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Ecrit par Lilly Rose AGNOURET
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Grand-mère et moi restons là à écouter la conversation de
l'oncle Alexandre et papa Jimmy. Ça dure quelques petites minutes le temps pour
mon oncle de dire à papa Jimmy qu'il est chez la grand-mère et que bien sûr, il
dormira chez eux.
« T'inquiète pas, beau-frère ! On est ensemble. »
Mon oncle raccroche et revient s’asseoir à table.
« Tu ne lui as toujours pas dit que tu as envoyé sa fille
en prison ? Tu cherches les problèmes Alexandre. Mbeng ne va pas te laisser
dormir cette nuit. »
« Je dormirai bien cette nuit et chez eux, comme prévu. Ta
fille m'a appelé hier pour me dire qu'elle m'a déjà préparé une chambre ;
j'avais l'intention de descendre chez toi comme d'habitude et elle m'a piqué
une crise en disant que je ne vais jamais chez elle. Donc, ils m'attendent ; je
vais dormir là-bas. Et je leur annoncerait la nouvelle en même temps. »
« Ah ! Vous pouvez en parler toute la nuit, ce n'est pas
mon problème. De toute manière, ta sœur Agnès a dit qu'elle ne sera pas avec
nous demain. »
« Comment ça ! Qu'est ce que ça veut dire ? Donc Tania se
fiance et sa tante ne vient pas. Mais c'est que vous avez de sacrés problèmes à
Port-Gentil !!! »
« Tonton, laisse ça comme ça. Si elle avait un peu de
sentiment à mon égard, elle n'aurait pas besoin qu'on la supplie pour venir. »
« Je ne vais pas la supplier. Je vais simplement lui
ordonné de venir avec moi. C'est quoi cette histoire. C'est comme ça que la
division entre dans les famille. Donc tu te fiances, je me tape 4 heures de
bateau pour être là, et elle ne peut pas faire 15 minutes de voiture pour
t'assister ! Pardon, ne me foutez pas de maux de tête parce que vous n'allez
pas me reconnaître. »
« Alex, ne parle pas trop. Toi même tu connais comment est
ta sœur Agnès. Quand tu lui dit A, elle finit l'alphabet avant même que tu n'ai
eu le temps de lui poser une question. On la laisse de son côté parce que,
sincèrement, elle nous sort par les oreilles ! Comment tu conçois que je suis
vivante, je suis là dans la même ville qu'elle, mais ses enfants ne mettent
jamais les pieds chez moi ? »
« Je n'aime pas ce que j’entends là. Et je vais le dire à
Agnès. Après, si elle n'est pas contente de m'entendre lui parler durement,
elle restera dans son coin. Mais pour moi, il n'est pas question que les
querelles et les mésententes des mamans divisent les enfants ! Je suis contre
ce genre de comportement. Et toi Tania, écoute-moi bien. J'attends de toi que
toi sois toujours aussi responsable. Je ne veux pas entendre dire un jour que
tu rejette les petites de Pupuce parce que ta sœur te fait des misères, ok ! »
« Pardon, laisse Tania tranquille. Elle n'a pas le mauvais
cœur de Pupuce. Laisse-moi l'enfant tranquille.
« Maman tu as trop couvé cette petite là. Maintenant
qu'elle part loin là, tu feras comment ? », fait l'oncle Alexandre en riant.
« Le seul souci que j'ai avec Pupuce c'est qu'elle est
méchant de façon gratuite. Je ne sais jamais sur quel pied danser avec elle. »
« C'est parce que tu t’occupes de ce qu'elle fait. Apprend
à l'ignorer et tu verras qu'elle changera. Et c'est une bonne chose que vous
vous sépariez. Par contre, ma chère maman, il va falloir mettre un peu de plomb
dans la tête de ta petite fille avant qu'elle ne parte. Elle n'a aucun instinct
maternel. C'est terrible ! »
« Pour ça, Alexandre, il n'y a pas d'antidote. On pourra
parler autant que l'on veut, le lien est déjà brisé entre cette fille et ses
enfants. Elle est capable de passer une journée sans jamais s'inquiéter pour
elle. Je la regarde et je me rends compte que l'on a vraiment raté quelque
chose avec Pupuce ! Ça me fait vraiment mal au cœur. »
« Laisse ton cœur tranquille, maman. Ce que l'on ne peut
changer, il faut éviter de trop s'en inquiéter. Au moins les petites sont en de
bonnes mains avec Bernadette. Et surtout, qu'elles restent avec elles. Ne me parlez
même pas de les envoyer chez les Mbeng une fois que Pupuce sera partie. »
« Mme Mbeng a dit qu'elle en a fini avec les couches. Elle
n'a pas envie de se fatiguer avec les enfants de Pupuce. Elle nous a tenu un
speech qui a duré deux heures quand Bernadette et moi lui avons demandé de
s’intéresser un peu aux petites. Tout ça me désole, raison pour laquelle, j'ai
hâte que Tania se fiance et s'en aille et que Pupuce suive sa route. »
« Bien, je vois qu'il y a beaucoup de sujets sur lesquels
je dois discuter avec les Mbeng. Nous le ferons dimanche. Demain, mon esprit
sera tout occupé à gérer les fiançailles de ma fille. Mademoiselle Akendengué,
dis-moi les raisons pour lesquelles je devrais avoir confiance en ce petit
italien là que tu m'emmène. »
« Tonton ! »
« Je vais te le traumatiser demain. Je vais le prendre
dans un coin et lui et moi aurons une longue conversation entre hommes. »
« Tonton, tu vas pas faire ça, hein ! »
« Et pourquoi pas ! Il faut qu'il sache qu'il n'a pas
intérêt à te faire souffrir. Il me trouvera sur son chemin, sinon. »
« Mais, il ne me fera jamais de mal. »
« Ce n'est pas grave, mais je vais quand même le menacer
de sorte qu'il sache que tu as quelqu'un pour qui tu es plus que précieuse. »,
répond t-il en souriant.
« Yo ! C'est dur d'avoir un tonton marin. En tout cas,
comme je le connais, il ne va pas se laisser faire. Attend-toi à ce qu'il est
des arguments frappants ! »
« C'est tout ce que l'on demande, ma chérie ! Des garçons
sérieux, qui ont des objectifs et son respectueux. Pas comme l'imbécile chanvré
que ta sœur est allée me ramasser. Ah ! maman, je ne t'ai pas dit ce que ta
petite fille que j'ai envoyée là-bas au Ghana est partie me ramasser. »
« Humm ! Alexandre et ses filles ! Qu'est ce qu'Urielle a
fait ? »
« Donc je me casse la tête à la mettre dans de bonnes
conditions pour qu'elle réussisse ses études. Madame me ramène un rastaman,
chômeur et chanvré comme fiancé. Deux années d'études payées qui tombent dans
l'eau parce que mademoiselle est trop amoureuse pour aller en classe ! J'ai
dépêché un ami là-bas pour me la mettre dans un avion. Elle est arrivée mardi.
Puisqu'elle se cherche, elle viendra se trouver sur les bancs de l'Institut de
gestion ou de l'IST à Libreville. »
« Oh ! Alexandre c'est une blague que tu me fais ?! »,
s'étonne grand-mère.
« Oh ! Je te dis que tu vas la voir. Elle viendra
elle-même te raconter ses péripéties ici. Elle arrive demain avec ses petites
sœurs. »
« Oh ! Les petites arrivent demain ? », fais-je heureuse
de savoir que je verrai Alexia et Marine demain. Ce sont mes petites
chouchoutes. Je les adore.
« Oui, elles arrivent avec le vol du matin de La
Nationale. Elles seront là à 8 heures. Les petites resterons avec toi. Et la
grande viendra se battre ici avec sa grand-mère. De grâce, Tania. Où que tu
ailles après, ramène-nous un diplôme. »
« Je vais m'y atteler, tonton. T'inquiète. Mais s'il te
plaît, ne sois pas trop dur avec mon chéri. », lui fais-je.
« Mon Dieu ! Comme elle est amoureuse. T'inquiète, je
saurai être diplomate. Tu verras. », fait-il en riant.
Je le regarde sans plus rien dire. Je sais qu'il va
tellement secouer Miro, que mon chéri sera heureux d'avoir mon père pour
complice.
« Donc les filles seront là demain ? C'est chouette ça ! »
« Oui, elles sont persuadées qu'il y a une fête ici. Elles
osent me dire que si j'ai pris le billet pour me déplacer c’est que je leur
cache quelque chose. Donc, tu vas devoir leur inventer une fête si tu n'a rien
prévu. »
A 22 h il se lève et nous annonce qu'il va dire bonjour à
mon père avant de rentrer chez les Mbeng.
« Tu arrivera tellement tard là-bas qu'ils seront allés se
coucher, fatigués de t'avoir attendu. »
« Non, je suis en voiture. Ce sera rapide. On se voit
demain, beauté. Et toi maman, repose-toi bien cette nuit. Dès demain, ta
tranquillité sera mise à mal par l'arrivée d'une tornade nommée Urielle. »
« Alexandre, pardon. Cette fille est un amour et tu le
sais. »
« Donc, je fais bien de te l'envoyer. Tu sauras parler son
langage. Bonnes nuit aux femmes de ma vie ! »
Le voilà parti. Grand-mère me regarde alors et me dit :
« Dieu ne donne pas les enfants par hasard. Ils savait que
ton oncle saurait élever des filles et il ne lui a donné que des filles. Ta
tante Agnès a le tempérament pour se se battre avec les garçons. C'est pour
cela que Dieu lui en a donné 6 et que ses 2 filles l'a fui. La petite Angelline
dit qu'elle n'a pas envie de retourner chez ses parents. »
« C'est vraiment triste ! »
« Comme tu dis ! Maintenant, mange et ensuite au lit. Il
faut que tu sois en forme demain »
Je mange tranquille et en profite pour appeler Miro.
« Coucou, beauté. Je suis rentré. Trop mal à la tête pour
aller en boite de nuit.
Je préfère ça.
Nous passons une demie heure au téléphone à nous faire des
mamaours.
J'ai tellement pas envie de raccrocher que j'attends que
la conversation soit coupée par ce message : il vous reste une minute...