62

Ecrit par Nobody

Deux semaines déjà que Sarah se retrouvait dans cet hôpital et honnêtement cela commençait vraiment a lui taper sur le système que son humeur devenait vraiment ingérable. Combien de fois n'avait-elle pas dit qu'elle allait bien déjà ? Combien de fois n'avait-elle pas fait un esclandre pour qu'on la fasse sortir ? Elle était vraiment a cran.

Et pour ne rien arranger,elle ne parlait toujours pas à Alaric. Sa réaction lorsqu'elle s'était réveillée ne l'avait pas du tout plu et le comble c'est qu'il n'avait rien fait pour s'expliquer. Selon Daniel c'était comme si une force l'empêchait de réagir convenablement. Oui et puis quoi encore !

Oh en parlant de Daniel,il avait été d'un véritable secours au fil de ses jours. Sarah avait d'ailleurs appris que si elle s'en était sortie facilement, c'était en partie grâce a lui. Les médecins avaient fait le reste. Elle n'était pas de ceux qui ne reconnaissaient pas le boulot acharné que livrait les médecins.

Elle en avait tellement été reconnaissante qu'elle s'était confondu en remerciements. Jamais elle ne pourrait lui exprimer toute sa gratitude, ce qu'il avait fait, il n'avait même pas idée de sa portée. Il n'avait pas la moindre idée de ce que son geste représentait à ses yeux. Elle lui en devait une.

Pendant ces jours Daniel avait vraiment été un pilier pour elle. Il passait le plus clair de son temps a son chevet à lui rabattre les oreilles avec ses blagues nulles mais destinées à lui donner le sourire,et cela marchait. Il passait tellement de temps avec elle qu'elle venait à se demander s'il y n'avait rien d'autre a faire. Mais vraiment quoi! Elle se disait même qu'il se sentait obligé de venir lui tenir compagnie étant donné qu'Alaric se faisait extrêmement rare.

Elle ne savait pas ce qui lui passait par la tête à ce type mais franchement il faut qu'il revienne sur terre. Tout ce qu'elle savait c'est qu'il avait ramené leur relation,qui était bien partie pourtant, au tout début et elle était décidée de ne rien faire pour réparer la situation.

Comment se pouvait-il de la délaisser a un moment où elle avait le plus besoin de lui? Comment pouvait-il lui faire ça?

A chaque fois qu'il venait il se contentait de rester en retrait quelques temps, sûrement le temps de se rendre compte qu'elle n'était pas morte puis après quelques regards en biais,il disposait sans demander son reste. Depuis qu'elle s'était réveillée et qu'il avait pénétré dans sa chambre ce jour la pour après s'en fuir comme un voleur, elle n'avait plus jamais entendu le timbre de sa voix et Dieu comme ça lui manquait.

Elle ne comprenait pas sa réaction. Elle avait beau avoir retourné tout cela dans sa tête elle ne comprenait toujours pas.

Alors qu'elle allait se remettre dans ses pensées elle entendit la porte s'ouvrit.

Qui pouvait bien venir lui rendre visite à cette heure ? L'infirmière était déjà passée et elle n'attendait personne. De toutes les façons, Daniel venait de s'en aller et il ne devait revenir que demain dans l'après-midi. A moins que cela ne soit Alaric ?

A cette pensée,son coeur se mit à tambouriner dans sa poitrine. Elle était toute chose a l'idée de revoir l'objet de ces pensées. S'il venait la voir a cette heure c'était sûrement parce qu'il avait envie de la voir,non?

Mais au fur et a mesure que la silhouette approchait, elle ne su la reconnaitre. Tout ce qu'elle savait ce qu'elle n'appartenait pas à Alaric, ça elle en était sûre et certaine.

Son coeur battait toujours la chamade alors qu'elle entreprit de faire comme si elle dormait. Discrètement elle ouvrit un oeil tandis que l'homme se rapprochait. Plus l'ombre s'approchait plus elle distinguait nettement ses traits.

C'était un homme dont le visage était fermement cadenassé. Il était grand et arborait une tenue foncée. Une idée frappa immédiatement Sarah,comment l'avaient-ils laissé entrer ? Il dégageait tout sauf une aura positive. Bien au contraire,tout ce qu'il inspirait était une terreur indéfinissable. Et la balafre qui recouvrait la moitié de son visage ne venait rien arranger. Sincèrement il laissait ce genre de personnes rentrer dans l'hôpital à une heure si tardive et sans surveillance ? Ils auraient pu envoyer quelqu'un l'accompagner histoire d'être sûr que rien n'allait dégénéré.

Lorsqu'elle le su suffisamment proche d'elle,elle se demanda ce qu'il était venu faire ici. Qui l'avait envoyé ?

L'idiotie de sa question la frappa en plein fouet alors qu'elle entendit du bruit a côté d'elle. C'était la sangsue pardi ! Qui d'autre lui voulait du mal? Il l'avait envoyé pour finir le sal boulot.

Eh bien ce n'est pas aujourd'hui qu'il réussira a se débarrasser d'elle. Tant qu'elle ne l'aurait pas tuer il ne connaitra pas de répit et elle doutait même qu'étant mort il connaisse de répit. En effet là où il irait après sa mort, tout ce qu'il connaitra ne serait que douleur et souffrance. L'idée qu'il allait mourir dans d'atroces conditions et qu'il ne serait pas non plus en paix dans l'au-delà réjouissa Sarah a tel point qu'elle se sentit pousser des ailes. C'etait d'ailleurs cette même adrénaline se répandant partout dans son corps par la biais de ses veines qui la motiva a envoyer un coup a l'aveuglette à son assaillant.

Elle ignorait ce qu'il était venu faire mais ce n'était certainement pas pour parler du beau temps ni pour une partie de cartes. Non ce n'était décidément pas ça.

Priant pour qu'elle ne l'ai pas raté,elle se redressa vivement et dégagea le drap d'elle.

En l'observant elle se rendit compte qu'elle ne l'avait que grièvement touché en dessous de l'oeil et a l'expression calme presque sereine de son visage, elle su qu'il ne serait pas un adversaire comme les autres. Il paraissait plus robuste que la moyenne et s'était sûrement préparé a d'éventuels représailles de sa part. On lui avait sans doute dit qu'elle se débrouillait pas mal et qu'il ne fallait pas se fier a son gabarit. A l'évidence la sangsue avait déployé sa meilleure carte.

Mais c'était sans compté sur la détermination de Sarah. Elle n'allait pas se laisser faire,elle allait lui faire voir de quoi elle était capable. Si elle était encore dans cet hôpital, c'était uniquement parce que ces petits cons de docteurs ne voulaient pas la laisser s'en aller.

Heureusement qu'elle n'était pas en pleine transfusion sinon' elle se l'aurait violemment arraché en se redressant et ce serait fait mal.

A présent elle était debout,face a l'homme qui la dévisageait avec dédain. Il paraissait ennuyé d'être là et surtout pressé d'en finir. Sarah leva un sourcil. Sincèrement il pensait vraiment que ça serait autant facile ? Vraiment ? Il la sous-estimait à ce point ?

Mais quand il fouilla dans la poche intérieure de son blouson pour en retirer un pistolet qu'elle avait du mal a reconnaitre,et pourtant elle s'y connaissait beaucoup en armes,elle sut immédiatement pourquoi il etait autant confiant.

Il suffisait qu'il presse la détente en visant sa tête et elle irait rejoindre le monde dans lequel se trouvait sa famille. Bien que l'idée de revoir sa famille était tentante elle ne pouvait se laisser mourir. Si l'idée était qu'elle meurt bêtement, elle aurait déjà succombé a l'envie de se mutiler sauvagement le poignet comme sa conscience le lui recommandait dans le temps. Mais au contraire elle s'était relevée et avait tout fait pour aller de l'avant et apprendre a vivre avec sa douleur qui parfois devait oppressante.

Aujourd'hui dans cette chambre d'hôpital dans laquelle elle se retrouvait par la faute de ce salaud, alors qu'elle tremblait de peur et qu'elle déglutissait silencieusement, elle releva la tête et refusa de laisser trahir sa panique. Elle adopta une attitude décontractée a l'instar de son assaillant.

Elle l'avait mal jugé. Elle qui pensait qu'il serait un adversaire redoutable, il était au contraire lâche et ne pouvait se défendre qu'avec une arme. A moins qu'elle ne se trompe et qu'il sache autant se battre que manier une arme.

- Tu es sérieux? Tu pointes ton arme sur moi? Sincèrement ?

- Si j'ai appris une chose c'est qu'il ne fallait jamais aller à un combat d'arme avec autre chose qu'une arme. Et toi tu n'as malheureusement pas d'arme. Comment te dire fit-il en se tenant l'espace entre les sourcils entre son pouce et son index c'est comme qui dirait un match perdu d'avance.

- Tu crois? J'ai plusieurs tours dans mon sac ! Bovary ne t'a pas mis au courant ?

- Je vois que le boss n'avait pas tort et que tu avais vraiment une grosse gueule.

- Oh je suis vexée ! C'est uniquement ce qu'il t'a dit?

- J'en ai bien peur que oui

- Je me demande comment je pourrais m'y prendre pour te prouver ce dont je suis capable dit-elle en se tenant le menton d'un faux air songeur

Alors qu'elle finit sa phrase elle se dirigea vers le lit sur lequel elle fit mine de s'asseoir. Après cela tout se passa d'une rapidité digne des meilleurs scénarios des meilleurs réalisateurs de la télé.

Alors qu'il avait faibli au niveau de sa concentration,Sarah en profita pour se diriger rapidement vers lui et lui asséner un violent coup dans la mâchoire. Elle en profita pour lui retirer l'arme et avec un sourire mesquin elle le pointa sur lui.

- Oh mais qu'est-ce qui vient de se passer? Ne me dis pas que je viens de te désarmer avec une facilité déroutante ? dis Sarah pour le provoquer

C'était tellement facile ! Tellement facile que ça mettait la puce a l'oreille de Sarah. Ce sentiment s'accrut lorsqu'elle le vit sourire.

- Eh bah je vois que tu as désormais une arme dans un combat d'armes.

En disant ça il sortit une autre arme et reprit sa position initiale,c'est-à-dire l'arme pointée sur Sarah.

- Sauf que la tienne n'est pas chargée du tout apprit-il avec un sourire jusqu'aux oreilles

Eh merde!

Au service de l'enne...