68-
Ecrit par Lilly Rose AGNOURET
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Marc-Elise est toujours avec moi quand Julien arrive chez
grand-mère à 19 heures.
Il est planté là devant la porte et se met à rire.
« C'est comment Julien ? La folie commence comme ça ! »,
lui fait Marc-Elise.
« Je vais tout voir dans cette famille, quoi ! »
« Qu'est-ce qu'il y a ? », lui fais-je.
Il s'assoit dans un fauteuil toujours en riant puis me dit
:
« Donc tu n'avais pas dit à Pupuce que l'oncle Alexandre
descendait de LBV pour tes fiançailles ! »
« Non, je ne lui en ai pas parlé. »
« Mais, tiens-toi bien, elle a eu la surprise de sa vie !
Le bateau de l'oncle Alexandre est arrivé là 16h 30. Il doit descendre chez
Kaba, mais il a préféré venir direct chez nous parce que sa sœur Bernadette lui
a préparé son bouillon de sardines fumées. Donc il est en case en ce moment. »
« Oh ! Je suis contente qu'il soit arrivé. »
« Laisse ! Maman est partie là, debout debout avec Jileska
à cause de cette histoire de robe qui a disparue. On a fouillé toute la maison.
Dépassé ! Obligé de laisser tomber. Maman a décidé de retourner chez la
couturière et tout. Donc, je suis resté là à la maison avec les bébés et la
petite Angelline. Miss ta sœur Pupuce était tranquille dans la chambre. »
« Elle n'a même pas été perturbée par toute cette affairée,
s'étonne Marc-Elise.
« Oh ! Même pas un peu. Je pense que vous n'êtes sœurs que
sur le papier ; parce que le cœur n'y est pas. Cette fille là et toi ne serez
jamais amies ! », me lance Julien.
« Je sais à quoi m'en tenir avec elle ! », lui fais-je.
« Écoute donc ! Comme j'étais trop dépassé par ce
remue-méninges, je suis allé dans la chambre pour parler à la frangine. Je lui
demander d'avouer que c'est elle qui a volé ta robe. Tu sais ce qu'elle a le
culot de me dire ? Elle me répond carrément, de toute manière, j'ai toujours su
que Tania était ta sœur préférée ! C'est qu'elle façon de réfléchir ça ! On
dirait pas une fille de terminale ! Elle a voulu m'embrouiller là, mais je l'ai
obligé à avouer son crime. Elle continué à m'embrouiller avec ce flot de
paroles là. Il a fallu que la petite Angelline vienne à ma rescousse. Quand
elle a seulement entendu la petite lui demande : pourquoi tu as volé la robe de
ya Tania . Avec la honte, obligée d'avouer. »
« Non ! C'est mieux qu'au cinéma. Donc c'est vraiment elle
qui a pris cette robe ! », s’étonne Marc-Elise.
« Et comment ! La go m'avoue là, avec des larmes de
crocodiles, qu'elle a pris la robe. »
« Et où l'a t-elle jeté », fais-je.
« Elle n'a pas voulu me le dire. Donc, je l'ai laissé dans
la chambre parce qu'elle me sortait par les oreilles ! »
« Oh ! »
« Il a fallu que l'oncle Alexandre arrive. J'ai fait la
table et tout. Il a commencé à manger. Il n'arrêtait pas de demander sa sœur.
Je lui ai donc raconter l'affaire. Laissez. Quand il seulement crier le nom de
Pupuce, ta sœur a pisser dans sa culotte ! »
« Raconte, raconte ! », s'écrie Marc-Elise.
« La go était dans la chambre. Si elle pouvait, elle se
serait transformée en souris pour s’enfuir par le bas de porte. Elle était
tétanisée. »
« Elle a toujours eu peur de lui », dis-je. « C'est la
seule personne qu'elle craint dans cette famille, à part Kaba. »
« Ben là, il a bien fait de venir. Il l’a sorti de la
chambre en la tenant par la main. Arrivé au salon, il lui a demandé où est la
robe. Il lui a dit qu'il n'allait pas la bastonner parce qu'elle est maintenant
maman ; mais a insisté pour avoir une réponse. Et voilà que madame dévoile le
pot aux roses en pleurant. »
« Et où a t-elle jeté cette robe ? », lui fais-je.
« Elle est sortie avec en la fourrant dans un sac
poubelle. Elle a pris un taxi et a oublié le sac sciemment. Donc, ta robe est
en train de se balader dans toute la ville à bord d'un taxi. »
« Cette fille-là me déteste tant que ça ! » fais-je à
Julien.
« Le mot est faible, sister. Le mot est faible. L'oncle
Alexandre est tellement dépassé qu'il a simplement pris son téléphone. Il a
appelé ses collègues de la PJ. Ils sont venus chercher ta sœur. L'oncle
Alexandre l'a fait enfermée pour le week-end. »
« Non ! », fais-je en me levant d'un bon.
« Et si ! Elle va passer le week-end en cellule. Maman est
rentrée là. Elle s'est arrangée avec sa copine couturière pour faire la magie
cette nuit pour que tu aies une robe demain à midi. »
« Elle n'aurait pas dû se donner tout ce mal ! Je suis sûr
que sa tension est montée ! »
« C'est sûr ! Je lui demandé pourquoi elle ne renvoie pas
Pupuce chez sa mère à la cité rose là-bas. »
« Et qu'a t-elle répondu ? », lui fais-je.
« Elle m'a dit qu'elle préfère la garder là. Comme ça elle
l'accompagnera elle-même à l’aéroport en début le 1er septembre. Elle dit que si
elle la renvoie chez Kaba maintenant, il y aura encore un clash entre elle et
Pupuce pourrait finir dans ses bras au lieu d'arriver en France. »
« Elle a raison », fais-je. « Mère et fille sont dingues !
»
« La vie ! Ça m'a vraiment chamboulé toute cette histoire
! », me confie Julien.
« Et moi alors ! », lui fais-je.
Là, il se rend compte que Marc-Elise n'est pas habillée.
« Mais la go, tu ne bouges pas avec nous au resto ! Les
autres nous attendent à 20 heures. »
« Je n'ai pas vu le temps passer ! Je vais rapidement me
préparer. C'est que j'ai envie de faire la fête ce soir. Bisous ma belle ! On
se voit demain. », me fait-elle en s'en allant.
Alors, Julien sort d'une des poche de sa veste jean, mon
passeport.
« Je t'ai apporté ça pour que tu le confies à grand-mère.
Au moins avec elle, ton passeport ne risque rien. J'ai flippé quand Pupuce a
volé la robe. Je me suis dit qu'elle était capable de faire disparaître ton
passeport. »
« Je ne lui ai pas dit que je partais pour les USA. »
« Eh ben, ne le lui dit pas. Tu lui diras au revoir le
moment venu. Elle est capable d'inventer un truc inédit pour que tu te ne
montes pas dans ton avion. »
« Merci, chef. Heureusement que je peux compter sur toi.
», lui fais-je en le prenant dans mes bras. « Garde l’œil sur Miro pendant la
soirée. »
« T'inquiète ! », me fait-il. « Bon, je go. A demain, ma
belle ! »
Le voilà parti. Je reste dans le salon à feuilleter le
magazine Amina. Je me demande à quoi pense Pupuce là-bas dans sa cellule. C'est
quand même fou d'en arriver là ! Cela lui donnera l'opportunité de repenser ses
actions. J'ose croire qu'au sortir de là, elle comprendra que son comportement
est idiot.
Je suis là à penser à tout ça quand grand-mère arrive au
salon.
« Ton oncle Alexandre arrive. Il est dans un taxi. »
« D'accord. Je vais à la douche un instant. »
« D'accord. De tout manière, j'ai déjà préparé à manger. »
je vais dans la douche. Quand j'en ressors, j'enfile une
chemise de nuit et met un pagne autour de la taille. J'envoie un message à Miro
avant de rejoindre grand-mère et l'oncle Alexandre au salon. Quand j'arrive, je
le trouve attablé, goûtant au bouillon de carpes de grand-mère.
« Je suis obligé de manger pour faire plaisir à ta
grand-mère sinon elle dira que je préfère la cuisine de Bernadette ! Comment
vas-tu ma chérie. Assied-toi à côté de moi et parle-moi un peu de ce jeune
homme qui fait bouger ton cœur. »
« Tonton ! »
« Quoi, tonton ? On me fait déplacer de Libreville, c'est
bien qu'il se passe des choses dans ton cœur ! »
« Arrête d'embêter la petite, Alexandre. Et dis-moi ce qui
s'est passé chez Bernadette. »
« Madame ma mère, vous pouvez parler autant que vous
voulez, Bernadette et toi, mais cette petite de Pupuce va rester enfermée tout
le week-end. Ce n'est pas croyable qu'on puisse se comporter ainsi. »
« Mais ce n'est pas avec moi qu'il faut parler de Pupuce.
Vois ça avec son père Mbeng. C'est lui que tu auras sur le dos quand la
nouvelle se saura. », fait grand-mère.
« Je vais en discuter avec lui cette nuit avant de dormir,
ne t'inquiète pas. Il va devoir m'écouter. Mais quoiqu'il en soit, elle ne
sortira pas avant lundi matin. »
« Ah, Alexandre. Tu nous as trouvez ici avec nos problèmes
; ne viens pas en rajouter. Parce que quand Mbeng et sa femme deviennent fous,
personne ici ne peut les attraper. Le mari comme la femme, même pipe, même
tabac. », lance grand-mère.
« Ces gens-là ne savent pas élever les enfants ! Vraiment
pas ! J'ai discuté la semaine dernière avec ton petit-fils Eric Mbeng. Ça va
faire deux ans qu'il est à Pretoria. Il m'a carrément dit qu'il n'a pas
l'intention de rentrer pour les vacances. Ta fille traumatise tellement ses
enfants qu'ils vont tous finir par la fuir ; »
« Ne me parle pas de ces gens-là, j'ai déjà assez mal à la
tête comme ça avec la méchanceté dont Pupuce a fait preuve aujourd'hui. On veut
juste que le 1er septembre arrive et qu'elle monte dans cet avion pour la
France. Après, c'est plus notre problème. », dit grand-mère.
« La France !!! La France !!! Vous blaguez ou quoi ? Ça ce
n'est pas le genre d'enfant qu'on envoie en France. Ici vous n'arrivez pas à la
gérer ; c'est en France que vous y parviendrez. Eh ben, dis donc, vous n'êtes
pas sortis de l'auberge. »
« Qu'est-ce que tu veux dire par là tonton ? », lui
fais-je.
« Ce que je veux que vous compreniez est qu'elle va vous
en faire voir de toutes les couleurs. Vous entendrez parler de ses frasques. Si
vous pensez que vos soucis s'arrêteront quand elle prendra l'avion, laissez-moi
vous dire que vous vous trompés royalement. Vous entendrez parler d'elle, vous
e direz. »
« Mais, c'est son père Mbeng de gérer tout ça. Il a déjà
payé le billet. Il l'accompagne là-bas pour l'aider à trouver un appartement à
Paris. », fait grand-mère.
« Dieu du ciel ! Elle va vivre dans un appartement, à Paris
? J'ai eu cette fille en vacances chez moi il y a deux ans, elle a failli
foutre le feu parce qu'elle a oublié une marmite de riz au feu et ils vont la
mettre dans un appartement ! Y a pas de place dans un campus ou je ne sais quoi
?! Mbeng à quel problème ? »
« Alexandre, mange tranquille. Ne nous fatigue pas les
oreilles avec les délires de Mbeng et sa fille. Nous ne maîtrisons pas ce
dossier. »
« Il ne faudra pas m'appeler quand elle prendra son
téléphone pour pleurer parce qu'elle aura eu un problème là-bas. Je vous
connais Bernadette et toi. Chaque fois que les enfants d'Agnès et Mbeng ont des
problèmes, c'est sur vos épaules que ça retombe. Ne m'appelez pas. »
« On t'appellera. Tu es l'homme de la famille. Y a que toi
pour raisonner Jimmy Mbeng. », lui fait grand-mère.
« On parle du loup et c'est lui qui m'appelle. Un instant
! Je réponds. »