dans
mon ventre ont muées.
Ces filles ingrates ont carrément changé de visage.
Quand je suis sortie de l’hôpital avec elles,
mesdemoiselles avaient le visage de Kaba. Maintenant, les traîtresses ont le
courage de ressembler comme deux gouttes d'eau à Peter Malonga !
J'ai eu envie de vomir la première fois que je
m'en suis rendu compte.
Et la connasse de Jileska qui a eu le courage de
me dire : « Oh, Pupuce, on dirait que tu as joué à la mère porteuse ! »
Est-ce que les gens peuvent seulement COMPRENDRE
UNE BONNE FOIS POUR TOUTE que ce Peter Malonga, si je l'avais devant moi,
serait un homme mort !?
Je commencerai par lui trancher la gorge puis lui
couper les couilles.
Quand je pense que toute ma vie je vais devoir
regarder ces filles là et avoir devant moi le masque de l'imbécile qui a
bousillé ma vie !!!
Mais comprenez-moi quand même ! Personne ne
devrait avoir le droit de jouer avec la vie des autres comme ça.
MOI, JE L'AIMAIS.
Et quand je me plaindre, madame Bernadette ose me
dire qu'il faut que j'apprenne à prendre du recul. Elle ose me dire : « Ma
fille, il faut apprendre à sauter. Dans la vie tu rencontreras des
ralentisseurs, des gens qui seront là pour te barrer la route, des gens qui ne
t'apporteront rien. Il faut apprendre à sauter par-dessus, ou à défaut,
contourner les obstacles. »
Quelqu'un a dit à cette femme que je suis une
athlète ?
J'irai où avec des conseils pareils ?
Est-ce que quand les gens vous approchent, il est
écrit sur leur front qu'ils viennent vous divertir et vous briseront le cœur ?
Comment allais-je savoir par exemple que le sale
blanc aux tâches de rousseur auquel j'ai donné mon corps deux fois, allait en
préférer une autre ?
Il est maintenant aux bras de cette Jileska.
Madame est passée à la maison avec Miro pour venir
chercher la princesse Tania.
Ils sont tous sapés comme des cons.
Ils partent à l'anniversaire de la mère de Miro.
La grande Gaëlle a semble-t-il ébloui les amis en
décorant la salle.
Bref...
Fallait voir cette connasse de Jileska habillée
comme un canard que l'on emmène à l'abattoir tellement il est bien gras et bien
frais pour faire un bon foie gras.
Fallait la voir avec le sourire jusqu'aux oreilles
comme quelqu'un devant son cadeau de Noël.
Elle a raison d'être heureuse.
Est-ce qu'elle savait qu'un jour, un blanc allait
la regarder.
C'est normal qu'elle passe maintenant son temps à
sourire comme une maboule !
Et madame a le courage de venir me trouver dans la
cuisine et de me dire :
« Tu sais Pupuce, je suis désolée pour toi. Je
n'ai pas demandé ce qui arrive. Je ne sais pas quoi penser. »
Elle ? Penser ?
Elle s'est très vite jeter sur le morceau de
viande comme un chien affamé.
Et elle ose me faire croire qu'il n'y a rien entre
eux ?
Et Miro qui en fonce le couteau dans la plaie en
m'invitant à sortir avec eux.
Comme si j'ai envie d'être accompagnée de faces de
rats ce soir !
Ils m'agacent tous ces gens.
Je me demande ce que je suis venue foutre dans ce
bourbier.
Non seulement ma fierté en a pris un coup, mais je
dois encore me coltiner la présence de ces imbéciles !
Avec le plus beau des sourire je lui ai répondu :
« Vivez vos vies et foutez-moi la paix. »
Enfin, c'est ce que disait mon sourire.
Car mes lèvres sont restées closes pendant que mon
esprit les toisait.
Je ne comprends pas pourquoi cette question au
sujet de l'amour me taraude ainsi.
Non, ce n'est pas parce que ma chère sœur exhibe
partout la bague qu'on lui récemment mis au doigt. Non.
Je ne sais pas.
J'ai envie d'être dans les bras d'un homme.
J'ai envie que cet homme-là m'aime.
J'ai envie de rêver au futur avec cet homme-là.
J'ai envie d'oublier la mère que j'ai ; la tante
que j'ai et par-dessus tout, la grand-mère que j'ai.
Cette vieille folle a donné tout son charme, sa
beauté et sa gentillesse à sa très chère Tania.
Elle me regarde toujours avec des yeux qui disent
: « depuis le début je suis persuadée que tu ne vaux rien.
Cette vieille folle ne m'encourage jamais.
Je n'ai jamais réussi à l'épater.
Pourtant, je bossais grave à l'école.
Mais rien, elle était toujours là pour applaudir
les exploits de Tania.
C'est à elle que j'en veux le plus
C'est elle qui nous a garder les premiers mois de
notre enfance.
C'est elle qui nous a nourries et baignées, bébés.
C'est elle qui était sensée nous protégée des
griffes de Kaba.
Mais non, il a fallu qu'elle accepte que celle qui
m'a mise au monde, m'emmène dans son fichu mariage.
Je dis bien fichu mariage car, j'en ai vu des
choses.
Pardon ! Que le ciel efface de mon esprit toute la
merde que j'ai vu là-bas...
mariage de mes fesses !
Avec toutes les mères qu'il y a dans le monde, il
fallait que je sorte du ventre de celle-là !
Je préfère même ne rien dire car je suis sûre que
le mauvais œil me poursuivra jusqu'en France. Que chacun reste avec les
malédictions qu'il est allé soulever.
Kaba, reste avec ta connerie.
Qu'elle ne me touche pas.
L'hérédité ne m'atteindra pas.
Et puis, je n'ai plus envie de penser à ces gens
de la cité Rose.
On me paie mon billet pour la France, et basta.
Heureusement que je pars.
J'en ai marre de la connerie.
J'en ai marre de tous ces secrets que j'étouffe.
J'en ai marre des sermons de ma chère tante
Bernadette.
J'en ai marre de l'hypocrisie de cette Tania.
Et par-dessus tout, j'en ai assez de Port-Gentil.
J'étouffe dans cette ville.
~~~~La rage intérieure de Sunita, 18 août à
20h.~~~~
Non, la vie va tout nous montrer, quoi ?
Patrick laisse une go poncée comme ma combi
Pupuce, pour tomber au sous-sol avec Jileska !!!
La go ne sait même pas marcher avec des talons.
Fallait la voir boitiller comme un canard avec les chaussures qu'elle a mise !
Je suis que pliée de rire intérieurement.
Mais je crois qu'elle fera moins le malin quand
elle verra la petite surprise que je lui ai réservée.
Oh, ce n'est rien de grave comparé à ce dont je
suis capable.
Je suis juste à sec en ce moment pour frapper fort.
Le type là, Dibbo.
Un marabout du Niger.
Il est bon.
On m'en a parlé comme ça.
Il est du côté du quartier sindara.
Il m'a dit cash : « Je fais tout, sauf la mort »
Et j'aime les gens efficaces.
A mon retour de Ndjolé, je go chez lui.
Et ma connasse de sœur, boitilleuse sur talons,
n’aura plus le sourire idiot qu'elle affiche aujourd’hui.
Et elle a le courage de me dire :
« Vraiment, je suis désolée pour Pupuce. Mais il
n'y a rien entre Patrick et moi. Nous sommes juste amis»
Mon cul, oui !
Elle dansera avec lui ce soir, non ; et s'il se
retrouve à l’hôpital, pour moi quoi ?
~~~~Dans l'esprit de la mère de Tania, 18 août à
20h 30.~~~~
Je vais devoir convaincre Pupuce de sortir de sa
chambre ce soir. Je ne sais pas pourquoi Miro insiste pour revenir la chercher
alors qu'ils sont déjà partis.
Il dit qu'il se sent mal à l'aise à l'idée qu'elle
passe la soirée ici alors qu'elle pourrait s'amuser un peu.
Il sera là dans un quart d'heure. Juste le temps
que j'oblige cette fille à s'habiller et à se faire belle.
Ce jeune homme, ma foi, a vraiment bon cœur !