60-

Write by Lilly Rose AGNOURET


60-
~~~~Le trouble intérieur de Pupuce, 18 août à 19h 45.~~~~

Je ne comprends pas ce que les gens me veulent dans cette maison.
Il y a tellement d'hypocrisie ici.
Je suis là tranquille, je n'embête personne mais il faut toujours que je tombe sur une parole méchante.
La tante Bernadette a eu le courage ce matin, de me comparer à ma petite sœur Angelline, qui n'a que 3 ans.
La petite a pris une des jumelles dans ses bras pour lui donner le biberon.
Et alors ? C'est quoi l'exploit là-dedans ?
Si elle veut jouer à la poupée en s’occupant des filles, c'est quoi mon problème là-dedans ?
Voilà que la femme qui me sert de tante me lance carrément : « même ta petite sœur se préoccupe plus de la santé des petites, que toi. Qu'est ce qui ne va pas, Pupuce ? »
Ce qui ne va pas !
C'est simple, ces deux enfants que j'ai porté dans mon ventre ont muées.
Ces filles ingrates ont carrément changé de visage.
Quand je suis sortie de l’hôpital avec elles, mesdemoiselles avaient le visage de Kaba. Maintenant, les traîtresses ont le courage de ressembler comme deux gouttes d'eau à Peter Malonga !
J'ai eu envie de vomir la première fois que je m'en suis rendu compte.
Et la connasse de Jileska qui a eu le courage de me dire : « Oh, Pupuce, on dirait que tu as joué à la mère porteuse ! »
Est-ce que les gens peuvent seulement COMPRENDRE UNE BONNE FOIS POUR TOUTE que ce Peter Malonga, si je l'avais devant moi, serait un homme mort !?
Je commencerai par lui trancher la gorge puis lui couper les couilles.
Quand je pense que toute ma vie je vais devoir regarder ces filles là et avoir devant moi le masque de l'imbécile qui a bousillé ma vie !!!
Mais comprenez-moi quand même ! Personne ne devrait avoir le droit de jouer avec la vie des autres comme ça.
MOI, JE L'AIMAIS.
Et quand je me plaindre, madame Bernadette ose me dire qu'il faut que j'apprenne à prendre du recul. Elle ose me dire : « Ma fille, il faut apprendre à sauter. Dans la vie tu rencontreras des ralentisseurs, des gens qui seront là pour te barrer la route, des gens qui ne t'apporteront rien. Il faut apprendre à sauter par-dessus, ou à défaut, contourner les obstacles. »
Quelqu'un a dit à cette femme que je suis une athlète ?
J'irai où avec des conseils pareils ?

Est-ce que quand les gens vous approchent, il est écrit sur leur front qu'ils viennent vous divertir et vous briseront le cœur ?
Comment allais-je savoir par exemple que le sale blanc aux tâches de rousseur auquel j'ai donné mon corps deux fois, allait en préférer une autre ?
Il est maintenant aux bras de cette Jileska.
Madame est passée à la maison avec Miro pour venir chercher la princesse Tania.
Ils sont tous sapés comme des cons.
Ils partent à l'anniversaire de la mère de Miro.
La grande Gaëlle a semble-t-il ébloui les amis en décorant la salle.
Bref...
Fallait voir cette connasse de Jileska habillée comme un canard que l'on emmène à l'abattoir tellement il est bien gras et bien frais pour faire un bon foie gras.
Fallait la voir avec le sourire jusqu'aux oreilles comme quelqu'un devant son cadeau de Noël.
Elle a raison d'être heureuse.
Est-ce qu'elle savait qu'un jour, un blanc allait la regarder.
C'est normal qu'elle passe maintenant son temps à sourire comme une maboule !
Et madame a le courage de venir me trouver dans la cuisine et de me dire :
« Tu sais Pupuce, je suis désolée pour toi. Je n'ai pas demandé ce qui arrive. Je ne sais pas quoi penser. »
Elle ? Penser ?
Elle s'est très vite jeter sur le morceau de viande comme un chien affamé.
Et elle ose me faire croire qu'il n'y a rien entre eux ?
Et Miro qui en fonce le couteau dans la plaie en m'invitant à sortir avec eux.
Comme si j'ai envie d'être accompagnée de faces de rats ce soir !
Ils m'agacent tous ces gens.
Je me demande ce que je suis venue foutre dans ce bourbier.
Non seulement ma fierté en a pris un coup, mais je dois encore me coltiner la présence de ces imbéciles !
Avec le plus beau des sourire je lui ai répondu :
« Vivez vos vies et foutez-moi la paix. »
Enfin, c'est ce que disait mon sourire.
Car mes lèvres sont restées closes pendant que mon esprit les toisait.

Je ne comprends pas pourquoi cette question au sujet de l'amour me taraude ainsi.
Non, ce n'est pas parce que ma chère sœur exhibe partout la bague qu'on lui récemment mis au doigt. Non.
Je ne sais pas.
J'ai envie d'être dans les bras d'un homme.
J'ai envie que cet homme-là m'aime.
J'ai envie de rêver au futur avec cet homme-là.
J'ai envie d'oublier la mère que j'ai ; la tante que j'ai et par-dessus tout, la grand-mère que j'ai.
Cette vieille folle a donné tout son charme, sa beauté et sa gentillesse à sa très chère Tania.
Elle me regarde toujours avec des yeux qui disent : « depuis le début je suis persuadée que tu ne vaux rien.
Cette vieille folle ne m'encourage jamais.
Je n'ai jamais réussi à l'épater.
Pourtant, je bossais grave à l'école.
Mais rien, elle était toujours là pour applaudir les exploits de Tania.
C'est à elle que j'en veux le plus
C'est elle qui nous a garder les premiers mois de notre enfance.
C'est elle qui nous a nourries et baignées, bébés.
C'est elle qui était sensée nous protégée des griffes de Kaba.
Mais non, il a fallu qu'elle accepte que celle qui m'a mise au monde, m'emmène dans son fichu mariage.
Je dis bien fichu mariage car, j'en ai vu des choses.
Pardon ! Que le ciel efface de mon esprit toute la merde que j'ai vu là-bas...
mariage de mes fesses !
Avec toutes les mères qu'il y a dans le monde, il fallait que je sorte du ventre de celle-là !
Je préfère même ne rien dire car je suis sûre que le mauvais œil me poursuivra jusqu'en France. Que chacun reste avec les malédictions qu'il est allé soulever.
Kaba, reste avec ta connerie.
Qu'elle ne me touche pas.
L'hérédité ne m'atteindra pas.
Et puis, je n'ai plus envie de penser à ces gens de la cité Rose.
On me paie mon billet pour la France, et basta.

Heureusement que je pars.
J'en ai marre de la connerie.
J'en ai marre de tous ces secrets que j'étouffe.
J'en ai marre des sermons de ma chère tante Bernadette.
J'en ai marre de l'hypocrisie de cette Tania.
Et par-dessus tout, j'en ai assez de Port-Gentil.
J'étouffe dans cette ville.

~~~~La rage intérieure de Sunita, 18 août à 20h.~~~~
Non, la vie va tout nous montrer, quoi ?
Patrick laisse une go poncée comme ma combi Pupuce, pour tomber au sous-sol avec Jileska !!!
La go ne sait même pas marcher avec des talons. Fallait la voir boitiller comme un canard avec les chaussures qu'elle a mise !
Je suis que pliée de rire intérieurement.
Mais je crois qu'elle fera moins le malin quand elle verra la petite surprise que je lui ai réservée.
Oh, ce n'est rien de grave comparé à ce dont je suis capable.
Je suis juste à sec en ce moment pour frapper fort.
Le type là, Dibbo.
Un marabout du Niger.
Il est bon.
On m'en a parlé comme ça.
Il est du côté du quartier sindara.
Il m'a dit cash : « Je fais tout, sauf la mort »
Et j'aime les gens efficaces.
A mon retour de Ndjolé, je go chez lui.
Et ma connasse de sœur, boitilleuse sur talons, n’aura plus le sourire idiot qu'elle affiche aujourd’hui.
Et elle a le courage de me dire :
« Vraiment, je suis désolée pour Pupuce. Mais il n'y a rien entre Patrick et moi. Nous sommes juste amis»
Mon cul, oui !
Elle dansera avec lui ce soir, non ; et s'il se retrouve à l’hôpital, pour moi quoi ?

~~~~Dans l'esprit de la mère de Tania, 18 août à 20h 30.~~~~
Je vais devoir convaincre Pupuce de sortir de sa chambre ce soir. Je ne sais pas pourquoi Miro insiste pour revenir la chercher alors qu'ils sont déjà partis.
Il dit qu'il se sent mal à l'aise à l'idée qu'elle passe la soirée ici alors qu'elle pourrait s'amuser un peu.
Il sera là dans un quart d'heure. Juste le temps que j'oblige cette fille à s'habiller et à se faire belle.
Ce jeune homme, ma foi, a vraiment bon cœur !

L'histoire que vous lisez

Statistiques du chapitre

Ces histoires vous intéresseront

PUPUCE- (tome 1)